Après un rapide tour de la rédac., il s'avère que de nombreuses personnes éprouvent une tendresse particulière pour le quatrième épisode des Tortues Ninja sorti sur Super Nintendo. Si vous êtes également de ceux qui se sont régalés avec ce jeu, sachez qu'en guise de bonus, vous pourrez débloquer ce fameux titre. Voilà, c'est à peu près tout pour les bonnes nouvelles sachant que tout ce qui va suivre ne sera plus ou moins que problèmes et énervement. Dans tout ça, le fait de constater que la version Super NES est bien meilleure que le jeu qui l'accueille est symptomatique d'un véritable souci qui peut se résumer en un mot : gameplay.

Le fait de se retrouver confronté à une maniabilité désastreuse est d'autant plus surprenant que, de mémoire, je ne me rappelle pas avoir rencontré autant de problèmes de jouabilité dans le premier opus. C'est d'autant plus agaçant que quelques nouveautés ont été apportées pour varier un peu le plaisir. Au premier coup d'oeil, ce n'est pourtant pas évident à discerner. Le jeu est toujours composé de plusieurs niveaux dans lesquels vous devrez venir à bout d'ennemis pleins de hargne, chaque segment se conclura par un affrontement contre un boss et vous pourrez mettre à profit les talents des quatre tortues que sont Leonardo, Donatello, Raphael et Michelangelo, lorsque vous le désirez. Voici d'ailleurs la première nouveauté du jeu qui fait que par une simple pression sur une touche, vous pourrez passer de l'une à l'autre des tortues quand bon vous semblera. Ceci n'est pas qu'un simple gadget puisque chaque tortue dispose de capacités spécifiques qui seront mises à profit en temps voulu. Par exemple Leonardo pourra découper des arbres, des piliers ou des bambous alors que Raphael pourra soulever de lourds objets ou pousser des caisses, des pierres, etc. Michelangelo, lui, utilisera ses nunchakus pour voler sur de courtes distances et Donatello se la jouera Intello (vous comprenez maintenant la signification de son nom) en actionnant des consoles informatiques qui activeront ou désactiveront le plus souvent des rayons lasers.

Tout en s'appuyant sur les actions réalisables par les quatre frères, Konami a aussi cru bon d'insérer de légères phases de plates-formes ou de petites énigmes à résoudre, le plus souvent basées sur des sauts. Mais encore une fois, on se rend compte qu'il n'est jamais bon de vouloir voir trop grand, si le type de jeu ou la maniabilité ne le permettent pas. Teenage Mutant Ninja Turtles 2 : Battle Nexus en est un bon exemple puisque dès qu'on arrive à un passage requérant des sauts, c'est à criser. Ces derniers sont peu précis, les caméras sont la plupart du temps mal placées, car trop lointaines, et on a toutes les peines du monde à juger correctement les distances. De plus, il est assez maladroit d'avoir à tout prix voulu conserver de telles phases qui passent beaucoup moins bien dans un environnement 3D que dans un jeu 2D, à moins bien entendu que le titre soit clairement défini comme un jeu de plates-formes. Bref, c'est agaçant, peu maniable et ça n'apporte quasiment rien. A ce titre, je précise que certains niveaux seront clairement orientés plates-formes, même si ce genre de passages se situe dans la deuxième moitié du jeu, lorsque vous aurez quitté New York.

Dans ce cas, il ne reste plus qu'à se tourner vers l'action au sens propre. Oui mais ici aussi c'est peu probant. Bien qu'on puisse jouer au titre avec trois amis (chacun prenant le contrôle d'une tortue), on déambule dans les niveaux (très courts pour la plupart) qui sont vides, peu élaborés et ennuyeux à mourir. Les ennemis ne sont pas assez nombreux et dotés d'une IA très moyenne, les combats se ressemblent tous et le tout est mou, si mou. Vous pourrez par contre sortir plusieurs combos mais ce n'est vraiment pas suffisant pour susciter un réel intérêt. La seule chose qui est intéressante vient de la possibilité de ramasser plusieurs objets (en dehors de ceux qui vous redonnent de l'énergie ou des armes de jet comme des shurikens) que vous devrez aller faire expertiser chez April pour débloquer des bonus. Vous pourrez également avoir accès à un ordinateur qui vous donnera plusieurs renseignements sur les personnages, ennemis ou encore les décors. Une petite base de données qui fait office de cerise sur le gâteau, du moins pour les fans des Tortues Ninja. Signalons ensuite un autre mode de jeu, le Tournoi, qui sera accessible entre chaque niveau. Ce mode est décliné en quatre types de tournois (Inter Mondes, de monstres...) qui peuvent vous rapporter des cristaux pour augmenter vos caractéristiques d'attaque, de défense. L'idée est bonne mais vu que les tournois sont assez inintéressants dans leur déroulement (car découpés en étapes durant lesquelles vous devrez battre un certain nombre de monstres, etc.), on a un peu de mal à accrocher. Enfin, notez que le combat Multijoueur est de retour et qu'il vous permettra une fois de plus d'affronter vos amis dans des combats de 1 à 4 joueurs.

Ceux qui ont joué à Teenage Mutant Ninja Turtles se demanderont peut-être si on retrouve dans Battle Nexus des phases intermédiaires dans lesquelles on dirige des véhicules. Et bien malheureusement, non. On a uniquement la possibilité de choisir le prochain niveau qu'on va visiter en parcourant une arborescence, et basta. Mais au fait, le titre possède t'il de vraies qualités ? Et bien outre quelques apports depuis le dernier épisode, on est un peu embêté quand il s'agit de lister les points positifs. L'idée de pouvoir incarner les quatre tortues à tout moment est bonne mais c'est anecdotique puisque leurs capacités ne serviront qu'à des moments précis, induits par une construction laborieuse et sans finesse. Qui plus est, la durée de vie est assez courte (même si on a tendance à refaire plusieurs fois les niveaux à cause d'une difficulté assez mal dosée) et il ne sera pas évident de trouver trois amis pour partager l'aventure. En somme, la seule chose qui vous fera terminer le jeu sera que l'excellent Teenage Mutant Ninja Turtles IV sur Super Nes vous attendra à la toute fin. Mais devoir se taper un jeu injouable et inintéressant pour avoir droit de toucher à cet illustre ancêtre est digne du supplice de Tantale, qu'on se le dise.