Si les périphériques USB sont aujourd’hui la norme pour tous nos appareils électroniques, ce n’a pas toujours été le cas et le passage à ce standard en informatique s’est même révélé pour le moins ardu…
Le passage à l’USB : un défi pour Microsoft
L’USB, soit Universal Serial Bus, que nous connaissons tous, est devenu le mode de connexion standard pour nos appareils électroniques depuis une bonne vingtaine d’années maintenant. Qu’on parle de clavier, de souris, de SSD externe, de manette filaire ou autre, tout passe par cette norme.
Le bus USB est apparu pour la première fois en janvier 1996 et s’est plus largement généralisé dès les années 2000 afin de simplifier la connexion d’appareils informatiques. Seulement, à cette époque, si la partie matérielle était en bonne voie pour adopter l’USB, ce n’était pas le cas pour la partie logiciel. Windows 98, l'OS du moment, n'était effectivement pas prêt à embrasser l'USB. Pour franchir ce cap, il a fallu mettre en œuvre de multiples tests. À ces fins, Microsoft a assemblé un "chariot USB de la mort" destiné à être branché aux ordinateurs de test pour vérifier si Windows 98 résistait ou plantait.
Le chariot de la mort, l'outil de test ultime de Microsoft et le cauchemar des développeurs
Dans une interview diffusée sur YouTube, Raymond Chen, développeur chez Microsoft, raconte comment Windows 98 a été adapté à l’USB. Il explique que quand l’USB a commencé à être la norme, les développeurs de Microsoft se sont intensément mis à développer des codes afin que Windows 98 puisse prendre en charge ce nouveau périphérique matériel.
Seulement, il fallait tester les PC en question. Pour ce faire, Microsoft a utilisé un “chariot de la mort”. Raymond Chen le décrit comme un chariot de bureau de poste réutilisé, chargé avec tous les périphériques USB disponibles. Plus précisément, il comptait exactement 64 appareils, dont quatre claviers, trois souris, des imprimantes et toutes sortes de périphériques. Bref, ils ont connecté tout ce qui leur passait sous la main ! Pour le diriger, il y avait même un volant de gaming à l’avant.
Lorsqu'on connectait le chariot de la mort à une machine exécutant Windows 98, le système devenait "fou" car il ne pouvait pas gérer les 64 appareils en même temps. Le défi était de faire en sorte que Windows 98 puisse supporter tout cela sans succomber à l'écran bleu. Ainsi, les développeurs corrigeaient leur code à chaque plantage.
Plus sadique encore, après avoir branché le chariot de la mort à une machine de test, celui-ci était brutalement déconnecté, ce qui engendrait un bel écran bleu. À cause de cette procédure pour le moins “barbare”, il y avait tous les jours une grosse quantité de machines en panne, attendant d’être déboguées par les développeurs pour ne pas crasher la prochaine fois. Chose qu’elles faisaient tout de même, mais d’une autre manière permettant d’avancer au fur et à mesure.
Le but était de faire en sorte de pouvoir brancher le chariot de la mort, puis le déconnecter et que tout fonctionne enfin. Chen, en plaisantant, décrit le chariot comme un moyen d'effrayer les développeurs les plus naïfs.
Si aujourd'hui, connecter un périphérique USB peut sembler évident et surtout facile (même si on ne va pas connecter 64 appareils tous les jours), il s’agissait à l’époque d’un véritable défi pour les développeurs.