Comme Doom avant eux, Demon's Souls et Dark Soul ont imposé un genre

Le calcul du risque est un principe fondamental des productions à gros budget ou issues des grands éditeurs. Pour assurer leurs arrières et satisfaire les actionnaires, nombreux sont les décideurs à s'orienter vers les suites ou des genres dont on sait déjà qu'ils vont plaire. Cela n'empêche pas de se manquer, mais cela minimise les risques. Pourtant, le jeu vidéo évolue régulièrement. Lorsqu'on observe ces évolutions, on remarque souvent qu'un studio indé a pris un risque, et que ce dernier a été payant.

Les studios plus importants réinterprètent ces innovations, et publient des titres à gros budgets reprenant tout cela. Evidemment, ce n'est pas systématique, et il arrive aussi qu'un grand succès lance une véritable ère. Studio quasiment trentenaire, From Software a progressivement connu un succès mondial à partir de Demon's Souls, puis avec les Dark Souls III, Bloodborne, Sekiro Shadows Die Twice et Elden Ring.

Tous prennent la forme d'action-RPG exigeant, ou le monde se raconte à travers ses décors, ses objets, et les quelques phrases cryptiques lâchées par les PNJ. Les "mobs" peuvent vite devenir dangereux, et on combat généralement de grands boss aux patterns définis. Le studio a tellement réussi son coup que beaucoup de jeux sont désormais définis par le sous-genre du soulslike, reprenant à leur compte ces principes fondamentaux. Cela se fait parfois en 3D, comme dans le récent Lies of P, ou en 2D avec par exemple Death's Gambit.

De la capoeira dans un soulslike ? C'est l'idée de ce studio brésilien

Parmi les Soulslike à venir, on trouve notamment Deathbound, qui a eu droit à sa petite phase virale fin 2023. Développé par Trialforge Studio et édité par Tate Multimedia (Kao the Kangaroo), Deathbound prendra la forme d'un action-rpg "difficile" dans lequel on pourra combattre à l'aide de plusieurs styles, dont la capoeira. Cet art martial afro-brésilien, mélange de combat et de danse, est souvent connu des joueurs par l'intermédiaire du personnage d'Eddy Gordo dans Tekken. Le 30 novembre dernier, le studio a publié un extrait dans lequel personnage utilise la capoeria. La courte vidéo est devenue virale, mettant en avant Deathbound, dont la sortie est prévue sur PC via Steam à une date encore inconnue. Profitant de l'occasion, le directeur narratif Thiago Baptista a détaillé l'approche.

Dans Deathbound, les joueurs absorberont différents styles de combat, mais la capoeria a eu un rôle très important. Le personnage de Mamdile Ogaté est donc un combattant des Sinjwari, un ordre de redoutables moines guerriers vénérant la déesse de la Mort. Il est originaire du sultanat de Sayabakn, l'une des quatre nations composant le monde de Deathbound et basée sur l'Afrique occidentale médiévale :

Nous avons tenu à avoir un royaume basé sur l'Afrique médiévale, en particulier sur les empires du Ghana et du Mali, en raison de la façon dont l'Afrique est généralement décrite dans les médias occidentaux - une terre primitive et "tribale" de faim, de misère et de retard. Une image raciste, cicatrice du colonialisme blanc. Mamdile Ogaté est pour nous une façon d'explorer cette riche culture et de rendre hommage aux fortes origines africaines de la culture brésilienne. Le Brésil compte la plus grande population noire en hors Afrique, et notre capoeira, par exemple, est un produit de nos racines africaines (en particulier angolaises). Mamdile est un personnage basé sur un empire médiéval africain et est un « moine shaolin » qui combat un art martial brésilien au lieu du kung-fu. On ne peut pas faire plus brésilien que ça. 😂

Deathbound n'est actuellement répertorié que sur Steam et n'a pas encore de date de sortie ferme, mais "il sortira cette année" selon Thiago Baptista. En attendant, vous pouvez visiter la page Steam du titre et l'ajouter à votre wishlist. On devrait prochainement avoir un peu plus d'informations sur le jeu.