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Sujet : [FIC] Les Derniers Fils de l'Ombre

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Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
20 janvier 2018 à 19:42:31

Souite [[sticker:p/1kkn]]

Darth_Golgoth Darth_Golgoth
MP
Niveau 10
25 janvier 2018 à 21:24:09

J'ai lu sur youtube dans les commentairs du let's play de Bob Lennon :

"Par contre ils ont une sorte de prophétie, comme le Ragnarök des scandinaves, qui dit que Sauron et son maître, Morgoth, qui est démembré et erre hors des cercles du monde, reviendront lors d'une espèce de bataille finale où, notamment, on retrouvera les 3 Silmarils pour les détruire et rendre leur lumières aux arbres sacrés de Valinor qui avaient été empoisonnés par Morgoth et Ungoliant..."

Tout d'abord, est-ce vrai ?
Si oui, tu t'en es inspiré pour ta fic ?

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
26 janvier 2018 à 16:01:40

Alors je suis au regret de t'annoncer que ma FIC n'a rien à voir avec ce "Ragnarök", que Tolkien a nommé Dagor Dagorath, la bataille de toutes les batailles. Mon scénario est totalement indépendant de ça, j'essaye d'intégrer quelque chose de différent dans le monde de la Terre du Milieu.

En revanche tu seras content de savoir qu'effectivement ça existe bel et bien :oui: Morgoth reviendra en Terre du Milieu, les Hommes se lèveront et se battront aux côtés des Elfes, Beren et Luthien renaîtront d'entre les morts, l'armée de Ar-Pharazôn sera déterrée et devra choisir dans quel camp elle se tiendra ... Et il est dit qu'à la fin c'est Turin, fils de Hurin, qui tuera Morgoth en fichant son épée noire Gurthang dans le coeur noir de Morgoth. Et qu'après cela, les 3 silmarils seront réunis, et c'est leur forgeron, Feänor, qui va effectivement les briser pour que soit libérée la lumière des Deux Arbres qui y était contenue, avant que les Valar n'entament leur dernier Grand Chant, et ne recréent Arda, la Terre du Milieu, guérie de toutes les imperfections que Morgoth y avait distillée, pure et restaurée. :cute:

En tout cas bon bait, je vous écrit la suite ce weekend :ok:

Darth_Golgoth Darth_Golgoth
MP
Niveau 10
28 janvier 2018 à 00:14:46

Le 26 janvier 2018 à 16:01:40 Thanator1 a écrit :
Alors je suis au regret de t'annoncer que ma FIC n'a rien à voir avec ce "Ragnarök", que Tolkien a nommé Dagor Dagorath, la bataille de toutes les batailles. Mon scénario est totalement indépendant de ça, j'essaye d'intégrer quelque chose de différent dans le monde de la Terre du Milieu.

En revanche tu seras content de savoir qu'effectivement ça existe bel et bien :oui: Morgoth reviendra en Terre du Milieu, les Hommes se lèveront et se battront aux côtés des Elfes, Beren et Luthien renaîtront d'entre les morts, l'armée de Ar-Pharazôn sera déterrée et devra choisir dans quel camp elle se tiendra ... Et il est dit qu'à la fin c'est Turin, fils de Hurin, qui tuera Morgoth en fichant son épée noire Gurthang dans le coeur noir de Morgoth. Et qu'après cela, les 3 silmarils seront réunis, et c'est leur forgeron, Feänor, qui va effectivement les briser pour que soit libérée la lumière des Deux Arbres qui y était contenue, avant que les Valar n'entament leur dernier Grand Chant, et ne recréent Arda, la Terre du Milieu, guérie de toutes les imperfections que Morgoth y avait distillée, pure et restaurée. :cute:

En tout cas bon bait, je vous écrit la suite ce weekend :ok:

Mon Dieu, cela m'a l'air absolument génial :ouch: :bave:
J'imagine qu'il y a peu de chance qu'on ai un livre dédié à cela:(

Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
28 janvier 2018 à 00:45:41

Le 26 janvier 2018 à 16:01:40 Thanator1 a écrit :
Alors je suis au regret de t'annoncer que ma FIC n'a rien à voir avec ce "Ragnarök", que Tolkien a nommé Dagor Dagorath, la bataille de toutes les batailles. Mon scénario est totalement indépendant de ça, j'essaye d'intégrer quelque chose de différent dans le monde de la Terre du Milieu.

En revanche tu seras content de savoir qu'effectivement ça existe bel et bien :oui: Morgoth reviendra en Terre du Milieu, les Hommes se lèveront et se battront aux côtés des Elfes, Beren et Luthien renaîtront d'entre les morts, l'armée de Ar-Pharazôn sera déterrée et devra choisir dans quel camp elle se tiendra ... Et il est dit qu'à la fin c'est Turin, fils de Hurin, qui tuera Morgoth en fichant son épée noire Gurthang dans le coeur noir de Morgoth. Et qu'après cela, les 3 silmarils seront réunis, et c'est leur forgeron, Feänor, qui va effectivement les briser pour que soit libérée la lumière des Deux Arbres qui y était contenue, avant que les Valar n'entament leur dernier Grand Chant, et ne recréent Arda, la Terre du Milieu, guérie de toutes les imperfections que Morgoth y avait distillée, pure et restaurée. :cute:

En tout cas bon bait, je vous écrit la suite ce weekend :ok:

Assez surpris d'apprendre que, malgré le fait que ce soit indéniablement un héros extraordinaire, ce soit à Turin que revient la destinée de tuer Morgoth (de plus je croyais les Valar immortels, c'est pourquoi Morgoth a été jeté dans le vide non ?)... J'aurais plutôt vu Tulkas où Manwë pour achever Morgoth une bonne fois pour toute :hap:
J'avais jamais entendu parler de Dagor Dagorath, c'est décrit dans le Silmarillion ? Je suis surpris qu'un truc comme ça soit canon, même si j'imagine que cette histoire fait figure de légende et n'est évidemment jamais sensée se réaliser (un peu comme le Ragnarök ou le retour de Jésus par l'Orient, ça entretient le mythe sur le fait que le futur soit incertain mais on sait très bien au fond que ça n'arrivera jamais)

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
28 janvier 2018 à 15:49:05

Ah mais c'est totalement canon, effectivement ce n'est pas dans le Silmarillion, mais dans les Lettres de Tolkien (je ne me rappelle plus laquelle, désolé), et c'est aussi (il me semble) répertorié dans les tomes de l'Histoire de la Terre du Milieu.
Et effectivement Tulkas se battra contre Morgoth, mais c'est bien Turin qui accomplira la vengeance des Hommes contre Morgoth en le tuant (et en effet les Valar sont immortels mais ma théorie personnelle c'est que l'épée Gurthang peut le tuer, car elle a été forgée dans un métal tombé du ciel - une météorite donc, quelque chose qui est venu du dehors - un métal noir qui a peut-être été envoyé par Eru pour que le destin de Morgoth s'accomplisse)
En tous cas cherchez Dagor Dagorath sur le net, ça devrait répondre à vos questions :-)))

Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
29 janvier 2018 à 22:10:43

Ah ok, c'est intéressant en effet :hap:
La théorie sur le métal de Gurthang est intéressante, mais je reste quand même surpris qu'un tel artefact se retrouve dans les mains d'un homme, et en plus je croyais qu'Eru se fichait des querelles de ses enfants et qu'il n'avait pas de camp favori, mais je me trompe peut-être :oui:

La suite sinon !! Achève ce beau récit :p)

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
31 janvier 2018 à 14:52:28

[TROISIEME PARTIE] : Apocalypse

CHAPITRE 44 : DANS L’ŒIL DU VORTEX
[Minas Ithil]

A la tête de la troupe richement vêtue qui venait sécuriser la salle du trône de Minas Ithil, une douzaine d’hommes hauts en couleur, au maintien noble et au port altier, s’avançaient comme s’ils étaient en terrain conquis. Tous arboraient un teint de peau sombre, qui dénotait sans ambages leurs origines Suderonnes. Il n’échappait à personne que ces hommes venaient du Second Empire qui s’était formé dans l’immensité des lointaines terres Haradrim. Aucun des hommes du Proche-Harad qui vivaient sous la protection du Gondor n’aurait eu l’outrecuidance d’interrompre ainsi un conciliabule d’une telle importance.
Mais à la tête de ces nobliaux venus du Sud, deux hommes ne partageaient pas l’air arrogant et victorieux de leurs compagnons. Le plus haut, dont les traits étaient dissimulés derrière un masque de soie écarlate, ne pouvait cacher une immense frustration. Ses poings étaient fermés, et tout son corps était tendu.

- Alors ! clama-t-il. Voici donc les arrivistes qui ont eu l’audace de s’introduire sur ces terres sacrées pour voler au Gondor et à notre nation la plus belle cité du Mordor !

A peine avait-il eu le temps de prononcer ces paroles, que les deux vieillards qui se tenaient de part et d’autre d’Andunion se raidirent. Leur teint était devenu crayeux, et leurs sourcils broussailleux se froncèrent jusqu’à ce qu’ils se touchent au milieu de leur front. Le plus grand referma ses deux mains sur son long bâton de bois, et écarta doucement ses pieds.
La scène n’avait pas échappé à l’Intendant Celemmir, qui dévisageait d’un œil mauvais les soldats aux habits colorés prendre position près des différentes sorties de la salle. Il s’avança devant ses compagnons, et s’adressa au nouveau-venu.

- Qui êtes-vous donc, intrus, pour inventer de telles prétentions sur Minas Ithil, cité du Gondor ?
- Je suis Urzahîl, Baron de l’Île Noire d’Erelond, et Premier Prince du Second Empire Numenorréen. Je parle au nom de l’Empereur Araglas, qui vous honore de sa présence. Mais cet honneur est bafoué par la présence d’étrangers, qui osent ainsi s’approprier une des plus belles cités du Nord, sans qu’aucun homme du Gondor ne semble s’en offusquer !

Celemmir jeta un œil à l’intéressé, et ne put s’en détourner. Araglas, Empereur du Sud, était figé sur place, une expression de choc sur son visage. Ses yeux d’un jaune volcanique étaient écarquillés, fixés sur un point derrière Celemmir.
Il n’avait presque pas eu besoin de se retourner pour comprendre.
Derrière lui, entre les deux Mages Bleus, se tenait Andunion, immobile lui aussi. La stupeur se lisait dans son regard. Sa bouche s’ouvrit légèrement.

