Alors que nous venons de tester l’excellent RIG 300, modèle d’entrée de gamme de la marque, voici que le RIG 800 PRO arrive sur notre banc de test dans sa version HS, pour PlayStation 4 et 5, ainsi que PC. Ce dernier est lancé au tarif de 199€, avec sa base de charge et de connexion, et vient se frotter aux Arctis Nova 7 de Steelseries et JBL Quantum 810 Wireless , eux aussi sous la barre des 200€, voire au EPOS H3Pro Hybrid , notre référence préférée vendue autour de 250€.

Contenu et Finition : Dans la lignée de ses aînés

Dans la boîte du RIG 800, on trouve évidemment le casque, son câble de charge, un dongle USB et une base de charge. Cette dernière sert à accueillir le casque en position debout lorsqu’il n’est pas utilisé pour remettre un peu d’énergie dans sa batterie, mais peut aussi accueillir le dongle pour assurer la connexion sans fil du RIG 800. Et il faut avouer que c’est plutôt pratique et élégant comme solution. Alors bien sûr, dans la plus pure tradition de la gamme RIG, l’ensemble est entièrement composé de plastique, côté base comme côté casque, mais la noirceur générale comme l’esthétique très spécifique, permet d’éviter l’aspect jouet à défaut d’offrir une véritable sobriété. En effet, le RIG 800 PRO est un casque gamer et ça se voit au premier coup d’oeil.

Le RIG 800 PRO, comme la plupart des casques de la marque, nous propose un arceau semi-rigide doublé d’un bandeau élastique. Le réglage de taille s’opère par changement de position des oreillettes au niveau de l’arceau, avec trois niveaux de hauteur. Dénué de rotule, le casque ne peut se positionner à plat et offre, au mieux, une rotation de 5° par la souplesse de son accroche. Néanmoins, ce système a l’avantage d’être particulièrement résistant aux diverses torsions et d’éviter tout risque de grincements et autres craquements.

Du côté des oreillettes, au design fermé, nous avons désormais droit à une mousse doublée de similicuir sur les côtés et de tissu fin au contact de la tête, pour un mélange équilibré entre isolation phonique et aération des lobes. Un bon point pour les parties de longue durée comme pour une utilisation quand la température est élevée.

Confort : Une légèreté salvatrice

Le RIG 800 PRO ne pèse pas tout à fait 300 grammes sur la balance, un joli score pour un modèle sans fil. Et cet avantage de poids est parfaitement utilisé pour proposer un confort digne des meilleurs. Un savant mélange entre stabilité et souplesse, permet au casque d’être bien en place sur la tête sans appuyer sur un point particulier : ni sur les oreilles, ni sur le haut du crâne. De quoi rapidement oublier qu’on le porte sur la tête en cours de jeu.

Avec ses larges mousses, le casque est parfaitement compatible avec le port de lunettes, et il s’adapte autant aux petites têtes qu’aux plus grandes. Mais attention, son système à 3 niveaux n’autorise finalement que 3 positions bien espacées, de quoi laisser certaines personnes hésitantes entre deux tailles, l’une un peu trop serrée et l’autre un peu trop lâche. Dommage qu’on ne puisse régler la tension du bandeau pour régler ce problème.

Compatibilité et fonctions: Des alertes sonores agaçantes

Le RIG 800 PRO HS ne propose qu’un seul mode de connexion : via son dongle fourni. On peut certes connecter ce dongle à la base, puis la base à la plateforme, mais pas question de se passer de la connexion propriétaire. Le casque ne propose ni Bluetooth, ni connexion analogique. Au moins, on ne reprochera pas son manque de simplicité. A noter aussi que le casque ou sa base se chargent avec un cordon micro-USB fourni, là où l’on aurait apprécié modèle plus récent de connecteur, comme l’USB-C, pour une autonomie d’un peu moins de 15 heures à pleine puissance.

Au niveau de l’oreillette gauche, on trouve trois fonctions en accès direct : le volume général (qui contrôle celui de l’OS), un bouton de mise en route et de connexion, et enfin une molette de contrôle du retour du micro dans le casque. Trois boutons bien espacés, bien différenciés, faciles à utiliser dès les premières minutes. Quant au micro, il passe très simplement en mute dès lors qu’on le met en position haute. L’ergonomie est donc très bonne, mais elle est malheureusement plombée par les sons et voix qui accompagnent ces fonctions.

