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Sujet : [Début Roman] - S.y.n.c.h.r.o -

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HelpingFR HelpingFR
MP
Niveau 25
08 septembre 2017 à 15:09:40

Je voulais dire "vraiment pas mal" :hap:

soutien-george soutien-george
MP
Niveau 10
08 septembre 2017 à 15:33:40

Je viens me joindre à la liesse général ,c'était très bon, ton style est décidément parfait et l'histoire toujours aussi prenante rien à dire de plus :ok:

A si juste un truc vous pouvez pas vous coordonnés avec dream on dirais que vous le faites exprès de poster en même temps et surtout deux chapitres particulièrement épique !

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
10 septembre 2017 à 12:04:18

Désolé pour ce up mais comme ça fait plusieurs fois qu'on me demande un lien pour le texte sans les commentaires et avec les retouches, je vous laisse le pdf avec les six chapitres, ce qui permettra aux personnes qui arrivent de pas être trop perdues :
https://www.dropbox.com/s/3bgcbfvjw69nax1/S.y.n.c.h.r.o.pdf?dl=0
Ce pdf a en plus la mise en page originale, ce qui sera certainement plus lisible que sur jvc :-)
Et il sera bien evidemment mis à jour à chaque nouveau chapitre ( je reposterais le lien en début de chapitre)

BluePeaks BluePeaks
MP
Niveau 3
10 septembre 2017 à 14:53:52

Excellent Chapitre VI, où on passe par diverses émotions au fil de ses lignes. Comme Ronan, on commence à avoir un début d'empathie, masqué sous la pitié comme il est dit, concernant son père qui cesse pendant un temps d'être "Le Diable". Ça fait évoluer un peu la psychologie du jeune homme et on voit son légèrement géniteur comme autre chose qu'un alcoolique notoire juste bon à mettre des raclées à son fils et qui n'a pas ou plus grand chose de bon dans sa coquille vide.

J'ai bien aimé comment tu as joué avec le personne de Georges Dumail, en le présentant au départ comme un enfant ayant eu un début de vie difficile à cause de moqueries pour en faire par la suite un être vraiment détestable. On évite de tomber dans le cliché et en l'espace d'un paragraphe et de quelques lignes de dialogue, pour imager, on finit par avoir un jugement contraire sur Dumail que la facilité aurait voulu nous donner. Pour revenir sur les quelques phases de description que tu nous proposes, elles sont toujours aussi réussies, accrocheuses, toujours accompagnées de ce sens de l'imagerie qui nous fait s'immiscer dans l'histoire.

Le twist final, en plus du Mont presque symbolique, m'a quasiment renvoyé dans les arcanes de Twin Peaks et là je dis un grand oui. Je veux en savoir plus ! :)

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
10 septembre 2017 à 15:30:56

HelpingFR :d) Ahhhh ok tant mieux alors !
soutien-george :d) Merci pour le retour, je suis content que ça te plaise toujours autant ! Pour ce qui est de se coordonner j'avais pas vu que dream avait sorti son chapitre en même temps :rire2:
(Oui je vous répond en retard mais j'avais zappé vos messages :desole: )

BluePeaks :d)

On évite de tomber dans le cliché et en l'espace d'un paragraphe et de quelques lignes de dialogue, pour imager, on finit par avoir un jugement contraire sur Dumail que la facilité aurait voulu nous donner.

Je suis vraiment content que tu ai relevé ce passage (Tout comme celui sur le père de Ronan d'ailleurs) parce c'est exactement le genre de message que je voulais faire passer dans ce chapitre : éviter des personnages trop clichés, et développer leurs psychologie parce qu'au final (Attention instant coup de gueule :hap:) je trouve qu'on voit beaucoup trop souvent des personnages plats, sans reliefs, et souvent à la limite du manichéen, et j'aimerais vraiment insuffler à Kilian, Ronan, et dans une moindre mesure tous les autres personnages, un sentiments de réel, ne pas en faire des personnages gentils ou méchants, tout blanc ou tout noir, mais plus quelque chose de nuancé. D'ailleurs cette idée là devrait revenir dans les reflexions de Kilian dans les prochains chapitres.