C’est impossible, se répéta-t-il. Cela ne se peut pas. L’homme qui se tient devant moi ne peut pas être celui que je crois. Araglas est caché, à l’abri dans sa famille d’adoption. Il l’avait été toute son enfance, et il l’est encore aujourd’hui.
Mais son enfance était lointaine, se rappela-t-il à contrecoeur. Il avait cessé de compter ses années après la Bataille sous les Cendres, il y a déjà si longtemps lui semblait-il, mais il s’était toujours souvenu des jours qui marquaient la naissance de son frère. Vingt-sept ans devait-il aujourd’hui avoir. Araglas ne pouvait plus être l’enfant qu’il avait vu la dernière fois qu’il s’était rendu à Pelargir.

Quand bien même … comment aurait-il pu ? Non. L’homme qui faisait face à Andunion était de complexion trop pâle pour être un vrai Haradrim, mais il était un noble du Sud. Empereur, qui plus est. Cela ne lui ressemblait pas. Alors pourquoi portait-il le nom de son frère ?
Il prit finalement la parole.

- Messire Urzahîl, vous vous méprenez quant à ma personne. Je ne suis en rien un arriviste ou un voleur. Je ne suis pas un étranger venu me repaître de ce Royaume. Mon nom est Andunion, fils d’Elendur. Je suis le Prince Royal du Gondor, et je sers ma patrie en libérant Minas Ithil de l’attaque de Kanshaar l’Oriental.
- Andunion ? répéta la Bouche. Le fils ?
- Je m’exprime en mon nom et en celui de mon vassal, le Roi Taben de Nurnen, qui a payé sa dette au Gondor en envoyant sa soldatesque au secours de Minas Ithil. Le seul vol que je puis constater, Messire, est celui de l’intimité de notre réunion par votre irruption !
- Oh, je vous prie de me croire, répliqua la Bouche sur un ton doucereux, j’ai des raisons plus que justifiables pour m’inviter dans ce petit conciliabule.

Araglas ne savait que penser lui non plus. Lors de sa première année sous l’apprentissage de la Bouche de Sauron, celui-ci lui avait rapporté les événements de la première bataille entre le Gondor et les Uruks Noirs de Durbrod. A ses dires, son frère Andunion avait été tué au cours de cette bataille. Comment avait-il pu ainsi déjouer la mort ? Son mentor s’était-il trompé ?
Ou était-ce encore une autre vérité qu’il lui avait dissimulé ?
Au moment où il s’apprêtait à élever la voix à son tour, cependant, les deux vieillards vêtus de bleu s’avancèrent d’un mouvement brusque de part et d’autre d’Andunion, et abaissèrent leur bâton vers le visage du baron Urzahîl.

- Les armées ne sont plus les mêmes, mais nous pouvons encore reconnaître les mêmes tours de vieux singe, s’exclama Pallando. Pourquoi ainsi cacher votre vraie nature, Lammen Gorthaur ?
La Bouche de Sauron le regarda, et cligna des yeux.
- Suis-je censé savoir qui vous êtes, vieillard ?
- Vous savez déjà qui nous sommes, cracha Alatar. Ou avez-vous déjà oublié Mithrandir ?
- Mithrandir ?

La Bouche pencha la tête sur le côté, tel un enfant intrigué par ce qu’il voyait. Puis, derrière son masque, ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire.
- Ah, Gandalf le Gris ? C’est bien ainsi qu’il était connu dans cette région du monde ! Mes excuses, j’en oublie les contes et les légendes les plus classiques dans le Nord ! Mais je peine à voir le rapport avec deux mendiants tels que vous.
- Cessez cette comédie, Noirelangue ! rétorqua Alatar. Est-ce donc votre faute si votre maître a disparu du Mordor ?
- Assez !

Les interlocuteurs se turent, et se tournèrent vers Araglas, qui avait enfin élevé la voix. Celui-ci s’était débarrassé de son turban, et ses cheveux châtains tombaient sur ses épaules. Celemmir pouvait voir une certaine similitude avec Andunion, malgré la barbe de ce dernier.

- Urzahîl, votre intention est louable, mais ne saurait arriver à son terme ! Ces deux vieillards ne cherchent qu’à vous faire perdre votre temps !
- Votre majesté, je … commença la Bouche.
- Non. Je devine votre pensée.
La colère grondait dans la voix d’Araglas. Les nobles Haradrim qui les accompagnaient reculèrent craintivement en baissant la tête.
- Ce que nous avons pu accomplir sur Erelond, nous ne le pourrons point le reproduire ici, déclara-t-il en s’avançant. La volonté de ces hommes ne saurait être brisée. Votre intention initiale était infiniment meilleure, je vous l’accorde. Mais vous avez échoué. A cause d’un détail que vous n’avez su prévoir. Un détail nommé Andunion.

Il s’arrêta devant Andunion, et tandis qu’ils se dévisageaient l’un l’autre, ils surent avec certitude qui ils étaient. Quelque chose de sombre remua derrière les yeux jaunes d’Araglas. Un frisson parcourut l’échine d’Andunion, et du coin de l’œil il s’aperçut que les Mages Bleus s’étaient totalement désintéressés d’Urzahîl, et regardaient maintenant Araglas avec un air affolé.

- Araglas est mon nom. Je suis aujourd’hui l’Empereur du plus grand royaume que la Terre du Milieu a jamais connu depuis l’ancienne Numenor. Mais aujourd’hui le Gondor m’a tendu un piège. Un piège qui porte le nom de mon frère de sang ! N’est-il pas Andunion, fils d’Elendur ? N’est-il pas l’héritier légitime du Gondor ?
Andunion porta sur son petit frère un regard empli de tristesse. Que lui était-il arrivé ? Comment était-il devenu cette personne emplie de peur et de colère qu’il voyait face à lui ?

