[Léon]

La situation semblait plutôt décontracté. Léon se grattait la joue avec un sourire un peu niais en écoutant la conversation, alors qu'Achille demeurait perplexe.

"- Un bateau qui parle ? Décidément, j'aurai tout vu, ici." S'exclama le myrmidon, lance à l'épaule.

[Diomède]

"Venant de Ruler, c'est bizarrement approprié... Je suis sûr qu'on verra des choses encore plus bizarres. Navirou, observe bien. Nous sommes des Servants, certains d'entre nous ont survécu à la guerre du Graal. Je suis certain que ton maître verra en nous des invités dignes d'intérêt."

[Chrysaor]

https://www.youtube.com/watch?v=S0WpcnIk-b4

- Oh, certes, Lancer of Black ! Je crains ne pas être celui qui s'occupe du dit filtrage, cependant, vous le rencontrerez sans nul doute sous peu : Faites attention, il est particulièrement irritable ! Il déteste les rongeurs ainsi que les chapeaux, si vous possédez l'un de ceux-ci, jetez les à l'eau... Oh, mon bois flanche rien qu'à l'idée de sa réaction s'il voyait un rat adossé d'un chapeau en feutre.

On pouvait en effet entendre des craquements. Sylas sans trop attendre fut le premier à poser le pied sur Navirou, suivi de Chrysaor.

- Donc, nous allons vers les îles de la folie...

Dit Chrysaor, pensive.

- C'est vraiment comme on y pense ?

Ajouta t-elle, un doigt sur la lèvre inférieure.
Sylas acquiesça.

- On y est déjà allé pendant la guerre, moi, ta mère, Diomède, Nuada et leur masters. C'était... Bordélique.

Il se tourna vers Léon.

- Je vais vous faire un topo de l'endroit, avant qu'on se mette en route... C'est un archipel totalement dément, dont la capitale se nomme New-Sheoth, Ruler y est un Dieu Vivant, là-bas. L'entrée de l'endroit se nomme l'Orée, on y retrouve beaucoup d'Humains fous faisant une pause avant de choisir d'entrer, et s'il y a un filtrage, on risque d'en croiser. Il y a deux portails, nommés les portes de la folie, permettant d'accéder à la ville. L'île est séparée en deux régions : Mania et Dementia, à la frontière des deux, il y a la capitale qui est donc séparée en deux côtés totalement opposés.
Mania est colorée, c'est vraiment beau, le côté Manien de la ville se nomme "Euphoria"... Les habitants sont joyeux, artistiques, extravagants, il y a des penseurs très créatifs, mais tout le monde est fou, la fête y est constante. Une sorte de police y règne, des hommes et femmes dorés, arrogants et fiers, un peu comme Archer.

Il posa deux doigts sur ses tempes avant de continuer.

- De l'autre côté, c'est Démentia, il y fait sombre, tout y semble mort et effrayant, la partie Démentienne de la ville se nomme "Le Creuset". Les gens sont totalement psychotiques et paranoïaques là-bas, la dépression y règne, les habitants sont autant tordu d'esprit que de corps, il y a une mode de collectionner les ossements et la chair en putréfaction. La "police", cependant est plus calme et respectueuse, ce sont les viles seducteurs, des hommes et femmes à la peau bleue et aux armures sombres, ils sont compréhensifs et plutôt amicaux, ainsi que très loyaux. Les deux quartiers sont séparés en deux par des temples, et à la frontière se trouve aussi le Palais de Ruler, la symétrie y est parfaite, et poussée jusqu'à la salle du trône de Ruler.

L'explication était détaillée mais serait sans doute utile, pour ne pas devenir fou rien qu'en mettant un pied dans cet endroit détraqué.

[Léon]

"- La situation est claire maintenant. D'un côté se trouve Avenger, incarnant la détermination, la rigueur. De l'autre, Ruler incarnant la démence et l'imprévoyance. D'habitude, c'est plutôt l'inverse..." S'exclama le Docteur à travers la montre de Léon.
"- J'espère que tout se passera bien." Fit Léon, montant sur le bateau.

Rider Rouge fixait l'horizon afin d'apercevoir un bout de l'île. Le regard perdu, il reprit ses esprits afin de s'adresser à ses alliés.