Le twist final, en plus du Mont presque symbolique, m'a quasiment renvoyé dans les arcanes de Twin Peaks et là je dis un grand oui.

Alors là si ça a pu te faire penser à Twin Peaks je prends ça comme un super compliment :noel:

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
15 septembre 2017 à 07:19:42

Voilà le chapitre VII :) comme prévu je laisse le lien pour ceux qui voudraient lire tous les chapitres dans l'ordre numéraire, sans les commentaires et dans un format plus agréable :-) : https://www.dropbox.com/s/3bgcbfvjw69nax1/S.y.n.c.h.r.o.pdf?dl=0

Chapitre VII

Ce qu'il y avait de plus curieux, c'est que les arbres et tous les objets qui les entouraient ne changeaient jamais de place : elles avaient beau aller vite, jamais elles ne passaient devant rien. « Je me demande si les choses se déplacent en même temps que nous ? » pensait la pauvre Alice, tout intriguée.
Et la Reine semblait deviner ses pensées, car elle criait : « Plus vite ! Ne parle pas ! »

— Moins vite ! je comprends rien à ce que tu racontes là !
De l’autre côté de la ligne, Ronan balbutiait des bribes de phrases décousues. Il semblait en proie à une violente crise de panique. Un bruit de fond semblable au clapotis de la pluie paraissait étouffer ses propos.
— Je savais que je délirais, hurlât-il, si fort que le jeune homme dut éloigner le téléphone de son oreille. Je le savais, ça pouvait pas être vrai ! Tout ça c’est dans ma tête !
— Calme toi ! tenta Kilian.
— Tout ça c’est dans ma tête ! répéta Ronan.
Ces mots furent immédiatement suivis d’un bip sourd. Fin de l’appel. Le jeune homme resta assis, un peu déboussolé, fixant d’un air penaud l’écran d’accueil de son portable. Il retenta d’appeler. En vain. La sonnerie résonnait désespérément dans le vide. Encore un peu confus par ce qui venait de se passer il commanda au serveur un café serré qu’il but en quelque rapides gorgées. Il sentit un regain d’énergie parcourir son corps. Après avoir réglé, il jeta négligemment son sac sur son épaule et rejoignit sa voiture sous le soleil de plomb qui étouffait le port d’une chaleur particulièrement torride en ce mois d’octobre. Il chercha des yeux Chloé, censée l’attendre quelque part dans le parking.

Il la trouva assise sur un vieux muret en pierre. Ses jambes ne touchaient pas le sol et se balançaient joyeusement dans le vide. Dans sa main, une glace cobalt bien entamée au parfum inconnu colorait sa langue d’un bleu artificiel. Elle avait toujours aimé cette couleur. Lorsqu’elle aperçut Kilian elle sauta de son perchoir, se réceptionnant agilement sur le sol bétonné. Tout en se dirigeant vers lui, elle lança :
— Déjà ? T’as été rapide ! Alors c’était comment, raconte !
— En fait … en fait je sais même pas quoi te dire.
— Hein ? Mais il s’est passé quoi ? Vous vous êtes vu ?
— Pas vraiment non. Il m’a appelé pour me dire qu’il était devant le café. Sauf qu’il y était pas. Et quand je lui ai dit que je m’étais attablé, il a piqué une crise et il a raccroché. Depuis impossible de le joindre.
— Oh … ok, lâchât-elle.
— Je suis désolé Chloé, je sais que t’avais envie que je te le présente mais sincèrement je sais pas ce qui s’est passé.
La jeune fille hocha lentement la tête. Un voile teinté assombrit son visage. Son expression affichait une pointe de déception, mais trahissait également autre chose. Ses yeux semblaient plus ternes qu’à l’ordinaire, comme si la flamme qui y brillait habituellement s’était essoufflée. Kilian le remarqua.
— Chloé. Rassure-moi, tu me crois toujours hein ?
— Oui, bien sûr, répondit-elle sans grande conviction.
Elle lui sourit. Mais ce sourire n’avait rien de naturel. Un artifice vaguement réaliste tout au plus. Kilian n’insista pas. Au fond, elle avait toutes les raisons du monde de ne pas le croire. Même s’il se sentait trahi, il savait qu’elle résonnait là de manière logique et censée. Que lui avait-il montré comme preuve concrète de l’existence de Ronan ? Un hématome ? Des messages ? La belle affaire ! S’il l’avait voulu, il aurait très bien pu monter cette histoire de toute pièce.

