Nous avons la chance d’avoir pu tester l’un des premiers PC portables équipés d’une GeForce RTX 3080 du marché : le MSI GS66 Stealth. 2 cm d’épaisseur et moins de 2 kg, pour une puissance brute qui fait rêver. Après avoir lancé Cyberpunk 2077, Control, Watch Dogs Legion ou encore Read Dead Redemption 2, que peut-on conclure des performances de cette nouvelle bête de course ?
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Ca ne vous a pas échappé si vous avez suivi l’actualité tech' de ce début d’année : Nvidia a profité du CES pour présenter une nouvelle génération de PC portables “gaming” équipés de GeForce RTX 3000 (3060, 3070 et 3080). Une multitude de modèles ont été annoncés (plus de 70) chez une grande variété des constructeurs, à des prix allant de 1300 et à plus de 4000 euros. Bref, il y en a pour tous les goûts. Pour notre part, Nvidia nous a prêté le modèle GS66 Stealth de MSI, qui possède tous les raffinements “next-gen” que l’on attend. Ce modèle est ainsi doté d’un processeur Intel Core i7-10870H, de 16 Go de mémoire vive, d’un SSD de 1 To et d’une GeForce RTX 3080 dotée de 16 Go de GDDR6. Côté écran, on apprécie la présence d’une dalle IPS de 15,6 pouces affichant du 1440p (2560x1440 pixels) à 240 Hz.
Le MSI GS66 est aussi l’un des modèles de PC portables de nouvelle génération à proposer toute la batterie de nouveautés directement liées aux GeForce de série 3000 pour laptop : il est ainsi doté des technologies Dynamic Boost 2.0, Advanced Optimus et Whisper Mode 2.0. Pas de panique, nous détaillerons tous ces termes plus loin.
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Plus de 40% d'écart de performances avec la précédente génération
Pour l’heure, revenons sur la GeForce RTX 3080 pour laptop et ses spécificités. Il faut tout d’abord avoir bien conscience que cette carte graphique reste assez éloignée de la RTX 3080 que l’on connaît sur PC fixe depuis plusieurs mois. Le niveau de performances ne sera pas le même et il faut davantage la comparer à une GeForce RTX 3070, le GPU étant en effet similaire (GA104, tandis que la RTX 3080 pour PC fixe intègre un GPU GA102). Le TGP est donc bien inférieur (150W) et la fréquence d'horloge monte théoriquement jusqu’à 1710 MHz. Il s’agit en revanche de la même architecture “Ampere” et de la même finesse de gravure en 8 nm par Samsung. Bref, tout ceci fait que le MSI GS66 semble être surtout taillé pour le jeu en 1440p à 50 FPS et plus, et aura du mal à tenir la cadence sur de l’Ultra HD dans des jeux gourmands. Dans ce cas précis, la présence d’un écran 1440p est d’autant plus bienvenue.
Car c’est très certainement dans cette définition que vous allez le plus jouer avec une telle configuration. Nous avons ainsi testé 7 jeux, en réglant le niveau de détails graphiques au maximum et en activant le ray-tracing et le DLSS lorsque cela était possible. Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, tous les jeux tournent à plus de 50 FPS en 1440p, avec une belle pointe à plus de 70 FPS sur Control. Cyberpunk 2077 reste très légèrement en retrait, mais assure tout de même ses 50 FPS tout pile avec le ray-tracing réglé sur “Ultra” et le DLSS sur “performance”. Surtout, le gain de performance par rapport à un PC portable doté d’une RTX 2080 (ici le MSI GS65) est impressionnant, avec un écart moyen de 41%.
Nous avons également vérifié en jeux la stabilité de la fréquence du GPU. Rien à signaler sur ce point : après 30 minutes de benchmark sur Metro Exodus, la fréquence se maintient entre 1300 et 1400 MHz. Sur Cyberpunk 2077, nous relevons une fréquence qui oscille entre 1400 et 1500 MHz. À cela s’ajoute une température du GPU qui ne dépasse pas les 73°C en charge. Le châssis reste quant à lui à des niveau "acceptable" de chaleur, comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous, prises avec une caméra thermique.