"- Vous devez savoir que le combat n'est pas possible. Si jamais nous échouons dans les négociations, Ruler a les capacités de nous émincer. Mais si nous parvenons à négocier avec ce fou... Nous aurons rien n'a envier des travaux d'Héraclès !" Parla Achille, finissant par devenir enthousiaste.

Le myrmidon faisait allusion aux sceaux de commandement que Ruler possédait. Il est vrai que livrer le combat était difficile contre le superviseur de la Guerre, mais il y croyait, comme tous les autres. Posant un pied sur le bateau, c'était comme approuver de risquer sa vie une nouvelle fois, mais dans la folie cette fois-ci.

[Chrysaor]

https://www.youtube.com/watch?v=xLYqNTHb1-Q

Après une courte traversée à travers la mer étrangement brumeuse, le navire magique arriva à bonport, une embarcadère en bois exactement pareille que la précédente.
L'Orée... Il y faisait sombre, le ciel était étrange et des champignons géants y étaient érigées, il s'y trouvait quelques habitations où les fous en pèlerinage s'arrêtaient pour se reposer, une auberge étrange se trouvait là, devant laquelle était adossée un homme écailleux aux traits reptiliens, ne faisant pas trop attention aux autres.

L'être jouait avec un cure dent en chuchotant à lui-même des phrases telle une comptine, ses vêtements n'étaient que des sacs en toile de jute troués.
Plus loin, derrière, une femme nue dans les buissons observait le groupe avec stupeur avant de retourner à ses occupations, jouant avec les insectes étranges du coin.

- ...

Sylas ressentait un certain dégoût et contemplait les choix de sa vie l'ayant mené ici.
Un peu plus loin encore et ils allaient approcher des Portes de la Folie.

- On est bientôt arrivé.

Chrysaor semblait relativement calme, ses yeux délicatement fermés, la vision de folie de l'endroit lui était épargnée, mais même malgré cela, l'Orée n'était que le début, bien que les gens les plus étranges et abjects s'y trouvaient généralement.
Un groupe au loin semblait visible, plus "normal", une dizaine de soldats Athéniens vraisemblablement, déserteurs ? Ou éclaireurs ?

Dès qu'ils virent les servants s'approcher, leur regards se rivèrent sur eux sans jamais se détourner, Sylas semblait méfiant...
C'étaient des cataphractaires en armure lourde, leur visage n'était pas visible, mais on pouvait sentir une certaine joie en eux.
Arrivant maintenant à quelques mètres d'eux, les Soldats se regardaient entre eux puis fixèrent Diomède.

- Général Diomède est avec nous ! Nous allons pouvoir passer, vite, allons-y !

Sans même plus attendre ils se mirent à courir en hurlant des "HOURRA" et "GLOIRE A DIOMEDE", ainsi que quelques "MORT A PSARO"... Ils n'étaient peut-être pas si sain d'esprit, et avaient dû passer du temps dans cet endroit.
Mais ils couraient vers quelque chose de précis, les portes de la folie étaient visibles, elles étaient grandes et semblaient presque abandonnées. Un buste gigantesque de Ruler s'érigeait entre les deux grandes portes de Mania et Dementia.

Mais devant cela, bloquant le passage, se trouvait quelque chose d'ignoble...

- Alors c'est ça le système de filtrage, hein...

Souffla Sylas, avec du dégoût dans la voix, en effet, une créature absolument atroce se tenait là, haute de sept mètres, on aurait dit un humanoïde géant totalement déformé sorti des cauchemars immondes d'un vieux fou.

Une sorte de géant étrange avec un buste Humain au lieu d'une tête, une bouche gigantesque sur son torse et des yeux sur les épaules, il était velu et empestait le cadavre. De la bave coulait alors que ses multiples yeux se fixaient sur les Athéniens chargeant tête baissé sans aucun plan, pensant que la présence de Héros dans les environs suffirait à leur permettre de vaincre n'importe qui.
La bête attrapa un soldat avant de lui exploser la cage thoracique au sol, un autre tentait de le piquer à coup de lance, il fut attrapé par le bras entre le pouce et l'index immonde de la chose, qui ouvrit sa bouche gigantesque et le fit glisser dedans, prenant soin de croquer au niveau des jambes, faisant émettre un cri atroce au soldat, deux autres étaient déjà écrasés sous ses pieds.
Il en prit un rapidement dans ses deux mains et le cassa en deux tel un oeuf, faisant sortir ses intestins qu'il faisait couler dans sa grande bouche comme si c'était un sirop sucré savoureux.
En quelques instants seulement, les soldats fous étaient morts.