Sauf que lui savait que ces sms étaient réels. Mais il avait besoin d’une preuve plus tangible et c’est exactement pour ça qu’il avait accepté cette rencontre. Parce qu’au fond de lui une petite voix lui criait qu’il avait perdu la boule, qu’il glissait lentement vers les abymes de l’aliénation. Et tout ce dont il avait envie, c’était de faire taire cette petite voix. De lui dire de la fermer une bonne fois pour toute. Parce qu’il en était persuadé : Il. N’était. Pas. Fou.

Le retour à la faculté se fit dans un silence oppressant. Kilian conduisait et aucun des deux amis ne décrocha un mot de tout le trajet. À peine arrivés, il se dirigèrent vers l’amphi du cours de l’après-midi, toujours murés dans un pesant mutisme. Ils s’assirent sans un bruit sur une rangée en hauteur et attendirent l’arrivée du professeur d’écologie alors que la salle s’emplissait peu à peu d’étudiants. Les conversations entre élèves allaient bon train et contrastaient drastiquement avec l’atmosphère tendue qui régnait entre Kilian et Chloé. Soudain, les traits de la jeune fille se détendirent alors qu’elle semblait avoir pris conscience de quelque chose. Elle se tourna vers Kilian, qui, le regard vide, jouait mécaniquement avec un stylo. Elle afficha un sourire, sincère cette fois, avant de s’exclamer :
— Au fait j’y pense, t’as pas oublié pour demain soir ?
Il fallut un moment au jeune homme pour comprendre à quoi elle faisait allusion.
— Ah oui c’est vrai. Ecoute Chloé, j’ai bien réfléchi et je crois que je vais plutôt rester chez moi.
Elle l’observa avec des yeux ronds et s’exprima d’un ton catégorique :
— Ah non, tu peux pas te défiler maintenant, tu m’avais promis de m’accompagner. Surtout que c’est LA soirée étudiante à ne pas manquer ! En plus ce sera déguisé ! Puis ça va te faire du bien de sortir un peu, faut te changer les idées et au moins ça t’évitera de penser à ce Ronan.
Le jeune homme aurait aimé lui rappeler qu’à la base c’était elle qui avait tant tenu à mener des recherches à ce sujet. Mais il se retint de parler. Il sentait au plus profond de lui que plus il en disait, plus il risquait de perdre la minuscule parcelle de confiance que la jeune fille semblait encore bien vouloir lui accorder.
— Ah oui, j’allais oublier. Y aura Esteban, ajouta-t-elle, le visage flanqué d’un sourire malicieux.
— Et alors ? bredouilla le jeune homme sur un ton qu’il aurait voulu détendu.
— Et alors je pensais pas que ton visage pouvait prendre une aussi belle teinte de rouge !

Gêné, les joues ardentes, il détourna la tête. Instinctivement il porta son regard vers les basses rangées de l’amphi. Esteban s’y trouvait, discutant activement avec son cercle d’amis. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années aux cheveux ébène en bataille. Malgré ses yeux d’un marron terne et les légers cernes qui les encerclaient continuellement, sa barbe de trois jours et sa mâchoire carrée offrait à son visage un certain charme. Pas de silhouette athlétique. Il n’en avait pas besoin. Aux yeux de Kilian, les détails les plus infimes étaient responsables de l’effet que le jeune homme pouvait avoir sur lui. Par exemple, ce tic qu’il avait de se gratter l’arrière du crâne lorsqu’il se sentait embarrassé. Ou encore son rire cristallin qui, lorsqu’il s’échappait de sa gorge, laissait paraitre un sourire ravageur capable de faire fondre toute une armée de bonhommes de neige. C’était peu de dire que le jeune homme plaisait à Kilian, mais Esteban n’était rien de plus qu’un fantasme parmi tant d’autres, une cible inatteignable. Du moins c’était encore le cas lundi dernier, juste avant qu’un tout petit bout de métal ne vienne perturber l’équation. Un pin’s aux couleurs du drapeau lgbt, qu’Esteban avait fièrement épinglé sur sa sacoche de cours. Un geste qui avait délié de nombreuses langues dont celle de Chloé qui comme à son habitude avait démarré au quart de tour et s’était très vite attelée à la lourde tâche de manigancer un plan pour que les deux jeunes hommes sortent ensemble. Jusqu’à ce que Kilian freine ses ardeurs en lui expliquant calmement que oui, les personnes hétéros soutenant la communauté lgbt existaient. Mais le doute planant sur l’orientation sexuelle d’Esteban avait néanmoins occupé les pensées du jeune homme durant tout le reste de la semaine.