- Araglas, mon frère, le Gondor a besoin d’un Roi. La lignée d’Aragorn Elessar ne peut s’éteindre. Nous sommes les derniers des Dunedain. Père est mort, et aujourd’hui la noblesse du Royaume est prête à m’accepter comme leur Roi. Je me suis préparé pendant des années à protéger nos terres de toutes mes forces. Le destin et les Valar m’ont permis de revenir aujourd’hui au Gondor, à l’heure où il est le plus démuni, et si c’est la volonté du Royaume, je le ferai. Je suis prêt à donner ma vie pour le Gondor, comme premier héritier de la couronne. Est-ce que tu me crois, mon frère ?
- Le Roi Andunion, déclara Araglas.

Il plongea ses yeux dans ceux d’Andunion pendant un long moment, et Andunion sembla diminuer, comme s’il se sentait presque coupable d’avoir causé du tort à son petit frère. L’espace d’un moment, il vit les traits d’Araglas imiter ceux de son père.
Puis Araglas baissa les yeux, et parla doucement :
- Que je te croie ou non n’a plus d’importance désormais, mon frère. C’est un étrange destin qui nous a réuni ici en cet instant, mais si tu choisis de le suivre, de te soumettre à ce destin, alors nous devrons en voir ensemble les conséquences.

Andunion pensa avec soulagement que Araglas surmontait doucement le choc que lui avait apporté cette nouvelle, et celle de son retour à la vie. Mais Araglas le surprit en se tournant vers les nobles Haradrim derrière lui et en écartant les bras.

- Le Roi Andunion ! Souverain du Gondor ! Le Gondor, défiant jusqu’au dernier instant ! Nos efforts pour apporter la paix à cette Terre du Milieu, de repousser l’obscurité des peuples incultes de l’Ombre, bafoués par l’arrogance d’un peuple qui a trop de fois renié sa gloire originelle ! Par l’arrogance des Dunedain, qui ont apporté la ruine à leur propre royaume !
- Mon frère ! appela Andunion.
- Il n’y a plus de frère ! rugit Araglas en se retournant brusquement. Cette … mascarade n’a déjà que trop duré. Tu as pris goût au pouvoir aux côtés des Hommes de Nurnen, n’est-ce pas ? Je vois déjà que tu veux ton propre trône, à présent. L’entreprise aurait pu être louable si cette duperie n’était pas aussi évidente !
- Non ! Si je n’accepte de devenir Roi du Gondor, ce n’est pas pour servir ma propre cause, Araglas ! Il y a une destinée plus haute que la lutte entre deux royaumes, et ça va bien plus loin que toi et moi !
- Alors rejoins-moi ! s’exclama Araglas en tendant le bras vers lui.

Andunion cilla. Quoi ? eut-il le temps de penser. Il jeta un regard rapide autour de lui. Les nobles Gondoriens se tenaient derrière Celemmir et lui, la plupart avec un air d’incompréhension peint sur leur visage. Les Mages Bleus de part et d’autre d’Andunion étaient immobiles. Derrière Araglas, les nobles du Sud commençaient à exprimer leur déconvenue face à l’échec de la manœuvre d’Urzahîl. Lui-même était en retrait, mais exsudait la colère et le ressentiment. Ce sentiment était-il dirigé vers Araglas, se demanda Andunion ?

- Avec ou sans la Couronne du Gondor, reprit Araglas, le Second Empire Numenorréen unira les peuples héritiers de Numenor. Si tu choisis de prendre cette couronne pour toi-même, au nom de notre fratrie, rejoins-moi ! Le Gondor deviendra une des provinces les plus riches et les plus puissantes du Second Empire, et plus jamais ton peuple ne sera mis en danger par des arrivistes comme Kanshaar ou des monstres comme Durbrod ! Plus jamais il ne subira les ravages de trahisons comme celles du Comte Beleg !

Andunion était déchiré, et il sentait aussi derrière lui l’incertitude de Celemmir. Mais l’espace d’un instant, ses sens se remirent en alerte. Si Araglas était vraiment devenu Empereur d’une aussi grande puissance dans le sud, comment pouvait-il savoir quels maux avaient affligé le Gondor pendant toutes ces années ? Que savait-il réellement de la guerre qu’il avait mené ?

La méfiance montait doucement chez Andunion, et il répondit.
- Non, mon frère. Le Gondor est le symbole de la lutte contre l’Ombre, et doit le rester. C’est l’héritage du Roi Aragorn Elessar, c’est l’enfant des légendes d’Elendil et Isildur. Je ne peux accepter que mon royaume, que notre peuple, ne soit inféodé à un autre. Ce serait renier la gloire de nos ancêtres.

Le visage d’Araglas se tordit de colère.
- Alors mon frère, sache que si tu ne me rejoindras pas, je ne te ferai pas davantage cet honneur ! Le Second Empire Numenorréen accomplira la destinée que je lui ai promis, avec ou sans toi !
- Araglas, tu ne peux pas ainsi me renier ! Pas après la mort de notre père ! C’est une insulte à sa mémoire !
- Tu as choisi ta voie, Andunion, rétorqua Araglas. La responsabilité n’en revient qu’à toi.
- Le Gondor ne se soumettra jamais à un autre peuple, même s’il se prétend l’héritier de Numenor ! Nous avons renié l’Ombre d’innombrables fois au cours de notre histoire, et nous n’y replongerons pas après tant d’années de lutte !

