CONNEXION
  • RetourJeux
    • Tests
    • Soluces
    • Previews
    • Sorties
    • Hit Parade
    • Les + populaires
    • Les + attendus
    • Tous les Jeux
  • RetourActu
    • Culture Geek
    • Astuces
    • Réalité Virtuelle
    • Rétrogaming
    • Toutes les actus
  • RetourHigh-Tech
    • Actus JVTECH
    • Bons plans
    • Tutoriels
    • Tests produits High-Tech
    • Guides d'achat High-Tech
    • JVTECH
  • RetourVidéos
    • A la une
    • Gaming Live
    • Vidéos Tests
    • Vidéos Previews
    • Gameplay
    • Trailers
    • Chroniques
    • Replay Web TV
    • Toutes les vidéos
  • RetourForums
    • Hardware PC
    • PS5
    • Switch
    • Xbox Series
    • Overwatch 2
    • FUT 23
    • League of Legends
    • Genshin Impact
    • Tous les Forums
  • PC
  • PS5
  • Xbox Series
  • PS4
  • One
  • Switch
  • Wii U
  • iOS
  • Android
  • MMO
  • RPG
  • FPS
En ce moment Genshin Impact Valhalla Breath of the wild Animal Crossing GTA 5 Red dead 2
Etoile Abonnement RSS
Forum
  • Accueil
  • Actus
  • Tests
  • Vidéos
  • Images
  • Soluces
  • Forum

Sujet : [RP] Cornedebouc

DébutPage précedente
«1  ... 291292293294295296297298299300301  ... 317»
Page suivanteFin
TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 16:45:29

Lol

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:45:36

La fatigue s'emparait de Ker alors qu'il se demandait ce que la nuit avait encore en réserve pour lui. Devenu ombre silencieuse, il écoutait et balayait du regard le couvert des arbres. Un mouvement furtif aux limites de son champ de vision confirma ses doutes. Deux personnes, se dit-il d'un ton las, certainement des elfes. Peu enthousiaste à l'idée de vivre une aventure supplémentaire dans la même nuit, il se retournait avec l'intention de se faufiler derrière eux lorsqu'il se trouva brusquement avec la pointe d'une épée devant le torse. Incrédule, il leva les yeux sur l'elfe à l'allure fière qui l'avait surpris. Vêtu d'une armure légère dont l'éclat semblait avoir été volontairement terni, il portait les atours de la garde royale. L'arme dont il le menaçait était une épée courte qui, bien que finement décorée, semblait capable de couper à travers ses protections en cuir sans aucun problème, sinon la maille qu'il portait dessous. Il le regardait d'un air sévère mais sans agressivité, semblant dans l'attente de sa réaction. Impassibles, Ker et lui se toisèrent jusqu'à l'arrivée des deux elfes que le nain avait perçus. Alors, celui qui semblait leur supérieur commença à parler.

"C'est un nain" dit-en elfique à l'attention des deux autres. "Nous devrions l'amener au capitaine.
-Un nain?" s'étonna l'un d'eux avant de s'approcher pour mieux voir. "En effet. Mais que fait-il dans cette partie de la forêt?
-Qui sait?" fit le dernier "peut-être que c'est un survivant des dernières batailles. Ou un traître" ajouta-t-il en plissant les yeux.
-Je ne suis ni un soldat ni un traître" les interrompit Ker dans la même langue "Et je ne fais que passer.
-Ah? Et où vas-tu, dans ce cas? Il n'y a plus rien d'autre dans ces forêts que des gobelins et des morts.
-Vers le nord" éluda le nain. "Votre capitaine, qui est-il?
-Personne que tu as besoin de connaître, nain. Dis-nous plutôt qui tu es."

Il s'agissait là de la réponse que Ker n'aurait jamais envisagé donner, et il se sentait trop las pour trouver un mensonge crédible ou se débarrasser d'elfes qui étaient supposés être ses alliés. Soupirant, il prit une décision.

"Arazi Thafathainere est-il encore en vie?" demanda-t-il d'un ton innocent.

La réaction des trois elfes fut celle qu'il attendait. Les deux soldats derrière lui qui n'avait cessé de discuter se turent tandis que celui qui le menaçait le dévisagea d'un regard songeur. Satisfait de son effet, il attendit un instant avant de poursuivre.

"J'ai dans ma main quelque chose que vous devriez lui apporter. J'attendrai ici."

Lentement pour s'assurer que personne ne prenait son geste pour ce qu'il n'était pas, il tendit son bras en direction de l'elfe lui faisant face et ouvrit la main. Ce dernier se pencha pour observer son contenu, un anneau d'un bleu pâle qui semblait refléter l'éclat de la lune. D'un geste prudent, il s'en empara et laissa échapper un léger hoquet de surprise lorsque ses mains entrèrent en contact avec l'objet.

"Attention, c'est froid" fit Ker sans malice.

Sans répondre, l'elfe prit quelques secondes pour observer l'objet, puis, semblant conclure qu'il ne présentait aucun danger, disparu dans les fourrés. De longues minutes s'écoulèrent durant lesquelles Ker se contenta de demeurer immobile et de lutter contre le besoin croissant qu'il avait de s'étendre de tout son long pour enfin clore cette journée. Par bonheur pour lui, l'elfe revint avant que ses forces ne l'abandonnent.

"Le capitaine va vous recevoir. Suivez-moi."

Sans un mot, il fit demi-tour, le nain et les deux autres soldats à sa suite. Ils le menèrent à travers la forêt selon une route dont les nombreux méandres manquèrent de lui faire perdre conscience de sa position, puis ils parvinrent finalement devant un camp de taille moyenne si bien mêlé aux arbres environnant qu'un voyageur distrait ne l'aurait certainement pas aperçu. Estimer le nombre exact de leurs effectifs n'était pas aisé, mais Ker voyait bien à l'allure usée et aux regards vides des soldats qu'il croisait qu'il s'agissait là de survivants et non pas d'une armée en marche. Néanmoins, il était rassuré par la simple nouvelle que des elfes habitaient encore les forêts et s'étaient rassemblés en un groupe ordonné. Il se dit que parler à leur capitaine serait probablement une bonne chose, car celui-ci aurait certainement beaucoup à lui apprendre sur la situation présente du royaume.

La traversée du camp fut rapide et ils arrivèrent finalement devant une tente qui ne différait des autres que par la présence de gardes à son entrée. Le laissant là, ses guides firent signe à Ker de continuer, ce qu'il fit d'un pas lent en prenant soin de noter tout ce qu'il voyait et entendait dans un coin de son esprit.

L'intérieur de la tente était peu luxueux. Un lit de camp reposait dans un coin, et un coffre entrouvert semblait contenir toutes les possessions de l'individu qui vivait là. Vers le centre de l'espace, des coupoles où brûlaient un liquide pâteux éclairait faiblement la pièce. Assis derrière un bureau de mauvaise qualité, un elfe étudiait attentivement un objet qu'il tenait à la hauteur de son visage. Voyant que Ker avait repéré son anneau, il se leva et s'empara d'une pince traînant sur le meuble. Il s'approcha alors d'une flamme et y plongea le bijou. Quelques secondes s'écoulèrent, puis l'elfe retira la pince du feu et posa l'anneau dans sa main.