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
15 septembre 2017 à 07:20:40

La porte de l’amphi s’ouvrit soudainement dans un léger grincement alors que Mr Nox pénétrait dans l’immense salle. Comme des tournesols face au soleil, des dizaines de têtes se tournèrent dans une parfaite synchronisation vers le professeur. C’était un petit homme à la barbe broussailleuse et au physique trapu. Il tripotait machinalement les bagues en métal qui ornaient certains de ses doigts. Une fois le calme rétablit, il s’exprima de son habituelle voix rauque et grave :
— Bien, nous allons reprendre là où nous nous étions arrêtés. Je vous avais dit la semaine dernière que je vous parlerai de la « Théorie de la reine rouge ». Est-ce que quelqu’un dans cette salle peut m’expliquer de quoi il s’agit ?
Les étudiants demeurèrent silencieux.
— Personne ? Bon, je suppose qu’une grande partie d’entre vous ont eu l’occasion étant plus jeune de regarder la version Disney du livre « Alice aux pays des Merveilles » de Lewis Caroll ?
Un murmure d’approbation parcourut la salle.
— Il est aussi possible que certains aient lu ce livre, voir même sa suite, « De l’autre côté du miroir ». Pour ceux qui ont lu ce second ouvrage, l’extrait que je vais vous présenter à présent ravivera surement certains souvenirs.

Il sortit une feuille de son attaché-case dans un geste théâtral qui amusa son auditoire. Après s’être raclé la gorge, il reprit :
— Dans cette scène, Alice et la Reine de cœur courent côte à côte. Epuisée, Alice s’arrête et s’assois à même le sol, adossée à un arbre. Elle s’exclame alors :
« Mais voyons, je crois vraiment que nous n'avons pas bougé de sous cet arbre ! Tout est exactement comme c'était ! »
« Bien sûr, répliqua la Reine ; comment voudrais-tu que ce fût ? »
« Ma foi, dans mon pays à moi, répondit Alice, encore un peu essoufflée, on arriverait généralement à un autre endroit si on courait très vite pendant longtemps, comme nous venons de le faire. »
« On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça ! »

Mr Nox marqua une pause, puis reprit :
— La Théorie de la Reine rouge a été proposée en 1970 par l’américain Leigh Van Valen. Il a utilisé l’extrait que je viens de vous lire comme une métaphore symbolisant la course aux armements dans la biologie évolutive. Autrement dit, les différentes espèces, tout comme Alice et la Reine rouge, sont engluées dans une course effrénée qui les forcent à s’adapter en permanence pour éviter l’extinction.

Le professeur se leva et s’avança vers l’immense tableau, s’apprêtant, comme à son habitude, à le remplir de pattes de mouches illisibles. Kilian en profita pour glisser un mot à Chloé :
— J’ai réfléchis pour demain soir. T’as pas vraiment tort, cette histoire avec Ronan ça me prend la tête. Je viens.
— À la bonne heure ! s’exclamât-elle, un peu trop fort au vu des nombreuses personnes qui se retournèrent pour les dévisager.
— Ça va, je ne vous dérange pas trop ? s’enquit Mr Nox. Apparemment il semblerait que vous ayez tous les deux une longueur d’avance sur nous !
La remarque du professeur provoqua l’hilarité générale. Chloé et Kilian bredouillèrent une excuse avant de se regarder. Et de sourire. À cet instant précis, le jeune homme prit la décision de ne plus aborder le sujet de Ronan en présence de son amie. Du moins pas avant qu’il n’en sache plus. Il voulait à tout prix éviter de gâcher ce lien qui les unissait, elle et lui. Elle était ce prisme qui rendait sa vie moins morne et colorait son être. Cette lumière qui chassait l’obscurité de ses pensées. Ce phare qui crevait la tempête de son âme. Il savait que si ce lien venait à disparaitre …
Il sombrerait.