- Ils étaient complètement tarés... Il devaient être resté ici pendant quelques jours.

Commenta Sylas, perplexe.

[Mordred]

À quelques dizaines de kilomètres du Pirée se déroulait une scène d'horreur comparable à ce que la ville désormais fantôme avait vécu. Un camp de réfugiés grecs, constitué à la va-vite par des mercenaires, des marchands et des paysans fuyant leur région en proie au chaos, s'était formé les dernières semaines, s'était formé jusqu'à constituer une imposante masse humaine, assez organisée et solide pour subsister et repousser les meutes de monstres qui s'attaquaient à eux.

Mais ils n'avaient jamais été préparés à affronter l'ire de Mordred, le Berserker de la Désolation en devenir. En mission pour Psaro et son Impératrice, il avait mis le Pirée à feu et à sang avant de s'occuper de ce camp fortifié. Des remparts en bois hauts de plusieurs mètres et des tentes alignées dans un cadre et une discipline romaine, il ne restait que de pitoyables rondins et des toiles maculées de boue et de sang.

Dans ce camp qui comptait auparavant plus d'un millier de réfugiés, il n'y avait désormais plus âme qui vive. Après ce rude carnage, Mordred s'était assis sur le tronc d'un arbre qui servait de palissade quelques temps plus tôt. D'un air tranquille, il astiquait Clarent avec un chiffon blanc, qui prit rapidement la teinture du sang. En même temps, il regardait ses acolytes faire le ménage.

Lancer s'adonnait à son passe-temps favori, à savoir dresser avec les cadavres des rangées entières de personnes empalées. C'était sa spécialité, et sa signature. L'empalement avait ce don de frapper de terreur les malheureux témoins, de faire passer le message à l'ennemi : "Voici ce qui vous attend.". Vlad III Tepes était fin connaisseur de cette tactique de guerre psychologique, d'intimidation par la cruauté et l'horreur, et ce n'était pas Mordred, ni l'Impératrice et encore moins Psaro l'Exterminateur qui allaient s'y opposer.

Berserker, non pas le chevalier traître mais un autre Servant de cette classe, récupérait les cadavres que Lancer n'utilisait pas et les entassait dans les fossés qui avaient servi de protection au camp. Cette sécurité était devenue le tombeau de ces âmes innocentes, et le seigneur Viking traînait machinalement les cadavres, hommes, femmes ou enfants, de manière égale et indifférente, les laissant ensuite en pâture aux corbeaux et aux loups. Bjorn Côtes-de-Fer, fils de Ragnar, avait lui aussi été mandaté par Athéna pour assister, mais également surveiller Mordred dans sa mission de destruction.

Il ne leur restait désormais plus qu'une étape : attendre que Chaldea ne vienne à eux. Ils avaient envoyé de puissants signaux avec leurs récentes attaques, et ce n'était désormais plus qu'une question de temps avant que Mordred ne retrouve ses anciens maîtres.

Aux côtés de Psaro, Mordred avait pu se défouler comme rarement auparavant, et laisser libre cours à la rage permanente qui l'habitait. De massacre en massacre, il se gargarisait et devenait de plus en plus audacieux, de plus en plus sauvage. Mais ce dernier assaut lui avait laissé un arrière-goût d'amer, d'inachevé dans la bouche. Non pas de la pitié, ce sentiment était totalement inconnu à un être aussi mauvais que lui, mais de la déception. Ecraser les faibles ne lui avait pas cette fois-ci procuré cet habituel sentiment de jouissance, de toute-puissance, cette fièvre enivrante qui lui donnait la sensation d'être indestructible.

C'est sur cette réflexion que le tueur du roi Arthur se leva, et rangea son épée désormais propre au fourreau. Il annonça à ses sbires qu'il reviendrait d'ici une heure, et se dirigea vers la forêt, espérant que sa promenade improvisée le fasse cogiter dans le bon sens.

"J'apporte la mort dans mon sillage. Je n'ai jamais eu aussi peu de choses à me soucier. Alors... Pourquoi est-ce que je m'ennuie ?"

Plongé dans ses pensées, Berserker ne faisait nullement attention à son environnement proche. Les animaux
témoins de son passage l'évitaient sans demander leurs restes, flairant en cet être à part un danger pire que n'importe quel prédateur. Déambulant de manière instinctive, sans se soucier de sa destination, Mordred prit un chemin qui déboucha sur une clairière, avec un étang en son centre.