"Il est froid" dit-t-il à l'attention de Ker. "Un bois remarquable. Et un nain plein de surprise. Vous voyagez tout seul dans la forêt? C'est peu avisé.
-Je ne suis pas quelqu'un d'avisé" rétorqua Ker un rictus aux lèvres.
-Il semble bien, à voir vos manières. Vous semblez pourtant savoir à qui vous parlez.
-Il est heureux que vous ayez survécu à la bataille d'Elifaÿonali" enchaîna le nain sans prêter attention à l'insinuation. "On racontait que la garde avait péri avec la ville.
-Nous avons subi beaucoup de pertes" fit l'officier avec un air peiné. "Mais certains sont encore en état de se battre. Mais vous savez qui je suis alors que je ne connais même pas votre nom ; qui êtes-vous?
-Je ne dirais rien de plus sinon que cet anneau est le mien" annonça Ker d'un air résolu.
-Je n'aime pas vos manières, nain" répondit le capitaine. "Mais je me souviens de cet objet. Vous trouverez des alliés dans ce camp si vous abandonnez cette attitude.
-Je vais avoir besoin d'informations sur la région" continua le nain sans paraître avoir entendu. Combien êtes-vous, et que se passe-t-il depuis la chute de la capitale. Le roi Dakon est aveugle dans les forêts occupées.
-Vous ...!" manqua de s'étouffer l'elfe avant de se résigner. "J'ai fui Elifaÿonali avec ce qu'il restait de mes hommes lorsque la ville est tombée. Nous avons été rejoints par d'autres depuis et avons fait route vers le sud. Quand nous avons vu que l'armée gobeline nous avait précédé et que les montagnes étaient déjà assiégées, nous avons décidé de rester en retrait et de faire ce que nous pouvions pour perturber l'effort de guerre ennemi. Mais nous ne sommes que quelques centaines, et attaquer des caravanes et intercepter des patrouilles est tout que nous pouvons faire.
-C'est déjà mieux que ce que mon roi craignait" fit Ker. "Que savez-vous sur les positions des gobelins? J'ai vu la route, est-elle souvent empruntée?
-Ils n'ont presque aucune place forte dans la région. Les villes prises ont été rasées et la totalité de leur armée a disparu vers le sud et l'est. Une nouvelle force a récemment été aperçue venant du nord, mais elle encore assez éloignée. Nous voyons aussi souvent des caravanes passer ainsi que plusieurs patrouilles, mais ils ne semblent pas vouloir occuper le territoire.
-Le roi est parvenu à une conclusion semblable. Les villes naines sont aussi saccagées après leur conquête. Et c'était évident depuis la vallée d'Idigër.
-Eniwa..." murmura le capitaine. "La Reine...
-... est bien morte" confirma Ker l'air sombre. "J'ai vu son corps.
-Emura Lebatha" jura l'autre. "Qu'en dit le roi Dakon?
-Il pleure la mort de la dernière des Sages et implorera les Pères de nous venir en aide.
-Vos Pères ... Si c'est vraiment tout ce qu'il nous reste...
-Les moins croyants de nous apportent leur confiance aux murs d'Osorineth et aux talents de sa Garde, dont vous connaissez le nouveau capitaine, je crois. La Cérodie attend aussi les armées gobelines dans leurs terres, et vous savez comment est la région. Les gobelins pourraient être surpris.
-Et quelle est votre mission dans tout ça? Qu'y a-t-il dans le nord qui peut intéresser votre roi dans sa situation?
-Des réponses.
-De quel genre?" s'enquit l'elfe d'un air innocent.
-Vous ne pensez pas vraiment que je vais répondre à cette question, Capitaine?" s'amusa Ker.
-Je n'y croyais pas vraiment, messager" assura l'officier.
-Bien" dit le nain comme si ce seul mot mettait fin à l'interrogatoire. "Vous avez parlé d'une autre armée venue du nord ; j'aurais besoin qu'un de vos éclaireurs me mène à elle.
-Entendu, si cela vous fait quitter mon camp plus vite" accorda l'autre.
-Certainement" confirma Ker en soulevant l'anneau pour le porter à la lumière. Il reprit d'un ton bas mais ferme. "Vous êtes probablement la seule personne de ce camp à savoir ce qu'il signifie. Nous ne sous sommes jamais rencontrés.
-Si seulement" maugréa l'elfe. "Mais dîtes-moi, maître nain?
-Oui?
-Je suis assez vieux même pour ceux de ma race. Vous devez le savoir puisque vous semblez tout connaître de moi, mais j'étais déjà vieux quand Nefòla s'est entichée d'un humain et d'un nain et qu'ils se sont mis en tête de bâtir une utopie. J'ai beaucoup de respect pour la Reine, et Cero et Tekkud étaient des gens admirables. Tous les trois avaient une vision, vous savez. C'est si rare chez les gens. Ensemble, ils pouvaient déplacer des montagnes. Ou changer les traditions de tout un peuple.
-Je connais l'histoire de mon pays" l'interrompit Ker sans comprendre où l'autre voulait en venir.
-Je pense bien" continua l'elfe comme s'il n'avait jamais été interrompu. "J'étais présent lorsque les trois ont conclu l'accord qui a conduit à la création d'Eniwa. J'étais témoin lorsque la jeune reine a fait émerger de l'arbre offert par Tekkud trois anneaux garants de leur serment de faire de ce continent un endroit meilleur." Marquant une pause, il continua doucement "Le roi Dakon doit vous accorder une grande confiance pour vous confier le sien. Jurez-moi que vous ne faites rien qui irait contre la volonté de la Reine.
-Je sers mon royaume de toute mon âme" assura le maître-espion "et je vous donne ma parole que ses intérêts n'ont jamais divergé de ceux définis lors de ce serment. Les nains ont toujours gardé un respect profond pour la reine, et nous avons tous pleuré sa mort et la destruction d'Eniwa. Mais capitaine, la guerre ne se gagnera pas en nous lamentant sur les morts, et le roi Dakon entend bien détruire le responsable de cette perte.
-Et que vos Pères et tous les dieux du monde sourient à cette volonté et facilitent sa réalisation" conclut l'elfe. "Je vous souhaite bonne chance dans votre voyage vers le nord, messager. Le territoire est sauvage.
-J'ai l'habitude" assura le maître espion. "Je le suis aussi."

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:45:47

Les lueurs de torches innombrables allaient à bonne allure le long de la route de cendres, accompagnées des bruits usuels d'une armée en marche. Le cortège semblait sans fin ; des soldats occupaient la route aussi loin que portait le regard dans ce début de mâtinée, menaçants dans leur cohésion peu commune chez les gobelins. De part et d'autre des fantassins marchaient les bêtes de guerres que leurs ennemis avaient appris à redouter. D'immenses trolls aux défenses ébréchées échangeaient de lents propos avec leurs gardiens tandis que les féroces chiens à bec piaillaient et tiraient les leurs vers l'avant, sentant le sang et la mort du champ de bataille à venir. Ça et là d'immenses ours au poil entièrement blanc tiraient des chars sur lequel étaient montés des gobelins armés de lances, et leurs grondements sourds rendaient les cris de la horde à peine audible. Dans le ciel, d'énorme chauves-souris servaient de montures aux éclaireurs et aux messagers, qui allaient et venaient dans la clarté du levant pour donner des nouvelles de l'avancement de la guerre. Dominant la horde de toute leur hauteur, des ogres des caverne tiraient des engins de sièges sans se soucier des gobelins qu'ils manquaient d'écraser, certains équipés de gourdins primitifs mais la plupart n'ayant qu'une nudité immonde à offrir à leurs ennemis.

Tapis à plusieurs dizaines de mètres de la scène, Ker et un éclaireur elfe observait la progression de l'armée. Brisant le silence qui s'était établi depuis longtemps déjà, le nain s'adressa à son compagnon d'une voix à peine audible.

"C'est l'armée dont on m'a parlé hier? Ils progressent vite.
-Plus que les autres qu'on a vu passer" répondit l'éclaireur. "Ceux-là s'arrêtent presque jamais. Je sais que les gobelins n'ont pas besoin de manger, mais ils semblent avoir à peine celui de dormir!
-Et ils n'ont pas vraiment besoin d'arriver si vite" remarqua Ker avant de continuer d'un air pensif. "Des gobelins acharnés au point d'oublier le plus élémentaire... Des combattants oublieux de leurs vies capables de mourir par centaines pour gagner le plus faible des avantages tactiques.
-Vous l'avez remarqué vous aussi? J'ai jamais vu de gobelins aussi déterminés. Je veux dire, j'en avais jamais vu beaucoup puisque je suis né plus de cinquante ans après la guerre et qu'ils n'étaient pas beaucoup à sortir de chez eux alors, mais mon cousin a participé aux dernières batailles et il disait toujours que les gobelins étaient les premiers à abandonner quand prendre une place forte demandait trop d'efforts. Il aurait été étonné de voir ceux-là, c'est sûr.
-Oui, en effet" acquiesça Ker. "Étonné.
-Mais ce n'est pas le plus remarquable" reprit l'éclaireur. "Regardez un peu vers le centre.
-J'avais remarqué" rétorqua le nain en se tourna néanmoins vers le point qu'indiquait l'elfe."

Directement pointé par le doigt légèrement tremblant de l'éclaireur étaient les bêtes colossales amassées au centre de la horde. Elles n'avaient rien à envier en masse imposante aux ogres employés comme bêtes de sommes. Paradant en prédateurs implacables au centre d'un cercle de gobelins qui n'osaient les approcher de trop près, d'immenses oiseaux sans ailes faisaient claquer leurs becs avec suffisamment de force pour couper un homme en deux. Leur plumage violet les rendaient difficile à repérer dans l'obscurité malgré leur taille, et seuls leurs yeux jaunes permettait de les distinguer avec certitude. Tapies dans leurs ombres, des créatures à la fourrure épaisse et grisâtre évoluaient d'une démarche féline à leur côté, ajoutant leur grâce mortelle au défilé mortel. Mais le véritable objet de l'attention des deux compagnons était autre ; mal dissimulé derrière des monstres qu'il dominait largement, un gigantesque reptile aux ailes décharnées marchait d'un pas lourd. Ses écailles blanches étaient striées de cicatrices apparemment profondes, marques des nombreux combats auxquels le monstre avait participé. Ses yeux verts brillaient d'une intelligence maligne unique à l'espèce, et il portait sur son dos ce qui paraissait être une plateforme sur laquelle un groupe semblait se tenir. Les yeux plissés dans un effort pour mieux voir, Ker remarqua la rigidité de leur allure, si peu caractéristique de la race d'ordinaire peu encline à l'ordre, et parvint à isoler une silhouette qui ressortait particulièrement. Droite parmi ses semblables et paraissant fixer l'horizon dans la direction de la route, elle était la cible de l'attention de tous les autres. Persuadé qu'il s'agissait là d'un gobelin d'importance, le nain regretta que ses renseignements incomplets ne puisse lui permettre de l'identifier. Finalement, il abandonnant son observation pour se tourner vers l'elfe.

"Les bêtes de guerres ne sont rien de nouveau, pas plus que les ogres ou ces maudits oiseaux. Le dragon m'inquiète plus, je n'en avais jamais vu hors des abysses.
-J'en ai vu un lors du siège d'Elifaÿonali" l'informa l'éclaireur. "La sale bête a chargé nos défenses et aucune de nos armes ne pouvait percer sa peau. Vos gars s'en tireront sans doute mieux" convint-il.
-Mais il ne faudrait pas les sous-estimer" ajouta Ker pour lui-même. Sait-on qui est ce gobelin?
-Lequel?" demanda l'elfe en balayant la horde du regard. "Il y en a des milliers.
-Celui sur le dragon, bien sûr!" expliqua le nain d'un air agacé. "Tous les autres le regardent.
-Vous voyez un gobelin sur cette plateforme?" s'exclama l'elfe incrédule. "Je vois à peine le dragon.
-Oh. J'oubliais que vous autres ne voyez pas bien sans lumière. Tant pis. "Ker fit une pause puis reprit "J'en ai assez vu, partons.
-Il y a autre chose, attendez. Observez mieux.
-Quoi donc?" s'enquit le nain. Je n'ai pas le temps de jouer aux énigmes.
-Cette armée est la plus grande que j'ai vu passer depuis qu'on s'est installé ici. J'avais jamais vu certaines de leurs bêtes et pourtant j'ai participé au siège de la capitale. Ce que j'ai vu là-bas et que je vois pas ici, par contre, c'est un de leurs foutus généraux.
-... Vous avez raison," réalisa Ker "il n'y en a pas. Étonnant.
-C'est pas plus mal, remarquez. Peut-être qu'ils en ont pas assez. Peut-être qu'ils ont trop d'armées et pas assez de démons" dit l'elfe avec un ricanement sans joie.
-Ou peut-être..." commença le maître-espion "Peut-être que le gobelin que j'ai vu les mène.
-Je préfère autant. Un peau-verte se tue plus facilement que ces monstres.
-Je me demande..." murmura Ker avant de se raviser. "Bah, on ne peut rien y faire maintenant. Partons."

En silence, tous deux tournèrent les talons et s'enfoncèrent dans la forêt. Derrière eux, la colonne interminable continuait sa route en direction du sud et de la cité naine d'Osorineth.

