Non, ce billet n'est pas là pour dire que Final Fantasy XVI sera forcément meilleur que Final Fantasy VII Rebirth qui est condamné à être moins bon, voire mauvais. Compte tenu à ce qu'on a pu voir avec Final Fantasy VII Remake, il paraît bien impossible que cette suite se plante avec des bases aussi solides. Au contraire, le but de cet article est de mettre en lumière des éléments du prochain épisode numéroté que vous avez peut-être manqué et qui valent le coup de s'enthousiasmer avant sa sortie, histoire que tout l'engouement autour de Rebirth se partage mieux entre les deux titres.

Le meilleur des deux mondes du jeu vidéo japonais

Dès son annonce, Final Fantasy XVI en a surpris plus d'un avec son approche entièrement tournée vers le jeu d'action. Si Final Fantasy XV avait déjà entrepris ce virage avec son monde ouvert, Final Fantasy VII Remake lui a emboîté le pas en proposant une formule hybride, avec l'introduction de la jauge ATB caractéristique des précédents jeux de la franchise au tour par tour. Mais FF16 va plus loin en allant carrément flirter avec le beat'em up. Si cela avait de quoi être surprenant au premier abord, en découvrant les personnes impliquées dans le projet, les doutes se sont vite dissipés. Au poste de directeur des combats, on retrouve un certain Ryota Suzuki qui a fait en grande partie de sa carrière chez Capcom. Après avoir été planificateur des combats sur Devil May Cry 4, il devient designer sur Dragon's Dogma et Devil May Cry 5, tandis qu'il occupe le rôle de programmeur sur Monster Hunter World ntre temps. C'est donc quelqu'un qui s'y connaît en jeu d'action et qui apporte une aide précieuse sur le projet.

Avec ce recrutement à un poste de directeur des combats, on dirait bien que Final Fantasy XVI est sur le point de rassembler le meilleur des deux mondes du jeu vidéo japonais. Je m'explique. Durant longtemps, le nom de Final Fantasy était synonyme de plusieurs qualités que l'on retrouvait dans des titres japonais. Une histoire bien écrite et prenante, un univers captivant et une bande-son mémorable. Tout ce qu'on retrouve actuellement dans Final Fantasy XIV par exemple. C'est ensuite la partie jeu de rôle au tour par tour qui a pu en rebuter plus d'un, en partie en Occident où les joueurs sont moins friands de ce genre d'expérience. De l'autre, on a Devil May Cry, série référente du jeu d'action qui continue de prouver que le beat'em up n'est pas mort et qu'il donne naissance aux systèmes de combat les plus complexes et visuellement impressionnants qui soit. Vous me voyez venir avec mes grands sabots, mais Final Fantasy XVI semble bien être parti pour être la somme de ces deux facettes du jeu vidéo japonais. D'un côté toutes les qualités de la narration et de l'écriture d'un jeu de rôle, de l'autre le système de combat riche et poussé d'un beat'em up. Et ça, c'est un mélange qu'on a rarement eu l'occasion de voir et qui rend donc la sortie de Final Fantasy XVI très excitante.

Un projet mené par une équipe moins connue de FF

Au-delà de son directeur des combats, Final Fantasy XVI est un titre qui s'annonce captivant par le casting qui en est à l'origine. Il s'agit de développeurs dont le travail est moins connu sur la licence, mais qui sont pourtant à l'origine de nombreux jeux considérés comme cultes. Du côté de Final Fantasy VII Rebirth, on retrouve la Creative Business Unit 1 de Square Enix dirigée par Yoshinori Kitase, une équipe qui a fait les grandes heures de la saga (Final Fantasy VII, Final Fantasy VIII Final Fantasy X) comme des projets moins bien reçus (Final Fantasy X-2, la série Final Fantasy XIII). Autant dire que les productions de cette division sont les plus connues du grand public et qu'ils ont aidé à forger sa réputation aux yeux du monde entier. Si vous voulez en savoir plus sur la répartition des équipes entre les projets FF, on vous met un petit schéma plus bas.

