
Call of Duty, c'était déjà plus de 300 millions de jeux vendus en 2019, et la licence est bien vivace ! Malgré des ventes en baisse, Activision prépare le lancement du remake de Call of Duty Modern Warfare 2 et de la version 2.0 de Warzone. Mais l'opus qui nous intéresse aujourd'hui est Call of Duty : Infinite Warfare.

Infinite Warfare, le Call of Duty "du futur" visé par une plainte

Sorti en 2017, Call of Duty : Infinite Warfare a divisé. L'aspect futuriste avait alors coupé en deux la communauté, avec des joueurs vantant les mérites d'une campagne solo spectaculaire qui s'affranchit des contraintes de la guerre moderne, tandis que d'autres évoquaient un jeu creux ne se reposant que sur les acquis de succès passés. Dans cet opus, les humains ont colonisé le système solaire, et deux factions rivales s'affrontent. D'un côté, l'Agence spatiale des Nations Unies, faisant face aux insurgés du Front de Défense des Colonies. Un pitch original pour la licence, qui autorisait un peu plus de folie dans le gameplay et l'armement.

Mais en 2021, l'entreprise Brooks Entertainement attaque Activision en justice. La firme allègue que Call of Duty : Infinite Warfare portait atteinte à sa propriété intellectuelle sur Save One Bank et Stock Picker, deux titres mobile, en indiquant notamment que "le personnage principal du jeu", Sean Brooks, était calqué sur le PDG de Brooks Entertainment, Shon Brooks. La plainte, qui rappelle que les jeux Save One Bank et Stock Picker sont avant tout destinés à "responsabiliser les jeunes", fait part de similitudes entre les jeux, avec notamment des scènes de combat scénarisées se déroulant dans un "centre commercial", l'utilisation d'armes et de missiles.
Gagner un procès en jouant à un jeu, c'est possible
Une plainte qui étonne chez Activision, mais puisqu'elle est déposée, l'éditeur doit se défendre. Et autant dire que l'avocat d'Activision est parti confiant, car après avoir relancé le jeu, plusieurs accusations ont immédiatement été démontées.
Il m'est immédiatement apparu que de nombreuses (sinon la quasi-totalité) des allégations factuelles de la plainte n'étaient pas exactes.

Les personnages ne se ressemblent pas, Sean Brooks n'est pas du tout le personnage principal du jeu, et il n'apparaît dans aucune séquence de combat se déroulant dans un centre commercial. La plainte ne semble donc pas reposer sur grand-chose, et la Cour va vite s'en rendre compte. Le procès se déroule comme prévu et le juge a rejeté la plainte, obligeant au passage l'avocat du plaignant à "rembourser à Activision les honoraires d'avocat et les coûts raisonnables qu'il a encourus dans le cadre du litige". Le juge en a même profité pour mettre en avant le manque de sérieux de la plainte en déclarant :
L’avocat du plaignant aurait pu facilement vérifier ces faits avant de déposer la plainte sans fondement, tout comme la Cour les a facilement vérifiés après avoir joué une heure et demie à Infinite Warfare.
Autrement dit, c'est avec du gameplay que la défense a pu se plaider sa cause et que la Cour a pu juger de l'absence de fondement de la plainte. Une affaire peu banale, qui risque de porter préjudice à l'image de Brooks Entertainement.