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:46:02

La nuit tombait doucement sur la ville de Cornedebouc. Une à une, les torches que les humains utilisaient pour éclairer leur camp s'allumaient, formant une constellation formidable que seuls les dieux pouvaient observer. Le temps était toujours doux et le resterait certainement encore quelques semaines, mais l'hiver était désormais sur la région, et avec lui allaient venir les températures basses et la neige tant redoutées de ceux qui vivaient à la surface. En attendant cet épreuve, les travaux continuaient le long des murailles. Inlassablement, les humains œuvraient à faire de la ville une forteresse digne de son nouveau roi, et peu à peu les premières fortifications émergeaient du chantier qui semblait sans fin. Menaçante, une tour - la première de celles prévues par les architectes nains - dominait le paysage et donnait à l'observateur visionnaire une idée de ce que serait la forteresse finale.

Fixant les murailles d'un regard songeur, le barde Osman se demandait comment il allait pouvoir remplir la mission que la reine elfe lui avait confié. Lui et son groupe étaient arrivés en vue de Cornedebouc quelques jours auparavant, après un voyage animé où ils s'étaient perdus, ce pour quoi il avait énergiquement refusé toute responsabilité. Voyant qu'une véritable armée et les murs d'une cité naine les séparaient de l'objet de leur mission, les elfes étaient d'abord resté dans l'expectative. Leur réaction après cela n'avait pas été de celles que Osman appréciait. Peu impressionnés par le récit de ses aventures, ils l'avaient accusé d'avoir volontairement omis que la ville était occupée, de les avoir menés dans un piège, et enfin d'être un "abominable menteur doublé d'une créature aussi vaine qu'un pet de mouche". Naturellement offensé par tant de médisance, le barde avait entrepris de les convaincre de lâcher leurs armes et de l'écouter. Après une discussion houleuse durant laquelle il se rappelait vaguement avoir supplié pour sa vie, ils avaient conclu qu'il était seulement malchanceux et incompétent. Malgré ses efforts, il n'avait pu changer leur avis sur leur troisième accusation, ce qu'il finalement accepté en réalisant que ses cousins de la Vive Forêt devaient vraiment être les barbares sanguinaires que certains des hommes de son village d'origine dépeignaient.

Ils avaient donc attendu, espérant voir une évolution rapide de la situation. Les humains ne paraissaient cependant pas disposés à quitter la ville aussi rapidement qu'ils l'avaient investie, et le capitaine avait fini par formuler un plan de secours que tous avaient écouté avec attention, sauf Osman qui était alors concentré sur le récit qu'il ferait de son aventure. Pour son grand malheur et une légère douleur à l'arrière du crâne quand l'officier s'était aperçu de son inattention, il avait vite appris qu'il en serait l'acteur principal. Levant une main pour protéger ses yeux des rayons brillants, il considéra la cité naine avec une moue d'où perçait une légère inquiétude. Tant de soldats, comment suis-je supposé trouver le forgeron?

Décidé à faire de son mieux malgré l'ampleur de la tâche et parfaitement conscient que ces elfes ne le laisseraient pas en paix tant qu'il n'aurait pas satisfait leur reine, il allait se remettre en chemin lorsqu'on s'adressa à lui dans sa langue maternelle.

"Fameuse vue, n'est-ce pas? Qui aurait pensé que les barbares du sud-est iraient aussi loin sur le continent? Certainement pas moi."

Celui qui l'avait ainsi interpellé était un homme d'âge moyen et d'allure noble. Richement vêtu, ses cheveux courts grisonnants lui donnait une allure de sage qui était très certainement recherchée. Il regardait l'elfe en souriant, attendant manifestement une réponse. Heureux d'enfin rencontrer un ressortissant écarlois, le barde s'empressa de la lui donner.

"C'est en effet une nouvelle étonnante, et mauvaise pour les affaires d'un barde itinérant." Tendant la main en direction de l'homme, il poursuivit d'un ton théâtral. "Je suis Osman Bonsaffran, la Griffe Sauvage des Forteresses, barde et aventurier. Vous avez sûrement entendu parler de moi." acheva-t-il d'un air suffisant.
-Ah, oui" acquiesça l'inconnu en serrant la main de l'elfe d'un air amusé. "Les exploits du sire Bonsaffran sont bien connus d'où je viens. Vous pouvez m'appeler Leto. Dîtes-moi, que fait donc un barde tel que vous aux portes d'une ville conquise? Je vous aurais cru déjà parti.
-Je viens d'arriver" éluda Osman. "J'ai quelque chose à faire en ville. Et vous, messire? Vous ne paraissez pas du genre à faire escale dans une avant-poste aussi miteux.
-C'est très gênant, vous allez voir" Tout heureux d'avoir quelqu'un à qui faire part de son agacement, Leto poursuivit d'une voix indignée. "Tout comme vous, je viens d'arriver. Je devais me rendre à la capitale, voyez-vous, mais ces barbares ont refusé de me laisser poursuivre ma route! Ils craignaient que je sois un espion nain, m'ont-ils dit. Je vous le demande, ai-je l'air d'un espion nain?" Sans laisser au barde le temps de répondre, il continua "J'ai donc rebroussé chemin jusqu'à ce hameau dans l'espoir d'y trouver un logement le temps que la situation s'assagisse. C'est très embêtant, la plupart de mes fonds se trouvent à la capitale.
-Embêtant, en effet. " acquiesça Osman tout en réfléchissant à la meilleure façon de localiser le forgeron.
-Ah, mais je ne voudrais pas vous lasser en vous parlant de ma vie!" se reprit Leto dans ce qui était un mensonge flagrant. "Nous paraissons tous deux avoir une destination commune : l'entrée de cette ville. Me ferez-vous le plaisir de marcher à mes côtés? Je n'ai pas entendu notre langue depuis des années.
-Certainement" répondit l'elfe charmé par cet étranger qui semblait reconnaître sa valeur véritable.

Les deux compagnons se mirent en route le long du chemin de terre menant aux portes de la ville. Ignorant les rares caravanes qu'ils croisaient, ils discutèrent de la Rougenation et des rumeurs récentes jusqu'à arriver au niveau des premiers soldats humains, qui exerçaient une surveillance assidue sur les voyageurs allant dans les deux sens. Un garde les dévisagea d'un air mauvais tandis qu'ils passaient les portes en compagnie de quelques autres, arrêtant son regard sur le bracelet serti de bijoux que Leto portait au poignet droit. Alors qu'Osman était persuadé qu'il allait les interpeller et se préparait à son mouvement le plus célèbre, il finit par reporter son attention sur une famille qui marchait derrière eux et dont la fille était trop fraîche pour son propre bien. Peu concerné par le devenir d'une naine qu'il ne connaissait pas, l'elfe se contenta de suivre son nouveau compagnon alors qu'il accostait un garde nain. Il peinait à suivre le nain fluide de l'homme, mais il comprit qu'il s'enquérait de la taverne de la plus proche. Haussant les épaules avec une moue indéchiffrable, l'autre répondit par deux mots : "Dùstik Idor" et une direction qui semblait être celle du centre du campement immense dans lequel ils avaient pénétré.

"Ce garde sait où trouver une taverne" lui dit Leto lorsqu'il eut remercié le nain. "Son propriétaire est apparemment le seul à avoir eu le bon sens de construire en surface. Je compte m'y rendre, m'y accompagnerez-vous?
-Je pense que oui" acquiesça Osman. Une taverne serait un excellent endroit où commencer ses recherches, et il n'avait pas bu un alcool décent depuis sa rencontre avec la reine elfe.
-Merveilleux! Allons-y."

Reprenant leur babil, les deux compères entreprirent de traverser le camp humain jusqu'à atteindre des bâtiments qui semblaient de construction naine. Bâtis de pierre plutôt que de bois et de tissu comme le reste du camp, il s'agissait certainement du quartier nain, autour duquel les humains s'étaient installés et qui était ainsi devenu le centre de l'activité en surface. Brièvement, Osman eut une pensée pour les habitants qui s'étaient du jour au lendemain trouvés cernés par des soldats hostiles et certainement enclins aux débordements, puis cet accès de compassion lui passa et il continua sa route en cherchant du regard tout ce qui pouvait ressembler à une taverne.

Il la repéra enfin après quelques instants de recherche. Sa porte s'ouvrait et se refermait au rythme des clients qui y entraient et en sortaient, et accroché au mur faisant face à la rue un panneau annonçait le nom de l'établissement. Satisfait de lui, il fit signe à son compagnon et ils pénétrèrent dans le bâtiment.

L'intérieur était tel qu'on pouvait s'y attendre pour un établissement du genre. De nombreuses tables en bois étaient posées ça et là entre des piliers de bois qui s'élevaient jusqu'au plafond. A la droite des nouveaux arrivants, une estrade semblait réservée à des représentations diverses, et à côté un feu crépitait doucement dans un âtre de bonne taille. Au fond de la pièce, quelques nains cachés dans l'ombre profitaient de banquettes luxueuses. Proche de ces derniers, un escalier révélait l'existence d'un étage, qu'on pouvait d'ailleurs apercevoir en levant la tête, le plafond du rez-de-chaussée étant trouée pour rendre la pièce visible depuis des balcons au premier. Tout de suite à leur gauche, derrière un comptoir presque aussi haut qu'elle, une jeune naine leur fit signe d'avancer. Arrivé à sa hauteur, Osman entreprit de se présenter de sa manière habituelle.

"Bonjour, ami naine!" commença-t-il de son nain approximatif "Je Osman Bonsaffran, barde et héros, et...
-Bien le bonjour, jeune naine" le coupa Leto d'un nain qui à côté du sien était parfait "Nous prendrons un verre de votre alcool le plus cher. Avez-vous une table de libre?
-On a plus de place, messire" répondit la gamine "mais vous pouvez vous installez là où y a des chaises libres.
-Je comprend" fit l'homme du ton de celui qui comprenait certes mais aurait préféré que des places se libèrent rapidement. Passant à l'humain, il se tourna vers le barde "Qu'en dîtes-vous, Osman? Qui de cette compagnie gracierons-nous de notre présence?
-Ces gens là-bas semblent correct "bougonna Osman pas encore remis de s'être ainsi fait volé la vedette.
-Pourquoi pas? Il ont l'air de locaux tout à fait traditionnels."

