Une entreprise polonaise a nommé à sa tête un « PDG expérimental ». Sa particularité ? Il s’agit d’un robot humanoïde, entièrement dévoué à son métier. Une perspective qui fait légèrement froid dans le dos.
En tant que salariés dans une entreprise, nous nous levons le matin pour aller travailler, nous réalisons nos tâches durant nos heures de bureau, puis nous rentrons chez nous. À la fin du mois, nous percevons un salaire pour notre travail : c’est une démarche qui est tout à fait logique pour des centaines de millions de gens à travers le monde. Mais quand les robots commencent à s’en mêler, c’est une autre histoire.
En Pologne, une entreprise dédiée à la conception de boissons, nommée Dictator, a décidé de nommer un robot humanoïde au poste de « PDG expérimental ». Le robot affiche des traits féminins et il est nommé Micka. Il est doté d’une intelligence artificielle, et surtout, il ne se repose jamais.
Une patronne pas tout à fait comme les autres
Micka a été « interviewée » par l’agence Reuters. Dans la vidéo publiée il y a quelques jours, on apprend que le robot-boss a notamment pour mission de détecter de potentiels clients pour la marque, mais aussi de sélectionner des artistes capables de designer les bouteilles et les emballages de ses produits. Pour réussir ces missions, Micka est connectée à Internet, et elle utilise son intelligence artificielle pour réaliser des analyses poussées.
Le point qui est mis en avant dans cette démarche, c’est que cette patronne pas comme les autres se juge elle-même impartiale dans les décisions qu’elle prend. Sans préjugé ni biais personnel, elle estime être en mesure de systématiquement prendre des décisions qui vont dans le sens de la stratégie de son entreprise… Oui, rien que ça ! Mais ce n’est pas tout : « Je n’ai pas de week-end, je suis toujours active, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour prendre des décisions exécutives », résume Micka devant la caméra de Reuters. Des déclarations qu’aucun humain ne serait en mesure de faire, mais dans le monde de l’entreprise, cela fait forcément un peu rêver.
« Elle est clairement la patronne »
Bien évidemment, la question que tout le monde se pose est la suivante : Micka est-elle réellement aux commandes de l’entreprise ? Pour Marek Szoldrowski, le président de Dictator Europe, c’est une évidence : « Elle est clairement la PDG de l’entreprise », explique-t-il. « Ses capacités, basées sur les données, et tout ce qu’elle est capable d’apporter d’autre, est un grand avantage pour la firme ». Pour autant, il cherche à rassurer : « Il n’y a aucun risque quant au fait qu’une intelligence artificielle puisse embaucher ou licencier quelqu’un. Les décisions majeures sont toujours entre les mains des humains. »
Le message de Dictator est assez clair : non, les entreprises ne seront jamais totalement dirigées par des IA, mais compte tenu de l’époque dans laquelle nous vivons, il est possible d’ignorer qu’elles auront un rôle de plus en plus important à l’avenir. Et quand on voit le nombre de personnes licenciées cette année pour être remplacées par ChatGPT, on se dit que la révolution est d’ores et déjà en marche.