Quasiment retombée dans l'oubli alors que l'épisode China est sorti il y a près de 9 mois mois, la série des Assassin's Creed Chronicles s'offre enfin une suite en ce début d'année 2016 et par la même occasion un détour en Inde, aux commandes d'Arbaaz Mir.
Notre assassin est bien connu des amateurs de la série puisqu'il faisait déjà une apparition dans certaines bandes dessinées. A l'instar de Shao Jun et de Nikolai Orelov, les seconds couteaux sont donc à l'honneur dans ce triptyque exotique aux mécanismes bien différents. Enfin, différents de ceux des épisodes canoniques, les modifications entre China et India étant nettement moins flagrantes.
Un manque flagrant d'innovation...
Si vous avez déjà terminé et/ou joué à Assassin's Creed Chronicles : China, vous ne serez pas dépaysés par ce deuxième opus qui en reprend les bases : mécaniques d'infiltration en 2.5D avec plusieurs couches de décors, alternance entre combat, dissimulation et fuites de niveaux en cours de destruction. Même les différences d'outils sont ici purement esthétiques, les dagues étant notamment remplacées par des chakrams. Seul problème, si la plupart des mécanismes déployés dans le premier s'avéraient efficaces puisqu'ils se basaient sur ceux d'une référence en la matière, Mark of the Ninja, aucun des défauts déjà présents dans l'épisode fondateur n'ont été corrigés dans le second. On pestera ainsi régulièrement contre la maniabilité imprécise du personnage lors de certaines phases de plate-forme plus exigeantes, ou contre les gardes omniscients qui savent parfaitement ou vous trouver sitôt un corps découvert, bien que vous soyez cachés à 20 mètres de là.
Quelques Nouvelles idées pas toujours inspirées
Certaines nouveautés sont tout de même de la partie, mais n'ont pas le mérite de permettre à India d'offrir une expérience plus intéressante que China. On peut tout d'abord noter une évidente hausse de la difficulté, qui n'a malheureusement pas l'effet escompté puisqu'elle permet de souligner davantage les imprécisions de jouabilité du titre et surtout le dirigisme de ses plateaux, qui n'offrent que rarement plus d'une ou deux solutions pour franchir un passage. Si vous avez un faible pour les die and retry, le principe vous rebutera sûrement déjà moins. Les autres tentatives de nouveautés sont soit trop éphémères pour être soulignées, soit complètement hors-sujet, comme les pouvoirs Helix qui permettent d'éliminer plusieurs ennemis en un coup et de passer d'une cachette à l'autre sans être reperé. Seul point d'intérêt qui ajoute un peu de profondeur au level design, l'ajout de niveaux destructibles s'avère bien pensé pour corser les phases de plate-forme chronométrées.
Chronicles passe à la couleur
Un dernier mot s'impose sur la direction artistique proposée par ce second opus, nettement plus colorée et agréable pour les mirettes que celle de China et ses 50 nuances de gris. Malgré un travail artistique déjà plus séduisant, le résultat reste toujours en dent-de-scie à cause d'une technique très moyenne, portée par des textures grossières et quelques chutes de framerate difficilement excusables pour un tel soft. Après de longs mois de travail entre l'épisode précédent et celui-ci, on aurait apprécié une meilleure finition de la part de Climax Studios, qui nous fournira la troisième partie du triptyque début février.
Points forts
- Alternance entre combats, fuites, et infiltration
- L'ajout de plates-formes qui s'effondrent
- Une jolie direction artistique...
Points faibles
- ... gâchée par une technique faiblarde
- L'ajout des pouvoirs helix
- Imprécision de certains mouvements
Sans surprise, Assassin's Creed Chronicles : India ne bouleverse en rien ce que proposait l'expérience China, s'appuyant sur les mêmes mécanismes en changeant simplement le décor et le contexte proposé. On notera toutefois une hausse de la difficulté qui a tendance à souligner le dirigisme du level design, bien plus que son aîné en tout cas, ainsi que l'arrivée de nouvelles séquences toutefois disséminées avec parcimonie. On conseillera donc davantage ce second opus de Chronicles aux aficionados de die'n retry basés sur l'infiltration qu'aux plus créatifs des amateurs de discrétion.