Metal Gear Solid V est un jeu qui divise pour beaucoup de raisons, souvent pour de mauvaises raisons. La fin en fait partie, ou en faisait. En tant que tel, la fin vient comme un cheveu sur la soupe, la consécration d'un jeu sorti beaucoup trop tôt, sans doute à cause de Konami. C'est alors que dans une mission qui sort de nulle part, la fin vous est fourni à travers une répétition de la séquence d'introduction, qui, après avoir vécu les événements du jeu, vous fait comprendre ce qu'il a maintes fois essayé de vous faire comprendre. Big Boss n'est pas Big Boss, mais il est aussi Big Boss. Assez difficile à comprendre, je me l'admet. Je me servirais alors du nom Big Boss pour le véritable Big Boss, celui qui est parti en amérique pour retourner diriger Foxhound et construire sa nation militaire Outer Heaven et Zanzibar Land. Je me servirais du nom de Venom Snake pour parler du faux vrai Big Boss, celui qu'on contrôle, celui qui est censé agir comme Big Boss.
Cette fin impromptue pose plus de questions qu'elle n'en fournit, elle agit comme un lien, sans doute le seul entre Metal Gear Solid 5 et le premier Metal Gear. On apprend alors que le Big Boss qui meurt aux mains de Solid Snake dans le premier Metal Gear est Venom Snake, celui qui a accepté d'être Big Boss. Tandis que Big Boss meurt véritablement dans Metal Gear 2. Deux personnes qui ne forment qu'un.
Cette fin, m'a incroyablement dégouté au début, je n'arrivais pas à comprendre l'intérêt, ça ne voulait rien dire. Pourquoi Big Boss irait avec le plan de Zero, pourquoi il irait construire sa nation dans l'ombre tandis que Venom Snake construit sa propre armée. Big Boss sirotait un cocktail en amérique tandis que Venom Snake risquait sa vie pour sauver le monde d'un véritable holocauste.
Et réfléchissant longuement sur le sujet, j'en viens à la conclusion qu'il faut prendre en compte cette fin dans un contexte symbolique, pas dans un contexte pratique. Cette fin n'apporte rien à l'histoire du jeu, mais elle apporte énormément au contexte du jeu. Hideo Kojima a réalisé une erreur, il est parti dans une direction qu'on n'attendait pas de lui, on ne s'attendait pas à ce que cette fin soit la culmination d'une bataille idéologique qui existe à travers la série, on s'attendait à du palpable, à du physique, pas à de l'abstrait. C'est la direction qu'à pris Kojima, parce que c'est la seule accroche que Kojima a jugé bon de traiter dans ce jeu. Metal Gear Solid 5 n'a jamais été une question de chute de la légende, c'est une question d'affirmation de son personnage.
Et c'est pour cela que je considère ce jeu comme l'anti Metal Gear Solid 2, il représente l'opposé de Sons of Liberty. Il en est son direct concurrent, il sont tous les deux la représentation de deux idéologies différentes. Celle de Big Boss, et de Solid Snake. Metal Gear Solid 5 est donc un jeu qui se joue de vos attentes, parce que Kojima a bien compris une chose, c'est qu'on attendait quelque chose qu'on n'avait pas besoin d'attendre, parce qu'il existait déjà !
En effet, le grand point de MGS5 est le fait qu'on devait assister à la chute de la légende. Là où les fans s'attendaient à une véritable descente aux enfers de Big Boss, le plan de Kojima est justement de refuser de la fournir. La raison est simple : Kojima ne considère pas que Big Boss puisse devenir un démon. Tout simplement parce que pour lui, il n'y a jamais eu de changement dans son personnage. Il est le même depuis la fin de Metal Gear Solid 3, depuis la mort de The Boss. C'est quelque chose d'assez difficile à comprendre, tout le monde a joué à Metal Gear Solid 5 avec l'idée que Big Boss soit et est toujours un héros et qu'il ne va plus l'être parce que ce jeu fait le lien avec le premier Metal Gear où il est un véritable vilain, une abomination sadique et sans scrupule. Ce n'est pas le Big Boss que l'on a connu. On voulait savoir ce qui s'était passé. Pour Kojima ce n'est pas le cas, il apporte une autre réponse. Il n'y a pas eu de métamorphose, parce qu'elle a déjà été effectué en 1964, 20 ans avant Metal Gear Solid 5. Alors MGS5 se joue de vos attentes, il vous fournit ce que vous voulez voir, pour ensuite vous dire que vous avez juste 20 ans de retard. Big Boss n'est pas une histoire de déclic, de montée en puissance, il y a une différence idéologique, et la différence entre le bien et le mal ne veut absolument rien dire.
La différence qu'essaye de mettre en place Kojima est celle d'un conflit idéologique. Pour Kojima, la personnalité de Big Boss est inchangée depuis la fin de Metal Gear Solid 3. Il ne descend pas aux enfers, il en a toujours fait partie. Metal Gear Solid 5 est alors l'aboutissement de son idéologie, il représente sa vision du testament de The Boss. Et Venom Snake en est sa représentation, du moins, il l'est devenu. Car Venom Snake a un rôle bien plus important que celui d'être Big Boss.