La table que l'elfe désignait était occupée par deux nains plongés dans une discussion animée. L'un d'eux qui leur faisait face fit un signe discret à son compagnon en les voyant approcher, et c'est dans le silence qu'ils arrivèrent à leur niveau. Aussi à l'aise que s'il se trouvait chez lui, Leto prit la parole le premier.

"Salutations, messieurs. Je vous prie de pardonner notre intrusion, mais il n'y a plus de tables libres et nous désirons reposer nos jambes. Vous semblez de meilleure compagnie que les autres clients ; accepterez-vous de la partager?
-Euh... Ouais." répondit l'un d'eux perplexe "Sûr, si vous payez vos verres. J'suis Kìrar, et celui-là c'est Alis.
-Osman" se présenta Osman en s'asseyant "Lui Leto.
-Enchanté" enchaîna l'homme avant de pousser un soupir de contentement "Ah, s'asseoir enfin après un long voyage! Il ne manque plus que quelque chose à boire.
-La petite arrive" l'informa Kìrar.
-Merveilleux, merveilleux" s'exclama Leto en souriant à la naine." Tenez, acceptez ce menu pourboire." poursuivit-t-il en plongeant la main dans sa bourse puis en la tendant vers l'enfant. Voyant qu'elle hésitait, il lui prit la main et fourra ce qu'il tenait dans sa paume ouverte. "J'insiste, j'insiste, vous avez été si preste!
-Vous paraissez un gars d'la haute, messire" dit Alis alors que Leto repoussait la naine en direction de son comptoir. "Pourquoi vous êtes ici, si j'vous offense pas en demandant? La ville est pas vraiment chic.
-Voilà une question très valide, mon bon!" rit l'interpellé. "Je me rendais à la capitale, mais j'ai été empêché dans mon voyage par les humains. J'ignorais que la ville était tombée ; comment est-ce arrivé?
-On saurait pas vous dire, messire, on était pas là" répondit Kìrar "Les humains étaient déjà installés quand on est arrivé.
-Ah, oui, vous devez être d'Obseroche, n'est-ce pas?
-Ouais, comment vous savez ça?
-Votre accent" l'informa Leto "J'ai vécu quelques années aux Falaises d'Obsidiennes et je le reconnaîtrais n'importe où. Ainsi donc vous êtes obserochois? C'est une ville magnifique, très accueillante envers les étrangers.
-Euh, j'dirais pas ça, messire "rétorqua Kìrar d'un air gêné "En tous cas pas ces derniers temps.
-Kìrar et moi avons quitté la ville à cause des tensions entre bœufistes et obsidiens" ajouta Alis "C'est une mauvaise époque pour les gens comme nous.
-Je l'ai pourtant quittée il y a seulement quelques semaines, mais nous avons dû en avoir une expérience différente" convint Leto.
-Sûrement" marmonna Kìrar en jetant un œil aux vêtements de l'homme. Il reprit plus haut. "Hé, ce s'rait pas de l'obsichalque?
-Comment?" fit Leto avant de poser son regard sur une broche sertie d'un diamant violet épinglée à son pourpoint" Oh, ça? Un petit souvenir, rien de bien important. C'est un métal magnifique, vraiment. Vous autres nains êtes des artisans hors pairs.
-Y s'paie un bijou en obsichalque..." siffla Kìrar.
-Ça fait beaucoup de dindes..." renchérit Alis.
-Vous venir de famille aisée" remarqua Osman lassé de ne plus faire partie de la discussion.
-Je ne le nierai pas!" s'exclama Leto avec un léger rire. "J'ai fréquenté la noblesse des cours de la Rougenation toute ma vie. J'ai...
-Je chercher quelqu'un en ville" l'interrompit le barde décidé à ne plus perdre l'attention de l'auditoire. "Forgeron nain, Istam Thirzuntîr. Vous connaître?
-Thirzuntîr, vous dîtes? Ça m'dit rien, et toi Kìrar? " répondit Alis.
-Non plus" fit l'intéressé. "Mais si c'est un forgeron y a des chances qu'il soit au palais.
-Le Palais?
-Ouais" confirma Alis "C'est là qu'le roi humain y garde les artisans qu'y veut avoir sous la main. Tous les forgerons de la ville y sont.
-Je voir" fit Osman d'une voix neutre d'où perçait une pointe de panique. "Merci.
-Ah, mais regardez le temps passer!" s'exclama Leto en parcourant du regard la salle qui s'était vidée. "Je vais devoir vous laisser, messieurs, j'ai à faire. Ce fut un plaisir."

Le départ de cet homme à la présence aussi envahissante fut suivi d'un silence libérateur. Songeur, Osman ressassait ce qu'il venait d'apprendre alors que Leto se dirigeait vers le comptoir. Le forgeron était au palais. C'était une très mauvaise nouvelle pour le barde qui avait espéré le localiser et le faire sortir de la ville rapidement afin d'être enfin libre de ses mouvements. Dans sa situation, il allait vraisemblablement devoir attendre en espérant que quelque chose se passe. Levant sa chope le temps de déguster l'alcool hors de prix choisi par Leto, il se dit qu'il avait encore beaucoup à faire. Les elfes ne l'attendaient pas avant trois jours, il avait donc ce délai pour rassembler des informations sur le forgeron. Mais d'abord, buvons un peu.

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:46:15

Lorsqu'il entra dans la salle principale du Marcassin Hurleur, Kogan Mastersausage était de mauvaise humeur. Il venait seulement d'arriver et de s'installer dans son bureau à l'étage quand Keshan était venue le trouver. Pensant d'abord qu'il s'agissait encore d'une de ses lubies de ne plus servir ses clients, il s'apprêtait à la réprimander lorsqu'il s'était aperçu qu'il était un peu tôt pour que les humains soient là. Retenant son agacement, il avait écouté la jeune naine lui parler d'un client qui insistait pour le rencontrer. Kogan avait bien tenté de dire à Keshan de s'en charger tout seule, mais l'homme avait apparemment insisté pour traiter avec le patron et lui seul. Cédant finalement, il avait crié à la petite de l'occuper quelques minutes le temps qu'il descende.

Kogan se trouvait ainsi dans la salle principale au niveau du comptoir, devant lequel attendait un spécimen plus habillé qu'une duchesse qui discutait tranquillement avec une Keshan parfaitement détendue. Réprimant sa surprise devant l'attitude relâchée de sa protégée, il s'adressa à l'homme.

"Je suis Kogan Mastersausage. Keshan m'a dit que vous vouliez me voir?
-Oui, en effet." répondit l'autre d'une voix chaleureuse "Je suis Leto, et je tenais à complimenter la qualité de vos alcools. On reconnaît bien là le souci de la perfection propre des nains d'Obseroche!
-Comment vous savez que je suis d'Obseroche?" l'interrogea Kogan méfiant.
-Votre manteau, mon cher." l'informa Leto d'un air indéchiffrable. "Seul un obserochois peut s'habiller d'un vêtement d'une couleur pareille.
-Ah."fit Kogan en bouillonnant intérieurement. Ce type se fout de moi!
-Allons, ne faites pas cette tête, je plaisantais! J'ai reconnu l'accent." l'homme redevint sérieux "Mais je n'ai pas demandé à vous voir uniquement pour cela, à vrai dire. J'aime beaucoup votre établissement. Au cœur d'une véritable fourmilière, il est pourtant respectable et discret. Ne diriez-vous pas?
-Assurément." mentit le nain avec tout l'aplomb dont il pouvait faire preuve. Au moins discret.
-J'ai entendu par la jeune dame que vous louez des chambres. Est-ce vrai?
-Entre autres, oui.
-Excellent!" s'exclama Leto comme si tout était conclu. "Je vous prend la meilleure.
-Si vous voulez. Ce sera 20 Scars d'or la journée.
-Je n'ai pas cette monnaie, je le crains. J'ai seulement des rushs.
-Vous trouverez une banque dans la montagne" l'informa Kogan "Elle est ouverte à cette heure. La banque Limul.
-Merveilleux! "fit l'homme avant rappeler le nain qui s'était déjà détourné "Maître Mastersausage, un instant!
-Oui?" s'enquit Kogan que les manières précieuses de l'homme commençaient à énerver.
-Je suis quelqu'un qui aime son calme. Je serais disposé à vous payer une somme confortable pour que vous gardiez libre les chambres adjacentes à la mienne.
-Ça se négocie." jugea Kogan "Revenez quand vous aurez l'argent. Autre chose?
-A vrai dire, oui." fit Leto. "Voyez-vous, je n'ai pu m'empêcher de remarquer toutes ces jeunes dames que vous avez ici.
-Keshan, prépare un cocktail Vesh pour le monsieur.
-Mais Kogan!
-Et donc, messire?" s'enquit Kogan en ignorant les protestations de sa protégée.
-Et donc je me demandais, emploieriez-vous aussi des humaines, par le plus grand des hasards?
-Non, que des jeunes naines. Je peux demander à l'une d'elle de monter dans votre chambre dès que vous l'aurez payée.
-Maître nain!" s'écria l'homme d'un air choqué. "Vous n'y pensez pas? Moi, accepter les services d'une naine? Ah, oublions cela, ce n'est pas grave. A plus tard, Maître Mastersausage.
-Attendez un instant!" le rappela le nain "Il me faut votre nom.
-Ah, bien sûr! Je suis Leto.
-Votre nom complet.
-Oh, toutes mes excuses! Je me nomme Leto. Leto Athrilide.
-C'est un nom écarlois, non?
-En effet. Et maintenant, je vous dit à tout de suite, maître nain. "se tournant dans la direction de Keshan, il fit une légère révérence. "Jeune dame.
-Quel type bizarre. J'espère qu'il restera pas longtemps" commenta Kogan alors que l'homme sortait de la taverne." Keshan? Je te parle!
-Oh, pardon! "s'exclama la naine" Je pensais à autre chose.
-Et maintenant tu vas penser à tes clients, jeune naine. Ils vont bientôt arriver. "Jetant un regard à la gamine, il remarqua qu'elle tenait quelque chose. "Qu'est-ce que c'est?
-Il me l'a donné." murmura Keshan en ouvrant sa main pour révéler le rubis de la taille d'une de ses phalanges qui reposait sur sa paume et reflétait les éclats des torches illuminant la pièce.
-Par la Gonade gauche...." balbutia Kogan "Ce type est riche. Il faut qu'on le garde.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

"-Salutations, messire! Bienvenue à la banque Limul! Je suis Nunok, de quoi avez-vous besoin?"

