C’est le 26 février 2011 que le public japonais a vu débarquer la 3DS dans ses rayons. C’est à elle que revient la lourde tâche de succéder à la Nintendo DS qui trône sur le podium des consoles les plus vendues de tous les temps. Juste derrière la PlayStation 2, la Nintendo DS s’est écoulée à 154 millions d’exemplaires. Si la 3DS n’a pas reproduit le même exploit, elle n’en reste pas moins une console aux multiples réussites et une portable mémorable de la firme japonaise.
La 3DS a surpris son monde lors de son annonce à l'E3 2010. En effet, c’était le premier contact du grand public avec la 3D autostéréoscopique. Cette technologie embarquée dans l’écran supérieur de la machine permet de simuler le relief et la profondeur sans nécessiter l’utilisation de lunettes. Le premier contact avec les joueurs et la presse est positif. C’est tout naturel, car en plus de cette nouvelle technologie, la 3DS est dotée d’une ergonomie plus plaisante, grâce à l’arrivée d’un stick analogique, mais aussi d’une puissance de calcul bien supérieure à sa grande sœur. Il y avait donc de quoi être enthousiaste face à l’annonce de cette portable qui semblait se parer d’un catalogue séduisant, mais un peu trop tourné vers le passé. Avant même sa sortie sont annoncés : Metal Gear Solid : Snake Eater 3D, The Legend of Zelda : Ocarina of Time 3D, Kid Icarus Uprising, Professeur Layton et le Masque des Miracles, etc.
Malgré son potentiel certain, la 3DS peine à trouver son public dans un premier temps. La cause ? Un prix de vente conseillé jugé trop élevé. Nintendo la commercialise à 249 euros à sa sortie, soit le même prix que ses consoles de salon. 6 mois plus tard, le prix de vente chutera de 40% et les joueurs ayant payé le prix fort ont accès à 10 jeux NES et 10 jeux GBA sur l’eshop en dédommagement. Selon Iwata, cette baisse de prix est rendue possible grâce à l’excellente santé financière apportée par la Wii et la DS.
Différents modèles, différents noms
Comme pour la DS première du nom, la 3DS est déclinée en plusieurs modèles. La 3DS XL augmente de manière significative la taille de la machine et des écrans. La 2DS lit tous les jeux disponibles de la console, mais ne propose pas d’affichage autostéréoscopique, ne peut pas se fermer, mais est vendue à un prix réduit. La New 3DS et la New 3DS XL embarquent un "second stick" et un nouveau processeur améliorant les performances et permettant de faire tourner des jeux exclusifs. Ainsi Xenoblade Chronicles et Fire Emblem Warriors, par exemple, ne sont utilisables que sur les modèles revisités. Les dernières de la famille, les New 2DS et New 2DS XL sont affublées d’un nouveau design et enlèvent la 3D aux New 3DS. À cela s'ajoutent évidemment d’innombrables versions collector aux couleurs des licences les plus populaires de Nintendo. Un paradis, ou un enfer en fonction du point de vue, pour les collectionneurs acharnés. Les différences entre tous ces modèles ne sont pas toujours très claires pour le grand public auquel les revendeurs devront expliquer les différences. Oui, la 2DS est une 3DS qui ne fait pas la 3D et pas la console qui la précède. Après un départ laborieux, la console trouve son rythme de croisière et finit par s’écouler à 75 millions d’exemplaires, soit moitié moins que sa grande sœur. Cette performance moins explosive peut notamment s’expliquer par un secteur du jeu mobile qui se développe à grande vitesse.
Un catalogue qui en impose
On le sait, le facteur déterminant quant au succès d’une machine est son catalogue. Sur ce point, la portable a pu compter sur de nombreuses exclusivités. Nouvelles licences, suites attendues, remasters plaisants… Il y en a eu pour tous les profils de joueurs. Le plombier moustachu le plus célèbre du monde a profité d’un très bon Super Mario 3D Land et d’un excellent Mario Kart 7. Link revient dans 2 portages de choix : The Legend of Zelda : Ocarina of Time 3D et The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D. Il a également eu droit à son opus exclusif avec The Legend of Zelda : A Link Between Worlds, qui fait suite à The Legend of Zelda : A Link to the Past. On ne peut évidemment pas oublier la saga Pokémon qui a toujours eu un succès retentissant sur les portables de Nintendo. Ainsi X/Y, Soleil/Lune,Rubis Oméga/Saphir Alpha et Ultra Soleil/Ultra Lune ont tous largement participé au succès de la machine.
Plusieurs séries moins grand public de Nintendo ont retrouvé un second souffle sur 3DS. Ainsi la saga Fire Emblem a littéralement été sauvée par l’épisode Awakening, tandis que Metroid : Samus Returns, le remake du second opus, met un terme à une absence de 7 longues années de la chasseuse de primes. Bien d’autres licences ont fait les beaux jours de la machine, comme Monster Hunter, Kirby, Animal Crossing, Super Smash Bros et bien d’autres. Et si Nintendo a pu compter sur un catalogue conséquent de licences déjà installées, quelques nouvelles venues sont à noter. Bravely Default et Bravely Second : End Layer viennent enrichir la sélection de J-RPG déjà conséquente. Plusieurs opus de Yo-kai Watch et autres Inazuma Eleven font également leur apparition. Bref, de nombreuses expériences incontournables voient le jour sur cette console qui n’a finalement eu que peu de concurrence avant l’arrivée de la Nintendo Switch.
Si elle n’était pas censée cannibaliser le marché de la 3DS, la Switch et ses ventes ont finalement poussé la firme à stopper la production de la machine et de toutes ses versions, après 9 années de bons et loyaux services. Le segment 100% portable étant maintenant occupé par la Switch Lite, poursuivre des efforts sur la plateforme 3DS n'a plus suffisamment de sens. Ce n’est pas bien grave, car ce système a fait son temps et n’a pas à rougir de sa longévité. La 3DS a proposé des expériences à part et a accueilli de nombreux jeux d’exceptions. Chacun d’entre eux représente une excellente raison de ressortir régulièrement la machine pour en profiter, que ce soit son anniversaire ou non.