S'il est une affaire qui a fait grand bruit ces dernières semaines, c'est bien l'essai infructueux de Valve d'introduire la possibilité de faire payer les mods dans le Workshop de Steam, idée particulièrement mal accueillie par la communauté des joueurs. Il n'aura d'ailleurs fallu que 72 heures à Valve pour retirer (sans doute provisoirement) cette fonctionnalité de sa plate-forme. Si Skyrim a servi de cobaye à la monétisation des mods, certains estiment que ce choix est responsable de l'infortune de l'initiative.

Artwork de Galactic Civilizations III

C'est Paul Boyer, lead designer de Galactic Civilizations III, qui s'est exprimé sur le sujet dans une interview accordée à Game Watcher. L'homme déclare que les mods payants ont "logiquement bouleversé" le public. Si le terme paraît un peu excessif, Boyer explique les raisons qui, selon lui, ont conduit l'initiative à l'échec :

Je dirais que Skyrim était un choix malheureux pour promouvoir cette idée. Elle doit vraiment arriver avec un nouveau jeu qui pourra grandir avec ce modèle. Mais si vous choisissez un jeu dans lequel les gens ont été habitués à obtenir des choses gratuitement pendant des années et que subitement vous commencez à changer, les gens seront bouleversés quels que soient les arguments qui vont en faveur de cette idée.

Même si le discours ne semble pas tenir compte du fait que la fonctionnalité n'était pas généralisée et qu'elle permettait toujours aux moddeurs de proposer leur contenu gratuitement, il faut reconnaître que lancer les mods payants sur un jeu qui continue de vivre grâce à sa communauté de moddeurs conséquente n'était sans doute pas le choix le plus pertinent à effectuer. Pour nuancer, Paul Boyer ne se déclare pas hostile à l'idée pour autant :

Si vous pouvez faire de l'argent en moddant, vous pourrez y consacrer plus de temps et ensuite peut-être créer vos propres jeux.

En somme, le designer estime que cette fonctionnalité pourrait permettre aux jeunes créateurs de s'adonner plus facilement à leur passion pour espérer par la suite se servir de leurs oeuvres comme tremplin vers un emploi fixe dans l'industrie. A méditer.