En août dernier, nos confrères de Kotaku publiaient un long article sur le sexisme présent au sein de Riot Games. A l'automne 2018, une ex-employée et une actuelle ont annoncé vouloir poursuivre l'entreprise pour le préjudice subit. Aujourd'hui, Riot répond et tente de bloquer la procédure.
En effet, toujours d'après nos confrères de Kotaku qui ont obtenu des documents, Riot aurait déposé des requêtes afin d'obliger deux des plaignants à cesser la procédure d'action en justice en faveur d'un arbitrage privé. Pour motiver ces requêtes, le studio indique que, lors de leur embauche, ces personnes avaient renoncé à leur droit de poursuivre la société en cas de litige, via une clause dans leurs contrats.
Le but est d'éviter une ingérence de la justice, dont les frais peuvent coûter extrêmement cher, et nuire à l'image des entreprises. Une pratique contestée, que Google, Uber et Facebook vont prochainement arrêter, au moins dans le cadre des affaires de harcèlement. Dans les requêtes déposées, nous pouvons notamment lire :
Il ne peut y avoir aucun doute sur l'acceptation par le demandeur de l'arbitrage. Les demandes concernant la discrimination, le harcèlement, les représailles, ainsi que les salaires dus, sont expressément énumérées (dans le cadre d'un arbitrage privé).
L'un des avocats des plaignantes s'est exprimé, et a indiqué vouloir lutter contre l'arbitrage forcé, pense qu'un précédent existe, afin de quand même porter l'affaire au tribunal. De son côté, Riot, contacté, a répondu ne pas vouloir commenter les litiges en cours, mais être "impatient de résoudre les problèmes par des moyens appropriés" :
Notre engagement à créer et à maintenir une culture inclusive et de classe mondiale chez Riot est inchangé et nous apprécions tous ceux qui se sont manifestés pour nous aider à devenir une meilleure entreprise. Nous avons reconnu que nous pouvons apporter des améliorations à notre culture et à notre communauté, nous avons progressé et nous sommes extrêmement concentrés sur la poursuite de cet objectif. Nous avons évalué l'ensemble de nos procédures et politiques, y compris celles relatives à l'arbitrage. (...)
Pour rappel, Riot a récemment engagé Angela Roseboro, en provenance de Dropbox, en tant que directrice de la diversité, ainsi que Frances Frei, professeure à la Harvard Business School. L'objectif de cette dernière est de "nettoyer" l'entreprise de ses pratiques sexistes. Affaire à suivre.