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Venom Snake fut le médecin qui a opéré sur Paz dans l'hélico durant l'opération au Camp Omega dans Metal Gear Solid 5 Ground Zeroes. C'est lui qui s'est interposé entre l'explosion et Big Boss et c'est lui qui a reçu toute la déflagration avec des morceaux de shrapnel et de corps humain qui se sont logé dans son corps. A partir de là, il est devenu Big Boss à travers de l'hypnose et de la suggestion. Il avait assimilé tout l'héritage de Big Boss. Sauf qu'il ne le sait pas. Pour lui, il est Big Boss, il ne sait plus qu'il était seulement un médecin qui faisait partie de MSF, Militaires sans Frontières.
Venom Snake vit alors la descente aux enfers de Big Boss, ses actions le transforment en démon durant tout le jeu. Il doit faire des choix difficiles dans sa quête de vengeance. Cette descente aux enfers est d'une importance fondamentale, parce qu'il relève une différence entre Venom Snake et Big Boss. Une différence qui ne devrait pas exister car il est censé être Big Boss. Et c'est le fait que Venom Snake possède une conscience morale. Il pèse le pour et le contre, il réfléchit sur la meilleure posture à adopter. Ce qu'essaye de transmettre Metal Gear Solid 5, c'est que Venom Snake n'est pas Big Boss, il est la légende de Big Boss. Et une légende, à partir du moment qu'elle passe d'oreille en oreille est forcément déformé.
La grande différence se trouve là, il agit selon la légende de son personnage, le héros, le révolutionnaire, le soldat ultime à qui on peut accorder toute sa confiance. Venom Snake adhère à cette légende. Il est ce qu'on projette du personnage. Et cela n'est tout simplement pas Big Boss. La conscience morale que Venom Snake possède est tout simplement un élément qui n'existe pas chez lui. C'est pour cela que les actions de Venom Snake le consument.
Et c'est là qu'on retourne à la fin du jeu, au moment où il apprend qu'il n'est pas véritablement Big Boss. Dans un message qui s'adresse à la fois à Venom Snake et au joueur, il explique que chacun est Big Boss, chacun peut devenir Big Boss et qu'ils partagent tous les deux cette légende. Et c'est là que toute la dynamique du personnage se transforme. Il accepte d'être Big Boss, c'est à dire une personne qui n'a pas de conscience morale. Il n'y a pas de notion d'ange ou de démon. Il n'y a aucune raison de peser le pour et le contre. Il faut seulement agir, et ses actions ont aucune conséquence morale. C'est pour cela que Big Boss est le soldat ultime.
Au final, Venom Snake renonce à son individualité. Il renonce à la seule chose qui le différencie de Big Boss pour ne faire qu'un. Prenez exemple sur la séquence de l'hopital, où Venom Snake est une personne fragile, horrifié et dépassé par les événements qui se déroulent et Big Boss, sûr de lui, qui savait très bien que les patients et les docteurs de cet hopital allaient tous mourir, et dont Ocelot va même jusqu'à parler de bouclier et de diversion sans que Big Boss ne bronche. Il fait ce qu'il doit être fait. Si Venom Snake était à sa place, c'est à dire en prenant en compte la légende de Big Boss, et sa volonté d'y adhérer, il aurait totalement refusé ce fait, il aurait refusé de risquer la vie d'innocentes personnes. Big Boss l'accepte, Venom Snake le refuse.
Et c'est ce manque de conscience morale qui permet à Venom Snake de véritablement devenir Big Boss. La scène dans le miroir montre qu'il accepte son rôle. Il apparait en tant que Demon Snake, avec son visage ensanglanté et sa corne volumineuse. Il est dans un état où sa conscience morale le détruit de l'intérieur, rongé par la culpabilité, par les choix difficile qu'il a du faire. Il détruit ensuite le miroir, et Demon Snake disparait. Sa corne revient à sa taille normale, son visage est propre. Il est Big Boss, il est un soldat ultime qui n'a que faire de la moralité et des conséquences de ses actes.
On joue alors à un jeu qui vous offre le plaisir de jouer Big Boss, le héros, la légende, la personne respecté dans le monde entier. Le soldat ultime sans crainte. Sauf que ce n'est pas Big Boss, mais Venom Snake. Et dans ce jeu, Venom Snake n'agit pas comme Big Boss aurait agi, il est une meilleure personne que Big Boss, car il n'agit pas comme le personnage de Big Boss mais comme la légende du personnage. C'est à dire tout ce qu'on attend de lui, toutes ses actions héroïques, en masquant tous ses crimes.
Et c'est là que toute l'antithèse entre ce jeu et Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty se trouve. La fin possède un message très similaire, il utilise le même principe avec la place accordé au nom du joueur, dans le dogtag de Raiden dans MGS2 et dans le passeport dans MGS5. La différence, c'est que l'idéologie de Big Boss est dans l'abandon de l'individualité, l'idéologie de Solid Snake est dans l'affirmation de l'individualité. Venom Snake abandonne son identité et ce qui le différenciait de Big Boss pour ne devenir qu'un, Raiden réaffirme son identité et devient la personne qu'il veut être, et pas la personne qui doit devenir comme la légende Solid Snake. Le contraste est plus que visible.
Big Boss considère que le testament de The Boss est de créer un monde unifié à travers une seule et même individualité. Venom Snake est son héritage, son exemple
Solid Snake considère que le testament de The Boss est de laisser le monde tel quel, et d'affirmer, de renforcer une pluralité d'individualité. Raiden est son héritage, son exemple.
Au final, je pense que le véritable problème, c'est qu'on attendait quelque chose qui est déjà arrivé. On attendait la descente aux enfers d'une personne qui en fait déjà partie. La fin de Metal Gear Solid 3 était suffisante pour voir un Big Boss alimenté par la haine, prêt à transformer les rouages du monde. The Boss s'est sacrifié pour conserver la paix, mais elle a aussi accidentellement planté les racines d'une haine qui aura des conséquences désastreuses.
