La série Yakuza fait sa mue, passant du Beat'em up au J-RPG, pas si surprenant que ça tant le gameplay de la saga a toujours été mâtiné d'éléments rôlesques. Et ça fonctionne, avec un système de combat au tour par tour classique immédiatement addictif avec les attaques spéciales, les invocations (du What The Fuck en puissance), les ptites subtilités qui vont bien. Mais peut être est-ce trop classique, manquant de profondeur et de dynamisme, regardez ce que faisait Grandia 2 il y a 20 ans. On ne retrouve pas la nervosité et la violence décomplexée d'un Y0, celle-ci étant édulcorée. Enfin on a des soucis de caméra.

Y7 offre une batterie de nouveaux personnages, c'est clairement un nouveau départ voire un passage de flambeau. Les persos emblématiques de la saga sont mis de côté, c'était la chose à faire tant leur aura aurait éclipsé les nouveaux venus. Cela ne veut pas dire que le fan-service n'est pas présent, mais il faudra attendre la fin de l'aventure pour que le jeu envoie la sauce.

Ichiban Kasuga a la lourde tâche de succéder au très charismatique Dragon de Dojima, et s'il ne parvient pas à nous faire oublier ce dernier, il réussit par contre à s'imposer comme un vrai nouveau héros avec son caractère atypique, mélange de cette droiture fantasmée des yakuzas de la série, et d'une sociabilité fantasque. Ichiban a 42 ans, ce qui change du sempiternel cliché du jeunot de 17 piges parti pour sauver le monde, d'ailleurs le jeu s'amuse gentiment des gimmicks de J-RPG.

Outre Kamurocho et Sotenbori, bien connus des initiés, Y7 offre un gros vent de fraicheur avec la ville d'Ijincho. Le quartier est si grand qu'il est divisé lui-même en plusieurs zones soigneusement modélisées avec une topographie bien plus complexe et aboutie que de coutume, très intéressant à explorer, bref une totale réussite. Étonnant qu'on n'y trouve pas une activité comme le taxi de Y5 tant cette ville s'y prêterait parfaitement, peut-être pour le prochain opus? Les décors sont de toute beauté avec un souci permanent du détail, on s'étonnera juste des couleurs trop claires de jour, limite délavées. Le chara-design est excellent (le bestiaire est génial), et les visages très bien modélisés.

Il est possible d'approfondir la relation entre Ishiban et ses compagnons (doublage Jap fabuleux), d'ailleurs nombre d'activités influence ces interactions, qu'il serait criminel de spoiler. Comme toujours dans la série, l'intrigue principale est riche et passionnante, flanquée d'une mise en scène béton et de cinématiques qui trouent le cul. Mais elle est un peu longue à démarrer, devant planter le décor et introduire son nouveau héros. Les quêtes secondaires alternent entre le drama/tension et le loufoque/burlesque, parfois dans la même histoire, c'est toujours un régal. L'humour est parfaitement dosé, Ichiban est hilarant par moment, le voir s'excuser devant des actionnaires (au niveau 3), vous n'êtes pas prêt.

Les Yakuza sont des jeux généreux et celui-ci fait très fort en la matière: ramasser des canettes (du troc en échange de points), aller au cinéma sans pioncer (mini-jeu simple et génial), un centre d’examen pour passer des diplômes (bien pensé!), l'éternel karaoké et autres joyeusetés habituelles de la série (casino, fléchettes, etc...), aller à l'agence pour l'emploi (on change de style de combat via le job adopté!), des jobs à mi-temps de héros (ça peut être tout et n'importe quoi), du kart (avec un championnat, hélas le gameplay est foiré car impossible de déraper), devenir le directeur d'une entreprise au bord de la faillite et la rendre florissante (jeu de gestion très bien fait), une nouvelle arène, etc...

Quelques griefs: peu de donjons, décevants en plus, une augmentation brutale du challenge dans le dernier tiers et par moment des chargements là où il ne devrait pas y en avoir. Clairement il reste une marge de progression que j'espère sincèrement que Y8 va franchir, notamment peaufiner le système de combat. Reste qu'en l'état ce Y7 est génial, riche, immersif, captivant (120h pour bibi!), bourré de surprises, et l'esprit de la série est respecté. Vivement le prochain épisode!

Yakuza Like a Dragon est mon deuxième Yakuza (après Kiwami 2). Je ne suis donc pas un expert, mais j'étais déjà familier avec l'univers, mêlant mini-jeux et missions annexes loufoques et une histoire principale dense, remplie d'intrigues à tiroirs.

On délaisse ici Kiryu pour se concentrer sur un nouveau personnage, Ichiban, un paumé immédiatement attachant qui devient avec le temps aussi charismatique que son prédécesseur. D'une manière générale, Ichiban et ses amis ont tous quelque chose à raconter, un passé intéressant et des enjeux personnels forts. Même si l'histoire met du temps à démarrer (comptez 4 ou 5 heures avant de véritablement vous retrouver libre de déambuler en ville), elle se révèle comme le point fort du jeu et est passionnante de bout en bout, à condition bien sûr d'en accepter les innombrables rebondissements et coups de théâtre. J'ai particulièrement apprécié le clin d'oeil aux Bébés de la consigne automatique de Ryu Murakami, un des livres phares de la littérature japonaise des années 1980, et personnellement un de mes plus grands chocs de lecture.