La suite de la journée se déroula sans accroc. Leur complicité retrouvée, ils passèrent une bonne partie de l’après-midi à spéculer sur le nombre de pierres de Rosette qu’il leur faudrait pour déchiffrer l’écriture hiéroglyphique de Mr Nox. Une fois les cours terminés, Chloé annonça qu’elle se rendait en ville pour écumer les boutiques à la recherche d’un uniforme convenable pour la soirée. Kilian, quant à lui, rentra chez lui. Il consacra une grosse heure à la rédaction d’un devoir de biologie puis, après une platée de pâtes avalées en un éclair, il fouilla ses placards et y dénicha un vieux polo blanc à rayures bleues (ou peut-être était-il bleu à rayures blanches ?) dans un style vaguement marin. Il le mit de côté pour le lendemain et se jura que si le temps ne lui manquait pas, il passerait dans une quelconque boutique de fête pour acheter un bonnet, histoire de compléter son costume.
— Bon, je me tire.
Les muscles de Kilian se raidirent. Il aurait juré avoir entendu quelqu’un parler. Il traversa le salon d’un pas vif, plus intrigué qu’effrayé. Son regard balaya la pièce. Droite. Gauche. Personne. Les murs étaient fins, certes, mais depuis qu’il y avait emménagé, Kilian n’avait pas une seule fois entendu la voix de ses voisins, à tel point qu’il était persuadé d’être seul à vivre à son étage. Après une ultime vérification qui confirma que la porte de son appartement était bien fermée à clef, il repartit d’un pas las vers sa chambre. Il enleva son jean, enfila un vieux T-shirt, croisa les volets et s’écrasa sur son matelas dans un soupir. La noirceur de la nuit l’entoura de son doux manteau. Il se mit à somnoler, bercé par le son des grillons qui lui parvenait par la fenêtre ouverte.

Alors que ses paupières se fermaient inexorablement, une vive lumière bleutée éclaira soudainement la pièce. Sa puissance était telle que le contraste avec l’obscurité ambiante fit sursauter le jeune homme. Il se releva d’un bond lorsqu’il prit conscience de ce qu’il se passait. En face de lui, sa télévision crachait de la neige, dans un silence assourdissant. Les pixels aux infinies nuances de gris semblaient effectuer une danse macabre, tourbillonnant inlassablement sur l’écran dans un bouillon universel. Et toujours sans un bruit, dans un mutisme absolu. Kilian se ressaisit et tenta d’attraper la télécommande. Avant même qu’il ne puisse esquisser le moindre geste, le téléviseur s’éteignit de lui-même. Le jeune homme leva les yeux et hurla alors à s’en déchirer les cordes vocales lorsqu’il vit dans le reflet de l’écran maintenant sombre la silhouette massive d’un homme se tenant à ses coté. Immobile. Dans sa main se trouvait la télécommande.
Kilian pivota sur lui-même en un mouvement brusque, juste à temps pour voir l’objet oblongue flotter dans les airs, comme maintenu dans cette position par la présence d’une main invisible. La scène ne dura qu’une fraction de seconde. La télécommande chuta lourdement au sol et le compartiment à piles s’éclata contre le parquet. Dans un réflexe purement humain, le jeune homme plongea sur son lit et recouvrit son corps de ses draps. Tous les muscles de son corps étaient tétanisés. Il plaça une main devant sa bouche, pour s’empêcher de crier. Une larme salée coula le long de sa joue, se mélangeant aux gouttes qui perlaient de ses narines et vint s’écraser sur le matelas. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas expérimenté une telle sensation. Bien longtemps qu’il n’avait pas eu peur. Il ne bougeait plus, pétrifié qu’il était sous ses draps, comme enveloppé dans un cocon qu’il croyait protecteur. La lune dont la faible lumière pénétrait dans la pièce projetait sur les couvertures d’innombrables ombres qui s’étiraient et se tordaient dans une valse horrible. Kilian se sentait faible. Impuissant. Vulnérable. Un goût de fer emplit sa gorge. En se retenant de hurler, il s’était mordu la langue. Son cœur crevait sa cage thoracique qui était prête à imploser. Son nez coulait maintenant abondement et ses vêtements, tâchés de sueur, lui collaient à la peau. Les draps s’humidifiaient progressivement au contact des différents fluides corporels, mais il se sentait incapable d’esquisser le moindre geste. Il n’en avait pas la force. Alors il attendit. Il attendit le sommeil qui tarda à venir, mais auquel il s’abandonna finalement dans un ultime soupir.