La confusion vient du fait qu'il n'est pas facile de comprendre ce que veut faire Big Boss par rapport au testament de The Boss. Pleins de joueurs ne savent simplement pas ce qu'il compte faire avec. Il accepte Big Boss en tant que héros, car ses raisons, son idéologie, n'est pas ouvertement visible. On accepte le fait qu'il suit la volonté de The Boss, sans savoir quelle était sa volonté. On accepte donc l'interprétation de Big Boss comme une vérité. Cet incompréhension réaffirme le statut de Big Boss en tant que héros alors que ce n'est pas ce qu'il compte être.
Big Boss rejette la vision pacifiste de The Boss. Il rejette même The Boss, qu'il considère qu'elle l'a trahi. il ne la considère plus comme un soldat. Il voit le monde uniquement à travers ce prisme et ne conçoit pas son pacifisme. Persuadé d'avoir compris son testament, sa volonté, il se met alors à monter une armée, sans idéologie, sans notion de moralité, sans nation. Pour Big Boss, les soldats combattent là où ils ont besoin d'eux. C'est là que les soldats trouveront la véritable raison de vivre, sans être une marionnette d'une nation tout comme The Boss et lui-même ont pû être durant l'opération Snake Eater. Cette aversion des nations et des frontières vient justement de la mort de The Boss, qui s'est sacrifié parce qu'elle a accepté de suivre les directives de son pays. Ce qu'il ne comprends pas, c'est que The Boss s'est sacrifié pour quelque chose de plus grand que son pays. Elle s'est sacrifiée pour la paix, pour laisser le monde tel quel, sans superpouvoir qui contrôle le monde, sans organisation secrète comme les philosophes qui tirent les ficelles. Elle a accepté de mourir pour que le monde reste tel quel, dans sa beauté actuelle. On lui a donné l'ordre se se sacrifier, mais elle l'a fait de son propre arbitre. C'est ce propre arbitre qu'elle veut conserver dans ce monde. Un propre arbitre que Big Boss veut éradiquer dans son idéologie. Simple à comprendre ? The Boss voulait laisser le monde tel quuel. Point à la ligne. C'était sa vision. Personne ne l'a compris, son disciple pendant plus d'une décennie n'a rien compris et fournit une vision totalement déformée, pour ensuite rejetter la vision de The Boss qu'il n'avait pas compris pour commencer pour commencer dans son plan mégalomanique de créer des armées sans nation, sans idéologie, de créer des conflits pour donner aux soldats une raison de vivre, à travers le combat. Comment a-t-il pû avoir aussi faux sur toute la ligne ?
Le contraste entre Big Boss et Solid Snake n'a jamais été aussi fort avec Metal Gear Solid 5. Big Boss veut créer un monde où il rendra l'âme l'arme au poing, Solid Snake a la vision d'un futur où il lâchera son arme. Pour Big Boss, être un soldat est son passé, son présent et son futur. Pour Solid Snake, être un soldat, c'est de savoir quand il faut se séparer de son arme.
Ce qui est incroyable et qui rend la chose encore plus confuse, c'est que Venom Snake est en vérité une personne qui se rapproche plus de la vision de The Boss que Big Boss lui-même. En essayant tant bien que mal, au détriment de sa santé physique et mentale, d'agir de la manière dont la légende veut qu'il agisse, Venom Snake prend soin à ne pas devenir un justicier mais à être un homme de bonté. Il épargne Quiet et la protège, il exile Huey au lieu de l'exécuter, il accepte de prendre des enfants soldats dans la Mother Base et il essaye tant bien que mal de résoudre les conflits de la meilleure manière qui soit. Venom Snake est tellement lié à cette légende qu'il devient ce que Big Boss aurait dû être, mais qu'il n'a jamais voulu être. Venom Snake devient un démon parce qu'il se sacrifie pour être ce que son géniteur n'est pas et ne veut pas qu'il soit. Venom Snake est ce qu'on attend de Big Boss tandis que Big Boss a depuis longtemps arrêté d'être ce qu'on a voulu qu'il soit : un héros.
L'une des fins de MGS5 est celle du démantelemant nucléaire où Venom Snake arrive à éradiquer toutes les ogives nucléaires dans le monde monde. A la fin, il invoque la vision de The Boss, qu'il y a toujours de l'espoir pour le futur et il dit qu'il y aura un moment où il pourra déposer son arme et arrêter de se battre. C'est l'opposé total de Big Boss, déposer les armes est inconcevable pour lui. Il veut être un soldat jusqu'au bout et il veut se servir d'ogives nucléaires comme une force de dissuasion pour assouvir sa nation militaire avec Outer Heaven et Zanzibar Land. Il veut que les soldats du monde ne soient plus lié à un pays, ni une idéologie, il ne veut pas qu'une histoire comme celle de The Boss se répète. Ce qu'il ne comprend pas, c'est que tout ça qu'elle a fait, c'était pour elle-même, pas pour son pays. Comme le dit si clairement Big Boss dans Peace Walker "Je suis une arme", un propos que Venom Snake n'a jamais tenu, il n'est pas une arme, il est une personne qui essaye tant bien que mal de ne pas se laisser consumer par la vengeance et de conserver une valeur morale. Il n'est pas une arme, il est un homme.
La légende a longtemps surpassé le personnage, et Venom Snake essaye du mieux qu'il peut d'être à la hauteur de cette légende. En ce sens, il s'agit d'une bien meilleure personne que Big Boss. Peu importe l'hypnose, la suggestion, la chirurgie plastique, Venom Snake n'a pas sû être Big Boss. Non, il est devenu mieux que lui.
Et c'est là que la disparition de la conscience morale de Venom Snake aprés sa révélation est la plus importante à prendre en compte. Le miroir reflétait le démon qui est en lui, mais c'était parce qu'il s'agissait d'une personne qui existait selon des principes. Des principes qui n'existent plus chez Big Boss. En brisant ce miroir, il n'est plus un démon, il est devenu Big Boss. Sa conscience morale n'est plus, la représentation d'un démon n'a plus lieu d'exister. En reprenant sa forme originale, Venom Snake est devenue bien pire qu'un démon, il est devenue une personne dénuée de valeur morale, une personne qui existe au-delà de la dualité entre ange et démon. Il est Big Boss, il se voit en tant que Big Boss. Et il s'agit d'une perspective bien pire que celle d'être un démon. Venom Snake est véritablement descendu aux enfers rejoindre son père.

