Le jeu vidéo dispose de bien des catégories et parmi elles, on retrouve le visual novel, un genre très particulier auquel est rattachée la saga Danganronpa. Son créateur s'est fait une solide réputation dans ce style précis et maintenant qu'il propose des jeux d'aventure, il déclare son amour considérable pour cet art… suffisamment pour ne rien espérer des ventes de ses créations.
L'amour de la narration
Le visual novel est un secteur de niche, mais finalement très dense quand on sait où chercher : le genre s'avère particulièrement populaire en Asie et notamment au Japon, où l'on trouve de très nombreux titres plus ou moins farfelus. Parmi les licences réputées se tient fièrement DanganRonpa, une série débutée en 2010 par le studio Spike Chunsoft pour accoucher d'un dernier jeu en 2017.
2017, c'est d'ailleurs l'année du départ de Kazutaka Kodaka, le créateur (et scénariste) des Daganronpa qui s'en est allé fonder sa propre firme, Too Kyo Games, à Tokyo. Avec lui, une belle compagnie puisque l'on compte d'autres développeurs bien connus du milieu comme Kotaro Uchikoshi, réalisateur et scénariste de la série Zero Escape, ou Takumi Nakazawa, le réalisateur et co-scénariste de la série Infinity.
Ce récent studio n'a pas chômé puisqu'il a déjà proposé Death Come True en 2020, World’s End Club la même année, mais aussi Master Detective Archives : Rain Code (en collaboration avec Spike Chunsoft, justement) sur Nintendo Switch cette année. Pour le coup, il s'agit surtout de jeux d'aventure avec une forte composante narrative, sans pour autant s'apparenter purement aux visuel novels, mais qui s'épaulent d'une âme et d'un parti pris atmosphérique uniques.
Le goût du jeu vidéo avant tout
Qu'on se le dise : les jeux proposés par Kazutaka Kodaka et son studio restent de niche, bien que connaissant un véritable succès critique et un petit succès commercial : au total, ce sont 300 000 copies que la société a vendues depuis son existence. Pas de quoi bousculer l'industrie, mais à vrai dire, cela suffit amplement à Kodaka qui ne cherche pas le profit, mais bien à partager sa vision du jeu vidéo comme il l'a exprimé ce matin, sur X :
Je ne fais que les jeux que j'aime. Je m'en fiche qu'ils se vendent bien ou non. La perfection n'est pas recherchée et ce ne sont pas des jeux qui plairont à tout le monde : je veux juste que le plus de joueurs possible, ayant les mêmes sensibilités que moi, achètent mes jeux.
Because I only make games that I like. So I don't care if they sell well or not. Because it is more distinctive than perfection, and it is not a game that will be liked by everyone. I want as many people with similar sensibilities to me to buy my games as possible. https://t.co/LGejgur3BX
— Kazutaka kodaka/小高和剛 (@kazkodaka) December 20, 2023
Un credo qui a fait du bruit (en bien) sur le réseau social, surtout dans une ère difficile où les coûts de production explosent, les licenciements s'accumulent et les fermetures de studio ne sont malheureusement plus rares. À vrai dire, si Too Kyo Games parvient à faire les jeux que ses dirigeants aiment et dont ils sont fiers, en plus de rendre heureux son public tout en dégageant suffisamment d'argent pour en vivre, c'est tout à l'honneur de Kodaka !