Parmi tous les aspects qui vont caractériser un affichage de qualité, il est en un qui reste primordial, puisque qu'à la base de notre expérience visuelle : la technologie déployée au niveau de la dalle. En effet, si quasiment tous les écrans d’ordinateur sont aujourd’hui des écrans à cristaux liquides (LCD), tous ne se valent pas, et des dizaines de technologies de dalles de ce type s’opposent sur ce marché très compétitif. Elles se regroupent principalement en trois grandes familles : TN (Twisted Nematic), VA (Vertical Alignement) et IPS (In Plane Switching).
Mais avant de les détailler, prenons quelques instants pour revenir sur les principes de base sur lesquels reposent les écrans LCD. Très schématiquement, la technologie LCD consiste à faire passer une source lumineuse à travers différentes couches, dont une est constituée de cristaux liquides. Ces cristaux vont avoir la particularité de filtrer plus ou moins la lumière, en changeant de position. Position que l'on pourra contrôler par l'application locale de champs électriques plus ou moins importants. Derrière, chaque pixel de l'écran est associé à trois filtres de couleurs (rouge, vert et bleu), et c'est l'association de ces trois filtres, et des variations de luminosité sur chaque pixel qui permet de composer une image. Ca, c'est pour la base. Derrière, et comme nous le soulignions plus haut, les différents fabricants de dalles ont largement adapté et amélioré ce principe, afin de donner naissance à différentes familles de dalles, et différentes qualités de rendu.
La famille TN, qui est la plus ancienne, puisqu’elle remonte à la naissance des écrans LCD dans les années 70, est aujourd’hui la plus répandue, grâce notamment à un argument de poids : c’est la moins coûteuse. Elle a aussi pour elle une consommation électrique relativement faible et les meilleurs temps de réponse actuellement disponibles (de l’ordre de la milliseconde en gris à gris), ce qui en fait un bon choix pour les joueurs. Elle n'a toutefois pas que des qualités, puisque ses angles de vision demeurent très réduits, surtout en vertical, au point que c’est un moyen quasi infaillible de reconnaître ce type de dalle : regardez votre écran par le dessous, s’il vire au très sombre, c’est un écran TN. Ces angles de vision réduits sont particulièrement problématiques sur les grands écrans, où ils peuvent provoquer des écarts visibles entre le haut et le bas.
Bien plus récente puisqu'arrivée dans le milieu des années 90 grâce au fabricant Hitachi, la technologie IPS est à l’opposé de la technologie TN : les angles de vision sont très larges, la consommation électrique et le coût sont élevés, les temps de réponse plus longs… C’est la technologie à privilégier quand on tient à une bonne colorimétrie (les angles larges évitant des écarts entre les portions de l’écran) ou quand l’écran est souvent utilisé avec des angles ouverts (smartphones, tablettes, ordinateurs portables…). On notera toutefois que l'argument de la faible réactivité est de moins en moins d'actualité, ce qui explique que l'on retrouve de plus en plus d'écrans pour joueurs équipés de cette technologie.
Enfin, apparues à la même époque que l’IPS (en 1996 chez Fujitsu, pour être exact), les dalles VA sont une sorte de compromis entre les dalles IPS et les dalles TN au niveau du coût, des angles de vision et de la colorimétrie. Elles sont les meilleures pour ce qui est du taux de contraste, mais souffrent par contre de temps de réponse encore plus longs que les dalles IPS. Un élément qui fait de ces dalles les moins adaptées aux jeux vidéos.
Les constructeurs d’écrans LCD continuent bien entendu à développer leurs produits, qui s’améliorent de génération en génération, mais il n’y a probablement plus de grande révolution à attendre au niveau des technologies de dalles. L’avenir semble en effet désormais être à la technologie OLED, où chaque pixel est composé d’au moins trois LED indépendantes. Elle permet des taux de contraste infinis (le noir correspond à l’extinction totale des LED, donc sa luminosité est nulle), des angles de vision équivalents, voire supérieurs à ceux de l’IPS, une réactivité digne des écrans cathodiques et plasmas, une consommation réduite… Elle reste toutefois onéreuse pour l’instant, ce qui la cantonne aux petits écrans, comme les smartphones, et au très haut de gamme, avec par exemple deux produits Dell annoncés en ce début d’année, un écran 32" à 5000$ et un ordinateur portable Alienware 13" à 1500$.