Leto répondit à l'accueil du nain par un sourire franc. Trouver la banque n'avait pas été difficile, et il lui tardait de retourner à l'auberge où il pourrait enfin profiter d'un lit digne de ce nom. Toujours enjoué, il entreprit d'expliquer sa situation au guichetier.

"Bonjour mon brave, j'ai sur moi une certaine quantité de rushs que je souhaiterais échanger contre leur valeur en monnaie locale. Le scar, c'est bien ça?" demanda-t-il en paraissant étudier le mot inconnu.
-Oui, du nom de l'ancien dirigeant de la ville." répondit Nunok habitué à livrer l'explication aux marchands étrangers "Très bien, de combien disposez-vous?
-Un instant mon cher, je ne traite qu'avec le directeur.
-Monsieur Bunsoth ne reçoit pas les clients sans raison particulière, messire. Je suis désolé.
-Permettez-moi d'insister" fit Leto en posant une bourse pleine sur le guichet "Je ne traiterai qu'avec le directeur.
-Insister est inutile, messire" répéta le nain en ouvrant le sac. Il s'arrêta brusquement, écarquilla les yeux, puis reprit d'une voix suave. "J'appelle monsieur Bunsoth immédiatement, messire."

Fier de son effet, Leto regarda le guichetier monter un escalier richement décoré et disparaître à l'étage. Un mouvement derrière lui attira son attention : le garde posté à l'entrée s'était rapproché de lui et le dévisageait d'un regard suspicieux. Avant qu'il ait pu demander au nain ce qui le dérangeait à ce point, un craquement l'averti que quelqu'un descendait l'escalier. Il se retourna et vit le dénommé Nunok revenir en compagnie d'un petit nain richement vêtu.

"Mes hommages, cher ami!" commença ce dernier "Nunok m'annonce que vous désirez obtenir de la monnaie locale?
-En effet, mon cher." confirma l'homme ravi d'enfin croiser quelqu'un vêtu selon ses critères "Je suis Leto Athrilide, et je ne dispose que de rushs, qui, m'a-t-on appris, ne sont pas acceptés dans cette ville.
-Oui, c'est une des mesures prises par l'ancien consul." le renseigna Bunsoth avant de poursuivre curieux "Vous êtes donc des Falaises d'Obsidiennes? Vous semblez écarlois.
-Oui et non, mon ami. Je suis bien de la Rougenation mais j'ai vécu aux Falaises mon lot d'années. J'ai perdu l'habitude des autres devises.
-On dit que Obseroche est une ville impressionnante." commenta le directeur poliment.
-Assurément." renchérit Leto "Et son histoire est passionnante. J'en discutais un jour avec le dirigeant de leur Conseil et j'ai appris beaucoup de choses. La politique est si intéressante.
-Certes" convint généreusement Bunsoth "On m'a assuré que le dirigeant d'Obseroche était quelqu'un ... d'intéressant.
-Il l'est en effet. J'aime particulière sa manière distinguée de s'habiller, voyez-vous. Elle n'est pas sans me rappeler la mode dans ces villages gnomes au nord du duché de Froidcastel.
-Ah, Froidcastel" fit le directeur en hochant la tête "Les montagnes y sont magnifiques. Je n'y suis pas allé depuis des années.
-Aux dernières nouvelles, une nouvelle religion commençait à faire parler d'elle. Un prophète y accomplirait de véritables miracles. Si l'on ajoute à cela l'agitation du peuple suite aux épisodes de famines des dernières années, la région est apparemment devenue si agitée que le roi Aganir hésite à y faire intervenir ses troupes.
-Le duc Thalnor est donc dans une position précaire?
-Pas encore, si les messages qu'il envoie à Rougefalaise sont de confiance. Mais la région se dirige vers une période de troubles, c'est certain.
-J'imagine que le roi Aganir n'aurait pas de mal à réprimer une poignée de contestataires peu organisés.
-Il n'interviendra pas, croyez moi" dit Leto avec assurance. "Thalnor est un indépendantiste convaincu, il refusera l'aide d'Aganir jusqu'à ce que son duché soit au bord de la révolte" Haussant les épaules, il poursuivit d'un ton plus léger. "De toute façon, même si le peuple se révoltait dans sa totalité il ne pourrait prendre la citadelle de Froidcastel. Il faudrait une armée pour cela.
-J'ai en effet le souvenir de murs solides" renchérit Bunsoth. "Mais nous nous égarons, cher client. Vous étiez ici pour un échange de devises?"

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Une heure plus tard, Leto sortait de la banque Limul après une conversation qu'il avait jugé passionnante et durant laquelle il avait régalé le directeur de son expérience de la société obserochoise. Content de lui comme il l'était le plus souvent, il s'apprêtait à rentrer au Marcassin Hurleur lorsque quelque chose lui monta sur la jambe. Surpris, il rejeta la créature d'un geste brusque, l'envoyant heurter le mur du tunnel avec un bruit mou. Curieux, il s'avança pour mieux observer l'animal.

A sa grande surprise, il ne s'agissait ni d'une souris ni d'un gros insecte mais plutôt d'un long doigt humain qui rampait maintenant vers lui d'un mouvement qui n'était pas sans rappeler celui d'un ver. Enchaînant les contorsions, la chose atteignit finalement le pied de Leto, qu'elle entreprit d'attaquer avec autant de férocité que d'inefficacité. Le spectacle était d'un comique macabre, et l'homme s'y trouvait sensible. Amusé par la rencontre inattendue, il se pencha pour étudier le spécimen et sorti une besace de son pourpoint.

"Quelle curieuse petite chose" s'émerveilla-t-il en fourrant la créature dans la besace. "Je me demande qui est ton créateur."

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

"Donne-moi ça.
-Mais c'est mon pourboire!
-Tu pourrais acheter l'auberge avec ce pourboire. Il est à moi.
-Mais Kogan! C'est injuste!
-La vie est injuste, Keshan. Et moi je suis riche."

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:46:26

La nuit étendait peu à peu son emprise sur le quartier des Fumées de Cornedebouc. Privés de la lumière dont ils avaient tant besoin, les humains prenaient généralement ce moment comme le signe de cesser leurs activités, et en effet les chantiers trompois étaient-ils lentement désertés tandis que leurs travailleurs rejoignaient le campement bâti autour des constructions naines. Peu désireux de demeurer dans un quartier qui serait bientôt entouré par des milliers d'hommes pour la plupart désœuvrés et ivres, la population naine quittait elle aussi l'endroit pour se réfugier dans les profondeur de la montagne où les conquérants se faisaient encore rares.

Si les commerces fermaient presque tous durant la nuit, il en était un qui suivait la tendance inverse. Situé au centre du quartier, la taverne du Marcassin Hurleur voyait la majorité de son activité se dérouler à ces heures. Dirigé par le nain Kogan Mastersauge, l'établissement y recevait en effet la visite de soldats humains dont la soif n'était que le second de leur besoin. L'étendue des services proposés par l'ancien contrebandier n'était connue que d'une infime partie de l'immense armée, qui suffisait pourtant à garder la vingtaine de ses protégées occupées toute la nuit durant.

Oui, le propriétaire Mastersausage avait de quoi se frotter ses mains avides. Déjà les premiers humains de la fin de journée avançaient vers ses portes grandes ouvertes, prêts à consommer tout ce que l'individu sans remords avait à leur offrir. Déjà les premières de ses filles sortaient de leurs chambres pour être choisies tel du bétail par des hommes chez qui la solitude avait aboli les barrières de la race. Déjà, les premiers gémissements évocateurs s'élevaient tandis que la douce musique de l'argent changeant de mains emplissait les oreilles du vieux nain.

A quelques rues de ce manège, un autre soldat humain titubait dans la direction empruntée par ses semblables. Malade à en crever depuis des semaines déjà, Islas Shinnen en était venu à abandonner tout espoir de se remettre un jour. A peine conscient des lieux où ses pas le portaient, il se contentait de raser les murs en luttant de toutes ses forces contre la douleur qui s'était emparé de son être tout entier. Les crises qui avaient ravagé ses intérieurs des semaines durant avaient cessé il y avait un mois ou cent ans de cela, et seule désormais demeurait la faim terrible, ce besoin terrassant d'absorber une nourriture qu'il ne gardait jamais longtemps et qui ne le quittait plus. Peu après son apparition, Islas avait été atteint de visions qui l'avait hanté dès lors. Où qu'il fuit dans la ville, des spectres de brume rougeâtre l'accompagnaient. Certains s'adressaient à lui comme s'ils étaient en vie, d'autres paraissait lointains et, reposant derrière les murs qu'il longeait toujours, vaquaient à des occupations quotidiennes dans des maisons qui elles étaient bien réelles.

Islas errait ainsi dans cette rue, submergé par ses sens éveillés suivant il ne savait quel dessein funeste et en proie à la plus terrible des famines qu'un mortel pouvait connaître, lorsqu'une sensation nouvelle attira son attention. Promenant un regard fiévreux sur ses environs, il cru déterminer que son origine était un spectre situé à quelques rues de lui. D'un pas devenu soudainement redevenu aussi vif qu'avant le début de son calvaire, il s'élança à la rencontre de la chose.

Il y parvint sans peine, ses forces restaurées par la sensation qu'il ne parvenait toujours pas à placer. Dans une ruelle sombre, un spectre assit à même le sol boueux laissait échapper de long sanglots. La créature parut se rendre compte de la présence d'Islas et se leva brusquement, manifestement effrayée. Perplexe devant ce qui émanait de la chose, Islas se tint immobile tandis qu'elle le dévisageait. Semblant rassurée par ce qu'elle voyait, elle s'approcha du pauvre homme et s'adressa à lui dans une langue qu'il ne comprit pas. Ce dernier ne prêtait de toute manière guère d'attention à ses mots, fasciné qu'il l'était par ce qu'il sentait chez elle. L'aura brumeuse que tous ses semblables avait se teintait ici d'une saveur qu'il n'avait jusqu'alors jamais perçue. Un arôme puissant se dégageait de la silhouette ; agité de tremblements, Islas s'enivrait d'un goût métallique qui paraissait passer apaiser tous ses démons.