Il alla s'agenouiller devant celui-ci, et retira son terrifiant heaume pour pouvoir s'asperger légèrement le visage. L'eau avait un petit goût âpre, signe qu'elle était pleine d'impuretés. Sûrement la conséquence de tout le sang qui se déversait en ce moment dans la région. Mais ce léger désagrément fut suivi par une surprise d'envergure. Alors qu'il dévisageait son reflet, déformé par les ondes successives qui agitaient l'étang, il vit un autre visage tout proche du sien.

https://www.youtube.com/watch?v=ljocB4rPieU

Tournant rapidement la tête pour identifier l'ennemi et le pourfendre ensuite, il constata avec stupeur qu'il n'y avait personne en réalité. Il entendit alors un rire bien familier fendre le silence ambiant.

"... Mère ?"

En regardant à nouveau dans l'eau, il vit effectivement Morgane à ses côtés, un léger sourire aux lèvres.

"Vous êtes vraiment là, en vie, à cette époque ? Ou c'est mon esprit qui divague ?
- Qu'importe, mon enfant, l'important est que je suis à tes côtés. Je l'ai toujours été."

Dubitatif, Mordred marqua une pause avant que sa mère ne reprenne la parole d'une voix douce, et en même temps chargée d'autorité et de puissance :

"Tu as l'air perdu. Ce Psaro t'a pourtant offert ce que tu voulais, te libérer de tes chaînes.
- C'est vrai... Et justement, je ne comprends pas pourquoi ça me déplaît. Voir Typhon plonger la Grèce à l'âge de pierre, je ne veux pas louper ça. Et pourtant...
- Pourtant, tu ne te sens pas... libre. N'est-ce pas ?
- Oui. Quelque chose me gêne avec son plan. Et avec l'Impératrice.
- Pourtant, tu as su être très clair avec eux, tu leur a montré ton indépendance. Tu es Mordred, après tout, pas un de leurs pions interchangeables.
- ...
- L'es-tu vraiment ?"

Bingo. Elle qui l'avait éduqué, façonné, elle savait le cerner entre mille, mieux que lui-même. C'était bien simple, malgré leur apparente bonne volonté et respect de sa liberté, Psaro et Athéna... le traitaient comme un sous-fifre parmi d'autres. Ils ne lui avaient pas accordé autorité sur Lancer et Berserker... C'est eux qui avaient été chargés de le surveiller.

"Non.
- Tu es né pour être roi, le plus grand de tous. Les hommes ne sont que des agneaux pour toi. Qu'en est-il des monstres ?
- La même chose.
- Alors montre au roi des bestioles et à la déesse chouette qui tu es. As-tu besoin d'eux pour
réveiller Typhon, maintenant que tu sais comment procéder ? Non."

Le poing de Mordred se serra.

"J'utiliserais leur force pour détruire Chaldea... Et le moment venu, je les tuerais eux aussi.
- Le moment venu, mon fils. Il approche. Tu le sauras lorsqu'il se présentera à toi... le moment venu.
- Oui... oui... OUI !"

Il avait enfoncé son poing dans le sol plusieurs fois de manière consécutive, créant avec les impacts successifs un véritable cratère. Sans s'en rendre compte, il avait fait déborder son aura maléfique au point de faire fuir de la forêt tous ses habitants. Morgane la Fée avait disparu de la surface de l'étang. Mais elle l'avait guidé. Il savait quoi faire.

[Diomède]

Durant ses premiers pas dans le monde de la folie, Diomède s'était efforcé de rester calme et d'afficher un air neutre, voir indifférent. Mais au moment où il vit les guerriers athéniens, revigorés par sa présence, courir vers une mort certaine, il ne put réprimer sa colère, lisible sur son visage.

"Je n'avais jamais vu une bête aussi... dégueulasse."

Le bon côté des choses, c'est que l'épreuve de passage consistait apparemment à terrasser cette immondice de la nature. Lance en main, il se prépara à l'offensive et annonça de manière concise et claire la stratégie.

"Je prends sa gauche."

[Léon]

"- Oh, sale spectacle... Çà me rappelle..." Commença "A".
"- Je ne me sens pas bien là..." Fit Léon, posant une main sur son estomac.

