Avec Fondations, Wizards of the Coast désire attirer de nouveaux joueurs de Magic the Gathering, mais aussi offrir de nouvelles possibilités aux vieux de la vieille. L’objectif est-il atteint ? J’ai testé cette nouvelle extension pour le savoir.
Sommaire
- MTG Fondations : avec quoi avons-nous joué ?
- Les premières parties de MTG Fondations
- Un changement de certaines règles
- Une nouvelle gestion des blessures
- Le retour de mécaniques anciennes
- À qui MTG Fondations s’adresse ?
- Et côté collection, qu’est-ce que ça donne ?
Les extensions de Magic : The Gathering ont tendance à se suivre à un rythme effréné ces derniers temps : Wizards of the Coast a des idées et des partenariats à tout va, et pour les amateurs du jeu qui ont toujours envie de profiter de nouvelles mécaniques, c’est une aubaine. Cependant, prendre le train en marche peut parfois s’avérer compliqué pour les nouveaux joueurs : je souligne très souvent dans mes tests que certaines extensions ne sont pas réellement adaptées aux débutants.
C’est là qu’entre en jeu Fondations, la dernière extension en date de MTG. Wizards of the Coast a immédiatement présenté cette nouvelle salve de cartes comme un moyen de rassembler les joueurs les plus chevronnés et les débutants, en proposant un ensemble permettant une approche à la fois riche et simple de Magic. Les cartes de cette extension devraient, par ailleurs, rester légales dans le format standard jusqu’en 2029, ce qui s’avère également inédit.
Vous aurez sans doute compris que Fondations n’est pas une extension comme les autres. Ici, il n’y a pas de thème parfaitement marqué, comme dans Bloomburrow ou Mornebrune : on est plus face à un fourre-tout coloré, composé d’un peu plus de 760 cartes qui sont à 50% des réimpressions et à 50% des nouveautés. Voici ce qu’on a pensé de Fondations après s’y être essayé.
MTG Fondations : avec quoi avons-nous joué ?
L’approche de Fondations s’est faite avec une série de six boosters de jeu et de deux boosters collector envoyés par Wizards of the Coast. Histoire d’étoffer un peu plus la collection de cartes pour faire des decks, nous avons ajouté à cela une boîte d’avant-première achetée par nos soins.
Il est à noter que WotC n’a pas sorti de decks Commander pour cette extension. En revanche, une boîte d’apprentissage destinée aux nouveaux joueurs est disponible, de même qu’un pack Starter Collection, le traditionnel bundle ou encore des boosters jumpstart pour les adeptes de ce mode de jeu.
Le principe de base de cette extension ressort de cette proposition : l’idée est vraiment de laisser aux joueurs la possibilité de découvrir les cartes et de composer leurs propres decks. Même la boîte d’apprentissage se contente de deux decks préconstruits de 20 cartes seulement, et invite les nouveaux joueurs à utiliser le contenu de boosters Jumpstart pour apprivoiser le jeu. Mais en ce qui nous concerne, nous avons bien évidemment utilisé les cartes de nos boosters pour nous lancer.
Les premières parties de MTG Fondations
Pour nous faire une idée concrète du potentiel de l’extension, nous avons utilisé les cartes en notre possession pour composer cinq decks monocouleurs :
- Un deck rouge gobelins
- Un deck blanc chats
- Un deck vert elfes
- Un deck noir vampires
- Un deck bleu sorts
Premier constat : il est difficile de se contenter des cartes de Fondations pour composer des decks équilibrés. Nous avons donc pioché dans notre collection pour compléter le tout : en moyenne, les deux tiers de chaque deck étaient des cartes Fondations, tandis que le dernier tiers était composé de communes ou d’uncos puisés dans les extensions précédentes.
Pour ce qui est des parties, elles se sont enchaînées avec un très grand plaisir en jonglant entre les différents decks. Fondations met clairement l’accent sur l’accessibilité : ses cartes affichent des designs relativement sobres et épurés et ce sont essentiellement des mécaniques simples qui sont mises en avant. Pour autant, créer de très belles synergies entre de nombreuses cartes s’avère possible : de quoi satisfaire les plus fins stratèges.
Ce qui ressort aussi, c’est que WotC a cherché à revenir aux fondamentaux avec ces nouvelles cartes, notamment en associant les couleurs à leurs formes les plus identifiables. On se retrouve avec un réel plaisir dans une marée de gobelins et de dragons dans un jeu rouge, d’elfes à foison dans un jeu vert, de vampires dans un deck noir, ou encore d’anges et de chats dans un deck blanc.
Il y a quelque chose d’agréable à retrouver les bases d’un jeu qui a récemment fêté ses 30 ans. En tant que joueuse de longue date, j’ai retrouvé de belles sensations, comme un souffle de nostalgie dans certaines parties. Mais en même temps, de nombreuses cartes affichent un potentiel certain pour être intégrées dans des decks plus musclés, plus sérieux ou plus fun. Cette perspective donne envie de se replonger dans les anciennes extensions afin d’en étudier les synergies.
Un changement de certaines règles
Là où Fondations diffère aussi des autres extensions, c’est que l’on n’y trouve pas de nouvelles mécaniques de jeu. En revanche, certaines d’entre elles ont été quelque peu modernisées.
Une nouvelle gestion des blessures
Avant Fondations, lorsqu’une créature attaquante se faisait bloquer par le joueur adverse, le joueur à l’origine de l’attaque devait indiquer l’ordre dans lequel les créatures à l’origine du blocage allaient recevoir les dégâts. Le joueur devait alors d’abord choisir une créature, s’occuper de lui attribuer suffisamment de dégâts pour la tuer, et ainsi de suite.
