Bien que les bornes d’arcade sont, il faut l’avouer, bien moins au centre de l’écosystème des plates-formes de jeu d'aujourd'hui, les titres sortis à la grande époque ont su marquer les joueurs d’une première génération et parmi eux aussi des équipes entières de développeurs. Ainsi, les jeux de scoring, les shoot’em up notamment, gardent une place particulière dans le cœur des joueurs. La scène indépendante sait souvent comment raviver la flamme d’un Space Invaders, comme l’atteste le succès de Jamestown en 2011. C’est quelques mois plus tôt qu’est sorti Who’s That Flying?!, dans la même veine, titre accrocheur à l’humour gras mais pas lourd.
Oublions un instant ces jeux d'action dirigistes et ces FPS scriptés et consacrons-nous plutôt à l'arcade pure orientée scoring. Qu'il est bon de retrouver ces bons vieux scrollings horizontaux, d'y manœuvrer un personnage ou un vaisseau et de détruire des centaines, des milliers d'ennemis à l'intelligence artificielle frôlant celle des plus grands acteurs de télé-réalité. Quiconque aura déjà joué un tant soit peu à un shoot'em up saura reconnaître que ce qui fait la patte de ce genre de jeux, c'est justement son incroyable capacité qu'il a de nous donner envie de revenir sans cesse dans les différents niveaux afin d'affronter encore et encore les mêmes ennemis. Développé à l'origine comme un petit jeu disponible en téléchargement sur PS3 et PSP, Who's That Flying bénéficie ensuite d'un portage sur PC via Steam. Vous incarnez le Défenseur de la Terre alors accusé par les autres Défenseurs du système solaire d'avoir failli à votre mission en ne protégeant pas correctement votre planète. Vous aurez alors l'occasion de vous défendre en revivant d'anciens combats perdus. Ce seront ces phases qui vont constituer le cœur du gameplay, le récit cadre ne permettant qu'une vague mise en abyme de votre implication dans la défense de la Terre.
Le scénario de Who's That Flying est véritablement au ras des pâquerettes. Les séquences cinématiques de votre procès ne sont que l'occasion de rendre plus improbable et plus invraisemblable l'univers fictif que vous découvrez. A noter que si le jeu est uniquement disponible en anglais, il se révèle d'une assez grande accessibilité dans la compréhension des différentes vannes que s'envoient les protagonistes ; mention spéciale à Uranus qui subit les quolibets incessants de ses collègues à cause de son nom (Uranus - Your anus). Néanmoins, ces phases sont assez distrayantes et permettent d'ailleurs assez vite de se rendre compte du côté totalement risible de la production. En effet, n'oubliez pas que vous êtes un héros et en tant que tel... Enfin imaginez que Megaman passe son temps à faire du surf à Hawaï et soit assez mégalomane pour régulièrement faire la couverture des journaux people. L'acronyme du jeu, WTF, révèle assez bien sa dimension parodique et totalement débridée. L'affranchissement du sérieux du titre se retrouve d'ailleurs également dans le gameplay. Bien que très austère et franchement peu original, votre personnage, comme tout héros qui se respecte, est totalement invincible. Ce qui va déterminer de la réussite ou de l'échec de votre mission sera votre capacité à empêcher les plus petits monstres de passer à gauche de l'écran. Cinquante points de vie sont donc alloués aux différentes villes que vous protégez à savoir New York, Tokyo, Mexico et Moscou. Sachez aussi que chaque chapitre proposera un type d'ennemis particulier avec une capacité spéciale comme le fait de vous assommer ou de faire apparaître encore plus de petits monstres. Bref, il arrivera souvent qu'au cours de certaines séquences, l'écran soit noir de monde et que pas mal d'habileté soit nécessaire pour s'en sortir.
Au niveau des capacités de votre personnage, vous disposez d'une attaque unique qui s'améliore avec un système de chainkill vous permettant de monter une jauge à paliers. Ces paliers vont vous permettre de passer du tir simple à un plus rapide, puis à deux niveaux de puissance de rayon laser. Et c'est là que le bât blesse : le gameplay austère et même assez pauvre n'offre plus grande difficulté une fois les paliers de rayon laser atteints. Bien que ceux-ci retournent à zéro si un monstre arrive à passer de l'autre côté de l'écran, une fois un premier niveau franchi, et pour peu que d'autres ennemis apparaissent, vous continuerez d'utiliser les mêmes armes. Les seuls vrais challenges vont se présenter lors de combats contre des boss monumentaux. Si les deux premiers n'opposent pas de réelle résistance, les suivants vont se révéler bien plus corsés en requerrant de votre part un minimum de réflexion. Au final, le soft propose une durée de vie très courte de deux heures même si vous pourrez vous atteler à vaincre vos propres records. Les autres pourront tenter de débloquer les différents succès ou encore s'essayer au mode Challenge qui pour le coup propose dès le premier niveau une difficulté extrême qui ravira les fans de jeux hardcore. Ce dernier mode est en effet le plus intéressant en termes de gameplay puisqu'il propose en outre quelques niveaux supplémentaires comme la possibilité de se mesurer aux différents boss avec de nouvelles capacités et une endurance bien plus conséquente.
Points forts
- Humour débridé
- Graphismes cartoon et caricaturaux
- Bonne diversité d'ennemis
- Gameplay nerveux idéal pour les amateurs de scoring
Points faibles
- Difficulté trop légère et mal dosée
- Gameplay inégal et trop austère
- Durée de vie trop courte
- Ne s'adresse qu'à ceux qui aiment faire et refaire les niveaux afin de battre leur score précédent
Se voulant tout d’abord un shoot'em up accessible à tous, Who's That Flying rappelle un peu le principe d’un Trackmania : des niveaux simples et courts que l’on refait des dizaines de fois afin d'établir le meilleur score. Malheureusement, il ne sait pas convaincre autant que ce dernier tant le gameplay est pauvre et peu varié. En revanche, on saura apprécier une narration très drôle bien que très brève et un humour omniprésent qui saura faire sourire. N'oublions pas enfin que le jeu est vendu moins de 6 € sur Steam pour sa version PC, ceci expliquant cela.