FF16 et FF7 Rebirth : deux approches différentes pour un défi tout aussi spectaculaire

Comme bon nombre de joueurs appréciant les jeux de rôle, d’action et les univers singuliers, j’attendais la sortie de Final Fantasy XVI avec grande impatience. Malheureusement pour moi, et après des dizaines d’heures de jeu passées en compagnie de Clive, Jill et Talgor, j’en garde un souvenir quelque peu frustrant. Pas tant pour son gameplay qui manquait de profondeur que pour le monde de Valisthéa en lui-même. Certes, je n’ai rien à dire au sujet de ses décors et des panoramas sublimes qu’il nous offrait parfois, mais sa construction m’a laissé sur ma faim. Notamment en raison de ses zones semi-ouvertes auxquelles la mise en place du récit et les péripéties qui s’y déroulent ne faisaient pas vraiment honneur.

À titre de comparaison, l’heure passée sur Final Fantasy VII Rebirth, dans le cadre de notre preview, m’a bien plus exalté que les nombreuses allées et venues dans les contrées valisthéennes. À quoi bon, me direz-vous, comparer une aventure complète de plusieurs dizaines d’heures à une première prise en main, ou de confronter une structure en zones semi-ouvertes à une autre basée sur un monde ouvert dont on ignore encore le degré de liberté ? Il est vrai que faire s’opposer les deux titres n’a pas lieu d’être à l’heure actuelle, mais les informations et éléments qui nous proviennent du Tokyo Game Show permettent d’ores et déjà de faire apparaître des détails clivants et les prémices d’un débat qui risquent d’enflammer la communauté Final Fantasy dans les semaines qui suivront la sortie de Rebirth, la deuxième partie du remake du septième volet.

À sa décharge, Final Fantasy XVI avait la lourde mission de proposer un univers inédit, là où Final Fantasy VII Rebirth possède l’avantage d’un monde déjà bien établi et d’une chronologie et d’un lore tout aussi développés. Pour autant, c’est aussi un challenge pour les équipes de Rebirth tant la tâche qui consiste à mettre en chantier un monde suffisamment surprenant est ardue. Ici, il est tout autant question de redécouvrir chaque parcelle de Gaia que d’insuffler le sentiment d’en découvrir réellement ses terres pour la première fois. Peut-être que c’est la nostalgie qui nous trouble et qui réveille en nous un rêve profondément enfoui, mais Final Fantasy VII Rebirth pourrait peut-être bel et bien proposer le fameux opus en monde ouvert que nous avons tant espéré.

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Gérer l'après Final Fantasy 7 Remake en construisant un monde qui encourage l’exploration

Loin de nous l’idée de taper sur Final Fantasy XVI. Que l’on soit bien clair, ce seizième volet a tout à fait sa place dans la ludographie de la franchise de Square Enix et est un très bon jeu au demeurant, sauf qu'il n’a pas réussi à échapper à certains écueils. Sur le papier, cette volonté de construire des zones semi-ouvertes était louable. '''Le souci, c’est qu’elles paraissent sous-exploitées et font les frais d’un rythme beaucoup trop décousu''. Ce qui les dessert, c’est qu'elles interviennent au moment où l’intrigue ralentit… et où notre exaltation, exacerbée par les moments épiques du scénario, est comme stoppée nette.

Certes, il est complexe de mener un périple tambour battant sans jamais y insuffler de la respiration, mais là où ces zones doivent offrir une bouffée d’oxygène tout en conservant l’engagement, celles-ci n'ont fait que rendre les défauts de Final Fantasy XVI plus visibles, tout en les accentuant. Résultat des courses, on se retrouvait avec des espaces gigantesques qui n’encourageaient et ne récompensaient en rien l’exploration. Comment ne pas être déçu lorsque l’on sort des sentiers battus pour, au final, ne trouver qu’un vulgaire coffre contenant des ressources basiques ou des consommables ? Comment ne pas être désappointé lorsque le principal moteur nous poussant à retourner dans une zone consiste à y effectuer quelques chasses ou des quêtes annexes peu poussées ?