Kojima a détruit le personnage de Big Boss dans Metal Gear Solid 5, il s'agit d'une perspective qui m'a laissé perplexe, mais que j'arrive maintenant à comprendre. Il y a une raison derrière cela.
Cette icone a souvent été considéré comme le véritable héros de la série, celui qui sauve le monde et se sacrifie pour lui. Les gens sont prêt à pardonner ses erreurs, parce qu'il s'agit d'une figure incroyablement charismatique. Metal Gear Solid 3 fut suffisant pour mettre en place, dans notre réalité, Big Boss en tant que héros, en tant que légende. On déforme ses actes, on sacralise son héroïsme, les gens ne vont pas plus loin que l'envie de jouer Big Boss, cette personne qui, autrefois, avait une conscience morale. Il était utilisé par son pays, forcé à tuer la seule personne qu'il aimait. Il était une marionnette, mais il a quand même accompli sa mission pour le bien du monde. Cela consolide son héroïsme, son sacrifice, sa légende. Mais Big Boss n'a rien appris de tout ça, son résultat est de mettre en place un monde en pérpetuelle guerre. C'est la marque d'un vilain, un vilain qui se ment à lui-même, et qui ne comprend pas qu'il n'a plus rien à voir avec la vision de The Boss.

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En voulant forcer le statut de héros à Big Boss alors qu'il n'en est clairement plus un. Vous, en tant que joueur, vous mettez à justifier les actions de Big Boss, à trouver une raison qui n'existe pas. Vous détournez son vécu pour qu'elle correspondre à votre image du personnage. Le thème des parasites va plus loin que celles des cordes vocales. Le joueur est aussi un parasite, en étant adapté, familiarisé avec cette vision déformée de Big Boss. Vous jouez au jeu et vous jouez le jeu en espérant voir ce que vous voulez voir du personnage. Un héros, et vous voulez voir sa chute. Si les parasites s'attaquent aux cordes vocales et s'activent quand on parle une certaine langue dans le jeu, alors le joueur est par transposition lui aussi un parasite et s'active quand on s'adresse à une certaine légende. Et cette légende c'est Big Boss. Vous jouez Venom Snake en essayant de projeter votre vision héroÎQUE de ce qui est considéré pour beaucoup comme le véritable héros de la série. Et Venom Snake s'applique à devenir ce que vous voulez qu'il soit. Peu importe ses sacrifices, peu importe la dégradation de sa santé mentale. Venom Snake meurt petit à petit pendant que vous assouvissez vos désirs. Vous êtes véritablement des parasites parce que vous ne comprenez pas que Big Boss n'est plus un héros depuis plus vingt ans. Et c'est là où la fin fâche, c'est parce que Venom Snake échappe à votre contrôle. En brisant ce miroir, Venom Snake est devenu Big Boss. En étant Big Boss, il devient véritablement la personne méprisable qu'il a toujours été. Prêt à se servir de la vie d'une personne pour être en sécurité en Amérique, en allant même jusqu'à voler son identité pour son passeport, tandis que Venom Snake doit porter le stigma du nom de Big Boss. Tout ça pour mettre en place son plan de plonger le monde dans un cycle infini de conflits armés. Et en posant votre nom sur ce passeport, en écoutant la cassette, vous comprenez que vous faites partie de cette légende. Vous faites partie d'une légende d'une personne qui veut plonger le monde dans le chaos, de provoquer la misère et la destruction partout dans le monde pour assouvir sa soif de nation sans frontières, de soldats sans idéologie, prêt à se battre aux 4 coins du monde dans des conflits qu'ils auront eux mêmes commencés. Vous êtes le parasite de Venom Snake, et le parasite de ce monde. Venom Snake échappe à votre emprise et accomplit votre souhait le plus cher, celui d'être Big Boss, et donc de suivre son idéologie destructrice et meurtrière. Vous êtes...non, nous sommes les parasites de ce monde. Sauf qu'au moment où il devient Big Boss, votre désir est brisé en milles morceaux, parce qu'en devenant Big Boss, il a arrêté d'être un héros. La mascarade est révélée, Big Boss s'est servi d'une personne sans son consentement, a métamoprhosé sa vie pour adhérer à la légende de Big Boss pendant qu'il fûme un cigare et fait des virées en moto.