Araglas s’avança doucement, délibérément vers Andunion. Ses yeux brillaient d’un feu insoutenable, presque rougeoyant à présent. Alatar et Pallando ne bougeaient plus, mais dans le monde spectral Araglas les voyait, deux petites tornades de lumière en pleine formation.
- Et si je demandais à mes gardes ici présents de te tuer, dit-il sur un ton mauvais, et de tuer le reste des nobliaux du Gondor ici présents, ne penses-tu pas que le peuple du royaume me suppliera de les laisser me rejoindre ?
- Si c’est la destinée que les Valar m’ont promis, j’y suis prêt, répondit Andunion. Quand j’ai dit que je donnerais ma vie pour le Gondor, crois-tu que perdre la vie ici et maintenant n’était pas une possibilité.

Araglas regarda fixement celui qu’il appelait jadis son frère, et Andunion rendit son regard à la créature ténébreuse qui avait été un homme. Après un long moment, il leva un poing.
- Escadron, retraite. Nous en avons terminé ici.
Les soldats aux armures noires et dorées se rassemblèrent, et formèrent une escorte autour des nobles Haradrim et de la Bouche de Sauron. Ceux-ci se dirigèrent vers les grandes portes de la salle du trône, et avant qu’ils ne sortent, la Bouche jeta à Araglas un regard suspicieux.

Araglas tourna également les talons et sortit de la salle, mais au dernier moment il se retourna. Ses yeux s’étaient éteints, et étaient redevenus gris et brun.
- Je te ferai au moins une dernière promesse, mon frère. Avant que notre dispute ne s’achève, notre mère sera vengée.

Puis il se dirigea vers la troupe, et disparut des yeux de l’assemblée, qui resta longtemps sous le choc, sans réaction.

Darth_Golgoth Darth_Golgoth
MP
Niveau 10
01 février 2018 à 08:56:59

Cette réunion de famille que j'attendais depuis un bail !!! :content:
Et cette dernière phrase d'Araglas, ça se pourrait bien qu'Araglas ai compris les manigances de la Bouche ?

Wait and see :oui:

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
01 février 2018 à 18:13:01

J'ai mis un petit peu de temps à sortir ce chapitre, mais j'y ai mis du mien :-) Si tout se passe comme je l'ai prévu, le prochain sera le tout dernier :banzai:

Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
03 février 2018 à 15:54:23

Lu à l'instant, Lammen Gorthaur qui commence à suer :)
La sweet chef :cimer:

Darth_Golgoth Darth_Golgoth
MP
Niveau 10
05 février 2018 à 22:19:23

On a écrit plus de 500 messages félicitations les gars :fete: :fete:

Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
13 février 2018 à 11:11:28

:up:

Darth_Golgoth Darth_Golgoth
MP
Niveau 10
14 février 2018 à 18:33:48

Swite :content:

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
14 février 2018 à 21:36:52

Ce weekend, là j'ai une fin de semaine un peu tendue :desole:

Darth_Golgoth Darth_Golgoth
MP
Niveau 10
14 février 2018 à 22:02:26

Pas de problème :oui:

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
19 février 2018 à 00:55:45

ÉPILOGUE : CACHÉ EN PLEINE LUMIÈRE
[Bouche de l’Anduin]

Zigûrun avait ramené ses troupes jusqu’à leurs navires dans un silence pesant. De lourds nuages gris avaient accompagné leur départ, les mêmes que ceux qui peuplaient désormais les pensées de l’Empereur de tous les Numenorréens.
Lammen Gorthaûr ne lui avait pas adressé la parole. Ils ne s’étaient pas parlé jusqu’à ce que l’armée n’ait embarqué, jusqu’à ce que leur flotte n’ait redescendu le cours de l’Anduin et ait dépassé Pelargir.
Zigûrun était resté tout le long de ce voyage de retour sur le pont de son navire amiral. A la vue des ports de Pelargir, il eut une vague de nostalgie. Des fragments de mémoire doux-amers venus de son enfance lui revenaient. Il savait que la prochaine fois qu’il entrerait dans la ville, ce ne serait plus comme citoyen loyal, mais bien comme conquérant.

Ce n’est qu’alors que les havres du Gondor s’éloignaient de leur vue que l’Empereur se décida enfin à descendre dans ses appartements privés pour parler à son mentor.

La Bouche de Sauron avait passé des siècles à préparer sa grande vengeance, et la patience était chez lui une seconde nature. Cependant, même malgré son apparence stoïque, la frustration émanait de chacun de ses gestes. Il porta la main à ses côtes détruites, et à la plaque de métal qui les recouvrait, et grogna. Il lui fallait accomplir un rituel de réjuvénation sous peu de temps. Ses chairs se nécrosaient autour de la plaie.
Il comptait monter et demander à l’un des hommes du pont de lui ramener le plus gros oiseau de mer qu’il trouverait, lorsque les portes s’ouvrirent sur l’Empereur Araglas.

