Un downgrade réel pour une expérience stable ?

S'il commence doucement à prendre de l'âge, The Witcher 3 n'en reste pas moins une réussite sur tous les plans. Open world magnifique, dense et démesuré, le titre de CD Projekt est aujourd'hui un incontournable du RPG occidental et la perspective de pouvoir l'emmener avec soi dans les transports, en voyage ou dans le lit est par nature très alléchante. Cependant, fatalement, les questions sont nombreuses concernant ce portage et il est bien légitime de se demander si la Switch a les épaules suffisamment solides pour offrir une expérience au moins similaire à celle offerte par les versions consoles du jeu.

Il ne faut pas se voiler la face, et vous vous en doutiez très certainement: The Witcher 3 mouture Switch n'égale en aucun cas la finesse d'une version PC ni même celles des consoles. Effectivement, en mode nomade, nous avons pu noter du clipping, de l'aliasing, mais également une sensation de flou général sur l'ensemble des textures, un rien baveuses. En somme, The Witcher 3 est ici diminué et le rendu visuel (540p adaptatif en portable, 720p en docké), ne rend pas parfaitement justice aux panoramas éclatants du jeu d'origine. En outre, il nous a semblé que le Novigrad ici visité grouillait moins de vie que d'ordinaire. Il semblerait donc que des concessions aient été faites sur l'affichage et le détail général de l'univers afin de favoriser les performances qui, de leur côté, nous ont semblé assez satisfaisantes.

En effet, à l'exception des endroits les plus denses (Novigrad, encore) Witcher 3 Switch offre un framerate qui certes n'excède pas les 30 images par secondes, mais qui se veut presque constant. Nous avons pris la liberté de nous rendre à Toussaint, Skellige et avons arpenté une bonne partie de Velen sans pour autant souffrir de ralentissements handicapants. S'il existe bien quelques freezes lorsqu'une nouvelle quête se déclenche après un combat, par exemple, la gène ne dure jamais bien longtemps et il semblerait que le travail de portage ait été pensé pour permettre au joueur de vivre une aventure sans à-coups ou presque. En somme, la Switch s'en sort plutôt bien avec les différentes concessions faites aux visuels, sans que le jeu ne devienne pour autant repoussant visuellement, au contraire.

Alors certes, The Witcher 3 est ici nettement moins beau que les versions précédentes et nous vous recommandons d'ailleurs très chaudement d'éviter le jeu en mode docké qui souligne davantage la grossièreté de certaines textures. Cependant, difficile de bouder totalement son plaisir. The Witcher 3 et ses deux DLC offrent tout de même une durée de vie plus que conséquente et le passage au mode portable n'a en rien amputé le titre de son atmosphère incomparable ni de sa qualité d'écriture. Il faudra simplement accepter quelques concessions visuelles pour jouir pleinement de l'expérience, dont on espère qu'elle sera aussi fluide que celle que nous avons connue une heure de jeu durant.