Des rouages flambants neufs

Dès les premières minutes, et pour ceux qui ont eu l’opportunité de s’essayer à Red Game Without a Great Name, on comprend que tout change dans ce nouveau titre, à l’exception de l’oiseau mécanique dont on prend le contrôle. Alors que le rouge a laissé sa place au vert, il faut avouer que l’ensemble est bien moins agressif à l’oeil et beaucoup plus confortable à jouer. Surtout, l’environnement 2D du jeu est globalement très réussi grâce à des décors soignés et affublés de nombreux détails. N’ayez crainte, vous ne serez pas face à un vert fluo tout au long du jeu, la couleur ayant été déclinée sous toutes ses nuances. Le résultat est surprenant tant les différentes teintes de vert se marient bien entre elles au point que l’on se demande parfois si l’on a réellement affaire à une seule et même couleur. Les créateurs se sont tout de même permis d’intégrer quelques touches de noir pour la majorité des obstacles afin qu’ils soient suffisamment visibles, ainsi que des zones qui semblent se rapprocher du bleu sans pour autant que cela ne dénature l’esprit du jeu.

À l’instar des couleurs, le gameplay est lui aussi en proie à d’importants changements. La manière de contrôler l’oiseau se fait désormais indirectement à l’aide d’un faisceau lumineux, que l’on doit balayer de gauche à droite de l’écran. Quelques explications s’imposent. Le fameux faisceau permet en réalité de contrôler le temps, comprenez par là que de nombreux éléments vont réagir en le déplaçant. Les niveaux sont en effet truffés de propulseurs d’air statiques ou capables de tourner sur eux-mêmes. En passant devant, et selon leur position, le volatile aux ailes d’acier peut continuer sa route ou changer de direction. En bref, en plaçant le faisceau d’un côté ou de l’autre de l’écran, cela a pour effet d’allumer, d’éteindre ou de faire tourner l’un des propulseurs. L’enjeu étant alors de les coordonner parfaitement entre eux afin que l’oiseau ne termine pas sa course contre un obstacle. Le but consiste à déplacer le faisceau lumineux très rapidement dans la plupart des cas, le tactile se prête bien à un tel système puisqu’il permet de réagir avec précision.

Les propulseurs d’air ne sont pas les seuls éléments contrôlables à l’aide du faisceau puisqu’il est également essentiel pour désactiver les nombreux pièges présents et laisser le champ libre à l’oiseau. De même, il permet d’activer des portails afin de se téléporter d’un bout à l’autre d’un niveau. Les concernant, on regrette qu’ils ne débarquent pas avant d’avoir terminé une bonne trentaine d'entre-eux car ils contribuent à donner un rythme encore plus soutenu aux parties, notamment lorsqu’ils nous débarquent au milieu de dizaines d’obstacles que l’on a pas vu venir.

Une difficulté qui bat de l’aile

Souvenez-vous, l’aîné du studio iFun4all était un jeu très difficile, capable de frustrer bon nombre de joueurs et obligeant à recommencer des dizaines de fois un même niveau avant d’en venir à bout. Peut-être dans le but de séduire un plus large public, Green Game TimeSwapper s’est considérablement adouci, la complexité des niveaux n’étant plus à s’arracher les cheveux. En effet, une fois la prise en main passée, on parvient à traverser l’ensemble des niveaux sans trop d’embûches. Là où le jeu devient plus redoutable, c’est lorsque l’on cherche à récupérer l’ensemble des engrenages présents dans chaque niveau. Placés dans des recoins difficiles d’accès, il faudra traverser des zones où les obstacles se succèdent, se faufiler dans des espaces exigus sans effleurer les parois ou orienter habilement des lames afin que l’oiseau n’y perde pas des boulons. Toutefois, atteindre la fin d’un niveau sans pour autant avoir récolté le moindre engrenage n’aura aucune incidence sur la progression, le suivant étant immédiatement débloqué. Seul le joueur aura, secrètement, la fierté de les avoir tous récupérés, ce qui a le mérite d’offrir une vraie rejouabilité avant de parvenir à compléter le jeu à 100%.

Malgré tout, de nombreux éléments sont présents afin de nous faciliter la tâche. Tout d’abord, les propulseurs d’air et pièges à contrôler disposent, pour la plupart, d’un indicateur précisant la position exacte dans laquelle le faisceau lumineux doit se trouver afin les activer ou de les désactiver. Tout n’est qu’une question de rapidité, le casse-tête se limitant à positionner au millimètre le faisceau, ce qui n’a rien de bien sorcier. Même en cas d’échec, il suffit de quelques tentatives pour mémoriser l’enchaînement des positions dans la zone qui pose problème et s’en sortir haut la main. Ensuite, les passages qui auraient pu s’avérer techniques ont également été facilités par la présence de ralentisseurs de temps, impossibles à désactiver dans les réglages : on dispose de tout le temps nécessaire pour faire varier la position du faisceau lumineux et ouvrir la voie. Dommage, car ce sont ces successions d’obstacles très proches qui auraient pu, à l’instar de Red Game Without a Great Name, en faire un jeu extrêmement difficile.

Parmi la cinquantaine de niveaux disponibles, certains ont tout de même le mérite de proposer plusieurs passages possibles. Il n’est donc pas rare de tourner en rond, la difficulté étant de positionner correctement les nombreux propulseurs d’air afin d’emprunter le bon passage qui mène à un engrenage ou à la sortie. Cela reste tout de même un peu trop rare et il faudra attendre les derniers niveaux pour être servi.

• Test réalisé sur un iPad Air 2.