Un lancement idéal pour Final Fantasy VII Ever Crisis

À l’image de chacun d’entre nous, l’univers de Final Fantasy 7 faisait sa rentrée en septembre dernier. Depuis la date du 7, Square Enix a lancé un nouveau titre mobile, baptisé Ever Crisis, dont le but majeur est d’être une sorte d’anthologie condensant tous les événements de la collection Compilation of Final Fantasy VII, mais pas que. Effectivement, avec les arrivées de Final Fantasy VII Remake et Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion, il y a de petits ajustements et modifications à incorporer. Quoi qu’il en soit, cette proposition a rapidement trouvé grâce aux yeux des fans : les développeurs ont annoncé, le 13 novembre dernier, que le titre avait été téléchargé par sept millions d’utilisateurs à travers le monde.

Toutefois, la question la plus importante n’est pas de déterminer le nombre maximum de joueurs que Final Fantasy VII : Ever Crisis atteindra, mais bel et bien la quantité d’utilisateurs qui resteront le plus longtemps possible. C’est une interrogation légitime puisque le titre renvoie le sentiment de vouloir faire de l'œil à un maximum de joueurs ne serait-ce que pour en conserver qu’une poignée. En soi, la méthode de n’importe quel jeu de type gacha. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Square Enix a annoncé l’arrivée prochaine (encore à déterminer) de Final Fantasy VII : Ever Crisis sur PC via la plateforme Steam. Tous les terrains sont bons pour aller chasser de nouvelles « baleines » (un terme que l’on emploie pour décrire la minorité de joueurs qui dépensent énormément dans les jeux à microtransactions).

En parallèle de la sortie, nous avions publié notre test et lui avions attribué la note de 14/20. Certes, les atours de free-to-play mobile étaient clairement identifiables mais suffisamment en retrait pour ne pas parasiter la découverte du jeu et la première dizaine d'heures. Or, plus le temps passe et plus l’implication prend de la place, plus on est en mesure de voir se dessiner un plafond de verre, celui-là même qui sépare le joueur régulier de l’acharné prêt à débourser une poignée d’euros pour gagner du temps. Dans Final Fantasy VII : Ever Crisis, le temps c’est de l’argent et inversement. Malgré cette constatation quelque peu tardive, on a tout de même réussi à identifier des points positifs, à l’image de cette perspective visant à étoffer l’univers global de Final Fantasy VII.

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Un bon complément et une manière agréable de revisiter tous les événements de la saga FF7

En soi, Final Fantasy VII : Ever Crisis n’est pas le mauvais bougre sur le papier. Lorsque l’on voit les proportions prises par l’univers du jeu, étoffé de tout un tas de nouvelles productions, on se dit qu’un écrin mobile est la meilleure des façons de condenser tout cela, sans forcément égaler la narration et nous captiver autant qu’on a pu l’être par le biais des jeux originaux. Ici, on se remémore avec plaisir certains passages tout en alternant différents formats (portions de chapitre uniquement dialoguées, combats phares et segments sous la forme de donjons) et l’on en apprend parfois même davantage. L’une des principales surprises du jeu, ça a été de nous offrir un nouvel éclairage sur les événements de The First Soldier puisque le jeu dont il s’inspire - un battle royale, désormais arrêté - était dénué de narration.

Au-delà de découvrir un nouveau trio de personnages et leur implication dans l’univers de Final Fantasy VII, c’était aussi l’opportunité d’acquérir davantage de connaissances sur le personnage de Séphiroth. Bien que sa réputation le précède, hormis Final Fantasy VII, Advent Children et Crisis Core, nous ne savions quasiment rien de ses jeunes années et de la manière dont il a gravi les échelons du SOLDAT pour devenir l’arme la plus dangereuse de la Shinra. Grâce à la section dédiée à The First Soldier, on a donc été en mesure de compiler de nouvelles données que l’on avait déjà évoquées dans un article à part entière sur le fameux chapitre 3, attendu par bon nombre de joueurs et fans.

Toutefois, on remarque que Final Fantasy VII : Ever Crisis ne veut pas aller trop vite en besogne et les indices dissimulées dans ce chapitre n'altèrent en rien les velléités des développeurs de Final Fantasy VII Rebirth qui comptent bel et bien faire de lui l’antagoniste majeur de cette relecture en triptyque. Pour le moment, les équipes lèvent le pied sur les nouveautés scénaristiques pour éviter de parasiter la narration de Final Fantasy VII Rebirth. Comme on a pu le voir, le récent chapitre 4 (qui reprend ce que l’on a pu voir dans la démo de la suite de FF7 Remake) s’est montré avant tout fidèle à l’original. Final Fantasy VII : Ever Crisis ménage donc la chèvre et le chou, mais nous laisse sur notre faim par manque d’idées et de rythme.

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Un potentiel qui risque d’être gâché… par le gacha

Effectivement, on ne peut s’empêcher d’avoir un goût amer en bouche après presque trois mois de jeu. Si l’on était, tout comme la communauté de joueurs, quelque peu frustré par une certaine forme de redondance, l’arrivée du nouveau chapitre de Final Fantasy VII, consacré aux flashbacks de la mission de Cloud sur le Mont Nibel en compagnie de Séphiroth, n’a fait que confirmer cette agaçante impression. Alors que le jeu mobile pourrait faire exploser la hype autour de la sortie de Final Fantasy VII Rebirth - il a d’ailleurs été vendu comme un projet important dans cette entreprise de remise au goût du jour -, il la néglige en raison de son modèle économique.

