Après ses années à Microsoft à la tête de la division Xbox, achevées dans la tourmente de déclarations assez mal reçues par les joueurs, Don Mattrick a pris la tête de l'ancien géant du social gaming il y a à peine deux ans. Une tête qu'il rend aujourd'hui à son fondateur et ancien PDG Mark Pincus, dans un état guère plus glorieux qu'à son arrivée. Si la compagnie s'était élevée vers les sommets grâce à FarmVille et ses cousins, elle n'a jamais réellement pu se remettre de la concurrence qui a siphonné son audience et les efforts de Mattrick n'ont pas suffi à redresser les comptes toujours déficitaires. En février, Zynga annonçait encore des pertes annuelles de 225 millions de dollars et son action ne cesse de chuter depuis 2012 (de presque 15 dollars en mars 2012 à 2.60 après la fermeture de la bourse et l'annonce du retrait de Mattrick). L'ex-Microsoft a toutefois laissé sa marque chez Zynga en le réorientant vers le mobile, ce qui représente dorénavant 60% de son activité, et le poker, au détriment des jeux Web.
L'ancien taulier, qui était encore membre du conseil, est donc de retour et annonce qu'il occupera le poste de PDG contre une rétribution symbolique de 1 dollar. L'annonce a quelque peu fait vaciller l'action de Zynga, en dépit du fait que de nombreux investisseurs souhaitaient le départ de Mattrick, non par remise en cause de ses compétences mais plutôt de son salaire si l'on en croit David Cole du cabinet DFC Intelligence. Mark Pincus n'a en outre rien d'un homme providentiel, c'est sous son règne que Zynga est entré en crise et n'a pas su faire face à la rivalité de King, l'éditeur de Candy Crush Saga. L'échec de Mattrick reste de ne pas avoir su corriger celui de Pincus.