Bien que peu connue du grand public, l'affaire de la licorne a en son temps fait couler beaucoup d'encre. Pour faire simple, Ira Einhorn, hippie et écologiste américain très connu dans les années 60 et 70 a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour le meurtre de sa petite amie Holly Maddux. S'en suivent une évasion et un long périple à travers l'Europe qui va durer quasiment 30 ans. C'est là que vous entrez en scène. Le soft vous propose en effet de mener une enquête afin de traquer et interpeller le meurtrier. Ce contexte plutôt intéressant laisse cependant rapidement place à un jeu de recherche d'objets stéréotypé et plat. En effet, sur le fond comme sur la forme, ce Real Crimes : The Unicorn Killer se révèle tout ce qu'il y a de plus banal.

Vous découvrirez donc des tableaux contenant des objets plus ou moins bien cachés et votre tâche consistera à trouver ceux qui sont inscrits sur votre liste. En tout, 22 niveaux aux dimensions croissantes, tous représentant des lieux réels et en rapport avec l'affaire sont proposés. Sachez par ailleurs que vous aurez le choix entre deux modes de difficulté : Détective ou Débutant. Si le second vous laissera tout le temps nécessaire pour trouver vos objets, le premier vous mettra face à un chronomètre. Celui-ci a principalement pour but de vous empêcher de cliquer partout en espérant trouver votre cible puisque trois échecs successifs enlèveront automatiquement 45 secondes au compte à rebours. On vous conseillera bien évidemment le mode Détective sans lequel le soft n'a aucun intérêt. Un système d'indices contribue en effet à simplifier un jeu qui ne propose déjà que peu de challenge. En effet, résoudre certaines énigmes ou compléter les jeux de go cachés dans certains niveaux vous permettront de révéler l'emplacement d'objets qui vous échappent. Ces indices sont disponibles en grande quantité et sans trop en dire, il est facile d'en récupérer autant que vous voulez. Au final vous ne recommencerez que rarement un tableau et la durée de vie du soft n'excédera pas trois heures. Les plus jeunes pourront tout de même y trouver leur compte et le titre aura le mérite de leur présenter cette sombre affaire.

Vous vous apercevrez cependant rapidement que le pitch du jeu n'est qu'un prétexte. Les protagonistes feront eux-même les déductions et votre seule tâche sera de trouver tous les objets. Le problème est que ceux-ci n'ont aucun rapport avec l'histoire. On devra ainsi par exemple chercher du papier toilette dans l'appartement du meurtrier alors qu'un pistolet trône nonchalamment sur la table. On trouvera également des grenades dans une prison et les objets sont en règle générale cachés sans aucune considération de proportions ou de crédibilité. Ces incohérences sortent vite le joueur de l'histoire et on prend les tableaux les uns après les autres sans y voir une quelconque relation avec le scénario. Une grande répétitivité s'installe donc et la perspective d'enseigner l'histoire aux plus jeunes s'évanouie. Le titre pourra cependant donner envie à certains de se renseigner sur cette affaire intrigante, mais ne répondra en aucun cas aux questions que l'on pourrait se poser.

Afin de casser cette répétitivité, trois mini-jeux sont proposés. En effet, au cours de l'histoire, le joueur sera amené à se rendre au laboratoire afin de réaliser divers défis. Vous aurez donc droit à un mémory où vous devrez trouver des paires de globules rouges, un jeu où vous identifierez des empreintes digitales et enfin un dernier où vous reconstituerez des images. Ces mini-jeux vous donneront droit à des indices supplémentaires mais ne parviennent pas à renouveler l'expérience. Ceux-ci sont des classiques et n'apportent strictement rien à l'histoire. Au final, pour les 20 € demandés, ce Real Crimes : The Unicorn Killer s'avère bien plat et surtout très avare en nouveautés. Si le principe mainte fois recyclé de la recherche d'objets fonctionnera toujours pour les plus jeunes, le jeu n'apporte absolument rien au genre et seul son contexte original lui conférera un quelconque intérêt.