Le seul bémol vient selon moi du ventre mou du jeu (autour des chapitres 10/12), où il devient nécessaire de farmer les égouts pour monter en niveau si on ne veut pas se heurter à un mur de difficulté dans les derniers chapitres. C'est là où le nouveau système de combat au tour à tour, qui pouvait sembler rafraîchissant au début de l'aventure, commence à sérieusement s'essouffler et à montrer ses limites. J'ai trouvé le temps long dans ces donjons interminables et répétitifs, et paradoxalement cela m'a poussé à précipiter par la suite la fin de l'histoire, plutôt que de profiter de l'open world... 

Heureusement, en contrepartie il est toujours aussi facile de gagner de l'argent grâce aux mini-jeux, entre le poker et la gestion d'entreprise (un vrai jeu en soi !) on devient rapidement multimillionnaire. Au final j'ai mis plus d'une soixantaine d'heures pour terminer l'histoire principale et bon nombre de quêtes annexes. Et je serai heureux de retrouver Ichiban pour la suite de ses aventures... dans quelques années ! Malgré toutes les qualités de cette série, je n'enchaînerai pas plusieurs Yakuza à la suite, car l'obligation de farmer m'a tout de même fait frôler l'overdose... 

En préambule, je dois dire que je ne suis pas un habitué de la saga Yakuza, j'ai juste fais le Kiwami, et encore je l'ai fais à l'arrache, sans vraiment me mettre dedans.

Alors pour commencer, tout nouveau joueur peut commencer Yakuza like a Dragon sans se soucier d'être larguer au niveau de l'histoire. C'est une toute nouvelle histoire, avec des nouveaux persos, donc si vous n'avez fais aucun autre jeu de la saga, vous ne manquerez rien, excepté quelques clin d'oeil. C'est un gros point fort du jeu, qui peut même vous inciter à vous lancer dans les autres épisodes.

Après cette petite introduction, place au plat principal. Ce Yakuza Like a Dragon est une véritable bombe. Au niveau du gameplay, c'est classique mais efficace. les combats au tour par tour sont vraiment très bon et restent dynamiques. Les attaques sont répartie en plusieurs catégories : Attaque simple (avec l'arme du perso), Invocations, Aptitudes (offensives, defensives, buff/ debuff, soins, coups spéciaux etc...
Chaque perso possède une énorme variété de coups différents, et en acquiert au fur et a mesure de sa progression.

Pour continuer sur le gameplay, le jeu propose un système de job pour les différents perso, qui feront varier les armes et les aptitudes : cuisinier, chanteur, clochards, flic etc... Pour changer de job, le joueur devra se rendre à "Hello work", le pole emploi local.

L'histoire du jeu est un gros point fort. Au départ, elle prend du temps a se mettre en place mais au bout de quelques heures, elle se lance et c'est un vrai plaisir de la suivre, d'autant plus qu'elle nous réserve quelques rebondissement qui viendront pimenter le scénario.

Les personnages principaux sont vraiment bien écrit et deviennent vite attachants. Chacun a une histoire et un backround travaillé. On pourra en apprendre plus sur eux en se rendant au bar pour discuter autour d'un verre. L'interprétation des acteurs est aussi a souligner. J'ai joué en VA (voix anglaises) et vraiment c'est très bien joué, les intonations sont très bonnes : mention spéciale à Kaiji Tang qui double Ichiban, qui m'a fait verser une larme à la fin du jeu tellement son interprétation est excellente.

La durée de vie du jeu est énorme, comptez une quarantaine d'heures (voire plus) en ligne droite. Mais cette durée de vie est gonflée par les nombreuses quêtes annexes, qui sont souvent très bonnes avec elles aussi une histoire qui se laissent suivre et des persos attachants. En plus de ça, le jeu regorge d'activités comme le cinéma, les courses de karting, le golf, le baseball, les examins scolaires, les patchinko, les bornes d'arcade avec de vrai jeu, la gestion d'entreprise, qui est carrément un jeu dans le jeu etc...

Au niveau des points négatifs, je mettrais l'impossibilité de modifier l'apparence du héros, j'aurais aimé personnaliser les vetêments ou la coupe de cheveux d'Ichiban.
Je note aussi certains pic de difficultés (2 ou 3) qui nous pousserons a farmer de l'XP pour améliorer le perso et enfin la traduction fr qui est vraiment approximative et ne permet pas de retransmettre les émotions que la VA nous fait passer.

Bref, ce Yakuza m'a vraiment envie de me plonger dans l'univers de la saga, et c'est surement la meilleure porte d'entrée au autres jeux Yakuza.