Alors que le FPS semble aujourd’hui cantonné à une même recette lorsqu’il s’agit des AAA, la sphère indépendante essaye depuis déjà quelque temps d’en faire muter le concept. Pour citer un exemple récent, nous avons ainsi eu le très bon Superhot qui avait su mélanger shoot et réflexion pour le plus grand plaisir des amateurs de chorégraphie à la John Woo. Mais le jeu qui nous intéresse aujourd’hui va à l’encontre de cette idée en proposant un mix entre jeu de course et FPS, idéal pour tout amateur de speedrun. Ce principe se révèle intéressante sur le papier, encore plus lorsque l’on sait que d’anciens de chez Ubisoft sont aux manettes…
Un concept intéressant, mais mal exploité
C’est dans une ambiance science-fiction que nous sommes plongés au lancement du titre. Musique électronique, menus à l’allure futuriste et répondant à nos clics par des petits bruitages électroniques, tout ce qu’il y a de plus classique pour un jeu du genre. Là où les développeurs de PIXYUL espèrent faire la différence, c’est du côté du gameplay. Celui-ci mélange le genre du runner et celui du FPS. Cette idée plus que louable vous laisse donc imaginer des niveaux à parcourir à pleine vitesse en volant, slidant sur les murs, utilisant des power-ups – un jeu s’inspirant des mécaniques d’un Vanquish ou d’un Titanfall 2 en fait.
Mais la réalité est toute autre. Une fois lancé sur le mode principal du jeu, vous vous retrouvez à parcourir des niveaux au design sommaire, constitués uniquement de couloirs. Soyons clairs, le level design de BIOS est extrêmement pauvre et sa direction artistique se limite à une demi-douzaine d’environnements d’un classicisme absolu. Côté gameplay, les choses ne sont pas très reluisantes non plus puisqu’il suffit de courir et tirer sur les tourelles et robots qui vous barrent la route. Pour ce faire, chaque niveau vous impose une arme parmi une petite sélection de quatre ou cinq pétoires finalement très peu différentes. Vous avez à votre disposition une quantité de chargeurs infinie et éventuellement des grenades.
Vous êtes désormais fin prêt à entamer votre première course à travers les couloirs de ce titre. Paf ! Au premier recoin, une tourelle vous met à terre immédiatement. Vous revenez sur le lieu du crime lors de votre deuxième essai, explosez le cerveau informatique de votre assassin, caché derrière un bout de mur et continuez votre route. Paf ! Rebelote, une autre entité vous a fait la peau. Vous comprenez la suite, nous avons affaire à un die & retry pur et (surtout) dur. Certaines tourelles vous mettent quasiment à terre en une balle et ce n’est pas en strafant ou tentant toute sorte d’esquive que vous pourrez vous en sortir. Et c’est bien là que le concept de Fast-FPS en prend un coup. En raison de son gameplay extrêmement punitif, BIOS vous force à vous arrêter très régulièrement pour abattre tel ou tel ennemi et perd vite le côté frénétique tant recherché.
Petite présentation des deux modes de jeux principaux
Un contenu bien maigre
L’objectif de ce jeu est pourtant bien de parcourir les niveaux le plus vite possible et même si cela n’est finalement pas extrêmement fun étant donné la pauvreté du gameplay, le classement général pourrait bien motiver certains d’entre vous à refaire les stages en boucle. Mais si vous vous contentez d’un bon temps personnel, vous aurez alors vite fait d’épuiser le mode Strike qui n’est composé que de 23 défis durant chacun une poignée de minutes.
L'autre possibilité est alors le mode Anomalie qui reprend le même concept, mais en ajoutant des zombies. Plutôt bien scriptés, ces derniers n’ont en revanche pas grand-chose à apporter à l’expérience puisqu’il suffit de rester percher pour éviter tout dommage. En soit, les quatre petits niveaux de ce mode restent donc peu intéressants.
Finissons enfin sur la dernière partie de ce jeu, la coopération. Malheureusement, aucun serveur n’est disponible à l’heure où ses lignes sont écrites et nous ne pouvons donc pas nous faire un avis sur ce dernier. Sachez toutefois que 5 défis sont disponibles en deux joueurs et 2 défis en trois joueurs.
Propre, mais mal optimisé
Question réalisation en revanche, le rendu est bien plus respectable. S’appuyant sur l’Unreal Engine 4, BIOS offre une qualité graphique plus que correcte pour un titre vendu une quinzaine d’euros. Dommage que la direction artistique soit aussi commune et peu cohérente. Nous avons des environnements urbains tout ce qu’il y a de plus classique, des zombies et de des effets futuristes qui viennent parfois s’emboiter de manière maladroite dans le jeu.
Nous noterons tout de même des environnements partiellement destructibles venant s’écrouler en une bouillie de pixels, un effet plutôt sympathique qui vient cependant faire chuter violement le framerate durant un bref instant. Même sur une configuration plutôt robuste, l’affichage se met à toussoter.
Points forts
- Une bonne idée...
- Graphiquement au poil
- Le classement général qui peut scotcher les amateurs de compétition
Points faibles
- ... très mal exploitée
- Level design d'une pauvreté absolue
- La difficulté qui casse le concept
- Un contenu trop faible
- La stabilité bancale
- Les sensations ne sont pas au rendez-vous
Creux et pauvre, BIOS échoue à mettre en application une idée pourtant intéressante. Au lieu de nous proposer un véritable shooter frénétique, nous nous retrouvons face à ce qui pourrait être une démo technique avec un contenu trop maigre et un gameplay trop simpliste. Les sensations ne sont pas au rendez-vous, le level design est honteux, la stabilité bancale... Bref, nous avons affaire à un jeu que nous ne pouvons décemment pas vous conseiller.