HelpingFR HelpingFR
MP
Niveau 25
15 septembre 2017 à 11:56:46

Un chapitre dans la continuité des précédents, avec encore plus de mystère. Est-ce des univers parallèle ou bien le monde des morts qui s'attache peu à peu au monde des vivants ?

soutien-george soutien-george
MP
Niveau 10
15 septembre 2017 à 13:10:25

Aaa mon petit chapitre de synchro :bave:

Pas mal sinon mais un chapitre un peu moins reussi que les autre j'ai trouvé, je sais pas trop pourquoi, pourtant c'est bien écrit et tout mais un truc me chiffonne.

J'aimerais vraiment te dire quoi mais j'arrive pas à le définir :(

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
15 septembre 2017 à 13:48:41

Merci pour les retours ! Soutien-george c'est dommage que tu n'arrives pas à définir ce truc qui te chiffonne, j'aurais bien aimé savoir :(
Mais bon, peut être que d'autres personnes sauront trouver ce qui cloche.

Message édité le 15 septembre 2017 à 13:51:27 par DomDomz
dream-writer dream-writer
MP
Niveau 4
15 septembre 2017 à 17:14:41

alors moi personnellement j'ai aucun soucis avec ce chapitre.
la fin est super intrigante, ma théorie les deux son liés mais il y a deux temporalités différente

soutien-george c'est peut être une certaine redondance dans la structure :

école - ronan - école - ronan

qui éventuellement pourrais gêner.
mais bon comme tu dis c'est bien écrit et ça reste intriguant, moi en tout cas ça me dérange pas.

Message édité le 15 septembre 2017 à 17:16:05 par dream-writer
soutien-george soutien-george
MP
Niveau 10
15 septembre 2017 à 19:21:43

Non c'est pas çà.

Je l'aime bien moi cette routine, je crois que je trouve juste l'histoire de Killing moins intéressante.

soutien-george soutien-george
MP
Niveau 10
15 septembre 2017 à 19:22:44

Killian

Marre de ce fichu téléphone

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
16 septembre 2017 à 12:17:46

Je trouve ça cool que vous ayez des théories sur le sujet :-)
Par contre je suis d'accord, la routine pourrait gêner, c'est pour ça que dans quelques chapitres je vais essayer de casser ce rythme.
Par contre je suis désolé que tu trouves l'histoire de Kilian moins interessante soutien-george, j'espère que ça ira mieux par la suite :hap:

Message édité le 16 septembre 2017 à 12:18:09 par DomDomz
DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
02 octobre 2017 à 10:30:00

Hello tout le monde ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup de boulot en ce moment, j'ai pas trop le temps de continuer S.y.n.c.h.r.o mais voilà quand même le chapitre VII qui est un petit chapitre transitoire ( donc en plus pas forcement intéressant ) mais bon c'est toujours mieux que rien :hap:
Pour le pdf complet c'est par ici :d) https://www.dropbox.com/s/3bgcbfvjw69nax1/S.y.n.c.h.r.o.pdf?dl=0

Chapitre VII

« Mais je ne veux pas fréquenter des fous, » fit observer Alice.
« Vous ne pouvez pas vous en défendre, tout le monde est fou ici. Je suis fou, vous êtes folle. »

Killian cligna des yeux et les referma aussitôt lorsque le soleil ardent entreprit de bruler sa rétine. Il détourna la tête et se releva tant bien que mal, s’appuyant maladroitement sur un sol meuble et friable. C’est une fois debout qu’il comprit qu’il se tenait au sommet d’une dune de sable. À l’ouest, une zone désertique, s’étendant à perte de vue, crevait l’horizon. À l’est, une pente douce menait à une plage qui elle aussi semblait s’étaler sur des kilomètres et sur laquelle venaient s’écraser de timides vaguelettes. Le jeune homme se dirigea vers le rivage tout en essayant de chasser les tâches brunâtres qui dansaient sur ses pupilles, imprimées par l’astre solaire. Les pieds nus, il remuait le sol à chacun de ses pas, laissant de profonds sillons sur son passage.