Fondations change cela : désormais, une créature qui attaque peut voir ses dégâts fragmentés entre plusieurs créatures qui bloquent. Mais ce n’est pas tout : un changement au niveau du lancement des sorts dans ce contexte se produit également. Désormais, on peut lancer un sort après l’assignation des dégâts, afin d’achever les bloquantes restantes. Auparavant, le sort devait être jeté entre la sélection de l’ordre des bloqueurs et l’assignation des dégâts : ce n’était plus possible ensuite.
Ainsi, auparavant, une 8/8 attaquante se faisant bloquer par trois 4/4 aurait dû obligatoirement infliger 4 dégâts à la première bloquante, puis 4 à la suivante, et donc la troisième aurait bloqué. Il est maintenant possible d’infliger les dégâts en 4/2/2, puis de lancer un sort qui inflige 2 dégâts à chaque créature adverse engagée, par exemple.
Le retour de mécaniques anciennes
À défaut de proposer de nouvelles mécaniques, Fondations en réintroduit certaines anciennes qui pas forcément exploitées dans les dernières extensions.
- Flashback : Cette capacité permet de lancer un sort normalement une première fois, puis depuis le cimetière en payant son coût de flashback, ce qui permet de l’utiliser deux fois. Ensuite, elle est exilée.
- Seuil : Cette capacité octroie des bonus ou des effets supplémentaires lorsque votre cimetière contient au moins sept cartes. Elle est notamment fréquente dans les jeux noirs.
- Prouesse : Cette capacité déclenchée accorde à la créature +1/+1 jusqu’à la fin du tour chaque fois que vous lancez un sort non-créature. Elle peut très vite s’avérer dévastatrice avec un deck bien construit.
- Saccage : Cette capacité se déclenche si vous avez attaqué ce tour-ci. Les joueurs agressifs apprécient particulièrement cette carte.
À qui MTG Fondations s’adresse ?
L’extension Fondations porte très bien son nom. Elle réintroduit les bases de MTG avec de nouvelles et d’anciennes cartes, et mise sur des mécaniques qui ont fait leurs preuves et qui sont adaptées à la création de synergies et de decks solides, et pas seulement dans le format Standard. On peut aussi souligner que Fondations compte cinq Planeswalkers différents : un par couleurs. Nous avons eu la chance d’avoir Ajani dans nos boosters, mais il est aussi possible d’y trouver Kaito, Liliana, Chandra et Vivien, qui sont les favoris de pas mal de joueurs.
C’est clairement une extension idéale pour débuter, même si la création de decks avec les seules cartes Fondations peut s’avérer rapidement frustrante. Cependant, c’est un sentiment que l’on a peut-être surtout parce qu’on ne débute pas dans notre cas ! Pour apprivoiser le jeu, il y a de quoi faire.
L’autre cible, c’est celle des anciens joueurs qui ont fait une pause, et qui cherchaient la bonne occasion de revenir à MTG. Comme Fondations oscille entre nouvelles cartes et anciennes cartes, il y a moyen de s’offrir une bouffée de nostalgie en plus d’un vent de nouveautés.
Et côté collection, qu’est-ce que ça donne ?
Forcément, qui dit nouvelle extension de Magic dit boosters collectors (toujours très coûteux) et donc cartes rares, mythiques, full-art, foil et tout le toutim. On compte notamment environ 70 cartes sans bordure, parmi lesquelles se trouvent les cinq planeswalkers cités plus haut.
Certaines cartes borderless profitent, par ailleurs, d’un nouveau traitement nommé « mana foil » : il s’agit d’un foil qui laisse entrevoir les cinq symboles de mana en filigrane. Autant dire que ces cartes se trouvent exclusivement dans les boosters collector.
L’extension comprend aussi des cartes Japan Showcase, déjà aperçues dans Mornebrune : la Maison de l’horreur, elles aussi réservées aux boosters collectors. Les cartes Invités Spéciaux peuvent quant à elles être aussi trouvées dans les boosters de jeux : elles comptent dix cartes issues d’extensions précédentes dont l’illustration a été confiée à des invités. Elles sont cependant assez rares ; nous n’en avons pas vu dans nos boosters.
Enfin, terminons en évoquant les illustrations des terrains de base de Fondations. Ils mettent en avant les Planeswalkers de chaque couleur dans différents décors. C’est un joli clin d’œil qui ne passe pas inaperçu, même s’il s’adresse essentiellement aux connaisseurs.
Conclusion
Points forts
- Une extension idéale pour débuter
- Enormément de cartes à découvrir
- Idéal pour compléte les autres extensions, y compris celles à venir
- Toujours de très belles cartes à collectionner
Points faibles
- Moins de surprise pour les joueurs expérimentés
- Archétypes très classiques
- Il est utile d'avoir des cartes d'autres extensions pour créer des decks
- Booster collector toujours trop cher
Note de la rédaction
MTG Fondations se présente comme un excellent point de départ pour les personnes qui se demandaient comment se lancer dans l’aventure Magic The Gathering sans être trop perdu. Cette extension offre des bases solides, en parvenant à combiner efficacement l’accessibilité de mécaniques simples à prendre en main, un hommage aux racines du jeu qui ont contribué à son succès, ainsi qu’une très bonne compatibilité avec les formats de jeux actuels. Les joueurs qui avaient laissé MTG de côté durant quelques années peuvent aussi en profiter pour reprendre le train en marche. Les collectionneurs pourront aussi remplir leurs classeurs. Enfin, pour ce qui est des joueurs les plus expérimentés, les cartes de Fondations réservent bien moins de surprises, notamment en raison d’archétypes très classiques. Il y a cependant tellement de potentiel pour créer des decks et en enrichir d’autres que tout le monde devrait y trouver son compte au final. En résumé, MTG finit l’année en beauté !