Son visage devenait blanc. Certes il avait déjà assisté à un spectacle similaire avec les Lahmu à Babylone, pourtant il ne s'y habituait pas. Restant en retrait, c'est le myrmidon qui s'avança lance en main, aux côtés de Diomède.

"- Entendu, je prend la droite. Allons montrer à Ruler qu'on ne déguste pas des grecs impunément !" S'écria Achilles, déterminé.

[Chrysaor]

https://youtu.be/xik8F8DH-TA?t=4

- Très bien... Je vais m'attaquer au buste en hauteur, cela devrait être rapide, à nous trois.

Constata t-elle. Même si cette créature était féroce, elle ne devrait pas être capable de faire énormément de mal à un Servant.
Elle fit quelques pas en avant aux côtés de ses deux alliés, serrant fermement sa lame.
Le monstre pointa ses cinq yeux sur les nouveaux arrivant qui s'approchaient, il les observa lentement, émettant un long grognement guttural pour estimer s'ils seraient bons à manger ou pas.
...

Au vu du cri intense et postillonnant qui s'ensuivit, il est raisonnable de penser que oui, ils auraient de quoi satisfaire son fin palais.
Il tapa ses mains contre le sol, une fois puis deux fois, pour paraître intimidant, et ses dents sales portaient l'odeur nauséabonde de sa bouche à travers son souffle.
Quelques pas vifs et irréguliers se firent entendre de derrière les Servants, cependant, alors qu'une autre personne tituba de façon inattendue vers le monstre, tituber était cependant un grand mot, elle peinait à se porter debout, lâchant un rot ou deux en passant et ne faisant qu'à peine attention au monstre.
Elle portait une gourde gigantesque en pierre repeinte brièvement en violette, elle faisait sa taille, donc environ 1m65. La femme avait un accoutrement étranger, des sandales en bois, et des chaînes brisées autour des bras et des jambes.
Une paire de corne ornaient sa longue chevelure rousse étrange.

La bête en face poussa un grand grognement voyant la femme se traînant avec sa gourde gigantesque, ayant plus de mal à se porter elle-même que son objet lourd, et déséquilibrée sans jamais tomber pour autant. Elle eut un temps de réaction quelque peu lent avant que la bête ne fasse le premier pas à s'abaisser pour directement la croquer hors du sol.

Tout ne se passa pas ainsi, cependant, car d'un coup de poing vif, une explosion de chair jaillit de tout le dos de la bête, un coup de poing si puissant que l'impulsion fit un feu d'artifice de ses entrailles, la bête n'eut même pas le temps d'émettre un son qu'elle tomba morte, et que ses organes ainsi que certains de ceux qui furent dévorés retombaient uns à uns au sol.
La femme était un monstre... Mais au vu de sa force, il ne faisait aucun doute qu'elle soit un Servant.

Elle eut un rire bête, restant plantée là avec un air idiot, même debout comme ça, elle avait l'air prête à tomber à n'importe quel moment, vraisemblablement dans un état d'ébriété improbable.

[Diomède]

Alors qu'il était gonflé à bloc par la perspective du combat à venir, la surprenante arrivée de l'inconnue et son exploit le rendaient quelque peu sceptique. Toujours en position de combat, il restait figé, ne sachant pas comment réagir.

"Que... Je ne sais pas quoi faire... Hé ! Qui êtes-vous ?"

[Léon]

Achilles restait de marbre face à l'intervention de la charmante jeune femme, affichant seulement une mine surprise. De même pour le Master qui décida de s'avancer auprès de ses Servants, aussi impressionné par la force de la probable Servante.

"- Je m'appelle Léon Whithfield. Excuse nous de te déranger, mais... Merci, tu nous as évités d'éventuels ennuis." S'exclama-t-il, souriant.

[Chrysaor]

La femme fit une courbette étonnamment bien chorégraphiée en réaction aux remerciement de Léon. En s'approchant d'elle, on pouvait sentir son odeur, des douces et vives fragrances de fleurs de cerisier accompagnées de vomi séché, l'odeur forte émanait aussi l'alcool à plein nez.

- Je suis euh... Elle ferma les yeux, essayant de remémorer ce qu'elle était censée être venue faire ici, et de bien comprendre le nom de Léon... Attendez, un instant...

Sa voix était douce bien que quelque peu accentuée par son état second. Une pause se fit sentir, avant qu'elle ne rouvre la bouche.