Personne ne peut le comprendre, pourquoi Big Boss fait ça alors qu'il est un héros ? Pourquoi il a fait ça, ça veut rien dire ? C'est parce que vous vous rendez compte d'un coup quelle personne méprisable Big Boss est véritablement. Et vous n'arrivez pas à le comprendre parce qu'il y a une dissonance avec ce que vous venez de vivre, le voyage d'un héros qui sauve le monde que vous avez déjà attribué à Big Boss car vous ne saviez pas que c'était Venom Snake. Vous avez insufflé votre expérience de Metal Gear Solid 5 comme celle de Big Boss, c'était ce qu'il devait faire. Pour le joueur, c'était en accord avec votre vision du personnage. Et d'un coup, en 20 secondes, le jeu INVALIDE les 80 précédentes heures de jeu. Vous jouiez au jeu avec le plaisir d'être une légende qui reconstruit sa propre armée, pour se battre contre le vilain Cipher qui doit être éradiqué pour votre vengeance. En 20 secondes, vous vous rendez compte que vous contrôliez une copie de Big Boss qui fait ce que vous attendiez qu'il fasse, et que le véritable Big Boss n'est plus ce que vous attendez de lui. Mais il est impossible de l'admettre en 20 secondes. C'est pour ça que j'étais profondément dégouté, je ne pouvais pas l'admettre, c'était impensable que Big Boss puisse être cette personne, qui n'a pas perdu son bras, qui n'a pas de shrapnel enfoncé dans son coeur et son crâne et qui s'en va pour construire sa propre armée dans l'ombre.
Kojima n'est pas dupe, il comprend très bien que le spectateur, le joueur est capable de pardonner énormément quand il s'agit d'un personnage qu'il aime. Kojima est un grand fan de Breaking Bad, une série à propos de Walter White, qui apprend qu'il a un cancer incurable et qui passe de père à famille, de victime à un fabricant de métamphetamine qui plonge dans le crime. Walter White offre de nombreuses raisons de l'aimer, sa vie est misérable, il offre du piment dans sa vie, et il justifie son choix comme un moyen d'avoir de l'argent pour faire subsister sa famille après sa mort. Mais au fil des épisodes, Walter White devient de plus en plus cruel, de plus en plus machiavéllique, il se plait dans ce rôle de criminel et l'excuse de sa famille n'est plus qu'une couverture pour cacher le fait qu'il prend du plaisir. La particularité de Breaking Bad, c'est que le réalisateur ne comprenait pas une chose : c'est que la grande majorité était toujours derrière Walter White. Peu importes ses atrocités, les gens aimaient Walter White d'une manière incroyable. Son charisme, son vécu a fourni un lien difficile à briser et qui n'a jamais été brisé au final. Jusqu'à la fin, tout le monde était derrière Walter White, il ne désirait toujours pas qu'il se fasse attraper par la police, qu'il paye pour ses crimes.
Kojima sait très bien que Big Boss est en quelque sorte Walter White. C'est un héros, une légende aux yeux de tous. Mais il devient forcément un méchant, un criminel car Metal Gear 1 est déjà inscrit dans la pierre. Comment faire pour briser ce lien, comment faire pour apporter une transition ? Le problème, c'est que la descente aux enfers n'était pas une raison suffisante. Encore pire, elle ne briserait pas le lien, elle le renforcerait, elle donnerait une raison à Big Boss d'être ce qu'il est devenu. On lui a forcé la main, et donc on continuera à le supporter. Non, il fallait apporter un autre angle de vue. Celui d'un héros qui est déjà aux enfers et de vous faire vivre sa cruauté. Big Boss a provoqué ce lien en provoquant un dégout incroyable. Il a invalidé toutes vos heures de jeu à travers un retournement de situation ridicule. Vous n'êtes pas Big Boss, il s'est foutu de VOTRE GUEULE, vous passez pour un con, et après il se casse en vous disant "mais t'inquiètes pas, je suis Big Boss, mais tu es Big Boss toi aussi, tu as participé a ma légende, tu contribues directement à mettre en place mon plan basé sur la destruction et la misère pour satisfier ma mégalomanie".