En se rapprochant, il fut étonné de distinguer d’immenses structures qui jonchaient la plage. Il ne les avait pas remarquées de prime abord car elles semblaient faites d’un matériau transparent au travers duquel les rayons solaires pénétraient sans peine. En réduisant la distance qui le séparait de la mer, il comprit qu’il s’agissait de bouteilles en verre, titanesques, hautes de plusieurs mètres. Elles parsemaient le sable à l’interface terre-mer, couchées sur le flanc, comme s’il eut s’agit de navires échoués. Il parcourut du regard ce paysage insolite et scruta l’intérieur de ces immenses récipients. Tous semblaient vides. Son regard fut néanmoins attiré par une forme vaguement humanoïde qui se découpait sur le sol ocre. Kilian se dirigea vers elle.

Tout en marchant, il ressassa les évènements qui s’étaient déroulés plus tôt dans la soirée. La neige sur son téléviseur. Et cette silhouette. Cette putain de silhouette. Rien qu’en l’évoquant, un frisson parcourut son corps et ses poils se hérissèrent. Plus il y repensait et plus il était certain que c’était celle d’un homme. Une personne qui, à cet instant précis, s’était trouvée à ses côtés, dans son appartement. Au sein même de son sanctuaire. Ce n’était pas Ronan mais il était persuadé que l’un et l’autre étaient intimement liés, d’une façon ou d’une autre. Et il se devait d’éclaircir tout ça. Car il pouvait bien se l’avouer, il avait eu peur. Une frayeur primaire s’était emparée de lui, une frayeur telle qu’il n’en avait jamais connu. Et pour Kilian, il était hors de question de revivre ça.

Il s’arrêta. Prit un instant pour fermer les yeux. Faire le vide. Sentir. Ressentir. Le sable chaud qui lui chatouillait les orteils. La brise marine qui caressait ses joues. Les embruns qui emplissaient ses narines. Il avait pleinement conscience d’évoluer dans un rêve. Et pourtant, autour de lui, tout semblait criant de réalisme. À mesure qu’il expérimentait ces songes, la frontière avec l’imaginaire s’amincissait. Depuis le début de cette journée on avait tenté de le faire passer pour un fou. Un malade. Un cinglé. Et même lové dans les bras de Morphée, ce sentiment que quelque chose ne tournait pas rond perdurait. Non pas qu’il se croyait fou, loin de là ! Mais il sentait qu’il manquait quelque chose. Une inconnue dans l’équation. Une variable qui lui échappait. Et il brûlait d’envie de connaitre sa valeur.

Au bout de quelques minutes, il atteignit le rivage. Dans son champ de vision, la silhouette d’un jeune homme lui tournant le dos se précisa. Kilian n’eut plus aucun doute sur son identité. D’une démarche assurée il avança vers Ronan qui, assit à même le sol, semblait perdu dans une profonde contemplation. Autour d’eux les bouteilles dominaient le panorama. L’eau salée léchait gentiment les pieds de ces imposants colosses de verre. Le jeune homme s’assit à coté de Ronan. Ce dernier fixait l’horizon, plaquant ses genoux contre sa poitrine à l’aide de ses bras. Seul le bruit des vagues troublait le silence. Kilian tenta une approche :
— C’est plutôt dingue ce paysage pas vrai ?
Aucune réponse.
— Tu t’…
— Ta gueule.
Kilian resta bouche bée. Avant même qu’il ne puisse répondre, Ronan enchaina d’une voix calme mais teintée de tremblements :
— T’existes pas, t’as jamais existé et t’existeras jamais. Je sais même pas ce qui m’a pris de proposer de te voir. Je dois être sérieusement en train de perdre la tête.
— Ronan, je te jure que j’étais là ce midi. J’ai aucune idée de ce qui s’est passé …
— Mais t’existes pas putain ! s’écria le jeune homme en se relevant vivement. T’existes pas, tu comprends ça ?! T’es rien ! Rien ! Juste une invention idiote de mon esprit !
Il envoya un coup de pied rageur, soulevant une gerbe de sable qui retomba dans un scintillement. Il s’éloigna, bien vite talonné par Kilian qui posa une main sur son épaule.
— Hé, qu’est ce qui te prend de dire ça ?
— Lâche moi !
— Attend, je suis aussi paumé que toi !