Le spectre s'approcha encore de lui et le toucha timidement du doigt. Islas réagit à ce contact avec une violence qui le fit sauter en arrière. Le goût qui jusqu'alors emplissait ses sens était tout à coup devenu si proche qu'il avait éveillé la faim momentanément oubliée. Traversé par une envie irrépressible de comprendre ce qui lui arrivait, l'humain agrippa la silhouette d'une poigne de fer et colla son visage contre le sien. N'obéissant plus qu'à un instinct primitif, il se laissa guider vers la gorge offerte de la chose sans accorder la moindre considération à ses efforts désespérés pour se libérer de son étreinte. Islas pouvait sentir les faibles coups que la créature lui portait, mais il s'agissait d'attaques bien trop timides pour décourager le prédateur mortel dont il se sentait brusquement l'âme. D'un geste presque gracieux dans son horreur, il pencha la tête de sa victime et colla ses lèvres sur sa peau. Il commençait à déchirer le cou gracile de ses dents lorsqu'une vive douleur explosa à l'arrière de son crâne.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Perplexe, Kogan se demandait ce qu'il avait bien pu se passer dans cette ruelle. Un de ses employés était venu le chercher alors qu'il se trouvait au Marcassin Hurleur, expliquant qu'il fallait régler un problème avec une des filles. De curieux, Kogan était devenu franchement étonné lorsqu'il l'avait mené non pas dans une des chambres mais à l'extérieur de sa taverne. Quand il était finalement parvenu devant une gamine en pleurs et un homme inconscient à ses pieds, il était passé à une légère inquiétude. Les problèmes avec les humains n'étaient jamais simples à résoudre, et il sentait que celui-là ne dérogerait pas à la règle. Poussant un soupir imperceptible, il se tourna vers celui qui l'avait guidé, un nain d'âge moyen du nom d'Edir.

"J'ai été attiré par les cris" disait-il "et j'ai trouvé la fille avec ce type. Il l'avait saisie au cou et était en train de la mordre, alors je l'ai frappé.
-Je vois ça" fit Kogan en observant l'homme que le nain désignait d'un gourdin encore tâché de sang. Finalement, il sembla parvenir à une conclusion. "Merde.
-Vous aviez dit de les séparer si l'un d'eux devenait trop violent, et il écoutait pas ce que je disais" s'expliqua le nain pris d'une inquiétude légère à l'idée d'avoir déçu son employeur.
-Je sais, je sais. Mais..." commença l'ancien contrebandier avant de s'interrompre.
-Oui patron?
-Peux-tu m'affirmer qu'il se montrait "trop violent"?
-Hein?" demanda l'autre sans comprendre où Kogan voulait en venir.
-Edir, tu sais que je n'aime pas les problèmes avec les trompois. Peux-tu m'affirmer que tu as vu cet homme agresser la petite? Ce que tu as vu ne pourrait-il pas faire partie des services habituels?
-Il mordait la gamine, patron" se défendit l'employé. "Elle hurlait comme un cochon qu'on égorge et il avait la tête plongée dans son cou comme une bête sauvage. J'ai cru qu'il allait la tuer.
-Mais tu n'en es pas sûr, c'est ça?" insista Kogan qui voyait là un bon moyen de prétendre que tout cela était un malentendu causé par la maladresse d'Edir.
-Je... demandez à la fille!" s'écria le pauvre nain avant de s'adresser à l'intéressée d'un ton suppliant. "Petite! Dis-lui que j'ai sauvé ta peau!"

La jeune naine ne répondit pas tout de suite à l'injonction d'Edir. Impatient d'en finir avec cette affaire, Kogan allait pour la relever lorsqu'elle commença à parler.

"Il ment pas, Kogan" dit-elle d'une voix encore perturbée par des sanglots. "J'étais parti de ma chambre après que..." semblant se raviser, elle s'interrompit. "J'étais parti de ma chambre, et il m'a suivie dans la ruelle. Il avait l'air malade et il m'a attaqué quand j'ai demandé comment il allait.
-Ah" fit Kogan d'un air déçu. "Tant pis. Au moins ce n'est pas un client. Tu me rediras ce que tu foutais hors du Marcassin plus tard, parce que j'ai l'impression que tu avais des clients ce soir.
-Justement..." murmura l'enfant d'une voix presque inaudible avant de poursuivre plus haut d'un ton résigné. "D'accord Kogan."

Approuvant d'un bref hochement de tête la soumission de la fille, Kogan tourna son attention vers l'humain encore inconscient. D'une maigreur étonnante même pour un membre de sa race, il portait des vêtements déchirés et recouverts d'un mélange nauséabond de boue, de vomi, de bile et d'un sang noir dont l'odeur lui rappela ses propres crises. Luttant contre une crise qu'il sentait venir à mesure qu'il approchait de l'homme, il se pencha pour observer son visage. Ses traits ne lui disaient rien, et il était de toute façon loin de connaître tous les humains de la ville. Qui t'étais, mon gars? Perdu dans sa réflexion, il ne vit pas que l'autre se réveillait, ni le regard sauvage qu'il lui lança.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

L'esprit lourd, Islas reprenait conscience avec l'impression d'être un homme nouveau. Le brouillard dans lequel il régnait depuis des semaines s'était dissipé, chassé par la sensation divine qu'il avait connu lors de l'instant béni où il avait rencontré le spectre. Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait les pensées assez claires pour observer à son aise son environnement. Entrouvrant les yeux, il vit qu'il se trouvait dans une ruelle. Un nain était penché sur lui et l'observait d'un air pensif tandis qu'un second posait sur lui un regard méfiant. Ouvrant encore les yeux, il s'aperçut qu'il pouvait sentir d'autres personnes autour de lui. Nains, humains, animaux, il voyait leurs ombres écarlates aussi distinctement que s'ils se trouvaient dans la ruelle à ses côtés. Comprenant enfin que les spectres qu'il avait perçu tout ce temps n'étaient que ce nouveau sens qui s'éveillait et le submergeait, il se dit qu'il avait donc acquis la capacité de sentir la présence des créatures vivantes, bien que la raison de ce changement lui échappait encore. Alors, il se rappela de cette présence sur laquelle il avait senti quelque chose qui l'avait guérit. Machinalement, il se passa la langue sur les lèvres. Elles étaient poisseuses d'un liquide au goût métallique.

Du sang?

Comprenant finalement ce mal étrange qui l'assaillait depuis si longtemps, il se sentit couler dans des abysses insondables. Il était ainsi devenu un vampire, un de ces montres qui erraient dans la nuit et vidaient les créatures vivantes de leur sang pour prolonger leur propre vie immonde! Lui, un soldat fidèle au Roi-Dieu et au Général! Le désespoir de sa situation l'envahissait alors qu'il cherchait frénétiquement un moyen de nier la vérité. Ne pouvant supporter de demeurer immobile, il se leva d'un bond.

Un nain situé à quelques mètres de lui lança un cri d'avertissement tandis qu'un autre plus proche reculait brusquement et levait une arbalète. Alors qu'Islas les observait avec curiosité, le nain qui avait crié s'approcha de lui son gourdin brandi. L'homme vit le coup venir, lent, trop lent pour espérer le toucher. Souriant involontairement, il se dit qu'il n'avait pas souvenir que les nains soient aussi lents. Prenant tout son temps, il fit un pas sur le côté et saisit le poignet de son adversaire de sa main droite.

Une légère pression suffit pour désarmer le nain, qui poussa un cri de douleur alors que ses os se brisaient. Un coup de coude au visage envoya sa tête faire un angle impossible par rapport à son cou. Avant que le cadavre ait le temps de retomber au sol, une puissante poussée du pied l'envoya s'écraser contre le mur deux mètres plus loin. D'un mouvement tranquille, Islas esquiva un carreau tiré par le nain restant.

Émerveillé malgré lui par l'aisance avec laquelle il venait d'agir, il regarda le cadavre sans se soucier de l'arbalétrier qui rechargeait. Il venait de tuer ce nain sans effort aucun avant même que son compagnon n'ait le temps de réagir. Le soldat en lui ne pouvait s'empêcher de se satisfaire de l'exploit ; il n'avait jamais vu le général Bemehring montrer ne serait-ce que la moitié de la force avec laquelle il avait frappé le nain. Je suis donc vraiment un vampire. Terrassé par la réalisation et incapable d'y faire face, il ne sut y réagir autrement que par la fuite : oubliant jusqu'à l'existence du nain restant, il sauta sur un mur et prit appui sur un volet fermé pour sauter encore plus haut et atteindre le toit. L'instant d'après, il disparaissait dans la nuit en proie à une détresse profonde.

TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 16:48:30

Très bon chapitre, j'ai adoré ! :oui:

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:48:40

"Sainte Gonade!"

Encore secoué par la mort brutale d'Edir, Kogan observait frénétiquement les toits à la recherche du vampire. Tout s'était déroulé bien trop vite : profitant d'un moment d'inattention de sa part, l'humain s'était levé d'un bond. Edir et lui avaient tout immédiatement remarqué ses dents et compris à quoi ils avaient affaire. L'instant d'après, le nain perdait la vie et le monstre disparaissait sur les toits. Kogan ignorait la raison ayant poussé Edir à charger ainsi un vampire, mais il devait admettre que la bravoure du nain, aussi stupide qu'elle se soit révélée être, lui avait probablement sauvé la vie. Jetant un dernier regard au cadavre gisant dans la ruelle, l'ancien contrebandier salua le sens du sacrifice de celui dont il cherchait à se débarrasser quelques minutes plus tôt puis couru aussi vite qu'il le pouvait dans la direction du Marcassin.

Après une minute d'une course effrénée au terme de laquelle il se sentait sur le point de vomir, il atteint la porte de son auberge. Revigoré à l'idée d'atteindre un endroit sûr, il ouvrit la porte d'un coup d'épaule et entra dans la salle principale avec tant d'énergie qu'il manqua de d'effondrer. Autour de lui, les activités habituelles allaient bon train, si bien que peu des humains présents n'avaient remarqué son entrée pour le moins embarrassante. Il commençait à se diriger vers la réserve lorsqu'Alis vint le trouver.

