Emboîtant le pas à l'excellent Outlast, Daylight milite pour une approche similaire en optant pour un survival-horror où la fuite n'est pas une option. Toutefois, au-delà de cette bonne intention de départ, le jeu de Zombie Studios affiche rapidement d'innombrables problèmes dont il est difficile de passer outre. En résulte alors un jeu qui aurait sans doute gagné à être mieux pensé en amont...
Si une seule chose devait ressortir de Daylight, ce serait probablement son scénario mêlant ésotérisme, expériences interdites et fantômes tout en évoquant par moments Lovecraft. Ainsi, afin de ne pas vous spoiler l'élément central du jeu, disons simplement que vous incarnez une certaine Sarah dont on ne sait pas grand-chose et qui se retrouve projetée dans un asile insalubre envahi par les ténèbres. La demoiselle devra alors faire la lumière, au sens propre comme au sens figuré, sur son passé afin de comprendre ce qui lui arrive. Et pour ce faire, rien ne vaudra « quelques » documents disséminés ici et là.
Quand un joueur se retrouve dans les petits papiers des développeurs
Comme tout bon jeu reposant sur son synopsis, Daylight est jonché de divers mémos, photos et autre coupures de journaux qui éclairciront les pans de l'histoire restant dans l'ombre. « Hourra » s'écriera l'amateur éclairé sauf que dans le cas présent, ce n'est pas vraiment une sinécure. En effet, le jeu ne réclamant que 5 heures pour être bouclé, vous tomberez sur une multitude de documents au point qu'on en trouvera parfois trois côte à côte. Du coup, si on cherchera à tout récupérer, le tout aura alors des allures de recherche d'objets cachés plutôt que de survival-horror. D'autant plus vrai que la progression sera intimement liée à ladite recherche. En effet, dans chacun des quatre environnements (hôpital, grotte, égouts et forêt), vous devrez dans un premier temps utiliser votre smartphone, affichant la map du level, pour dénicher un lieu recelant un pentacle où vous pourrez récupérer un objet débloquant la « sortie ». Cependant, avant d'obtenir l'objet requis, vous devrez automatiquement avoir en votre possession un certain nombre de documents. En somme, il vous faudra obligatoirement crapahuter dans le niveau pour récolter ces coupures de journaux, ceci se soldant également par une apparition plus soutenue des fantômes.
Cours Sarah, cours !
Comme précisé en introduction, Daylight vous obligera à fuir dès qu'un ectoplasme essaiera de vous agripper. Ainsi, à l'image d'un Silent Hill, votre smartphone se brouillera dès qu'un fantôme approchera de vous. Si les apparitions sont aléatoires, l'horreur sera tout le temps synonyme de jump scares. Notez à ce sujet qu'étant compatible Oculus Rift, le tout fonctionne mieux avec le casque de réalité virtuelle même si, face à son écran, il ne sera pas rare de sursauter en se retournant pour tomber nez à nez avec un spectre. Toutefois, la qualité graphique toute relative du titre joue clairement en sa défaveur de même que sa progression réutilisant des pièces identiques au sein d'un même niveau. Du coup, la génération aléatoire des levels n'a que peu d'intérêt d'autant que la façon de procéder, décrite plus haut, est tout le temps identique. De plus, le gameplay se veut simpliste et repose uniquement sur les feux de Bengale éloignant les fantômes et les bâtons lumineux permettant d'y voir un peu plus clair tout en mettant en avant les objets avec lesquels on peut interagir. Bref, tout ceci contribue à faire de Daylight un survival TRES mineur et ce ne sont pas les checkpoints mal placés et son scénario prévisible dès les premières minutes qui nous feront mentir...
Points forts
- L'ambiance est intéressante...
- Les apparitions aléatoires font sursauter
Points faibles
- ... malgré un sentiment de déjà-vu et une fin prévisible dès le départ
- La progression en couloirs n'évolue jamais
- Impossibilité de sauvegarder où bon nous semble
- De l'Unreal Engine 4... sérieux ?!
- Reconfiguration des touches impossible (obligation de jouer en QWERTY)
- Court (environ 5 heures pour boucler l'aventure)
- Prix de base de 14 euros trop élevé
Débordant de problèmes à tous les niveaux, Daylight fait plus penser à une version à peine évoluée de Lost in the Rift qu'à l'excellent Outlast. S'il parvient à provoquer quelques sursauts et que son scénario n'est pas inintéressant, même s'il aurait gagné à être beaucoup moins prévisible, le titre de Zombie Studios ne cherche jamais à se sortir d'une progression longitudinale donnant l'impression au joueur d'être un rat piégé dans un labyrinthe. Alors certes, les sentiments de solitude et d'enfermement restent les deux mamelles du survival mais quand tout ce qui tourne autour de ces deux concepts s'effondre comme un château de cartes, autant dire que l'ennui supplante rapidement la peur.