Les pieds sur terre

Dans ce nouveau titre, il n’est plus question de cochons verts accrochés à des échafaudages de fortunes menaçant de voler en éclat pour peu qu’un oiseau énervé passe par là. Pas de panique pour autant, les oiseaux qui ont fait le succès de la franchise sont toujours présents et acceptent volontiers d’être lancés contre une ribambelle d'obstacles afin de récupérer oeufs, oisillons, et bonbons égarés. Le tout se fait dans une zone de jeu vue de dessus, spécificité phare de cet opus. Les niveaux s’enchaînent quant à eux en suivant une trame scénaristique très simple : le village a été complètement détruit et le coupable a, malheureusement pour lui, laissé de nombreuses traces. Afin de remonter sa piste, des bouts de photographies sont à récupérer et à assembler au fil de la progression. Ces images, qui mettent en scène les oiseaux dans des situations plutôt cocasses, sont les bienvenues et aident à ne pas enchainer les niveaux avec trop de monotonie, situation souvent redoutée dans un puzzle-game.

Le gameplay est tout aussi simple d'accès puisqu’il suffit de choisir la direction souhaitée en appuyant une première fois sur l’écran, pour ensuite propulser l’oiseau en relâchant la pression. Un repère permet tout de même d’avoir un aperçu de la direction qui sera prise après le premier obstacle percuté et c'est là que tout le potentiel du jeu se dévoile : chaque niveau a un nombre précis d’oiseaux disponibles, mais fort heureusement il ne s’agit pas d’atteindre les différents objectifs en un seul lancé. En effet, le volatile dispose d’un compteur au dessus de son bec indiquant le nombre d’éléments à percuter afin qu’il puisse de nouveau être utilisé depuis le lieu où il s’est arrêté net. À chaque lancé, ce nombre augmente et il devient de plus en plus difficile de l’atteindre. Ce n’est qu’en cas d’échec qu’un autre oiseau vient prendre la relève, en sachant que trois sont en moyenne disponibles. Une trajectoire mal étudiée et c’est le crash assuré.

Chaque niveau est précédé d’une roue qui place aléatoirement des éléments capables d’influencer le gameplay dans la zone de jeu. Des caisses d’explosifs peuvent par exemple propulser l’oiseau dans tous les sens, tandis qu'un vent fort viendra chambouler les trajectoires. Dans le cas où n'y en a aucun, le niveau est tout de suite plus redoutable car il devient difficile de percuter suffisamment d'obstacles et le cas échéant ne pas perdre l'oiseau. Ainsi, la stratégie à adopter varie régulièrement, d’autant que les objets à récupérer sont parfois placés sur de solides structures qu’il faut emboutir trois ou quatre fois avant de les rendre accessibles. Histoire de compliquer les choses, les objectifs sont la plupart du temps protégés par d'autres obstacles à détruire dans un premier temps afin d'en libérer l'accès. Comme tout bon pinball, Angry Birds Action! propose d’utiliser des canons pour propulser les oiseaux sur une longue distance ou des portails afin de se téléporter d’un bout à l’autre de la carte sans le moindre effort, pour peu qu'on les atteigne. Autant d’éléments qui permettent à nos amis à plumes de dépenser toute leur énergie sans que cela ne devienne trop répétitif. Malheureusement, la situation est tout autre pour les décors environnants qui, bien que soignés et colorés, sont trop souvent identiques d’un niveau à l’autre.

L'art de faire patienter des oiseaux en furie

La reconstruction du village sert à obtenir de nouveaux powers-up, c'est à dire des bonus à utiliser dans les niveaux les plus délicats. Parmi eux se trouvent une longue vue qui augmente la trace de la trajectoire que l’oiseau s’apprête à emprunter, un fantôme qui permet de passer à travers tous les obstacles ou encore un flocon de neige capable de les geler et ainsi faciliter leur destruction. Si ces améliorations mettent quelques heures à charger, elles ont le mérite d'épargner de longs moments d'attente en cas d'échec. Dans la lignée d’Angry Birds 2, Rovio a en effet opté pour un modèle économique en Free to play qui nous coupe littéralement les ailes puisque les sessions de jeu sont régulièrement interrompues par un mécanisme contraignant et énervant : alors qu'une partie coûte un éclair d’énergie, il faut 8 minute afin de recharger le premier et 20 minutes pour chaque suivant. Avec pareil système, mieux vaut s'abstenir de jouer à l'aveuglette.

D’ailleurs, les niveaux se concluent tous par une sélection de une à trois caisses à ouvrir parmi 9 selon le nombre d’étoiles obtenues. L'obtention de ces dernières se fait selon le score réalisé, sachant que tout obstacle détruit ou oiseau restant l’augmente significativement. Grâce à cela, il arrive de gagner quelques éclairs d’énergie, mais ne vous attendez pas à lancer, en moyenne, plus de quatre parties avant de devoir arrêter de jouer. Bien évidemment, il est possible de passer outre cette limitation grâce à des achats intégrés plutôt onéreux, comme à l'accoutumée.