La situation est grave. Un groupe de terroristes vient de s'emparer de l'arme la plus puissante de la planète, un satellite en orbite géostationnaire capable d'un déluge de feu toutes les 3 heures. Les terroristes ont déjà détruit le centre de recherche spatiale pour prouver leurs intentions et leurs revendications sont claires : libérer Saroczia, un petit pays. Vous faîtes partie de la meilleure unité d'élite de la planète : le S.C.A.T et vous êtes la dernière chance pour reprendre le centre de contrôle du satellite. Tout irait bien si le fameux centre de contrôle n'était pas infesté de terroristes fanatiques et armés. Vous êtes donc Jean-Luc Cougar, un nom bien français pour un héros qui l'est moins. Vous êtes à la tête du S.C.A.T et l'opération Winback a commencé. Coupé du reste de votre équipe vous allez devoir infiltrer et démanteler le réseau terroriste à vous tout seul. Facile.

Conçu comme un jeu à la troisième personne, Operation Winback intègre un tout nouveau système de combat, un système un peu repris sur Metal Gear Solid qui reste une référence de finesse sur PlayStation. Vous allez donc avoir recours à toute votre subtilité et votre stratégie pour vous en sortir. Ici pas question de jouer les doomeurs car les terroristes en face ne rigolent pas, votre gilet de kevlar ne pouvant prendre que 4 ou 5 balles avant de vous laisser tomber. Jean Luc possède aussi une foule de mouvements qui lui permettront de passer inaperçu. La gestion du pad analogique est parfaite, permettant des accélérations ou des petits pas discrets. La commande de "crouch" permet quant à elle de se baisser et surtout de se cacher lors des échanges de feu, derrière des caisses principalement. Il faudra viser alors rapidement et justement pour tirer dans la tête de l'ennemi, une mort sure, rapide et économique.

Mais c'est le mode capture qui fait prendre toute son ampleur à Operation Winback. Ce mode particulier permet d'utiliser le ciblage automatique et de verrouiller sur une cible. Une fois enclenché, vous pouvez alors effectuer tout un tas de mouvements pour éviter les tirs : roulades, revenir en position cachée derrière un mur pour recharger, sortir en trombe pour surprendre l'adversaire etc. Le nombre d'animations que possède Jean Luc (environ 350) est tellement énorme et réaliste que vous aurez bien souvent l'impression de voir un film d'action sur votre télé. De plus, le gameplay est étudié aux petits oignons pour que la manette N64 donne tout son potentiel offensif, un vrai régal de maniabilité. Seul point ennuyeux de tout ceci, la caméra du jeu. Elle est semi-automatique et se focalise sur notre héros. Résultat des courses, elle suit tout le temps JL sans se soucier de la visibilité et vous obligeant en permanence à rectifier votre angle de vue, quitte à perdre de précieuses secondes avec un ennemi bien caché. Ce défaut est surtout sensible en multijoueur car il empêche la chasse d'être intuitive. Le gameplay d'Operation Winback est en tout cas d'une nouveauté très intéressante, offrant des missions tout à fait jouissives et agréables.

Les graphismes d'Operation Winback sont suffisants mais là aussi, des défauts se font sentir. Il est par exemple dommage que les concepteurs n'aient pas prévu l'utilisation du Memory Pak, ce qui aurait évité la pauvreté graphique de certains décors. Bien qu'il soit dans un complexe militaire, le gris et le blanc restent en permanence les teintes principales du jeu et on peut se lasser. A part ça, la fluidité du jeu est tout à fait honnête dans les situations normales et la profondeur du champ de vision assez importante pour voir les ennemis de loin. L'aspect important d'Operation Winback concerne aussi les animations des personnages qui sont à la fois réalistes mais aussi très nombreuses. Un travail solide qui aurait peut-être mérité un peu plus de soin dans l'optimisation du code.

En résumé, Operation Winback malgré ses quelques défauts qui vous feront pester de temps en temps est un jeu au gameplay intuitif et prenant qui vous donne l'impression de jouer aux agents spéciaux de choc. Un vrai plaisir.