"Kogan, on a un problème" commença-t-il. Réalisant que son patron tremblait d'adrénaline, il continua d'un ton inquiet. "Qu'est-ce qu'il s'est passé? Edir était pas avec toi?
-Il y a un putain de vampire dehors" réussi à dire Kogan entre deux halètements. "Il a attaqué une des filles. Edir y est resté.
-Edir est mort?" s'écria Alis. "Merde! Tu crois qu'il t'a suivi?
-Je sais pas. On peut laisser la porte ouverte, peu de chances qu'il entre par là. On a pas le choix, de toute façon, les autres poseraient des questions si on fermait tout. Fais quand même le tour des chambres et demande à tout le monde de fermer les putains de fenêtres, faudrait pas qu'il attaque un des clients pendant qu'il est occupé.
-C'est vrai, faudrait pas qu'il se fasse sucer pendant qu'il se fait sucer "fit Alis hilare. Voyant que Kogan le fixait d'un air sombre, il se ressaisit en baissant la tête. "Pardon.
-Alis, espèce de bœuf sans couilles. Est-ce que j'ai l'air d'avoir envie de plaisanter?" Kogan semblait sur le point d'exploser et n'avait, en fait, absolument pas l'air d'être en mesure d'apprécier une bonne blague, ou tout autre type de blague par ailleurs. "Va fermer ces foutues fenêtres" ajouta-t-il avec un soupir.
-Oui patron!"

Sitôt le nain parti, Kogan fila dans la réserve. Là, il s'empara d'un seau et y vomit une substance violette aux teintes rougeâtres. Quelques secondes atroces plus tard, il reposait l'ustensile et s'essuyait la bouche en faisant de son mieux pour oublier l'incident. Lorsqu'il se sentit suffisamment robuste pour affronter le reste du monde, il sorti de la réserve et remonta l'escalier sans prêter attention aux humains toujours occupés à leurs affaires. Le souffle court, il fonça vers sa chambre avec l'intention de ne pas en sortir avant l'heure de retourner aux catacombes. Un délicieux sentiment de libération l'envahi alors qu'il poussait la porte et pénétrait dans la pièce, puis laissa place à une frustration insupportable lorsqu'il vit que Alis l'y attendait. Bon sang, quoi encore?

"Kogan" dit Alis en se leva de la chaise sur laquelle il s'était assis. "Les fenêtres sont fermées. J'avais quelque chose à te dire.
-C'est vrai" se rappela le contrebandier en s'essuyant le front d'un geste du bras. "Tu avais parlé d'un problème?
-Ouais, des gamines ont disparu.
-Disparu? C'est-à-dire?
-Comme j'ai dit, disparu. D'après les autres elles étaient sorties en groupe ce matin pour je sais plus quelle raison, et elles ne sont jamais revenues. Kìrar les a cherché et n'a rien trouvé.
-Bon sang" fit Kogan qui n'avait même plus l'énergie de s'énerver devant la nouvelle mésaventure de cette nuit qui semblait vouloir toute les contenir. "Combien?
-Trois filles. J'ai interdit aux autres de sortir jusqu'à ton retour. Qu'est-ce qu'on va faire?
-Je n'en sais rien, Alis. J'y réfléchirai. Laisse-moi maintenant."

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Je me suis rendu compte en le relisant, ce chapitre bat deux records : le nombre de mots et le nombre de créatures de la nuit mise en scène. :hap:

Je prépare une fiche sommaire pour Leto.

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 16:49:31

Cody :d) Salaud, pour une fois que Kait n'était pas là. :hap:

TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 16:57:49

Bon, j'ai un paquet de cookies et une bouteille de Sprite, je commence à lire. :hap:

TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 17:52:31

Tiens, je ne pensais pas revoir Ker si rapidement. :hap:

Ce sticker signifie qu'un passage vaut un cookie : [[sticker:p/1mqw]]

Ils chassent, les prédateurs de la nuit. Moi aussi.

[[sticker:p/1mqw]][[sticker:p/1mqw]][[sticker:p/1mqw]][[sticker:p/1mqw]][[sticker:p/1mqw]][[sticker:p/1mqw]]

Et voilà j'en ai plus. :pf:

Lamegdoth

Ah j'oubliais, le wiki...

Arcpierre :noel:

Si longtemps pour nous, s'attrista-t-il. Et si peu pour eux. Je ne sais pas comment ils supportent.

[[sticker:p/1mqw]]

L'issue d'une action n'était dirigée que par l'opposition des compétences et des agissements des différents acteurs. Le concept de destin et d'intervention divine lui était étranger. Oui, tout était circonstances, et rediriger la table de jeu vers une issue favorable n'était qu'une question de réactions appropriées.

Après Byime, Ker s'y met aussi tiens. :hap:

Et que la circonstance actuelle soit la marche inexorable d'une armée menée par un démon qui avait déjà tué deux Nikuznil n'était que le coup de maître d'un joueur d'une habileté terrifiante.

Très très ironique, quand on y pense. :hap:

une hypothétique charge de la Garde d'Argent

[[sticker:p/1mqw]][[sticker:p/1mqw]]

Et enfin, il y avait lui, Ker "Oeil-de-Nuit", le Maître-Espion. Il se tenait dans l'ombre de la famille royale depuis si longtemps qu'il en connaissait tous les secrets (...).

J'aurais aimé en savoir encore plus. :hap:

Un instant, se dit le nain, ce n'est pas moi.

. Il en était certain, des pensées aussi pathétiquement gémissantes n'étaient pas - ne pouvaient pas être les siennes.

L'absence complète de son exacerbait ses sens au point qu'il était douloureusement conscient de chaque bruit infime que ses mouvements provoquaient.

Dans un silence total, tu entends tes os grincer à chaque instant, et tu peux carrément entendre ton propre sang couler dans tes veines ! :oui:

mais plutôt que d'être celui d'une créature ou de branches, il semblait provenir des ombres elles-mêmes, qui étaient comme animées d'une pulsation malsaine.


Leur première apparition tiens ! :cute:

C'est marrant mais j'étais persuadé que quelque part vers le début du topic, il était dit que les bogeymen n'existaient pas et qu'ils étaient uniquement une rumeur en Roth Akmesh... :(

... WTF il meurt ?! :ouch:
Je m'attendais pas à ce que Ker s'en aille comme ça ! Je m'attendais même pas à ce qu'il s'en aille en fait ! :ouch:
... Ah non. :hap:

(...) Aussi soudainement qu'ils étaient apparu, les rires cessèrent.

C'était épique, c'est tout. :hap:

Pas après pas, la voix gagnait en violence, promettant à Ker sa fin et celle de ce qu'il tenait pour cher.

Je me demande ce que Ker tient pour cher, si on oublie ce qui touche à son travail. :hap:

Enfin, il fut devant la créature, dont les hurlements s'étaient mués en plaintes faiblissantes. Le regard sombre, il tendit le bras et plongea sa torche dans l'obscurité composant l'entité.

:rire: :rire: :rire:
Je sais pas pourquoi, mais j'ai imaginé Ker devant le monstre tout noir, le visage circonspect, et enfonçant d'un coup sa torche avec une expression mi ":(", mi ":peur:", et j'ai explosé ! :rire:
Ce n'était malheureusement probablement pas l'effet escompté. :hap:

Vidé de toute énergie, il allait se laisser tomber au sol lorsqu'il entendit un discret bruit de pas.

"Bordel, jamais tranquille !" :noel:
Ces pas lui ont probablement sauvé la vie, en fait. :hap:

rencontre avec les elfes

Ils ont pas l'air un peu trop agressifs pour des alliés ? :(

et il se sentait trop las pour trouver un mensonge crédible ou se débarrasser d'elfes qui étaient supposés être ses alliés

Ah tu vois, il pense comme moi. :hap:

"Arazi Thafathainere est-il encore en vie?" demanda-t-il d'un ton innocent.

Je m'attendais tellement à un truc de ce genre. :noel:

-Je vais avoir besoin d'informations sur la région" continua le nain sans paraître avoir entendu. Combien êtes-vous, et que se passe-t-il depuis la chute de la capitale. Le roi Dakon est aveugle dans les forêts occupées.

-Vous ...!" manqua de s'étouffer l'elfe avant de se résigner.

Mais Ker pèse tellement que c'en est sale putain... :bave: :bave: :bave:

-Et que vos Pères et tous les dieux du monde sourient à cette volonté et facilitent sa réalisation" conclut l'elfe. "Je vous souhaite bonne chance dans votre voyage vers le nord, messager. Le territoire est sauvage.

-J'ai l'habitude" assura le maître espion. "Je le suis aussi."

Holala...

description de l'armée gobeline

Sérieusement, je me demande comment on peut avoir le courage de prendre son épée et d'affronter ça.

-J'en ai vu un lors du siège d'Elifaÿonali" l'informa l'éclaireur. "La sale bête a chargé nos défenses et aucune de nos armes ne pouvait percer sa peau. Vos gars s'en tireront sans doute mieux" convint-il.

"Ho oui, on a un élevage de chatons à Osorineth ! :hap:"

... Bon le passage avec Ker est fini, le reste à Cornedebouc on s'en branle un peu donc je vais sauter la fin. :hap:

Très bon chapitre, on sent un gros gros effort sur l'écriture, notamment pendant la scène avec les caqueteurs. Je me demande où tu trouves tout ce temps. :hap:

Message édité le 02 août 2017 à 17:57:28 par TheCody
alex_truman alex_truman
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 17:57:09

Cool, je lirai ça ce soir! :bave:

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 18:07:53

Dans un silence total, tu entends tes os grincer à chaque instant, et tu peux carrément entendre ton propre sang couler dans tes veines ! :oui:

Et pourquoi pas. :hap:

Je sais pas pourquoi, mais j'ai imaginé Ker devant le monstre tout noir, le visage circonspect, et enfonçant d'un coup sa torche avec une expression mi ":(", mi ":peur:", et j'ai explosé ! :rire:

Ce n'était malheureusement probablement pas l'effet escompté. :hap:

Sans doute pas, mais ce n'est pas très grave. :hap:

Ces pas lui ont probablement sauvé la vie, en fait. :hap:

Non, c'était fini. Cela n'aurait eu aucun sens si ça avait continué après la défaite du premier. Les bogeymen sont l'incarnation des peurs nocturnes, ils n'attaquent pas ceux qui sont incapables de les ressentir et, dans ce cas, ceux qui en ont triomphé.