1. Big Boss vous a trahi, vous ne contrôlez pas Big Boss
2. Il vous a rendu complice, vous avez participé à renforcer sa légende dans le monde.
3. Il vous reprend le contrôle de Venom Snake qui devient Big Boss, donc Venom Snake ne peut même plus devenir le Big Boss que vous désiriez qu'il soit.
4. Vous avez contribué à créer Venom Snake qui sera responsable de Outer Heaven des années plus tard
A partir de là, Kojima VEUT que vous soyez dégouté. C'est ce qu'il désire le plus. Et...ça a marché. J'ai été dégouté, tout le monde a été dégouté. En vérité, je suis plus étonné qu'il y a des personnes qui n'ont pas été dégouté que des personnes qui le sont. Il faut avoir un sacré niveau de déni pour apprécier cette fin directement, ou être un véritable génie en comprenant tout directement. Loin de moi l'idée de penser que Kojima est un génie qui a tout prévu, mais dans ce cas particulier, je pense qu'il n'y a pas besoin d'être un génie, il n'a fait que jouer des attentes, il nous a dirigé à travers une direction qu'il a lui-même démantelé ensuite. Rien de sorcier, mais terriblement efficace.

Revenons alors au problème idéologique. Revenons à Metal Gear Solid 2. Car c'est là que se trouve véritablement toute la connection, tout le chainon manquant. L'idéologie dans la série Metal Gear Solid se transmet et lie tous les jeux entre eux. Là où Metal Gear Solid 5 ne réussit pas à devenir une bonne histoire, il réussit à lier les jeux entre eux idéologiquement. Et l'opposé de MGS5 est pour moi MGS2. Sons of Liberty est à propos de libre arbitre, de choix, de paix. Snake laisse la place à Raiden. Et Raiden est très similaire à Venom Snake. Il prend place à une simulation qui recréé exactement les événéments de Shadow Moses dans la Big Shell. On attend de vous d'être la légende Solid Snake. Sauf que là où Venom Snake arrive à être à la hauteur de la légende, Raiden se foire totalement sur toute la ligne. Il n'a pas le talent, il n'a pas l'intelligence, il n'a pas l'instinct de Solid Snake, il marche sur les pas de Solid Snake mais il n'arrive pas à le devenir. Ocelot pensait que le plan S3 voulait dire Solid Snake SImulation et qu'il était censé de faire de Raiden un soldat aussi exemplaire que Solid Snake. Il n'a pas pu l'être, et surtout la simulation a eu un imprévu, avec la présence du véritable Solid Snake qui n'était pas censé être là. Que fait Solid Snake ? Il ne transforme pas Raiden en un soldat parfait, il lui offre le choix, il lui offre la perspective d'un libre arbitre. Snake ne donne jamais d'ordre à Raiden, il lui offre un choix, et il montre que c'est à lui de choisir comment suivre sa destinée. La simulation de Solid Snake était justement de le forcer à faire des actions qu'il ne veut pas commettre. Mais au final, on apprend que la simulation n'avait pas grand chose à voir avec Solid Snake et qu'elle signifiait "Selection for Societal Sanity" pour indiquer que les patriotes essayaient de contrôler l'information au sein de la Big Shell pour mieux comprendre comment la contrôler dans le monde entier. Toutefois la récréation de Shadow Moses est réel, le contrôle de Raiden l'est aussi, mais pour une différente raison. Raiden est devenu l'outil des patriotes, une marionnette, on lui a donné l'illusion d'être Solid Snake et qu'il fallait suivre sa destinée. Les patriotes ont alors contrôlé l'information, et l'individu pour qu'il soit malléable. Solid Snake a mis un terme à ce contrôle, en offrant ce qu'on a jamais offert à Raiden durant toute sa vie : le choix. Le choix de faire un choix. Et c'est ce qui change fondamentalement Raiden et fait de lui un personnage à part entière, il a découvert son identité, son individualité et il décide de continuer sa vie comme il l'entend.
Revenons alors à Venom Snake, qui lui ne découvre pas son identité, ni son individualité. Au contraire, il la supprime totalement. Le héros qu'il était durant tout le jeu disparait pour ne faire qu'un avec Big Boss. Il ne devient plus ce qu'on attend de lui, c'est vrai. Mais il devient ce que Big Boss attend de lui. Il était lié à la légende de Bi g Boss, mais ça restait son choix, c'était la seule chose qui le différenciait de Big Boss. C'est d'ailleurs pour ça que Miller respecte énormément Venom Snake, car il est un individu qui forçait le respect à travers ses actions. Il devient totalement dégouté quand il apprend qu'il n'est pas Big Boss. Lui-même comprend qu'il a tout perdu. La bataille que mène Miller est une bataille qui est différente de celle de Big Boss. Et c'est là qu'il dit qu'il retournera son fils contre lui. Ce qu'il fera des années plus tard, en entrainant personnellement Solid Snake et qu'il assistera durant Metal Gear 2 où Big Boss mourra des mains de Solid Snake. Miller s'est servi des abominations que Big Boss a renié, auquel il a refusé d'agir comme une figure paternelle, pour mettre un stop au plan de Big Boss.
