Une université a fait le choix de supprimer purement et simplement les mémoires de fin d’années des étudiants pour éviter qu’il utilise une intelligence artificielle. Une décision qui soulève de nombreuses interrogations.
Hop, fini le mémoire !
Voici le rêve de pas mal d'étudiants à la fin de leur cursus : ne pas avoir à faire leur mémoire. Sauf que les raisons sont plus discutables et sujettes à débat. En effet, cela se passe à la Faculté d'administration des affaires de l'Université d'économie de Prague. Les mémoires de licences se sont ainsi vues retirées.
L’université avance le fait que l’on ne peut pas être certain que le travail soit rédigé par un étudiant ou une intelligence artificielle. Le résultat est donc l'arrêt de l'épreuve. Le recteur de la Faculté a ainsi un point de vue étonnant au vu de la décision :
À l'heure actuelle, il est encore plus probable qu'un étudiant fasse effectuer son travail par une agence professionnelle et non par l'IA. Malheureusement, il existe de nombreuses agences de ce type en République tchèque, mais aussi dans le monde entier
Car oui, au final ce qui inquiète le plus ce n’est pas ChatGPT ou Bard directement, mais l’utilisation qui en est faite. Même si une large proportion d'élèves qui décident de ne pas écrire eux même leur mémoire, ils font appel à des petites mains pour cela.
Le business de l’écriture de devoir encore plus juteux
Il existe de nombreuses entreprises à travers le monde dont la spécialité est de faire le travail à votre place. Les intelligences artificielles sont ainsi à la fois un merveilleux avantage pour eux, tout en les concernant.
En effet, pourquoi un étudiant irait payer une somme pour un travail qui serait gratuit en faisant appel à une IA. Surtout que derrière ces personnes qui écrivent pour vous utilisent elles-mêmes les intelligences artificielles. Le business est ainsi devenu très juteux, car ils peuvent produire plus de devoirs pour un effort moindre.
Le débat est ainsi de savoir comment il faut considérer le travail assisté par IA. Car la faculté a précisé que tout devoir qui utiliserait de l’intelligence artificielle serait considéré comme plagié. Pourtant les IA ne sont régies par aucun droit d’auteur, car même les détecteurs d’IA ne sont pas efficaces. Il n’y a donc pas de source plagiée.
C’est bien là tout le problème juridique. Ce vide dans le droit cause ainsi de nombreux cheveux blancs aux professeurs qui ne savent pas comment agir. Si supprimer purement et simplement une épreuve pour éviter l’utilisation de l’IA ne semble pas être la solution, difficile de savoir laquelle est la bonne.
Si pour le moment on ne recense que cette université qui a fait ce choix, il y a fort à parier que cela pourrait se généraliser à travers le monde.