Ils ont pas l'air un peu trop agressifs pour des alliés ? :(

Tu l'as peut-être compris plus tard, ils sont sur les nerfs et préfèrent ne pas prendre de risques.

Sérieusement, je me demande comment on peut avoir le courage de prendre son épée et d'affronter ça.

Un mur bloque les autres issues. Et c'est la description fidèle (sans les engins de sièges) d'une armée gobeline. :hap:

"Ho oui, on a un élevage de chatons à Osorineth ! :hap:"

De meilleures lances, au moins. Mais la capitale est aussi connue pour ses élevages de tigres nains des montagnes. :oui:
Depuis maintenant. :hap:

... Bon le passage avec Ker est fini, le reste à Cornedebouc on s'en branle un peu donc je vais sauter la fin. :hap:

C'est vrai, le reste n'a pas vraiment d'importance. :hap:

TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 18:09:56

C'est vrai, le reste n'a pas vraiment d'importance. :hap:

Fumier, je viens de voir le mot "Kogan" dedans. :hap:

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 19:43:01

Sur la frise non-exacte, on en était justement à l'hiver. Faut croire que même si on a rétabli la situation, on a quand même atteint ce point. :hap:

Je pense que le temps ne doit pas changer dès le premier jour de la saison. La fin de l'automne était un peu fraiche, et les vraies basses températures arrivent dans le courant du premier mois, par exemple.

Je n'ai pas compris cette phrase. :hap:

Fille jolie. Attirer attention garde humain. :hap:

Alis est le mec sympa du duo, alors que Kirar est un peu plus rustre et bad-boy; ce serait lui qui parlerait comme ça et se serait permis de repousser Keshan.

Ah, mince. J'aurais peut-être dû attendre que tu les définisse plus. Au temps pour moi. :hap:
Par contre, c'est Leto qui renvoyait Keshan après lui avoir donné ce rubis.

Non, ils travaillaient pour les caravanes et ils savent que les tensions ont repris pendant leur voyage. Après ce n'est pas entièrement faux, après tout ils refusent de retourner en ville à cause de ces tensions et c'est pour ça qu'ils restent avec Kogan.

Sans importance.

Zut. Je le savais en plus. :hap:

Mais... il est censé être sympa avec Keshan... :-(

Il ne l'a pas frappé non plus. S'il était vraiment gentil elle ne serait pas son esclave. :hap:

Ils n'apprennent jamais ! :rire:

Mais si, leur garde a jeté à Leto un "regard suspicieux". :hap:

Quelle idée de donner un si gros pourboire. Et quelle idée de faire une auberge qui vaut si peu. :hap:

Je pensais qu'il aurait récupéré un pourboire conséquent, pour éviter qu'elle se sente des envies de libertés (devenue un peu aisée), éventuellement en la faisant tout de même profiter de récompenses quelconques. Au temps pour moi si c'est complètement raté, mais cette relation est étrange en fait. D'un côté tu m'assures que les filles sont toutes considérées comme des esclaves qu'il doit fermement contrôler et de l'autre tu me dis qu'il est trop gentil pour les frapper et confisquer ce qui est manifestement trop pour un pourboire.

Cela dit, ledit pourboire est immense : la gemme fait la taille d'un pouce humain. Leto est honteusement riche et n'a pas vraiment réalisé que c'était trop, non qu'il s'en soucie d'ailleurs.

Tu fais vraiment ressortir le côté salaud de Kogan, c'est très bien je suis fier de toi. :hap:

N'oublions pas qu'à la base il prostitue des enfants qu'il garde esclaves dans le seul but de se faire un pactole avant de mourir. :hap:

Putain t'es en train de te venger ou quoi ? Je t'ai fait quelque chose ? :hap:

Mais non mais non. Tu m'as intéressé à tes chapitres, c'est tout. Si tu veux des détails sur ce passage en particulier, ce sera en MP. :hap:

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 20:29:09

J'ai raté quelques trucs. :hap:

J'aime de plus en plus cet humain. On dirait un McTruman en plus distingué et moins agité. :hap:

Probablement plus compétent aussi. Certes, ce n'est pas difficile. :hap:

Quel fumier, c'est dingue ! :rire:

Tu m'as dit qu'il cherchait à se débarrasser de ses anciens partenaires. Une maladresse fait une bonne excuse. :hap:

petite question, combien de temps ça se passe après la fin de mon dernier chapitre, quand Kogan recrute les deux mercenaires ? Une bonne semaine après ? Ils ont l'air de s'être bien accommodés au fonctionnement de l'auberge.

Au moins quelques jours après, oui. Pas trop non plus, donc je dirais entre trois/quatre jours et deux semaines.

TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 21:04:09

Je ne l'ai pas dit, mais j'aime bien ce chapitre, j'adore toujours autant te lire. C'est ce genre de chapitre qui me fait redouter que Cornedebouc soit un jour publié en version papier, parce que franchement j'aurais l'air de quoi moi ? :hap:

Ça et le fait que si on repartit les bénéfices en fonction de la quantité produite, tu vas rafler la moitié du pognon rascalle.
<spoil>Et puis pense à l'Amazonie merde !
</spoil>

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 21:17:20

Tu as changé, Usul. Je suis certain que même dans ton entourage on te le dit. :hap:

Pas vraiment. Comme tu l'as déjà fait remarqué, j'ai dès le début introduit des gens aux motivations douteuses dans mes chapitres ("quelqu'un veut des enfants", souviens-toi). :hap:

Après, si le pourboire était réellement si important (j'aurais jamais cru qu'une si petite pierre puisse valoir autant) et aurait permis à Keshan de s'émanciper complètement (ce qu'elle n'a pas forcément envie, ou du moins la capacité de faire), alors d'accord Kogan lui a prise oui c'est plutôt logique. :hap:

Un joyau de la taille de ton pouce n'est pas petit quand tu t'attends à recevoir deux byimes de cuivre. Mais au temps pour moi, j'aurais du le faire plus gros.

Par contre, il s'en servira pour lui faire un petit cadeau alors.

Je ne l'entendais pas autrement.

Donc oui, c'est un salaud, mais c'est un concours de circonstances, sans compter que c'est un nain qui a toujours vécu du côté sombre, qui a passé des années en prison, et dont les limites morales déjà éloignées se réduisent à l'approche de la mort. Et surtout, à la base il fait ça pour Istam. :hap:

Il fait ça pour le paiement que Istam lui a promis et parce que voler le palais est pour lui un moyen de dire à sa maladie et à Scar d'aller se faire foutre.

La partie paiement est anecdotique maintenant qu'il s'est monté sa propre affaire, d'ailleurs. :hap:

Mais indépendamment de tout ça, il reste un salaud, hein. Il a choisi de se lancer dans ce commerce, il aurait pu faire autrement. Il n'est évidemment pas sans qualités, mais n'est pas un ange pour autant, et j'ai peut-être trop insisté sur cet aspect. :hap:

Le garde qui était justement décrit comme le nain avec "un intellect limité" du trio. :hap:

On lui a sûrement fait comprendre qu'il ferait mieux de se tenir près à intervenir dans des cas semblables. Les deux autres étaient aussi sur leur garde, mais l'argent était réel, contrairement au braquage de Kogan où il avait seulement annoncé le montant, donc ça les a remis en confiance. Ils progressent. :hap:

Une semaine ça m'arrangerait bien.

Va pour une semaine alors.

TheCody TheCody
MP
Niveau 17
02 août 2017 à 21:41:45

Pas vraiment. Comme tu l'as déjà fait remarqué, j'ai dès le début introduit des gens aux motivations douteuses dans mes chapitres ("quelqu'un veut des enfants", souviens-toi). :hap:

Comment oublier ? Première apparition de Keshan. :hap:

Un joyau de la taille de ton pouce n'est pas petit quand tu t'attends à recevoir deux byimes de cuivre. Mais au temps pour moi, j'aurais du le faire plus gros.

Soit. :hap:

Il fait ça pour le paiement que Istam lui a promis et parce que voler le palais est pour lui un moyen de dire à sa maladie et à Scar d'aller se faire foutre.

C'est pas faux, mais il n'aurait sans doute pas eu l'idée de prostituer des gamines si Nocam ne lui avait pas fait comprendre que lui fournir de quoi se détendre (même si pas forcément des jeunes naines) était un moyen de se le mettre dans la poche. :hap:

La partie paiement est anecdotique maintenant qu'il s'est monté sa propre affaire, d'ailleurs. :hap:

C'est vrai, mais Kogan attend ses deux arbalètes spéciales avec impatience. Istam sait y faire, en plus de pouvoir demander l'aide de Sodel qui doit pouvoir faire un système pratique.
(Kogan sait par Morul que demander une arbalète à McTruman est une mauvaise idée. :hap: )

Il n'est évidemment pas sans qualités, mais n'est pas un ange pour autant, et j'ai peut-être trop insisté sur cet aspect. :hap:

Je pense que Kogan est typiquement le genre de personne qui sépare clairement le travail et le reste. Je montre que dans le privé il est plutôt sympa et un peu comique/ cynique, tout en étant capable de rentrer dans une optique "travail" où il arrête de plaisanter et qu'il peut passer à l'acte si besoin.

contrairement au braquage de Kogan où il avait seulement annoncé le montant

Non, il leur montre justement son coffre de pièces d'or. Mais c'est loin tout ça. :hap:

[Usul] [Usul]
MP
Niveau 10
02 août 2017 à 21:52:06

Non, il leur montre justement son coffre de pièces d'or. Mais c'est loin tout ça. :hap:

Sans l'ouvrir, et quand il le fait finalement le directeur remarque qu'il contient moins qu'annoncé. Leto avait l'argent, et peut-être aussi plus de prestance que le personnage que Kogan incarnait. :hap:

DébutPage précedente
Page suivanteFin
Répondre
Prévisu
?
Victime de harcèlement en ligne : comment réagir ?
Infos 0 connecté(s)

Gestion du forum

Modérateurs : Evilash08, Vortex646, Tomy-Fett, Leirok, ]Faustine[, Latios[JV], Remysangfamy
Contacter les modérateurs - Règles du forum

Sujets à ne pas manquer

  • Aucun sujet à ne pas manquer
La vidéo du moment