Final Fantasy XVI est développé par la Creative Business Unit 3 dirigée par Naoki Yoshida. Il s'agit de la division qui s'occupe de la partie MMORPG de Final Fantasy, à savoir Final Fantasy XI Online et bien évidemment Final Fantasy XIV. D'ailleurs, c'est sous la houlette de ce dernier que FFXIV a rencontré la popularité qu'on lui connaît aujourd'hui, au point d'aller concurrencer World of Warcraft. Fort de ce succès, la division a eu le droit de développer le nouvel épisode numéroté de la franchise, le fameux Final Fantasy XVI qui nous intéresse aujourd'hui. Trop occupé à être le réalisateur et producteur de FFXIV, Naoki Yoshida n'est "que" producteur sur FF16, ce qui lui confère tout de même un rôle central sur le projet, ne vous y trompez pas. Et puis, on retrouve à la plupart des rôles-clés des hommes de confiance qui ont aidé au "sauvetage" de FFXIV 1.0, ce qui témoigne d'une certaine continuité entre les deux oeuvres.

Ainsi, Hiroshi Takai est le réalisateur de Final Fantasy XVI, lui que l'on connaît récemment pour avoir été assistant réalisateur sur la version 2.0 de FFXIV, aux côtés de Yoshida. Par le passé, il avait travaillé sur les combats de Romancing SaGa, puis sur les effets de Final Fantasy XI, avant d'être réalisateur de The Last Remnant. Du côté de la musique, on retrouve Masayoshi Soken, compositeur qui a créé la grande majorité de la bande-son de FFXIV et dont la qualité du travail le range aux côtés des grands musiciens de la série comme Nobuo Uematsu ou Masashi Hamauzu. Si avec tout cela, on a déjà droit à une belle équipe qui donne envie d'avoir confiance, on l'est d'autant plus quand on jette un oeil à son directeur créatif : Kazutoyo Maehiro.

Bon, présenté comme ça, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais le monsieur a travaillé sur de nombreux jeux cultes. En charge des romans interactifs de Final Fantasy Tactics, il est directeur des décors sur Vagrant Story, avant de jouer le rôle de concepteur en chef des combats de Final Fantasy XII, et surtout d'être le scénariste en chef de la version 2.0 de FFXIV. Dans la foulée, il s'occupera également de l'histoire de la première extension du titre, Heavensward. Si vous êtes bien renseignés, vous avez compris qu'il fait partie de la garde rapprochée de Yasumi Matsuno, un développeur japonais à l'origine de la plupart des projets cités plus hauts. Ce dernier se démarque dans les années 90 avec ses titres qui mettent en scène une géopolitique théâtrale ainsi que des réflexions philosophiques qui en font des oeuvres passionnantes et cultes. Cet héritage, on le retrouve dans Final Fantasy XIV et donc dans Final Fantasy XVI, avec une approche différente de la Creative Business Unit 1 qui se focalise plus sur les personnages que sur l'univers du jeu. FFXVI est l'occasion parfaite de découvrir cette façon de raconter une histoire avec le budget d'un AAA.

Enfin de la nouveauté, un saut vers l'inconnu !

Là où Final Fantasy XVI se démarque de Final Fantasy VII Rebirth, c'est qu'il s'agit d'une expérience totalement inédite. Du côté de Rebirth, celui-ci a la double casquette d'être à la fois une suite, mais aussi de remake. Du coup, il s'agit encore moins d'une véritable nouveauté puisqu'on connaît déjà le système de jeu et qu'on a une idée des scènes que l'on va retrouver. Malgré tout, on aura droit à une grande part de mystère et de révélations car FFVII Remake nous a bien fait comprendre que les événements de Rebirth ne seraient pas identiques à ceux du titre PS1. Même en sachant cela, on connaît très bien l'univers de FFVII et ses personnages depuis vingt-cinq ans tellement le jeu a été une révolution à son époque.

À côté, Final Fantasy XVI apporte un vraiment vent de fraîcheur avec une expérience qui ne contient que des choses inédites. Bon, certes, si tous les épisodes de FF sont indépendants des uns des autres, on retrouve quand même un certain nombre de similitudes : les chocobos, les mogs, les classes, les magies ou encore les invocations qui jouent d'ailleurs un rôle central dans FFXVI. Malgré ça, découvrir une nouvelle expérience reste précieux en 2023, surtout dans une industrie de plus en plus frileuse qui se repose sur les mêmes licences pour faire des suites, des remake, des remasters ou encore des spin-off pour éviter tout échec commercial. Et si FFXVI peut être considéré comme une "suite" d'une grande franchise, vu que tout ce qu'il propose est inédit, aussi bien le gameplay que son univers en passant par son scénario, alors on peut l'accepter comme une vraie nouveauté.

En un mot comme en cent : pour son système de combat unique pour la série, les inspirations de ses développeurs et sa proposition originale qui n'est ni une suite, ni un remake, vous devriez attendre Final Fantasy XVI de pied ferme. Tout comme moi.