Tout comme Big Boss, Solid Snake fut lui aussi une marionnette dans Metal Gear Solid 1, il fut utilisé jusqu'au bout, il a tout perdu et on lui a inoculé un virus qui pouvait s'activer à tout moment. Comme récompense d'avoir sauvé le monde de la menace nucléaire, on lui offre une bombe qui peut détoner à tout moment. Sans compter que le gouvernement s'apprétait à bombarder Shadow Moses et lui avec, sans compter la révélation qu'il n'était rien d'autre qu'un clone de Big Boss. Il avait toutes les raisons de se retourner contre le monde comme Big Boss l'a fait. Encore plus sur le fait qu'il n'est qu'une version inférieure de la légende Big Boss, mais il ne l'a pas fait. Son code génétique n'a aucune emprise sur son idéologie, sur ses principes. Au lieu de se tourner vers la haine, il s'est tourné vers la paix. Au lieu de prendre les armes, il les a déposé. Il a trouvé un véritable ami en la personne d'Otacon et ils ont fondé une organisation nommé Philantropy qui se bat contre la prolifération des Metal Gear avec comme slogan "To let the world be" "laisser le monde tel qu'il est".
Rendez-vous compte, Solid Snake est le produit d'une expérience raté, sans possibilité de procréer et de laisser sa trace dans le monde et avec une espérance de vie très courte. Il est tout ce que le monde a pu produire de pire. Il est le fruit de toute les abominations qui ont suivi les visions déformées de The Boss. Il n'aurait jamais dû exister, et au final, il a réussi à faire ce que personne n'a fait. Il a suivi à la lettre la vision d'une personne qu'il n'a jamais connu, il est passé de soldat sans conscience à un homme prêt à se battre pour la paix, et prêt à déposer son arme quand il le faut.
L'abomination qu'est Solid Snake est devenu le vecteur de la vision de The Boss. Elle a réussi à transmettre ses gènes, non pas par la naissance, mais par son idéologie. Tout comme Solid Snake, qui transmet ses gènes en affirmant l'individualité d'une personne. Raiden en est l'exemple.
Raiden est comme Venom Snake, il est aussi une personne qui est lié à une légende, qui essaye de faire partie de cette légende. Pour Raiden, il s'agit de Solid Snake. Mais là où Big Boss agit comme un parasite qui prend le contrôle total de Venom Snake à travers sa légende. Solid Snake libère Raiden, il lui offre un choix, celui du libre arbitre. Dans Metal Gear Solid 2, Solid Snake n'impose jamais un choix à Raiden, il lui offre des possibilités, il lui fait comprendre son individualité, sa liberté, ses désirs. En tuant Solidus, Raiden se sépare de son passé, il se sépare de ses peurs, il devient un homme qui veut transmettre ses gènes, et c'est pour ça qu'il se tourne vers sa fiancée, enceinte. Il construit sa propre histoire, il ne suit plus derrière les pas de Solid Snake et à travers cela, Snake transmet ses gènes d'une manière encore plus importante car il transmet un futur basé sur la paix, la tolérance et l'espoir là où Big Boss transmet un futur basé sur la violence, la vengeance et la haine.
On a cherché une descente aux enfers pour Big Boss pendant si longtemps, mais il nous a fallu un jeu entier pour nous rendre compte qu'il avait simplement déjà touché le fond, et qu'il ne fait que creuser encore et encore. Et à la fin de la série, dans Metal Gear Solid 4, même le grand et légendaire Big Boss n'a pas su échapper à l'emprise de Solid Snake et de son libre arbitre. Il réalise qu'il avait tort depuis le début et quitte ce monde, avec la seule satisfaction d'avoir lui aussi transmis ses gènes. Celui d'avoir un fils, qui a hérité du moment où il était encore un homme rempli d'espoir, de bonté et d'un désir de paix. Cette même personne que The Boss a pris sous son aile durant sa jeunesse, en voulant transmettre sa vision pacifiste, de laisser le monde tel qu'il est, de pouvoir vivre sa vie comme chacun l'entend. To let the world be.