- 「Hogu !!!」

https://www.youtube.com/watch?v=N96g6ehwscY

A cette prononciation, les yeux de Sylas s'écarquillèrent, ses pupilles rétrécissant, un Noble Phantasm, ici, maintenant ? A bout portant, cela serait sans aucun doute fatal... !

- HYON ONI KABURO !

Le vrai nom est révélé, sa gourde se met à émettre une brillance intense, et un son de liquide envahissait la zone... Puis plus rien, elle se tenait là, les yeux fermés, avant de soulever sa gourde à deux mains et poser le goulot à ses lèvres, la scène en était comique par la taille colossale de son abreuvoir.
Elle la reposa, satisfaite, s'essuyant nonchalamment la bouche avec son avant bras qu'elle secoua ensuite pour "sécher".

https://www.youtube.com/watch?v=XrvZrBCR6-A

Une gourde de Saké, capable de se remplir à l'infini. C'était ça... Son Noble Phantasm ultime ?

- Aaah, hum... Comment c'est, déjà ? Oui ! Servant Berserker : Kuma Doji ! Elle marqua une pause, passant sa main au menton, pensive. Mon Master, Psaro, m'avait invité à aller attaquer Athènes, je crois bien, mais on disait que c'était la fête à New-Sheoth.

L'Oni était donc un servant de Psaro, elle était même à vrai dire un personnage issu du folklore Japonais, l'un des "Quatre Rois Divins" de Shuten Doji... Cela semblait si étrange de voir ça ici mais dans un sens logique. Il était possible en analysant ses capacités d'y voir un rang élevé d'Independant Action, lui permettant de totalement ignorer les ordres de quiconque.
Elle eut un sourire amusé avant de continuer.

- Vous êtes ceux que Psaro veut tuer, non ?

Remarqua t-elle, elle avait une clarté étrange malgré son état alcoolisé, et si elle venait à se battre, sa statistique de force se verrait embêtante, bien qu'elle ne ferait pas le poids face à tous les servants présents, mais elle ne semblait pas avoir l'intention de se battre, sa question était plus là comme ça, "juste pour savoir".

[Diomède]

L'absence d'hostilité chez cet étrange Servant poussa Diomède à abandonner sa posture de combat, bien qu'il conservait sa lance en main, posée contre son épaule. L'alcool pouvait parfois rendre les gens irritables, agressifs...

"C'est bien nous. Depuis combien de temps erres-tu ici, au juste ?"

[Chrysaor]

L'Oni leva la tête, pensive.

- Quelques jours... ? Hésita t-elle...Je suis restée à l'auberge, mais il y a beaucoup de fous ici ! Je suppose que c'est pareil là-bas, mais bon, un petit changement ne fait pas de mal.

Sa lucidité mélangée à son état rendaient les interactions avec elle plutôt étranges, et il semblerait que son Mad Enhancement alimenté à l'alcool soit responsable de tout cela.

- Tu comptes retourner auprès de Psaro ?

Demanda Chrysaor, les yeux ouverts, et une expression curieuse s'affichant sur son visage pâle, mais il semblerait que rien de penser à cette idée l'horripile.

- Uh... Elle est bonne celle là, hein ?

Elle détacha de sa jupe une autre gourde plus petite, à la même forme et apparence hormis la taille et la porta à sa bouche avant de boire cul sec, quelques gouttes coulant de sa bouche.
Ses yeux regardaient sur les côtés de façon prudente bien que nonchalante.

- Il est trop sérieux, il est obsédé... Puis il corrompt les servants, je suis plutôt contente d'être un monstre et d'échapper à ça, pour le coup. Je pense pas qu'il va réussir, de toutes façons, il est trop noir et blanc - pas juste physiquement, hein-. Si t'es humain alors tu hais les monstres, si t'es un monstre alors tu hais les humains. Je hais pas les humains, y'a une chose que je hais par contre c'est de devoir être dictée sur comment je suis censée agir. Que les monstres fassent leur révolution, je sens aucun lien avec eux, et les Humains font mieux la fête qu'eux, de ce que j'ai vu.

Son argumentation était plausible, et cela laisser à Chrysaor un sourire plutôt amusé, dans un sens elle comprenait l'Oni, elle ne ressentait aucun lien avec les monstres, malgré sa nature, aucun devoir de se battre ainsi.

- C'est compréhensible.

Fit-elle, ce à quoi la femme à cornes hocha la tête de haut en bas assez frénétiquement.