On ne dit pas que Final Fantasy VII Rebirth ne se heurtera pas aux mêmes travers, la différence c’est qu’il laisse déjà l’impression de faire de son monde (sa construction, son exploration, sa liberté et son contenu) l’un des éléments majeurs de son expérience, quand bien même Cloud et sa bande se mettent avant tout en chasse de Séphiroth. Maintenant que la communication s’accélère, on voit que l’exploration est au coeur même du second volet de ce triptyque. Bon, on a le droit à l’un des plus grands poncifs des open-world - des espèces de tours de contrôle que Chadley, toujours autant assoiffé de connaissances et de données, nous demande d’activer -, mais les quelques zones que l’on voit regorgent de petits détails d’apparence anodine qui font que le monde s’anime, vit (ou survit, étant donné le danger encouru par la planète) autour du périple des héritiers d’Avalanche.

Des animaux qui gambadent sans vraiment se soucier des héros, des habitants qui vivent, de manière marginale, aux alentours de Midgar, des bébés chocobos qui viennent à notre rencontre dans l’espoir d’avoir un peu d’attention et d’affection, des versions adultes de ces destriers à plumes qui nous permettent de dénicher des trésors et objets précieux (en particulier, pour le craft). Avec peu de choses, et parfois même des techniques banales, Final Fantasy VII Rebirth stimule notre envie de découvrir différemment un monde que l’on connaît bien et qui nous avait déjà enchanté, dans une version rudimentaire, il y a plus d’un quart de siècle. Plus simplement, il réveille notre soif d’aventures, de balades et surtout de connaissances. Parce que oui, la suite de Final Fantasy VII Remake, a encore des choses à nous apprendre.

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Une narration environnementale bien plus efficace et riche : le meilleur moyen de faire revivre Final Fantasy 7

Rapidement évoqué dans notre preview de Final Fantasy VII Rebirth, il y a un détail qui fait tout le charme de ce monde qui s’offrira bientôt à nous : les terrains de chasse. Contrairement à Final Fantasy XVI qui, sous couvert d’une dimension heroic fantasy, faisait le choix d’un tableau de primes pour récupérer les indices sur les nombreuses créatures féroces à occire, Final Fantasy VII Rebirth les intègre directement aux zones que l’on arpente. Au sein de celles-ci, on retrouve donc des sous-zones, des emplacements où nous attend un combat plus compliqué qu’à l’accoutumée et qui nous permettra de remplir une jauge de données et une liste d’objectifs afin d’obtenir davantage de connaissances sur les différentes portions de Gaia.

Au-delà de combattre simplement une version plus évoluée des monstres que l’on rencontre habituellement, c’est aussi un moyen de comprendre ce qui a poussé ces créatures à évoluer et à adopter un comportement plus agressif que celui de l’espèce principale dont elles sont issues. Et ça, ça participe grandement à l’envie d’explorer un monde, de s’immerger complètement en son sein pour en décrypter le fonctionnement et le mode de vie de sa faune et de sa flore. De toute manière, comme chacun le sait, c’est toute une réflexion sur l’écologie qui innerve, telle la Rivière de la vie, l’univers de Final Fantasy VII. Alors forcément, on se doute bel et bien que c’est un aspect du jeu qu’il fallait énormément soigner dans Rebirth, point de départ d’une véritable aventure à travers le monde de Gaia, loin de la construction grandiloquente et néfaste de la vie de Midgar qui puisse allègrement l’énergie vitale de la planète pour nourrir les desseins de la Shinra.

Ainsi, en se baladant, on saisit allègrement l’impact de la multinationale et de ses domaines d’activité - pas seulement l’électricité, mais aussi l’armement - sur les habitants, les coins reculés de la planète, la faune et la flore. Comme on le faisait remarquer dans notre preview, atteindre ces terrains de chasse déclenche automatiquement une série d’indications audio de la part de MAI, un dispositif créé par Chadley lui-même pour nous fournir de précieuses indications lors de notre périple. En soi, on a là une manière, plus ou moins subtile et plus ou moins pertinente, d’amener les personnages à être davantage conscient de ce qui les entoure et, pour les joueurs, de mieux leur permettre de cerner le sous-texte du jeu par le biais de l’exploration.

On ne doute pas que ce type d’activité sera présent à outrance dans la version finale et que cela pourra paraître frivole pour beaucoup de joueurs ou conférer un aspect « remplissage » visant à gonfler la durée de vie, mais pour celles et ceux qui s’intéressent de près à l’univers, c’est une perspective grisante. Principalement parce qu’elle nous montre que Final Fantasy VII a encore beaucoup de choses à nous dévoiler, en particulier sur son lore, alors qu’il a déjà tant offert. Rien que ça, et même si c’est peu de choses et qu’il y a très certainement plein d’autres surprises, ça a tout l’air d’une réussite qui marquera davantage que Final Fantasy XVI. Du moins, sur le papier.

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