Depuis l’annonce plus que controversée de Diablo Immortal lors de la BlizzCon 2018, le studio californien était resté plus que silencieux sur le sujet. Seul un nouveau trailer avait été diffusé lors de la ChinaJoy 2020 ; en dehors de ça, le silence et l’absence de nouvelles ont fait leur effet, et ont rendu la moindre annonce concrète d’autant plus croustillante aux yeux de la communauté du jeu. C’est dans ce cadre que nous avons été conviés à assister — et à tester l’alpha technique — ce 15 décembre au Summit Diablo Immortal par Wyatt Cheng et Caleb Arseneaux, membres éminents de l’équipe de développement du jeu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a appris énormément de choses… puisque l’on ne savait pas grand chose.

Une nouvelle histoire mais beaucoup de personnages connus

Tous les fans de la licence Diablo se sont forcément posés la question, et la réponse avait déjà été donnée il y a quelques mois de cela, mais des précisions sont arrivées très tôt dans le Summit. Oui, Diablo Immortal aura bien son propre arc narratif, qui mettra en avant des personnages, amicaux ou adverses, que l’on a déjà croisés. Côté lore et “ligne temporelle”, l’action se situe peu après les événements de Diablo II — ce qui implique la destruction de Baal et de la Pierre-Monde — et un peu avant ceux de Diablo III . Pour donner du corps à tout cela, Blizzard a souhaité fournir aux joueurs une expérience à la fois novatrice et nostalgique. Deckard Cain sera ainsi de la partie, conseillant cette fois vos héros et n’étant plus juste un identificateur d’objets sur pattes. On retrouve aussi Xul le Nécromancien, Leoric le Roi Squelette, et bien d’autres comme Akara, Charsi ou encore la Sombre Comtesse. Du beau monde en somme : de quoi replonger les anciens joueurs dans leur zone de confort, et attirer les nouveaux avec une histoire complètement indépendante des autres opus. Niveau localisation, adieu Tristram. Bienvenue à Wortham et ses zones envahies par les démons, morts-vivants et autres bestioles gluantes ou putrescentes, tous sujets de Skarn, le Héraut de la Terreur.

Du Diablo pur jus dans le texte

Pour un amateur de la licence depuis son premier opus, le sentiment était mitigé autour de ce titre annoncé sur mobile. Difficile d’imaginer un jeu à la hauteur des versions PC, avec ne serait-ce que la même durée de vie, ou les mêmes sensations. Et le choc fut rude lors des tests qui ont duré presque 6h. Car oui, le jeu est bon. Déjà, le premier aperçu que nous avions testé lors de la BlizzCon 2018 semblait encourageant malgré les critiques, mais tout cela s’est confirmé ce mardi.

Le Moine, la Sorcière, le Barbare et le Chasseur de démons n’ont rien perdu de leur superbe, au contraire. Leurs arbres de talents sont presque plus fournis que ceux de Diablo III, la durée de vie semble extensible à l’infini, et la sensation de progression et d’accomplissement est très agréable. On observe le retour des charmes, des failles nephalem retravaillées, on améliore son équipement pièce par pièce… Tout ce que l’on peut attendre de la licence.

Dans les sept zones que nous avons pu parcourir, Ouestmarche en tête, les PNJ se sont révélés très utiles pour nous expliquer les subtilités et nouveautés de cet épisode mobile. Prise en main du joystick et du système de visée, nouvelles aventures et primes, marché aux gemmes… Tout y est passé et le temps a défilé à une vitesse folle pendant que les ennemis tombaient par dizaines sous nos coups de marteau et autres boules de feu. Mention spéciale au système de visée qui, parfois capricieux avec les capacités spéciales, se révèle très bien conçu pour verrouiller une cible et ne pas la lâcher même lorsque le pouce vient à fatiguer ou bouger. C’est un vrai plaisir de ne pas voir tous ses carreaux partir dans le vent, et surtout de pouvoir tourner facilement autour des boss tout en leur infligeant de lourds dégâts.

Du confort mais aussi beaucoup de nouveautés

Au cours de nos 6 heures de jeu, nous avons atteint le niveau 32, en suivant de près la trame principale et en réalisant les quêtes optionnelles qui apparaissaient à l’écran, sans s’écarter réellement des sentiers battus. Comme précisé par Wyatt Cheng, nous étions là pour tester la montée en niveau du début du jeu, et les activités du “midgame”. La limite de niveaux était donc fixée à 45, et sera de 60 pour la sortie. Une fois ce maximum atteint, le système de parangon de Diablo III prend le relais, dans une version bien plus profonde, et qui permet surtout de varier totalement le gameplay au sein même de chaque classe.

Côté graphismes et ambiance, on retrouve encore une fois l’essence de la licence, avec une influence très forte de Diablo III. Les paysages désertiques viennent après les cimetières et autres grottes ou tombes immenses. Du connu, mais du rassurant aussi. Difficile de se faire une véritable idée de la qualité graphique avec le rendu que vous avez à l’écran, puisque les images ont été capturées sur un téléphone, mais le jeu est beau et réellement très fin sur un écran de taille adéquate. Notons que quatre niveaux de graphismes sont disponibles, pour satisfaire les différentes configurations de mobiles.

Côté système économique — LA grande interrogation autour de ce titre —, les développeurs ont été plutôt rassurants. Et même si nous n’avons pas eu accès à la partie monétisée du jeu durant cette alpha technique, ils nous ont assuré qu’aucun item “utile”, aucune pièce d’équipement, ne serait influencée par des achats dans la boutique. Elle sera uniquement dédiée aux cosmétiques et autres choses dispensables, sous la forme d’un passe de combat et autres joyeusetés. C’est bien simple : toute pièce d’équipement et arme que vous possédez, vous devez l’avoir récupérée vous-même sur une créature ou dans un coffre. Les échanges entre joueurs ne concernent que les gemmes.

Quelques bémols et inconnues

Malgré la bonne surprise rencontrée lors de cette alpha technique, il convient de préciser deux ou trois choses. Si la prise en main est honnêtement plutôt facile et instinctive pour les habitués de la licence, il faudra forcément un peu plus de temps pour les nouveaux, et en particulier pour ceux qui ne sont pas spécialement en phase avec le système de visée. Sous votre pouce droit, la visée de vos capacités spéciales pourra parfois se dérober un peu, et votre capacité partira alors complètement dans le vide. En plein milieu d’un combat corsé et avec un cooldown de parfois 15 secondes, on ne goûte que très moyennement…

Du côté des prérequis techniques, il ne faudra pas que votre appareil soit trop daté pour faire tourner le jeu, même si vous pourrez diminuer les performances graphiques pour augmenter la jouabilité. Testé sur un iPhone XR, le jeu s’est très bien comporté en graphismes Ultra, mais le minimum semble être l’iPhone 6S côté iOS. Les développeurs ne devraient pas tarder à donner des listes concrètes de spécifications techniques pour rassurer (ou non) les joueurs futurs.

Dernière chose à noter : des collisions parfois un peu désagréables avec l’environnement, dont on pourrait se passer surtout que l’on est forcément moins précis avec le joystick tactile que souris en main. Buter dans des pierres tombales pour quelques pixels ou dans le chambranle d’une porte peut se révéler parfois frustrant, même si c’est au final assez rare.