Aère ton texte la prochaine fois, la c'est trop dégueulasse on va même pas lire.

En gros Kojima voulait arreter de faire des MGS après le 3 et tout était deja dit ?

Grosse news

Personne ne va lire désolé pour toi

Ah merde j'ai parcouru que la premiere partie

ce paver non mais arréter avec les débat ridiculte de 30 heure

Pourquoi tu refais un topic ?

Vu le changement de corne de Venom snake qui est issue directement des choix du joueur (Venom)Big Boss peut aussi bien être méchant que gentil.

EDIT: Merde j'avais aps vu les autres messages, je lis

Je lis.

C'est pas faux

Le 01 mai 2016 à 18:05:14 ChrisAbelTurk a écrit :
Vu le changement de corne de Venom snake qui est issue directement des choix du joueur (Venom)Big Boss peut aussi bien être méchant que gentil.

Il a forcément sa corne et le visage ensanglanté à la fin de MGS5 quand il est en face du miroir.

Pas lu mais ils ont finalement réussi à désamorcer tous les nukes sur une plateforme de jeu?

ultimatesnake, sors de ce corps.

Le 01 mai 2016 à 18:07:52 _Dust_to_Dust_ a écrit :
Putain y a rien de pire que les fanboys qui essayent de trouver des explications pseudo-logistico-rationnelles à un scénario de merde.

Ce pavé c'est à ranger dans la même case que ceux qui font les timelines de HL2 et de Portal quoi.

Bah félicitations alors.

Dreamboum tu as pris gdc pour ton blog perso?

Genre le mec il croit son avis superieur au autre pour justifier ses topic.

En ce qui concerne mgsv ca fait plusieurs mois qu'on y reflechi, quon a retourné la question dans tout les sens et toi tu viens de le finir et tu crois avoir tout compris?

Non mais descend de ton escabeau il y a un topic officiel post ton avis ton interpretation et cest tout.

Tu te prend pas pour de la merde ma parole.

Le 01 mai 2016 à 18:14:17 GastND0rf a écrit :
Bah félicitations alors.

Retourne jouer avec ton prépuce toi