Si l’on peut critiquer le manque de contenu lié à l’histoire - pourquoi ne pas mettre l’accent sur Crisis Core qui ne dispose, pour l’instant, que d’un chapitre découpé en quatre sections ? -, ce n’est pas le seul défaut crispant du free-to-play. Au fil des semaines, on s’aperçoit que la rotation des événements « inédits » n’est pas si variée que cela. En réalité, plus le temps passe, plus on s’aperçoit que le titre tourne en rond avec les mêmes activités en pagaille dans la rubrique « Events ». On enchaîne les combats de boss à des degrés de difficulté variés, on récupère des items à échanger en boutique contre des consommables en tout genre et l’on répète ça en boucle dans l’espoir de vider au maximum la boutique avant la fin du compte à rebours de l’événement temporaire.

C’est aussi cette composante de grinding perpétuel qui agace une partie des joueurs et des fans sur les réseaux sociaux. On a beau s’investir pendant des heures, on se rend compte que le simple fait de passer à la caisse donne une belle longueur d’avance. Il y a tellement d’activités et d’objets à récolter pour avancer qu’il faut presque mettre en place une organisation de tous les instants - y compris pour le leveling - et le titre n’hésite pas à nous mettre sous le nez des packs lorsque l’on débloque certaines étapes. Ce qui se passe, c’est que Final Fantasy VII : Ever Crisis joue sur cette facilité d’acquisition de ressources, là où le farming - très aléatoires, comme les résultats de craft - et les missions déployées au compte-gouttes se montrent quelque peu avares, à tel point que le rythme est compliqué à suivre, notamment lorsque l’on doit dépenser la monnaie du jeu sur les bannières d’armes.

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Les fans s’extasient sur les costumes, Final Fantasy VII Ever Crisis a trouvé comment noyer le poisson !

Depuis maintenant deux semaines, Final Fantasy VII : Ever Crisis a trouvé le bon filon pour appâter les fans et maintenir leur activité sur le jeu. La technique, toute simple, a été de concevoir une collaboration avec l’un des opus les plus plébiscités de la licence, à savoir Final Fantasy IX. Au-delà de la question qui consiste à savoir si Square Enix fait oui ou non du teasing à propos du remake, c’est le moyen pour les joueurs de récupérer des armes exclusives pour certains personnages ainsi que des tenues inédites pour Cloud, Tifa, Aerith et, bien évidemment Séphiroth. Si une partie de la communauté est satisfaite et même totalement enjouée, l’autre fulmine pour les raisons évoquées, c’est-à-dire un manque de renouvellement et des événements qui poussent à l’utilisation de la carte de crédit. Nous ne reviendrons pas sur le fonctionnement des bannières dans cet article (cf. notre test), mais soulignons que le jeu mobile en a accueilli trois en l’espace de deux semaines.

À partir du moment où l’on est un joueur free-to-play, on se retrouve dans l’obligation de faire des choix. Néanmoins, ce qui est insidieux ici, c’est que le titre place les joueurs dans un état d’urgence perpétuel : les événements sont à durée limitée, de nouvelles récompenses échangeables contre des ressources d’événement font leur apparition au fur et à mesure, les bannières ont une date d’expiration et les costumes ne sont quasiment disponibles que par le biais des tampons que l’on récolte à chaque tirage (entre 1 et 12, en fonction des probabilités). C’est à cet instant que le jeu apparaît comme un gacha au modèle agressif puisqu’il fait davantage revenir le joueur pour ses qualités cosmétiques (« Voici un beau costume, n'oubliez pas de nous donner de l'argent », souligne un utilisateur sur X (ex-Twitter) à l’annonce d’un nouveau look pour Séphiroth) que pour le fond de sa proposition, à savoir d’offrir une compilation des jeux liés à FFVII. Sur les réseaux sociaux, la patience des fans s’érodent de plus en plus, ce qui a pour conséquence de cliver quelque peu la communauté.

Sur Reddit, par exemple, un utilisateur a mis en avant le fait qu’il se sentait « accablé » par toutes les activités à réaliser actuellement au détriment de la narration. Forcément, les réponses sont contrastées mais quelques-uns pointent bel et bien du doigt que c’est « un facteur important qui m'a détourné du jeu » et que « ce que je voulais, c'était un remake fidèle de FF7 pour revivre l'histoire » et, qu’à la place, « j'ai eu droit à un jeu de gacha qui demande énormémemnt d'implication ». En plus de ça, d’autres complaintes viennent s’y greffer comme le fonctionnement de la coop (beaucoup de joueurs lancent les combats en étant AFK), la faible quantité de cristaux que l’on peut récupérer (un argument souvent cité dans les réponses à la publication ci-dessus) ou encore les taux de drop des items les plus rares sur les bannières. Quoi qu’il en soit, si Final Fantasy VII : Ever Crisis se montre divertissant pour une partie des joueurs, il est loin de faire l’unanimité et beaucoup ne cessent de lui adresser des remontrances. Pourtant plein de promesses, le résultat est loin d’être au niveau des attentes et, à trop mettre en avant son aspect gacha, le jeu risque de ne pas conserver les joueurs autant qu’il le souhaiterait, une chose qui a déjà été fatal au battle royale The First Soldier.

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