Ronan se retourna brusquement. Il leva le bras, paume tournée vers Kilian. En une fraction de seconde ce dernier tomba à genoux, les épaules écrasées par une pression colossale. Ses muscles tremblèrent alors qu’il tenta en vain de se relever. Ses mains semblaient clouées au sol. Il se débattait intérieurement et se rendit compte lorsqu’il voulut parler que ses mâchoires elles aussi étaient comme murées dans du béton armé. Telle le diaphragme d’un appareil photo, sa trachée se fermait progressivement, se resserrant dangereusement sur elle-même. Il sentait son souffle lui échapper mais Kilian ne pouvait qu’assister à la scène, impuissant.
— Tu vois ça ? lâchât Ronan sur un ton emplit de dédain. Je peux te contrôler. Faire ce que je veux de toi. Parce qu’on est dans mon monde. Mon rêve. Et toi, tu n’es qu’un bête pantin crée par mon imbécile de subconscient.

Message édité le 02 octobre 2017 à 10:31:49 par DomDomz
HelpingFR HelpingFR
MP
Niveau 25
02 octobre 2017 à 11:38:39

Chapitre assez intéressant. Je dois avouer que l'hypothèse des époques différentes m'était venue :oui:
J'attend la suite :oui:

+ Macron :hap:

BluePeaks BluePeaks
MP
Niveau 3
02 octobre 2017 à 13:48:44

Je suis d'accord avec HelpingFR, c'est un bon chapitre ! Je vais me répéter par rapport au premier avis que je t'ai donné mais j'aime vraiment tes passages descriptifs, qui sont toujours très visuels. On voyage avec les personnages et on n'a vraiment aucun mal à tout se représenter. Encore une fois, c'est très fort !

Pour finir, j'ai beaucoup apprécié le début d'agitation entre Kilian et Ronan et l'hypothèse sur le temps qui, je suis sûr, cache quelque chose de bien plus gros. J'attends également la suite ! :)

DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
02 octobre 2017 à 19:26:41

Merci pour vos retours ! Je suis content que ça vous ai plu :)
J'essaye de faire quelque chose d'assez visuel parce que c'est ce que j'aime retrouver dans mes lectures, du coup voilà, si ça passe bien c'est super :hap:

dream-writer dream-writer
MP
Niveau 4
03 octobre 2017 à 10:23:57

Héhé j’avais raison ... ou pas !

pour le chapitre c'est encore un passage onirique ou tu excelle en plus donc c'est cool, J’ai vraiment aimé le coup des structures en verre, qui sont en fait des bouteilles, pas mal vue il faut dire.

et voir Ronan un poil partir en cacahuète ça c'est bon, dommage que ça s’arrête aussi vite, je crois que ça serrais un point a approfondir !

les référence a Macron par contre ba en général j'aime pas trop ce genre de référence a la réalité mais bon c'est du détail, le genre de truc pas vraiment important et qui t’appartient quoi, je peu pas vraiment dire que c'est un défauts.

bref encore un très bon chapitre un poil court peut être mais très bon !

Message édité le 03 octobre 2017 à 10:24:24 par dream-writer
DomDomz DomDomz
MP
Niveau 7
03 octobre 2017 à 13:11:51

Merci de ton avis dream-writer ! :)
Alors effectivement pour les réferences c'est des choses que je pourrais très bien supprimer par la suite si ça passe pas.
Et pour Ronan ne t'inquiète pas, c'est prévu :oui:

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