- Seigneur Araglas, salua la Bouche avec raideur.
- Baron, nous avons à discuter, répondit sans ambages son élève.
- En effet, reprit le vieux nécromant en se tournant vers un fauteuil pour s’y asseoir. Êtes-vous venu pour parler des conséquences de vos actes ? Où pensez-vous ne pas avoir à les assumer ?
- Quelles conséquences ? Notre empire aura la glorieuse guerre que je lui ai promis, et le Gondor et Arnor seront à nous en moins de trois ans.
- Êtes-vous devenu un génie militaire au cours de la nuit, Zigûrun ? grogna Lammen Gorthaûr. Où avez-vous omis de remarquer que le Bellakar ne peut plus être compté comme un allié ?
- La comtesse Barûthîn ?
- Elle ne nous a pas suivi lors de notre départ de Minas Ithil. Elle est resté auprès des nobles du Gondor. Elle cherchait sans doute le meilleur moment pour faire sécession depuis que vous avez tué son père sur l’Île l’an dernier. Le royaume qui nous sépare du Gondor est à présent hostile au lieu d’être un allié.
L’Empereur Araglas choisit de tourner le dos à son mentor pour ouvrir un meuble contenant plusieurs carafes de spiritueux.
- Voici plus de dix ans que j’ai étudié auprès de vous. Je connaissais aussi bien que vous le grand plan. Et vous n’avez pas su prévoir la trahison d’un de mes vassaux, ni le retour d’Andunion ?

- Vous présumez trop, Zigûrun, siffla la Bouche. Je savais que Beleg ne serait pas parvenu à corrompre ou éliminer toute la lignée d’Aragorn Elessar. Et même s’il avait réussi, je savais qu’un arriviste ou un imposteur viendrait tenter de nous contrecarrer.
- Mais pas un héritier qui serait plus légitime que moi.
Zigûrun versa du vin venu d’une lointaine contrée au sud de la Terre du Milieu dans une coupe en cuivre, le sirota quelques secondes, puis se pencha en avant, les traits crispés.

- Si Andunion n’avait pas « péri » à la Bataille des Monts Cendrés, aviez-vous vous-même préparé un plan pour le supprimer ?
- Bien sûr, répondit Lammen Gorthaûr avec impatience. Ce qui n’explique toujours pas pourquoi vous avez décidé de tout compromettre !

Zigûrun jeta la coupe par terre dans un accès soudain de colère. Le riche vin se répandit sur les coûteuses carpettes qui recouvraient la cabine.
- Andunion mourra de ma main, et pas autrement ! Je lui dois encore cet honneur-là.
- Est-ce bien Zigûrun, l’héritier du pouvoir de Sauron, que j’entends parler ? demanda la Bouche sur un ton malveillant. Ou est-ce Araglas, un enfant capricieux et frustré par sa famille ? Qui ai-je face à moi, l’Empereur de la plus grande nation que la Terre du Milieu ait connu, où un idiot qui trahit sa famille d’adoption par mesquinerie ?
- Prenez garde à vos prochaines paroles, « baron », répondit Zigûrun avec fureur. Je ne vous dois rien.
- Vous ne me devez rien ? répéta la Bouche en se levant de son siège.

Il s’avança en boitant légèrement vers le jeune homme, et plongea ses yeux noirs dans deux cristaux de lave en fusion.
- Je vous ai tout donné, Zigûrun, rappelez-vous-en toujours. Ce n’est que grâce à moi que vous avez votre trône. Je vous ai donné une raison d’être ! Votre pouvoir, c’est moi qui vous l’ai donné !
- Vous voulez sans doute parler de la reine Arcaliel ?

Lammen Gorthaûr cligna des yeux de surprise.
- Je sais, « Baron ». Je sais ce que vous avez fait. Pensiez-vous vraiment qu’en m’apprenant la nécromancie, les arts de la possession spirituelle, je n’aurais pas compris votre petit jeu ?
- Vous ne savez rien …
- Je sais que je suis possédé, moi aussi. Je sais que je n’étais même pas encore né lorsque vous avez forcé un esprit à habiter mon corps. Je sais que vous croyiez que cet esprit était assez puissant pour effacer toute trace d’Araglas fils d’Elendur à jamais.
- Je vous ai offert ce pouvoir pour …
- Non, Lammen Gorthaûr ! cria Zigûrun d’une voix soudainement glaciale. Je vous ai donné votre pouvoir le jour ou je vous ai nommé ma Bouche !

Le baron Urzahîl recula de quelques pas. L’incompréhension et la peur se disputaient son visage.
- Oh, vous savez tant de choses, reprit Zigûrun. Mais vous en comprenez si peu. Sur le pouvoir, sur les esprits. Savez-vous ce que j’ai découvert au moment de tuer le Roi Elendur ? Si un spectre possède un corps alors que la personne n’est pas tout à fait en vie, lorsque l’esprit de la personne originale n’est pas totalement à l’intérieur de son corps, alors les deux esprits fusionnent, et se partagent le corps de l’hôte.
- Quelle différence cela fait-il ? demanda la Bouche après avoir repris contenance. Vous êtes de nouveau le Seigneur et Maître de cette Terre du Milieu grâce à moi !

- C’est maintenant vous qui présumez trop, « baron », rétorqua Zigûrun avec un petit rire moqueur. J’aurais pu m’asseoir sur le trône de mon choix même sans vous. Mais vous faites erreur si vous pensez que je suis dual. Il n’y a pas d’Araglas. Il n’y a pas de Sauron. Je suis celui que vous avez créé, rappelez-vous. Zigûrun, l’Empereur de tous les Numenorréens.

