Un point'n click classique

Après voir tenté de porter la franchise en jeu vidéo via un Battle Royale, finalement abandonné faute de public nécessaire, Cyanide and Happiness retente l'aventure du média, dans un format aventure qui sied sans aucun doute bien mieux à l'esprit de la saga. Cependant, un avertissement s'impose : Cyanide and Happiness : Freakpocalypse ne s'adresse pas à tout le monde, pas même à celles et ceux que Cyanide ne fait marrer que "de loin". Effectivement, le jeu s'adresse avant tout aux fans les plus hardcore de la franchise, qui seront sans doute ravis de croiser quelques personnages familiers et de retrouver l'humour souvent très gras initié par le webcomic.

Dans ce premier épisode de ce qui est annoncé comme étant une trilogie, vous incarnez Coop, un jeu lycéen plutôt gentil, mais certainement pas populaire, souffre-douleur des ados de sa classe, de ses profs, de sa grand-mère nymphomane, bref, de tout le monde ou presque, qui est en recherche désespérée d'une cavalière pour le bal de la promo. Malheureusement, les choses ne vont pas être simples pour le jeune homme, qui devra rendre plusieurs services à ces curieux camarades de classe qui pourront faire avancer l'histoire, ou déclencher quelques quêtes secondaires, assez nombreuses. Conformément à la tradition du style, le gameplay sera rudimentaire : cliquer pour observer, dialoguer, ramasser ou combiner des objets dans votre inventaire seront les outils mis à votre disposition pour résoudre les énigmes jamais complexes et finalement plutôt logiques, selon les standards de logique de la saga, évidemment.

Dans les faits, le jeu n'est pas désagréable à mener et s'avère particulièrement généreux dans le nombre de dialogues qu'il propose pour l'occasion. Vous rencontrerez de très nombreux protagonistes avec qui discuter, dans des lieux assez variés. Notez que le jeu fait preuve d'une certaine commodité, contrairement à certains de ses concurrents, en essayant au maximum de ramasser les zones de recherches à proximité du lieu de résolution d'une énigme. Les allers-retours ne seront donc pas spécialement nombreux et l'ensemble pourra se boucler en revanche en 2h30 pour les plus rompus à l'exercice du Point'n Click, et sans doute en 4h30 pour les nouveaux venus dans le genre.

Attention aux taches de gras

Bien que très accessible, certaines énigmes savent se faire malines et drôles, et savent bien associer les absurdités du point'n click à celle de l'esprit de Cyanist and Hapinness. Par exemple, lorsque vous cherchez à introduire une clef USB dans une imprimante, votre personnage s'agace du fait qu'elle ne soit pas dans le bon sens du premier coup, ce qui provoque un retour de l'objet dans votre inventaire sous le nom de « clef USB retournée. C'est essentiellement dans ces petits moments qui font sourire plus que rire aux éclats que Freakpocalypse trouve ses meilleurs moments. Pour le reste, côté dialogues, l'ensemble souffle le chaud et le froid. Lorsqu'il se veut sombre ou tout simplement absurde, Freakpocalypse peut se faire hilarant, mais également parfois un peu trop lourd en axant les trois quarts de ses vannes vers le dessous de la ceinture. Si le webcomic n'a jamais été avare en la matière, le format strip, plié en 3 à 6 cases dessinées permettait de maîtriser le rythme des vannes, qui, dans le format animé, ne semblent être là que pour le principe d'être là, comme une sorte de recueil de blagues qu'il vous appartient ou non de consulter en choisissant toutes les options de dialogues mises à votre disposition.

Alors nous le répétons, cela sera sans aucun doute du goût des inconditionnels de Cyanide and Hapinness, les autres seront sans doute lassés par l'humour pas bien subtil de l'ensemble. Et en revanche, les joueurs devront unanimement reconnaître qu'il y a un vrai manque de finition du jeu. Effectivement, des pans entiers de dialogues ne sont pas sous-titrés en français, et c'est aussi régulièrement que certaines lignes de dialogues à choisir n'affichent tout simplement pas leur texte à l'écran, vous contraignant à cliquer sans savoir ce que vous allez dire. Ce n'est pas handicapant pour finir le jeu, dans la mesure où il n'y a pas de choix susceptible de modifier l'histoire du titre, mais cela reste tout de même problématique dans le fond.