- Du coup, je vais sans doute passer un séjour à New Sheoth, voir ce qu'il y a ici ! Puis je vais sans doute voyager, on dit qu'il y a de bons trucs à découvrir plus au Nord... !

Sylas acquiesça.

- Ouais... T'as l'air d'aimer boire, ça va te plaire.

Dit-il, de sa voix basse, ce qui fit sourire la fille aux chaines brisées.

- Puis hum... Je rentrerai sans doute au Japon, sur le Mont Ooe.

La fin tordit un peu le coeur de Sylas, Méduse voulait visiter ce pays, après la guerre... Peut-être pourra t-il le faire avec Chrysaor, plus tard, mais malgré ça, cela serait toujours différent.

- Et vous ? Vous allez rester ici ou vous allez combattre Psaro ? Et après ?

Demanda t-elle, une curiosité très admirative dans les yeux;

[Léon]

Le Master de Chaldea croisa les bras, prenant un air plus sérieux afin d'expliquer ses ambitions.

"- Psaro veut exterminer l'humanité. Nous sommes venus dans cette ère afin de réparer l'histoire et l'empêcher d'exécuter son plan." Expliqua Léon.
"- Salutations, je suis "A" ! Ravis de faire votre connaissance, Kuma Doji. Si j'ai bien compris, vous désobéissez à Avenger afin de vivre comme bon vous semble. Mais son objectif ne viendrais pas vous ennuyez ? Décimez l'humanité ne vous dérangerais pas ?" Demanda le Docteur, assis sur son siège, à travers la montre.

[Eragon]

Lorsqu'elle aperçut une ouverture, Saphira avança l'une de ses pattes avant, donnant un coup de griffe tranchant et puissant vers Gauvain, le projetant vers D'Artagnan pour lui offrir une opportunité. Eragon avait son mot à dire également, puisqu'il s'apprêtait tout autant à le réceptionner d'un coup de Brisingr chargée à bloc.

[D'Artagnan]

Le mousquetaire voyait la patte de Saphira arriver et laissa Gauvain prendre le dessus sur le duel, faisant un bond en arrière pour éviter. Surprit, le chevalier se retrouva projeté violemment par la dragonne, roulant sur le sol. Se relevant soudainement, il put arrêter la tentative d'Eragon, appuyant fermement sur son épée pour prendre avantage sur le duel. Au même moment, les mousquetaires s'approchèrent pour le taillader dans le dos, l'empêchant de prendre l’ascendant sur le dragonnier.

"- Athos, avec moi !" S'écria Porthos.

Les deux assaillirent le puissant chevalier afin qu'il lâche prise. Ce dernier fit une nouvelle fois exploser son aura, projetant tous les hommes aux alentours. D'Artagnan s'approcha vivement avec sa rapière illuminée par sa volonté face à Gauvain une nouvelle fois. Alors que le Saber corrompu tenta un coup ferme, d'Artagnan réussit à parer le coup avec une déviation maîtrisée. Néanmoins, il ne pouvait prévoir la puissance brut de Gauvain qui fractura le sol sous ses pieds avec un puissant coup de pied, projetant le mousquetaire avec un puissant coup d'épaule, l'envoyant bouler contre un tonneau.

"- Sir d'Artagnan !" Cria Athos, surprit.

Gauvain se redressant, il fixa les deux mousquetaires avec un regard haineux. Les deux étaient devant Eragon et Saphira, comme pour protéger le dragonnier. Le chevalier paraissait déterminé, levant haut son épée dans le ciel qui créa un jeu de lumière époustouflant, aveuglant les guerriers sur le terrain.

Thème : https://youtu.be/SyErANBJSf4?list=PLFB2DBGahG4G8lJ02rUF5qHmKJWWnwqw-

Une immense colonne de lumière se dressa dans le ciel, comme si le chevalier, même dans les ténèbres, venait servir de réceptacle au Soleil lui même, créant une déferlante d'air qui expulsait tout autour de lui.

https://imgur.com/DzXM140

Attrapant son épée à deux mains, Gauvain l'a tenait au niveau de sa hanche, chargeant une puissante attaque qui fissurait le sol, son aura étant agressive au plus haut point, la lame de son épée d'un rouge écarlate aspirant une puissance terrifiante. Une énergie infini l'entourait, paré pour lancer son attaque dévastateur, les yeux rivés sur les Servants protecteurs d'Athènes.

