Jeu terminé à 100% en mode de difficulté maximum.

Le jeu n'est pas spécialement long, en y incluant le contenu "secondaire", qui est finalement très anecdotique. On reste sur le principe devenu hélas incontournable du "collectible".

Graphiquement très propre, malgré quelques soucis occasionnels causés par la technologie TressFX pour animer les cheveux de Lara. C'est joli mais fort inutile, on finira par le désactiver, d'autant plus que seule Lara en bénéficie ce qui donne l'impression que les autres personnages sont coiffés de perruques pendant les cutscenes.

L'ambiance est assez réussi bien que finalement assez classique pour ce type de jeu. Le scénario... hmm... Je reste mitigé. Hormis un final qui malgré une mise en scène pétaradante manque de panache, ça se tient à peu près. Bien qu'on était informé que Lara allait en prendre plein la caboche tout au long de l'aventure, à force ça frise le ridicule vu le nombre de côtes qu'elle se brise et le nombre d'objets pointus qu'elle se plante dans la hanche.

Le gros point faible est sa construction en terme de gameplay. Exit les énigmes retords, et les casse-tête d'escalade. Tout est très abordable et n'oppose qu'une très faible résistance. On galérera plus et plus longtemps sur les énigmes de God of War. C'est un peu tristounet pour une aventure de Lara Croft.

Les gunfights sont efficaces mais hélas le level design laisse peu de chance à l'IA de nous mettre réellement en difficulté. Couplé à la surpuissance du headshot tout au long du jeu, et aux deux boss anecdotiques vaincus grâce à la même stratégie basique, ce n'est encore pas cet aspect du jeu qui brillera.

Alors pourquoi 15/20 ? Vous me direz que ce tableau semble bien terne. Et bien tout simplement parce que le cumul des différents aspects du jeu, l'alchimie globale de ce Tomb Raider donne un résultat final loin d'être déplaisant. Certes, on est plus dans l'esprit Uncharted que dans celui des Tomb Raiders originaux, ça n'empêche pas le jeu d'être agréable à parcourir.

Les + :
- Graphismes.
- Ambiance.
- L'expérience globale.
- Ce léger côté Metroïd dans la construction de l'île.

Les - :
- Les énigmes trop courtes et trop simples.
- Le level design trop clôturé, qui bride considérablement l'exploration et l'escalade, et qui nuit terriblement à la dangerosité des ennemis.
- Les boss qui ne servent à rien.

Un retour aux sources exceptionnel et en même temps l'un des plus beaux hommages rendu à un monument du jeu vidéo. Crystal Dynamics revisite le mythe indétrônable de l'univers de la plantureuse globe-trotteuse tout en trouvant le moyen de le transcender une nouvelle fois pour faire éclore un prodige à faire pleurer les fans les plus valeureux, somme toutes en accord avec l'évolution. Cette évolution se ressent aisément puisque le titre puise son inspiration un peu partout autour de lui tout en réassemblant les composants à sa façon pour l'affubler d'une personnalité débordante et profonde. La première, la plus patente et en même temps la plus affolante table sur le plan graphique où les similitudes avec Uncharted sont effarantes. Lara met les consoles à genoux (j'ai pu noter ma version PS3 plus fine que la version 360 qui m'a permis d'établir la comparaison) L'île du Yamataï est un festival visuel brûlant de crédibilité et de réalisme techniquement comme artistiquement. La fluidité n'accuse aucun faux bond tandis que les décors d'une rare beauté viennent de par eux-mêmes vous ouvrir la bouche pour vous subtiliser un "Oh My God" transpirant la véracité. De jour comme de nuit, d'en haut comme d'en bas, de loin comme de près, le faste visuel vous prend la main pour vieux vous jeter en pâture à une île en 3D renversante où cohabitent conditions climatiques de toute beauté, effets pyrotechniques saisissants, nuages de fumée étouffants et textures très détaillées. Qu'à cela ne tienne, voilà la référence la plus honteuse de Crystal : celle d'offrir un rendu si transcendant sur un titre multisupport d'autant plus que la crédibilité s'exacerbe quand la progression se révèle bien plus fluide et prenante grâce à des zones ouvertes venant diversifier le chemin normal déjà bien charnu (par opposition à Uncharted 3). Mention spéciale aux bidonvilles immenses et mémorables. Sans compter les mods jouant sur la lumière, les effets, le TressFx et le SweetFx...

Vient ensuite le tour du Gameplay où le faste magnifie les subtilités tout en réinventant totalement les mécaniques de la saga. Tout a été minutieusement passé en revue et le soin général s'en ressent. Les commandes intuitives et très subtiles font brillamment ressortir cette polyvalence si chère à Lara d'autant que la progression par palier vient booster la dimension multifonction de la belle Anglaise, (toujours plus somptueuse à chaque opus malgré un faciès évoluitf) tout comme le système de craft d'armes, vraie révolution dans le monde du combat de Tomb Raider qui insuffle un éventail de choix bienvenu. Marier les deux n'est pas chose aisée et pourtant l'aspect infiltration demeure aussi jouissif et pêchu que le côté viril des rixes au fusil d'assaut, la belle y trouve l'équilibre parfait. Assurément l'arc, pilier principal très grisant d'utilisation permet d'exploiter au mieux ce fin compromis. En résulte ainsi des échauffourées d'une brutalité et d'une efficacité exquises excellemment réparties entre exploration et action pour éviter constamment le piège de la redite.

Les pérégrinations de la miss d'emblée magistrales trouvent quand même l'insolence d'être transcendées par des thèmes tous plus fabuleux les uns que les autres ainsi qu'un doublage sidérant (On assiste à un déploiement de magnificence par la prestation affolante de Camilla Luddington et d'Alice David) rendant parfaitement compte des situations vécues par la Miss. Alternant faste et exception, ces compositions dantesques se meuvent magistralement avec l'héroïne pour entrer en osmose totale avec l'environnement et les péripéties dans une folle justesse. Cette osmose touche même Core Design (l'un des plus bels hommages) en resservant des bruitages de pas en surface humide identiques à ceux des quatre opus suivant le premier. (Félicitations aux archéologues ayant compris.)

Dans la droite lignée du reboot ultime, la longévité se joint à celle des premiers titres avec une durée avoisinant 20-25 heures. La vraie nouveauté, c'est le multi, on s'en serait bien passé. Trancher avec le côté résolument solitaire de Lara en apportant une convivialité constitue une vraie insulte sans compter son instabilité qui vous incombera de fuir : crashes, freezes, bugs, lags, saccades... Qui plus est l'offre est frugale et revisitée maintes fois.

Mais que dire du scénario qui redéfinit les codes d'excellence. La transformation de Lara en la véritable guerrière que nous connaissons s'opère en une transition orchestrée avec maestria. Progressif, galvanisant, truffé de subtilités irrésistibles et de rebondissements bouleversants, le charme opère de bout en bout et plus la trame évolue, plus l'empathie s'accroît tout comme la notion de protecteur. Il fût promis, il est dû, Crystal réalise une préquelle bluffante à la vie de la miss avant celle-ci. Epique de bout en bout, Lara bouleverse l'esprit de ses fans en renaissant tel un Phénix pour s'orner de leur amour intarissable. A Crystal de tout exploser.