Des smartphones orientés gaming, on peut considérer qu’il y en a beaucoup sur le marché, en raison de la puissance des terminaux d’aujourd’hui. Mais si on laisse de côté le SoC et les performances de l’écran, il n’y a souvent pas grand-chose d’autre qui vient draguer les joueurs mobiles. Xiaomi tente l’opération séduction avec son POCO F4 GT, un terminal 5G de 6,67 pouces équipé d’un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1 et de quelques fonctions intéressantes, dont deux gâchettes escamotables. Est-ce suffisant pour convaincre ? Notre test est là pour vous apporter un éclairage sur cette question cruciale.

POCO F4 GT : la fiche technique

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Prise en main : un design déroutant, mais efficace

Lors de notre premier déballage du POCO F4 GT, il nous est rapidement apparu que nous n’étions pas en possession d’un smartphone Android tout à fait comme les autres. Cette prise de conscience a débuté lorsque nous avons découvert l’arrière du terminal : bien que conçue en plastique, elle affiche des reflets métalliques qui lui donnent des allures d’aluminium. Regret immédiat de ne pas être face à une vraie coque métallique, il faut bien l’avouer. Le contour rattrape cependant la déception : celui-ci est bien en métal brossé.

Les contours, parlons-en : c’est également une surprise. Le côté gauche est relativement sobre avec son bouton de réglage du son et sa trappe pour carte SIM. Cependant, à droite, la situation est plus atypique. Au centre, le bouton d’allumage dissimule un capteur d’empreinte digitale tandis qu’en haut et en bas, ce sont deux sliders qui sont présents : en les activant, on libère un bouton en haut, et un autre en bas. Il s’agit en réalité de gâchettes qui peuvent être utilisées pour jouer lorsque le smartphone est utilisé en mode paysage.

La tranche inférieure du terminal laisse entrevoir un haut-parleur très dessiné et le port de chargement de l’appareil. On trouve le même haut-parleur au-dessus. Le tout pèse 210 grammes, ce qui est plutôt correct et évite de ressentir le poids du smartphone même lorsque l’on joue avec pendant de longues sessions.

Petit point à souligner, qui peut avoir son importance : le POCO F4 GT n’affiche aucune certification d’étanchéité. Xiaomi semble donc marcher dans les traces d’autres constructeurs, comme OnePlus, qui ont décidé de faire l’impasse sur cette certification qui est parfois jugée trop coûteuse. Impossible de savoir si ce smartphone résisterait à une chute dans l’eau, mieux vaut éviter de prendre un tel risque.

Un écran AMOLED adapté à tous les usages

L’écran du POCO F4 GT est un modèle AMOLED de 6,67 pouces, qui bénéficie d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz. Il est tout à fait possible de bloquer le framerate à 60 Hz si vous désirez économiser un peu de batterie, mais pour jouer, le 120 Hz s’avère plutôt indiqué. La définition de 2400 x 1080 pixels, soit du Full HD+, correspond à ce que l’on trouve généralement sur les terminaux de cette gamme.

Avec une prise en charge du HDR10+, des couleurs 10 bits et une luminosité qui permet une utilisation maîtrisée de jour comme de nuit, le POCO F4 GT se présente comme un bon cru côté image. Il permet de jouer confortablement, mais aussi de regarder des vidéos et d’utiliser toutes les applications dans d’excellentes conditions. Par ailleurs, il est possible de configurer l’affichage par le biais de nombreux paramètres proposés sur le terminal.

Des performances au rendez-vous… mais ça chauffe !

Le POCO F4 GT fait partie des terminaux récents à être équipé du SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1, ce qui est d’emblée la promesse de jolies performances. L’appareil est également doté de 12 Go de mémoire vive, en tout cas dans la version que nous avons pu tester : il existe aussi un modèle avec 8 Go de RAM.

Les benchmarks affichent de jolis scores pour le smartphone de Xiaomi du côté du CPU, et c’est encore plus le cas du côté du GPU qui est, pour rappel, un Adreno 730. 3D Mark met en avant de jolies performances, mais il souligne également que le terminal a tendance à très rapidement chauffer.

Ce constat n’est pas réellement surprenant : c’est un souci que l’on rencontre sur la totalité des terminaux équipés du Snapdragon 8 Gen 1, en particulier ceux qui cherchent à brider le moins possible les performances du SoC de Qualcomm. À l’usage, le POCO F4 GT ne souffre pas de ralentissements particuliers, mais le fait est qu’il chauffe vraiment beaucoup : il a même atteint les 45°C lors de nos sessions de jeu les plus intenses, ce qui n’est pas très agréable, il faut bien l’admettre.

Cependant, une fois encore, le smartphone donne le change sur tous les fronts y compris lors des sessions de jeux gourmandes en ressources. Qui peut le plus peut le moins et dans les usages plus traditionnels, le POCO F4 GT propose une expérience optimale à chaque fois. Il s’agit d’un terminal polyvalent qui a de quoi séduire la plupart des utilisateurs à la recherche de puissance sur support mobile.

Une interface personnalisée sous Android 12

Le smartphone de Xiaomi est équipé d’Android 12, qui fonctionne de concert avec la surcouche MIUI 13. On retrouve l’expérience de personnalisation associée à la dernière version du système d’exploitation de Google, et à laquelle on est désormais habitué.