- Vous avez encore besoin de moi, asséna la Bouche en découvrant les dents. Vous habitez désormais le corps d’un mortel, ce qui signifie qu’à sa mort, votre esprit sera enchaîné au sien et sera banni à jamais des cercles d’Arda !
Zigûrun exhiba un rictus carnassier. Il voyait à présent clair dans le jeu de Lammen Gorthaûr. Le vieux nécromant avait goûté au pouvoir, et maintenant il ne voudrait plus s’en défaire. Jusqu’où était-il prêt à aller pour conserver ce pouvoir, se demanda-t-il avec amusement ?
- Une fois de plus, vous me sous-estimez, Urzahîl. Je sais que mon esprit peut perdurer jusqu’à la fin des temps en ce monde. Il me suffit d’avoir une descendance. Mais vous, poursuivit-il en levant une main ouverte, ne serez plus ici pour la voir.

La Bouche de Sauron se replia sur lui-même comme si on l’avait frappé. Puis il poussa un grognement furieux, et plongea une main dans sa robe, pour en retirer une épée à la lame dentelée. Il se plaça immédiatement en garde.
D’une pensée de Zigûrun, sa main s’embrasa. D’une image mentale, il agrandit les flammes, les modela selon son désir, avant de refermer le poing sur une longue épée de feu.

- Rendez-vous maintenant, dit Zigûrun d’une voix de pierre. C’est votre dernière chance.

Il faussa un regard derrière lui, vers la porte de la cabine, pour appâter l’attaque du vieillard. La Bouche s’élança immédiatement, l’épée pointée vers son cœur.
Et il ne rencontra que du vide au bout de sa lame.

L’air craquela autour de lui, et du coin de l’œil il vit un tremblotement de chaleur à sa droite. Il fit pivoter sa tête sur le côté juste à temps pour éviter la lame incandescente qui vint se ficher dans une poutre. Zigûrun la dégagea immédiatement, et tournoya sur lui-même avant de viser les pieds du vieil homme.
Le feu rencontra l’acier, et l’instant d’après le poing de Lammen Gorthaûr rencontra la mâchoire de l’Empereur. Celui-ci contra en faisant remonter le pommeau de son épée dans la poitrine de son mentor, et à son tour il ne toucha que du vide.

Zigûrun recula d’un pas. Si cela continuait à ce rythme, il allait vraiment s’énerver. Ses yeux jaunes percèrent immédiatement le voile du monde spectral, et il vit derrière lui la Bouche s’apprêter à le transpercer.
Assez, pensa-t-il.
La barre de feu s’abattit sur les planches du sol, et il créa un trou dans le parquet à travers lequel il tomba, pour se réceptionner sur le pont inférieur, dans les cales de marchandises.

Au dessus de lui, Lammen Gorthaûr serra les dents, et le goût du sang envahit sa bouche. Il cracha un caillot, et entama une incantation destinée à animer le sang qu’il venait de régurgiter, quand soudain un cri d’alerte se manifesta à travers le monde spectral.
L’univers s’embrasa.
Les lattes du parquet volèrent une par une en éclat, et le baron Urzahîl ne put échapper à la chute. Il acheva précipitamment son incantation pour se redonner un appui et atterrir sur ses pieds, mais il ne put en profiter, car au même moment Zigûrun fut sur lui.

La situation était peu enviable pour le vieux sorcier. La lame de feu incontrôlable tournoyait, crachait des flammèches, et chaque coup s’écrasait sur les défenses de la Bouche avec toute la force d’une météorite. Le nécromant puisait intensément dans les réserves de son propre pouvoir pour contrer les assauts de son élève sans être coupé en deux, et Zigûrun – Zigûrun devenait de plus en plus puissant.
Chaque parade lui coûtait davantage de force qu’il n’avait utilisé pour atterrir sur ses pieds plus tôt ; chaque contre le faisait vieillir d’un siècle.

Au vu des circonstances, il était prêt à prendre des mesures désespérées.

Il cria deux mots de Commandement, et un cercle de feu noir et glacial l’enferma, gardant le jeune Empereur à distance. Il lâcha son épée, qui resta en lévitation, et joignit ses mains en grognant une incantation. Dans les tréfonds de la mer, il ressentit les innombrables esprits des Hommes qui y erraient depuis deux âges. Des hommes corrompus, venus du Harad, menés par les Nazgûl au sommet de leur puissance pour attaquer le Gondor à l’ère de l’Ultime Alliance.
Urzahîl s’ouvrit les paumes sur la lame de son épée, et leva les deux bras en laissant le sang goutter sur le sol. Obéissant à son injonction, les invisibles spectres remontèrent des profondeurs pour venir habiter les soldats en poste sur leur navire.

Sur tous les ponts, le bruit de glaives sortant de leurs fourreaux résonna, et la température chuta d’une dizaine de degrés.
Maintenant, pour ce qui était de Zigûrun –

Mais la pensée de la Bouche n’alla pas plus loin, car alors qu’il se rendit compte que son cercle de flammes noires était en train de se faire consumer par un feu encore plus puissant, sa vision fut obscurcie par une botte se dirigeant vers son visage à ce qui ressemblait à la vitesse d’un météore.
Un feu blanc explosa, et l’espace d’un instant Urzahîl ne put se reposer que sur sa vision du monde spectral pour se rendre compte que l’épée enflammée de Zigûrun se dirigeait dangereusement de sa nuque.

Il referma à nouveau les doigts sur son épée, et bloqua la lame de son élève de justesse, avant de tenter une contre-attaque sur son flanc. Zigûrun contra aussi aisément que s’il se battait contre un enfant. Mais Urzahîl avait déjà gagné. Les escaliers en bois résonnaient déjà du pas de soldats possédés.
Autant pousser son avantage tant qu’il le pouvait.

