Dans la marée de JRPG indés qui envahissent nos consoles et PC, The Longest Five Minutes débarque avec un concept original. Vous commencez directement au combat final, sans aucun souvenir de ce qui vous a amené sur place. C’est alors qu’une série de flashbacks va vous conter toutes vos pérégrinations, ce qui constituera la majorité du gameplay.
L’utilisation de flashback est loin d’être une nouveauté dans le jeu vidéo. Mais rares sont les jeux qui font autant d’allers-retours entre le passé et le présent que The Longest Five minutes. L’idée de suivre le combat contre le grand méchant (qui ne dure que cinq minutes) et de comprendre les impacts de notre voyage sur cet affrontement, étape par étape, est diablement intéressante. Cette structure non linéaire permet d’accrocher le joueur, qui découvre peu à peu comment le héros a appris à parer ou à utiliser des attaques dévastatrices, tout en mettant en lumière ce qui le rapproche de ces compagnons de fortune.
Dans l’idée, ça aurait pu être génial. Mais dans la pratique, on est face à un J-RPG d’un classicisme primaire. Pendant vos flashbacks, vous participez à des séquences de jeu ultra basiques, clairement inspirées des jeux du genre de la fin des années 80. Vous avancez de ville en ville, via une world map, en effectuant des quêtes pour avancer dans l’aventure. Particulièrement verbeux, le titre enchaîne les clichés ce qui peut parfois être drôle, mais ce qui reste redondant. En ce qui concerne les combats, autant dire que c’est le minimum. Quelques sorts par-ci par-là, aucun système d’évolution vu que les magies dépendent des flashbacks, ne vous attendez pas à des combats difficiles ou stratégiques. Du coup, les donjons sont souvent insipides, d’autant que leur design ne casse pas trois pattes à un canard.
Heureusement, la structure originale et l’humour relèvent un peu l’intérêt, avec quelques passages fun et des personnages attachants malgré quelques clichés. L’idée de pouvoir modifier les souvenirs après-coup pour impacter le combat final rajoute un peu de rejouabilité à un titre qui peut se faire en 10-12h ligne droite. Il existe aussi quelques mini-jeux rapides histoire de nous sortir du train-train habituel comme un shooter, par exemple. C’est toujours ça de pris pour varier les phases de jeu.
Visuellement, le charme du pixel-art n’excuse pas une direction artistique sans inspiration, exception faite des musiques de bonne qualité avec quelques thèmes réussis, que ce soit celui du boss final ou les mélodies dans certaines villes. Bref, The Longest Five Minutes vaut plus par son concept que par son système de jeu, ce qui en fait un jeu pour public averti. Voyez-le comme un petit délire à faire de côté plus qu’une longue aventure.
Points forts
- Le concept de flashback
- Quelques passages drôles
- On a envie de savoir comment ça va se finir
- Les combats rapides
- Les musiques
Points faibles
- Les phases d’exploration et de donjon sans intérêt
- Système de combat bien trop basique
- Visuellement très peu inspiré
- Manque parfois de clarté et d’ergonomie
- Trop verbeux
The Longest Five Minutes part d’un concept intéressant pour livrer un jeu qui manque d’envergure. Sa narration par flashback comporte de bonnes idées et malgré quelques clichés, on a vraiment envie de voir la fin. Toutefois, il faudra faire avec un gameplay JRPG old-school des plus basiques, que ce soit le système de combat ou les donjons et villages. Sympa par moments, il reste intéressant pour un public averti.