Même si le jeu de mot est vraiment facile, on peut dire que Trainz Simulator a désormais un train de retard sur ses concurrents. Entre ses graphismes à la ramasse, ses ralentissements omniprésents et les divers bugs qui émaillent chaque session de jeu, la série ne brille pas par sa maîtrise technique. En outre, son gameplay poussif destiné à un noyau de passionnés ne la rend pas particulièrement accessible. Les Trainz Simulator ont pourtant connu un certain succès en raison du nombre faramineux de véhicules à conduire et de la variété des tracés proposés. Les scénarios prédéfinis sont très réalistes et le joueur peut en inventer d'autres grâce à un éditeur de missions très complet. Bien entendu, il est également possible de créer dans les moindres détails les tracés de ses rêves et même d'importer des éléments personnalisés avec la foule d'outils dont on dispose.

Les simulations ferroviaires, on le sait, ne sont pas faites pour le grand public. Ceci semble encore plus vrai pour Trainz Simulator 12 qui nécessite un apprentissage fastidieux. Constatant rapidement qu'il ne pourra tirer aucune aide des tutoriels faméliques auxquels il a accès dans une section dédiée, le joueur devra tâtonner de longues heures afin de maîtriser le pilotage des locomotives et les outils d'édition. Concernant les contrôles proprement dits, les développeurs ont imaginé deux systèmes radicalement différents. Le premier, inspiré des modèles réduits que les grands enfants s'amusent à voir évoluer dans leur salon, consiste simplement à tourner une molette dans un sens ou dans l'autre pour modifier la vitesse du train. Bien entendu, les passionnés délaisseront immédiatement ce système sans intérêt pour s'atteler au pilotage cabine autrement plus compliqué. Prenant en compte de nombreuses variables, ce dernier est certes très réaliste mais tellement lourd et peu intuitif qu'il y a de quoi balancer son clavier à travers le salon rien que pour démarrer correctement notre locomotive.

Une fois celle-ci lancée à toute vitesse dans les plaines du sud de la Chine ou dans les contreforts des Appalaches, on pourra enfin s'asseoir confortablement dans notre siège et se la couler douce en sirotant un café ou en fumant une cigarette. Vu qu'il n'y a grosso modo que la vitesse à réguler entre deux destinations, certains s'endormiront aussi sans doute mais c'est là le propre de toute simulation ferroviaire réaliste. En fait, le véritable souci de Trainz Simulator 12 provient comme d'habitude de sa programmation et de sa réalisation. Le rendu visuel des environnements, déjà daté en 2007, est aujourd'hui complètement obsolète et de nombreux ralentissements se font sentir, même sur un ordinateur de compétition. Comme chaque année, des bugs plus sévères son également de la partie, nous forçant parfois à relancer une sauvegarde voire carrément à redémarrer le soft. Cerise sur le gâteau, la localisation a une fois de plus été bâclée si bien qu'on retrouve des phrases en anglais jusque dans le tutoriel. Sachant que cela fait des années que les joueurs se plaignent de ces problèmes récurrents, on commence vraiment à perdre patience.

Reste qu'entre son contenu hérité des autres épisodes et ses nouveautés, Trainz Simulator 12 a de quoi donner le vertige. En plus des centaines de locomotives jouables, des nombreux tracés à parcourir (dont huit nouveaux), et des missions habituelles à relever, cet épisode nous offre la possibilité de créer notre propre contenu en coopération avec d'autres joueurs connectés. Voila qui promet assurément des réalisations d'une envergure inégalée à découvrir prochainement sur le Net. Par ailleurs, on dispose à présent d'une vue satellite pour contempler notre réseau et d'outils supplémentaires afin de modifier ou d'importer tous les éléments que l'on souhaite. Ce n'est pas la lune, certes, mais ça peut éventuellement intéresser les fans de la série qui ne se seraient pas encore laissés séduire par d'autres simulations PC plus abouties telles que Train Simulator 2012 pour ne citer qu'elle...

Captures d'écran éditeur.