La Bouche claqua des doigts, et le sang qui continuait de couler de ses paumes sur le sol se mit à léviter, puis se solidifia en une seconde épée pourpre. Il ferait couler ce navire entier si cela lui permettait de venir à bout de Zigûrun.
Mais celui-ci ne l’entendait pas de cette oreille. Il baissa sa garde, et alors que Lammen Gorthaûr se jetait vers lui, il se contenta de se baisser, se tordre sur le côté et d’esquiver nonchalamment chacun de ses assauts. C’était trop facile, pensait-il. Son vieux mentor n’avait pas conscience d’à quel point l’âge l’avait ralenti. Le destin était de son côté. Il était le Seigneur de la Terre du Milieu. Il lui suffisait de décider de son avenir pour que celui-ci devienne réalité.

Et Zigûrun décide de gagner.
Il décide que la Bouche devrait perdre la main qui a possédé Araglas alors qu’il était encore dans l’utérus. La décision devient réalité. En une fraction de seconde, il saisit le poignet de Lammen Gorthaûr, et le sectionne de sa lame incandescente.

Le Numenorréen Noir lâche un cri, se plie en deux de douleur. Main et lame d’acier tombent au sol.Sous le choc, la Bouche lâche sa deuxième arme aux reflets sanglants, et l’Empereur s’en saisit. En cet instant, sa satisfaction est suprême. Son ennemi se sait vaincu, et tombe à genoux.
Zigûrun s’avance, et croise les deux lames sur la gorge de la Bouche de Sauron.
- Vous auriez dû vous soumettre quand vous en aviez la chance, vieux fou, lâcha-t-il, le souffle légèrement court. Voyez-vous à quel point vous êtes tombé bas ?
- Vous ne pouvez pas me tuer, Seigneur Zigûrun ! appela la Bouche. Je peux encore vous être utile !
- Encore en train de vous accrocher aux peu de pouvoir qu’il vous reste ? Je croyais que le Lieutenant de Barad-Dûr aurait eu davantage de force, et moins de couardise.
- Les spectres, haleta Lammen Gorthaur. Si je meurs maintenant, ils vont vous …

Zigûrun canalisa son pouvoir à travers la lame sanglante de la Bouche, et appela les hommes possédés du bateau. Ils s’immobilisèrent tous instantanément.
- Encore une fois, vous me sous-estimez, Bouche. Rappelez-vous, c’est moi qui vous ai enseigné l’art de la nécromancie.
- Je vous en supplie, mon Seigneur ! implora le vieux Numenorréen Noir. Par pitié !
- Vous auriez eu plus de chance si vous aviez tenté de supplier Araglas de Pelargir, ricana Zigûrun. Mais je ne sais pas s’il eut été beaucoup plus clément. Après tout, vous avez bien tué sa mère.
- Ayez pitié …

Sa phrase s’interrompit dans une gerbe de sang. Le monde s’obscurcit.
Une tête roula entre les cordages, et s’arrêta aux orteils de Zigûrun. Le corps resta quelques instants immobile, puis un miasme obscur s’échappa de son cou tranché, avant de s’évaporer. Enfin il se mit à vieillir à vue d’œil, et au moment où il tomba finalement au sol, ce n’était plus que des restes desséchés et squelettiques.
Comme en réponse, les soldats possédés se remirent en mouvement et se jetèrent vers l’Empereur.

Celui-ci étendit les bras, et une onde de choc parcourut le navire. D’une voix au résonnement métallique et inhumain il entonna un chuchotement qui s’amplifia doucement jusqu’à porter jusqu’aux autres embarcations de la flotte avec la force d’un hurlement.
Tous les spectres présents sur le bateau furent immédiatement arrachés de leurs corps, et bannis de ce monde.

Satisfait, l’Empereur Zigûrun traversa la cale, grimpa sur le pont, et s’installa sur son trône. Le navire était jonché de soldats morts, tous arborant une expression d’ultime horreur sur leurs visages. Le bateau se mouvait maintenant par la seule puissance de l’esprit de Zigûrun.
Mon frère, se dit-il en fermant les yeux. A compter d’aujourd’hui, la guerre commence.

Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
19 février 2018 à 12:34:28

:coeur: G tou lu
Très beau finish
Du coup si j'ai bien compris l'esprit que Lammen Gorthaur a placé dans Araglas bébé c'est Sauron en personne ? Ou une partie de Sauron du moins ? Ça expliquerait son extraordinaire habileté pour la nécromancie, mais du coup comment la Bouche s'est démerdée pour déplacer l'esprit de Sauron comme ça ?

Thanator1 Thanator1
MP
Niveau 10
19 février 2018 à 18:01:23

Tu as bien tout compris Terrine :oui: Mais en soi la Bouche était déjà un nécromant très puissant, à l'époque de la Guerre de l'Anneau c'était le 2e plus puissant serviteur de Sauron après le Roi-Sorcier en personne. Et comme l'esprit de Sauron a été rendu exsangue par la destruction de l'Anneau Unique, il était devenu facile à manipuler par un nécromancien habile comme la Bouche ...
(dans la fanfic du jeu, la Main Noire, un humain, a bien pu placer l'esprit de Celebrimbor dans Talion après tout :-) )

Territory8 Territory8
MP
Niveau 10
19 février 2018 à 18:57:53

Exact :hap:
Du coup ce jdr, toujours en projet ? T'as pas trop peur que ça soit trop tard ? En tout cas on est là avec Golgoth :ok:

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