Il faut en revanche s'accommoder d’une ventilation assez bruyante avec le profil utilisateur par défaut dans les options MSI et avec whisper mode désactivé. Le souffle émis est ainsi assez aigu et se situe environ à 47-48 dB(A) en étant positionné à 40 cm du clavier. À titre de comparaison, une pièce plongée dans le calme émet environ 38 dB(A). Ce constat est évidemment dommageable, mais il est difficile de faire autrement lorsque l’on veut concilier un tel GPU avec un châssis de 2 cm d’épaisseur. Et il faut reconnaître que le bruit n’est pas nécessairement plus fort que sur la précédente génération de PC portables sous GeForce RTX 2000.
Optimus, Dynamic Boost, Whisper Mode... Késako ?
Évoquées plus haut, le MSI GS66 vient également avec tout un tas de technologies propres à Nvidia, qui permettent une meilleure optimisation des performances et de l’image. Dynamic Boost 2.0 permet par exemple une meilleure gestion de l’alimentation du CPU et du GPU, en fonction des besoins du jeu. Certains moments en jeux peuvent ainsi être plus dépendants de la carte graphique et/ou du processeur. Le rôle de Dynamic Boost 2.0 est donc de répartir en temps réel l'énergie nécessaire pour l’un ou pour l’autre et ainsi gagner en performances. Sur le modèle MSI testé, Dynamic Boost 2.0 est activé par défaut et ne peut pas être modifié. Attention, cependant, tous les modèles de PC portables dotés d’une carte GeForce RTX 3000 ne sont pas nécessairement dotés de Dynamic Boost 2.0. C’est en effet au constructeur de l’implémenter.
Ci-dessous le gain de performance offert par Dynamic Boost, selon Nvidia
Autre fonction intéressante : Advanced Optimus, qui permet de passer automatiquement de la carte graphique dédiée du PC (la RTX 3080, donc) à l’iGPU Intel. Ce dernier est ainsi largement suffisant dans le cadre d’un usage “hors jeu” et consomme beaucoup moins d'énergie, ce qui fait fatalement grandir la durée de la batterie. Dans ce cas précis, la présence d’Advanced Optimus (qui s’active dans le panneau de configuration Nvidia) permet également de connecter un écran externe compatible G-Sync et de profiter pleinement d’une meilleure fluidité d’affichage. Nvidia a en effet ajouté un switch matériel qui permet d’exploiter correctement les résolutions et les fréquences des écrans externes. Le port HDMI 2.1 du GS66 se connecte ainsi directement, via ce switch, la GeForce RTX 3080, puis rebascule sur l’iGPU. En gros : vous pouvez par exemple monter à 4K en 120Hz, avec G-Sync, sur un moniteur ou une TV adaptés. Si votre portable dispose également de 3 sorties graphiques (HDMI et USB-C,), vous pouvez également profiter d’un affichage sur 3 écrans externes. Comme pour Dynamic Boost, tous les PC portables sous RTX 3000 ne sont pas dotés de cette fonction Advances Optimus et c’est au constructeur de faire le choix de l’intégrer ou non. Il faudra donc être attentif à la fiche technique au moment de l’achat.
Enfin, Whisper Mode 2.0 est une amélioration du précédent Whisper Mode et permet un meilleur équilibre entre performance et bruit dégagé par la ventilation. Via les réglages de GeForce Experience, vous pouvez ainsi définir le niveau de FPS minimum que vous souhaitez en jeu et régler la balance entre bruit et performances. Whisper Mode 2.0 utilise des algorithmes d’intelligence artificielle pour gérer plus subtilement le bruit en jeu et adapter la vitesse de ventilateur. Nous n’avons pas encore eu le temps de tester en profondeur cette technologie, mais nous y reviendrons très certainement dans un futur article.
Pour conclure, il faut avouer que ce premier contact avec un PC portable doté d’une RTX 3080 est très encourageant. Oui, ça n’est pas aussi puissant qu’un PC fixe et ça ne le sera jamais. Mais l’écart de performances avec la précédente génération de PC portables dotés de GeForce RTX 2000 est très impressionnant. L’ajout de plusieurs fonctionnalités propres à Nvidia (Dynamic Boost, Advanced Optimus, Whisper Mode) démontre également une fois de plus la capacité de Nvidia à proposer les bons outils pour accompagner le bon hardware. Ceci étant dit, le MSI GS66 que nous testons ici est un modèle haut de gamme, qui intègre toutes les nouveautés vantées par la marque. Nous sommes donc d’autant plus curieux de tester des modèles moins haut de gamme, comme un Acer Nitro 5 doté d’une RTX 3060, et fatalement moins chers. En attendant, il faut avouer que cette nouvelle génération de PC portable dédié au jeu envoie déjà du très lourd.