“Mic Monitor Low”, “Mic Monitor High”, “Bip Bip”, rien de bien inhabituel me direz vous … Sauf que ces sons ne viennent pas s’ajouter à ce que vous entendez dans le casque, ils prennent carrément la priorité et coupent le son général. Abominable quand en pleine partie on n’entend plus ses coéquipiers parler pendant 2 secondes alors qu’on a juste changé un réglage bénin ou qu’on a mis son micro en position haute.

La restitution sonore : Colorée, agréable mais non modifiable

Le RIG 800 PRO HS ne profite d’aucun support logiciel. Pas moyen de modifier l’égalisation du casque, et c’est un peu dommage. Dommage parce que la restitution sonore est un poil coloré pour mes oreilles audiophiles. Des graves mis en avant et des haut médiums un peu trop présents qui écrasent les aigus plus en retrait. La courbe d’analyse du RIG 800 n’est pas parfaite, et tant pis pour l’écoute musicale fidèle à la source, mais le rendu n’en est pas moins agréable, surtout en jeu ou devant un film.

Avec une double bosse caractéristique autour de 50 et 100 Hz, le RIG 800 a quelque chose de détonnant. Face à une explosion, au détour d’un moteur qui vrombit, ou devant une basse funky, les haut-parleurs de 40 millimètres ne se défilent pas et offrent un socle de graves très dynamique, capable de justesse dans les moments calmes ou de forte pression acoustique quand la scène sonore se complexifie.

Les médiums, légèrement mis en avant, mettent les voix en avant, donnant aux dialogues une présence toute particulière. Et même les aigus, pourtant en léger retrait au niveau du volume, gardent suffisamment de précision pour que la scène globale soit réussie. Le casque est globalement spectaculaire, plus que naturel. Un point que nous avions signalé pour le H3 d’Epos, mais qui se retrouve ici encore amplifié. Qu’on apprécie ou non ce rendu est clairement une histoire de goût, mais ce qui est sûr, c’est que Nacon ne nous offre aucun support pour le modifier.

Un mot enfin sur le rendu du microphone qui nous propose ici une restitution de la voix de très bonne qualité. Nous avons droit à une voix naturelle, précise, avec un timbre quasiment respecté. Pas de souffle, pas de voix métallique, et pour chipoter à peine un léger manque d’aigus. La petite cellule du microphone encaisse en plus parfaitement les nuances, sans saturation ni perte d’intelligibilité, alors que la tige qui la supporte se place avec une grande précision. Du grand art, tant pour le chat que pour le streaming.

En conclusion : De belles qualités, quelques vilains défauts

Après une semaine d’utilisation du RIG 800 PRO HS, le constat est un peu mitigé. Le casque nous fait profiter d’un excellent confort, taillé pour l’endurance grâce à sa légèreté, d’une bonne ergonomie avec ses fonctions facilement accessibles, avec en prime la présence d’une base qui rend son utilisation très agréable. En même temps, nous regrettons que le casque ne propose ni connexion Bluetooth, ni fonctionnement passif avec entrée analogique. C’est assez regrettable en cas de batterie vide, surtout à ce niveau de prix.

Côté son, le RIG 800 PRO HS nous sort une partition honorable, mais colorée et non modifiable en absence de logiciel dédié. Il faut aimer cette présence excessive des graves, ces médiums claquants, qui jouent la carte du spectaculaire mais peuvent aussi se montrer fatiguants à la longue. Il faut accepter la présence d’alertes et d’indicateurs bruyants, qui coupent carrément le son du jeu en cours dès lors que l’on coupe le micro. Ce dernier est heureusement excellent, facile à régler et très performant.

Vu le tarif pratiqué, autour de 200€, le RIG 800 PRO HS ne réussit donc pas à se hisser au niveau des références du marché dans cette gamme de prix. Il lui manque les connexions multiples, un peu d’équilibre sonore, un support logiciel digne de ce nom. Malgré des qualités évidentes, certains de ses défauts gâchent un peu l’expérience, et c’est vraiment dommage car le potentiel est bien là.

Conclusion