La technologie blockchain s'invite dans tous les domaines, y compris dans le secteur de la philatélie, l'art de collectionner les timbres postaux. Récemment, le groupe La Poste a officiellement présenté une nouvelle plateforme dédiée à des timbres pour le moins innovants.
La poste lance des Timbres en NFT
Alors que la frénésie spéculative autour du marché des NFT a nettement diminué en 2023, la technologie semble maintenant se faire une place dans notre quotidien. En effet, au-delà de son usage dans le monde de l'art virtuel, cette innovation s'avère prometteuse pour de multiples secteurs. Certains en ont bien conscience, à l'image du groupe La Poste, qui vient de sortir officiellement sa première plateforme de Timbres en NFT.
Le lancement du premier timbre en NFT est prévu pour le 18 septembre prochain. Ces timbres, pour le moins originaux, s'appuient sur la blockchain Tezos, le même réseau utilisé par Ubisoft pour émettre ses NFT Quartz.
"Le 18 septembre 2023, La Poste émet le premier bloc d'un timbre d'une nouvelle collection : les timbres NFT à la fois au format physique et avec un jumeau au format numérique à 100 000 exemplaires. Dès le 21 août 2023, les collectionneurs du monde entier pourront s'inscrire sur la plateforme NFTimbre.com et découvrir les caractéristiques nouvelles de ce type de collection," indique la boutique Le Carré d'Encre, spécialisée dans la Philatélie.
Le premier timbre NFT de La Poste a été dessiné par l'artiste indépendant français Faunesque. Cette première création sera vendue à 100 000 exemplaires à 8 € l'unité. À l'achat d'un bloc, le propriétaire recevra une version physique du timbre et sa version digitale en NFT. L'avantage de ces versions digitales est que celles-ci pourront vraisemblablement se présenter sous forme de vidéo, ce qui prolongera l'expérience numérique des philatélistes.
Cette première semble être d'ailleurs le début d'une longue liste, puisque La Poste prévoit de sortir d'autres timbres en NFT qui seront accessibles via une application mobile dont le déploiement est prévu d'ici la fin de l'année prochaine. Pour rappel, le projet "NFTimbre", entrepris à la fin de l'année 2022 par sa filiale Philaposte, a pour objectif de permettre aux collectionneurs de se procurer des timbres associés à une version digitale en NFT.
La Poste mise sur la blockchain pour l'authentification de ses timbres
Malgré la connotation spéculative autour du terme, La Poste compte mettre à profit les atouts de la technologie blockchain, notamment en termes de traçabilité et d'authentification.
En effet, chaque NFT unique émis à l'achat d'un bloc de timbres fait office de certificat attestant l'authenticité du timbre physique.
« Un certificat unique et indestructible : Le NFT (« Non Fungible Token ») est associé à un certificat qui vient garantir le caractère unique et authentique de votre timbre. Ce certificat prouve que vous avez acheté un numéro précis de la série du timbre, à telle date et pour tel prix. Emis par la blockchain, il est infalsifiable. » explique La poste.
La blockchain agit ici en tant que certificat numérique inaltérable, garantissant l'authenticité des timbres physiques et leur version numérique associée. Ce cas d’usage n’est d’ailleurs pas nouveau. La Poste suisse a elle aussi sorti ses premiers timbres en NFT en 2021.
Au-delà de la philatélie, cette utilisation de la blockchain comme certificat pourrait potentiellement s'exporter dans divers secteurs en luttant contre la contrefaçon et en fournissant une traçabilité incontestable.