![Profil de Hadrien Leclercq aka « Warial » , Jeuxvideo.com](https://image.jeuxvideo.com/avatar-sm/w/a/Warial-8f52f6bb-0fcd-535d-88d9-fd6f0ae24ca9.jpg)
Dans la course au leadership sur la connexion, chaque acteur cherche à asseoir sa domination en termes de couverture, de technologie et de sécurité nationale. Si Elon Musk a actuellement une longueur d'avance grâce à SpaceX et Starlink, les lourds investissements chinois et l'entrée d'acteurs tels qu'Amazon indiquent que cette avance pourrait être de courte durée. La compétition pour le contrôle de l'espace proche s'intensifie, et les enjeux vont bien au-delà de la simple fourniture d'internet à haut débit. Ils touchent à la sécurité, à la diplomatie, à l'écologie et même à l'avenir de la surveillabilité du ciel.
![Elon Musk a quelque chose que même la Chine n'a pas, mais cela pourrait être de courte durée à cause des lourds investissements](https://image.jeuxvideo.com/medias-md/170143/1701428908-1967-card.jpeg)
La Supériorité Actuelle d'Elon Musk
Dans la nouvelle ère de la connectivité globale, Elon Musk a su s'imposer comme un pionnier avec Starlink, le service d'internet par satellite de SpaceX. Depuis 2019, plus de 4 000 satellites ont été lancés par la société du milliardaire, esquissant une architecture dans l'espace pour un réseau mondial sans précédent. La promesse est audacieuse : fournir un accès internet à haut débit dans les recoins les plus reculés du monde et devenir une entreprise de télécommunication majeures à échelle internationale.
Pour rappel, Starlink, initié par SpaceX, propose un accès internet à haut débit via un réseau de satellites en orbite terrestre basse. Ainsi, que vous soyez en haut du mont blanc ou au milieu du pacifique, vos appareils seront toujours en mesure de capter un satelite proche, donc d'avoir accès à internet.
Starlink a démontré son utilité pratique lors de crises récentes, comme le conflit en Ukraine, où sa connectivité à toute épreuve a permis de donner un accès à internet aux locaux alors que connexion aurait dû être coupée par la guerre. Aujourd'hui, alors que Musk envisage d'étendre sa constellation à 40 000 satellites, son entreprise s'est imposée comme le fer de lance d'un secteur en pleine effervescence, où les acteurs traditionnels et nouveaux se bousculent pour établir leur dominance.
Le truc, c'est que pour concurrencer Elon Musk, il faut être capable de prouesses techniques et posséder énormément de fonds à investir. Les rivaux véritablement à la hauteur sont donc assez rares mais nous pouvons citer le cas d'Amazon par exemple, qui, avec son projet Kuiper, prévoit de rejoindre la course à la connexion satellitaire en déployant plus de 3 200 satellites dans les six prochaines années. Nous pouvons aussi citer un autre acteur majeur, bien décidé à ne pas se soumettre à l'hégémonie américaine : la Chine.
![Elon Musk a quelque chose que même la Chine n'a pas, mais cela pourrait être de courte durée à cause des lourds investissements Elon Musk a quelque chose que même la Chine n'a pas, mais cela pourrait être de courte durée à cause des lourds investissements](https://image.jeuxvideo.com/medias-md/170143/1701432224-8695-photo.jpeg)
L'Ambition Chinoise et la Réponse à Starlink
Il est un concurrent qui pourrait redéfinir les règles du jeu : la Chine. L'Empire du Milieu, conscient de l'importance stratégique de la connexion satellitaire, a mis en orbite plusieurs satellites pour tester ses propres technologies. Le projet Guo Wang, qui signifie "Réseau national", projette de lancer 13 000 satellites pour établir sa propre méga constellation, et le programme G60, soutenu par Shanghai, envisage d'ajouter 12 000 autres satellites dans l'équation.
Ces initiatives démontrent une volonté ferme de la Chine de ne pas se laisser distancer dans la conquête spatiale et de contester l'avantage technologique américain. En effet, le "South China Morning Post" rapporte que la Chine envisage même des systèmes capables de contenir l'expansion de Starlink, ce qui souligne un enjeu géostratégique majeur.
La Chine a déjà prouvé sa capacité à innover rapidement dans l'espace, comme le montre le lancement du satellite expérimental Longjiang 3. Cependant, malgré son ambition et ses ressources considérables, la Chine est confrontée à des défis de taille, notamment le manque de lanceurs réutilisables, un atout clé de SpaceX.
Par dessus tous ces enjeux, vient s'ajouter le défi du siècle : l'écologie. L'orbite terrestre basse est déjà saturée et l'espace est de plus en plus encombré de satellites et de débris. Certains experts décrivent même l'orbite basse terrestre comme "une poubelle". Alors que la pollution spatiale préoccupe déjà la communauté scientifique (risques de collision, menace pour les missions spatiales, pollution lumineuse, menace pour l'astronomie...), l'introduction de dizaines de milliers de nouveaux satellites ne peut qu'exacerber cette situation. Tout comme la question de la mise en orbite, il faut à présent poser celle de la désorbitation.