Voici qu'Atlus, qui nous avait plutôt habitué à de pâles copies ou a de fausses vraies imitations, se lance dans le jeu d'auteur. La société japonaise nous offre en fait ici un jeu dérangeant, au gameplay innovant et à l'ambiance glauque et assez malsaine. Une troublante réussite dans un jeu pourtant pas si bien fait, c'est rare. Dans Maken X, nous nous trouvons dans un monde contemporain avec ce petit chouillas de technologie futuriste que seuls les mangas japonais savent apporter. Au Japon, un centre de recherches a réussi à élaborer un Psi, une intelligence artificielle capable de pensées... Alors que le Psi vient à peine de se réveiller, le laboratoire est attaqué par une horde de fous furieux, laissant une jeune fille en possession de Psi. L'union entre la jeune fille et la volonté vivante que représente Maken va donner un mélange détonant dans un scénario des plus croustillants.

C'est dans cette trame extraite d'un mélange de plusieurs Mangas célèbres que vous allez parcourir les 20 niveaux du jeu. En s'arrêtant au premier aspect, le joueur lambda trouvera que Maken X ressemble une fois de plus à un bon gros jeu d'action débile où le seul but est de tuer tout ce qui bouge. Oui mais pas seulement. En effet, Maken X a le mérite d'intégrer un nombre colossal de possibilités et de petits détails qui lui donnent son originalité. Dans la pratique, vous dirigez la petite Kay Sagami en vue subjective 3D, votre arme ne quittant le bord droit de l'écran que pour aller pourfendre les méchants. Après quelques minutes passées à s'adapter aux contrôles, on peut alors explorer tout à loisir les possibilités du jeu. Par exemple, le Psi représenté par votre arme Maken a l'étrange faculté de prendre possession des corps, vous pourrez ainsi changer de nombreuses fois de personnages au cours du jeu, vos ennemis ou même certains personnages annexes. Profitant de leurs caractéristiques physiques ou de leurs compétences, vous allez pouvoir ainsi varier les plaisir grâce à des attaques spéciales originales. Autre particularité, vos compétences et vos pouvoirs psy vont eux aussi évoluer et grandir au fur et à mesure de votre avancée grâce à un système simple d'expérience qui vous fera gravir des niveaux de compétence.

Pour le maniement, il est étonnant comme Atlus est capable du pire comme du meilleur. D'un certain côté, le peu de mouvements basiques est assez frustrant pour un first person shooter, vous ne pouvez en fait qu'avancer ou reculer, sauter et vous tourner. L'absence de strafe ou de duck ne permet donc pas de vraiment bien se mouvoir dans l'univers de Maken X. C'est pendant les combats que tout s'améliore. Grâce à un système de verrouillage, un ennemi à faible portée peut être verrouillé. Ceci fait, vous pourrez alors tourner autour de lui, sauter par dessus lui pour lui taper dans le dos etc. Les combats en deviennent bien plus intéressants et riches du fait que vous devrez utiliser des stratégies vraiment différentes suivant le type d'ennemi rencontré.

Pour la technique, Maken X fait parfois pitié à voir. Alors que la Dreamcast assure l'essentiel du jeu grâce à sa fluidité et sa puissance, les décors manquent vraiment de variété sans parler des textures qui frôlent allègrement le simplisme à certains passages. Les ennemis quoique ayant un style très malsain et dérangeant, sont tout de même assez mal dessinés et trop répétitifs pour ne pas se lasser. Les effets sont nombreux mais mal intégrés et les animations sont aussi légères que le nombre d'ennemis mis à la disposition de Maken votre épée. Il est d'ailleurs étonnant de voir une réalisation aussi faiblarde dans une ambiance aussi travaillée et innovante que celle de Maken X. On y croit du début jusqu'à la fin et le scénario est vraiment prenant alors que la technique l'est beaucoup moins...