MIUI 13 est une surcouche qui s’avère intuitive à utiliser et qui reprend certaines bonnes idées déjà vues ailleurs, comme un double volet qui affiche des contenus différents lorsqu’on le déroule à droite ou à gauche du haut de l’écran, par exemple. La navigation dans les différents menus est fluide et les nombreux paramétrages permettent de mettre en place une interface qui répond bien aux besoins du moment.

Les gâchettes font-elles vraiment une différence ?

Les gâchettes, atout gaming du smartphone, bénéficient de leur propre menu de personnalisation. C’est un point qui mérite que l’on s’y attarde un peu, car c’est une particularité du POCO F4 GT que l’on ne trouve pas sur les autres appareils du constructeur.

Tout d’abord, répondons à la question que tout le monde se pose : oui, l’utilisation des gâchettes est plutôt sympathique dans les jeux où l’on a besoin d’utiliser le smartphone à l’horizontale, à la manière d’une manette. Il est intéressant de noter qu’elles peuvent être associées à des actions concrètes dans chaque jeu, grâce à un ingénieux système de curseur virtuel qui permet de remplacer une action qui nécessite normalement d’appuyer sur l’écran par une pression sur l’une des gâchettes.

Dans Call of Duty Mobile, par exemple, nous avons pu associer la fonction de tir à la gâchette droite et la fonction de saut à la gâchette gauche : l'avantage est immédiat durant la partie par rapport à l'utilisation classique de l'écran. En plus d'améliorer les performances, c'est également plus immersif.

Enchaîner les victoires avec l'aide des gâchettes : c'est oui !

Mais il ne faut pas croire que l’usage des gâchettes se limite uniquement au jeu vidéo. En effet, il est possible d’affecter chaque bouton physique à une action liée à l’utilisation du terminal, par le biais d’un menu dédié. Il est possible d’utiliser une gâchette pour prendre une photo, pour faire une capture d’écran, pour filmer, pour utiliser le mode lampe du terminal… Cela permet donc d’affecter un raccourci à ces boutons, si vous le désirez. L’autre proposition à disposition concerne l'ajout d'un effet sonore lors du déploiement des gâchettes, mais cette fonctionnalité devient très vite agaçante.

On peut saluer le fait que Xiaomi ait cherché à utiliser de différentes façons ces gâchettes, qui ne se limitent pas à de simples gadgets pour gamer.

Une partie photo qui ne fait pas d’étincelles

Le POCO F4 GT est estampillé smartphone gaming : pas photophone. C’est le constat que l’on fait lorsque l’on se met à utiliser ses différents capteurs photo. Ils sont au nombre de trois à l’arrière :

• Un capteur principal de 64 mégapixels
• Un capteur ultra grand-angle de 8 mégapixels
• Un capteur macro de 2 mégapixels

De jour, le terminal peine à proposer autre chose que des clichés aux couleurs plutôt ternes. L’ultra grand-angle affiche un piqué peu précis, tandis que le capteur principal assure une prestation moyenne. Le capteur macro s’en sort relativement bien pour sa part. Le tout a tendance à manquer de luminosité et de relief de manière générale.

De nuit, le POCO F4 GT ne se montre pas plus convaincant. L’ultra grand-angle est sombre, le capteur principal a tendance à surexposer la scène au détriment du contraste et le capteur macro donne un résultat souvent flou. Clairement, ce n’est pas le point fort de ce smartphone.

Le capteur frontal de 20 mégapixels offre des résultats corrects pour les selfies, sans pour autant s’avérer transcendant. Xiaomi propose quelques filtres qui donnent une touche fun aux clichés, mais le tout reste très gadget et peu poussé.

En résumé, la partie photo du terminal est l'un de ses points faibles les plus criants. La proposition fait à peine mieux que des terminaux d'entrée de gamme. Il ne faut pas acheter le POCO F4 GT dans l'espoir de réaliser de beaux clichés.

Une autonomie à géométrie variable

Avec sa batterie d’une capacité typique de 4700 mAh, le POCO F4 GT peut facilement tenir la charge durant une journée et demie dans le cadre d’un usage classique, c’est-à-dire à base de navigation sur les réseaux sociaux et sur Internet, de petites sessions photo et d’autres usages modérés du quotidien. Cependant, la promesse du terminal étant de pouvoir jouer dans de bonnes conditions, c’est aussi côté gaming que l’on attend la proposition du smartphone. Si vous jouez beaucoup avec le POCO F4 GT, vous allez rapidement voir son autonomie chuter. Comptez une autonomie d’une douzaine d’heures si vous consommez des titres gourmands au quotidien. Ça fait un peu moins rêver.

Le smartphone est livré avec son chargeur et avec un câble coudé, une très bonne idée de la part de Xiaomi.

Une charge rapide de qualité

Xiaomi continue de livrer ses smartphones avec des chargeurs secteur, et cela concerne également ses terminaux POCO. Le F4 GT est livré avec un chargeur 120W, qui permet de passer de 0 à 100% de batterie en moins de 20 minutes si celui-ci est éteint au moment de la charge, ce qui est une belle performance. Aussi, si vous sollicitez beaucoup votre smartphone au quotidien, vous pouvez le brancher durant quelques minutes pour faire remonter très vite son autonomie. En revanche, le terminal ne dispose pas de chargement par induction.

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Conclusion