C’était l’une des principales annonces de NVIDIA sur le front du jeu vidéo pour ce CES 2017 : la déclinaison de son service de streaming GeForce Now sur PC et Mac, alors qu’il n’était jusqu’à présent déployé que sur les produits Shield. Une extension sur laquelle les représentants de NVIDIA nous ont apporté quelques précisions, derrière l’annonce faite en conférence.
GeForce Now va donc débarquer sur PC et Mac à partir de mars prochain, et la première chose qu’il convient de préciser, ou de repréciser, c’est que cette offre ne sera pas une copie à l’identique de ce qui est proposé sur les produits Shield. Pour mémoire, GeForce Now y est accessible via un abonnement d’une dizaine d’euros par mois, avec un premier mois d’accès gratuit. Sur PC ou Mac, la marque a choisi un mode de fonctionnement différent : chaque souscripteur au service devra s’acquitter de 25 dollars (le prix en euros reste à déterminer), afin d’obtenir un nombre d’heures de connexion sur la plateforme. Ce temps d’accès sera par ailleurs dépendant de la qualité de l’expérience que l’on souhaitera, un point qui n’avait pas été précisé en conférence.
En effet, la partie graphique des serveurs GeForce Now va connaître un passage progressif à l’architecture Pascal, ce qui permettra d’offrir aux utilisateurs une expérience équivalente à ce que procurerait une GTX 1080. Une mise à jour plutôt bienvenue, mais qui va conduire à une diversification de l’offre : les 25 dollars mentionnés plus haut correspondront à 10 heures de jeu seulement si l'on souhaite disposer des performances d’une GTX 1080, et à 20 heures de jeu, si l'on se contente des performances d’une GTX 1060. Nous trouvions déjà l’offre de NVIDIA relativement onéreuse en première annonce, comparée au tarif et aux possibilités offertes par le service Shadow qui vient de se lancer récemment en France (en early access). Elle confirme donc son positionnement élitiste, et ne devrait sans doute pas attirer les gros joueurs, dont les sessions de jeu se transformeraient rapidement en factures astronomiques. S’agissant de l’offre commerciale, nous avons également posé la question des temps d’inactivité, lorsque le joueur est connecté au service : NVIDIA nous a indiqué que GF Now se coupait au bout de 8 minutes, dans ce cas de figure, afin que l’utilisateur ne voit pas son quota d’heures disparaitre, sur un oubli de déconnexion. Enfin, le service sera accessible à tous ceux qui le désireront gratuitement pendant 8 heures, en guise de période d’essai. Encore une fois, sur le papier, l’offre Shadow nous parait à la fois plus ouverte, et beaucoup moins chère. Il conviendra toutefois d’attendre de voir ce que chacun a à offrir en pratique en termes de qualité d’image, et de stabilité, avant de porter un jugement définitif. Nous sommes d’ailleurs en ce moment en train d’expérimenter Shadow depuis quelques jours avec Mr Deriv, avec nos avis éclairés à suivre prochainement.
Egalement, la conférence de Jen-Hsun Huang n’apportait pas beaucoup de précisions sur le comment ce service allait fonctionner, et notamment, comment allait se faire l’intégration des 4 plateformes de jeu supportés pour l’instant par GeForce Now PC : Uplay, Steam, GoG Galaxy et Origin. Très simplement, il s’agira d’un système similaire à ce que propose Shadow : vous disposerez d’un client logiciel, qui vous permettra de vous connecter à une interface Windows classique dans le Cloud. Toutefois, là où Shadow vous laisse entièrement la main sur l’ensemble de votre système virtuel, GeForce Now limite ses applications aux plateformes citées. Il sera par ailleurs possible de créer des raccourcis à des jeux ou à des plateformes de jeu dans GeForce Now sur votre bureau local, afin de faciliter l’accès à ces derniers. Enfin, il restait à aborder la question du stockage : le PC dans le cloud pensé par NVIDIA disposera d’un espace de 1 To, à utiliser comme l’on voudra.
Nous n’avons malheureusement pas pu expérimenter spécifiquement le client logiciel GeForce Now, celui-ci ne disposant pas encore d’une interface finalisée. Nous avons pu toutefois constater que le service fonctionnait parfaitement sur deux produits Mac et un modeste PC portable de bureau, sur des titres comme The Witcher 3 ou Rise of the Tomb Raider. On trouve toutefois dommage que le service ne propose pas une extension similaire sur Shield TV (qui reste donc avec son offre à abonnement classique). Là encore, à titre de comparaison, Shadow propose ce type d’expérience, avec un client Android certes en version bêta (voire alpha), mais fonctionnel.