"- Excalibur... GALATINE !" Hurla Gauvain, envoyant son épée trancher l'air devant lui.

Une incroyable déferlante de feu et de lumières se mélangèrent afin de créer un des Noble Phantasm les plus destructeurs. Le souffle écrasa tout sur son passage, surprenant grandement les mousquetaires.

"- ÉCARTEZ VOUS !" Hurla d'Artagnan, au sol.

Malgré ses dires, Athos et Porthos se firent emporter par l'incroyable vague de mana qui emportait tout sur son passage, allant désormais atteindre Eragon et Saphira.

[Eragon]

https://youtu.be/lzU26jUnE7k?t=77

La déferlante de flamme causée par l'épée du chevalier solaire s'apprêtait à annihiler le dragonnier se trouvant sur sa trajectoire. Incapable d'esquiver l'attaque, il allait se faire désintégrer d'ici quelques instants si rien ne se passait.

- Te souviens-tu, Eragon... commença Saphira, télépathiquement.

Tiré des pensées par sa dragonne, le temps semblait s'écouler plus lentement. Il voyait le brasier de la petite soeur d'Excalibur s'approcher petit à petit de lui. Seul sa discussion mentale avec sa partenaire se déroulait normalement.

- De quoi donc ? lui demanda-t-il, à l'écoute.
- Avant que notre voyage débute, je n'étais pas plus impressionnante qu'un chat, et tu n'étais pas plus effrayant qu'une bête sauvage lambda.

Les ailes de Saphira passèrent devant lui lentement, les flammes disparaissant petit à petit de son champ de vision. Le corps de la dragonne passa également en avant, comme si une armure se dressait entre lui et le Noble Phantasm de Saber.

- Au fil de notre épopée, tu as mûri, et j'ai grandi. Alors, n'aie crainte, et fais-moi simplement confiance.

Elle se dressa entièrement devant son Dragonnier, utilisant toute sa stature et son corps pour le protéger et encaisser l'attaque de plein fouet. La douleur de cet embrasement magique était intense, et lui faisait pousser des hurlements sauvages et bestiaux.
Son regard reptilien finit par se poser sur le chevalier corrompu. Elle le regardait droit dans les yeux, de haut, et lui déclara, par télépathie :

- Dans l'Alagaesia, le meilleur des hommes est moins bon que le plus mauvais des elfes. Et les elfes...

Elle marqua un temps de pause, du mana se concentrant et se transformant en souffle de feu surpuissant à l'intérieur de sa gueule.

- Nous vénèrent, nous, les dragons !

Lorsqu'elle eut terminé sa déclaration, elle cracha son souffle dévastateur de toute sa puissance, niant totalement la déferlante de flamme qu'elle subissait actuellement. Au lieu de ça, elle accordait toute son attention à ce que sa propre attaque atteigne le chevalier et cause sa destruction.

[Chrysaor]

L'Oni prit une mine hésitante, elle leva la tête, plaçant ses deux mains derrière, tripotant sa chevelure durant cette intense réflexion, un moment d'illumination lui vint enfin, alors qu'elle eut à nouveau un grand sourire.

- Vous voulez que je vous aide dans votre quête, hein ? Eh ben... Je verrai~! J'avoue être venue ici plutôt pour me détendre que me battre. J'avais prévu de ne pas rester très longtemps dans la région, mais je vais voir comment vous évoluez, si je vois que vous avez besoin d'aide, je viendrai vous aider, mais là, tout-de-suite, vous avez déjà l'air d'une bonne troupe.

Expliqua t-elle, laissant ainsi sa collaboration avec Léon possible.
Puis elle tourna sa tête vers l'arrière observant les deux grandes portes de New Sheoth, à gauche celle pour entrer à Mania et à droite celle pour entrer à Démentia.

- Vous comptez passer par où ? Mania ou Démentia ? Je vais passer à Mania, si vous voulez faire route, un peu, ça peut s'arranger.

Fit l'Oni, satisfaite. Son état de lucidité malgré son ébriété est absolument impressionnant.

[Léon]

"- Eh bien, marchons ensemble ! C'est justement là où nous allions." Se prononça Léon, faisant un geste de la main.

S'avançant, il fit signe aux autres de le suivre. Il allait faire le pari de faire confiance à cette personne. Et puis, bien accompagné, il pouvait rester serein.