Après les enquêtes mettant en avant les problèmes de culture d'entreprise, et avant l'annonce du futur rachat par Microsoft, Activision-Blizzard a dû faire face à une grève des testeurs de chez Raven Software (Call of Duty : Warzone), qui réclamaient l'embauche immédiate des personnes concernées, ainsi que l'augmentation des salaires.

Retour sur la demande de reconnaissance d'un syndicat chez Raven Software

Si des discussions ont été entamées avec la direction, les grévistes ont poursuivi le mouvement jusqu'au 22 janvier et ont annoncé leur intention de créer un syndicat, ce qui a été soutenu par l'ABK Workers Alliance, un regroupement des salariés d'Activision-Blizzard dont le but est de centraliser les revendications, sans pour autant être un syndicat à part entière. Le processus de syndicalisation a donc été enclenché, et 78% des travailleurs du département d'assurance qualité auraient voté en ce sens. Par conséquent, les salariés ont déposé une demande de reconnaissance officielle auprès de la direction d'Activision-Blizzard, et ont attendu un retour tout en mettant fin au mouvement de grève. Au moment de cette demande, un porte-parole de la société a déclaré :

Bien que nous pensons qu'une relation directe entre l'entreprise et les membres de son équipe offre les meilleures opportunités de main-d'œuvre, nous respectons profondément les droits de tous les employés en vertu de la loi de prendre leurs propres décisions quant à l'adhésion ou non à un syndicat.

La Game Workers Alliance devra passer par la voie fédérale

Hier soir chez nous, la nouvelle est tombée : Activision-Blizzard n'aurait pas répondu favorablement à la demande dans le délai prévu, ouvrant la voie à une autre procédure. Le syndicat Game Workers Alliance n'ayant pas été reconnu en interne, les personnes souhaitant créer le syndicat devront passer par un vote organisé avec le National Labor Relations Board, organisme fédéral indépendant chargé de mettre en oeuvre les élections syndicales et d'enquêter sur les pratiques dans le monde du travail. Cette fois-ci, les 34 employés formant originellement le syndicat devront obtenir le soutien majoritaire des employés du département. En cas de réussite, la naissance du syndicat sera légalement imposée à Activision-Blizzard.

Chez Activision Blizzard, nous respectons profondément le droit de tous les employés de prendre leurs propres décisions quant à l’adhésion ou non à un syndicat. Nous avons soigneusement examiné et considéré la demande initiale du CWA (Communications Workers of America) la semaine dernière et avons essayé de trouver une solution mutuellement acceptable avec le CWA qui aurait conduit à un processus électoral accéléré. Malheureusement, les parties n’ont pu parvenir à un accord, indique l'entreprise.

Nous sommes fiers de déposer une demande auprès du NLRB car nous bénéficions d'un soutien à la majorité qualifiée pour notre syndicat et savons qu'ensemble, nous obtiendrons la reconnaissance juridique formelle que nous avons méritée, indiquent de leur côté la GWA et le CWA.

Hier, Activision a annoncé une réorganisation des équipes d'assurance qualité, faisant que les testeurs seront mis en relation directe avec les développeurs de Call of Duty Warzone en étant intégrés aux diverses équipes. Un processus "soigneusement étudié et préparé depuis un certain temps" selon Activision-Blizzard, qui interroge auprès des experts en droit du travail.

Selon Wilma Liebman, ancienne présidente du National Labor Relations Board, ce remaniement pourrait être une stratégie visant à éloigner les uns des autres les travailleurs souhaitant se syndiquer. Le CWA va d'ailleurs dans le même sens, indiquant qu'il s'agissait d'une "manoeuvre visant à contrecarrer" les velléités d'organisation syndicale. Désormais, il faudra attendre le dépôt de la demande de reconnaissance auprès du National Labor Relations Board pour connaître la suite des événements.

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• '''Sources : PCGamer /

Wahsington Post'''