L'essor des mondes virtuels interpelle l’Europe

Il y a environ deux ans, un nouveau concept a soudainement fait son apparition : le métavers. Ce terme, fusion des mots "Meta" et "Univers", a rapidement capté l'attention. En bref, la nouvelle technologie se veut être un réseau de mondes virtuels en 3D où les gens peuvent interagir via des avatars. Considéré comme le futur d'Internet par certains, ce concept a pris de l'ampleur, notamment après que Facebook ait choisi de le mettre au cœur de sa stratégie en octobre 2021, se rebaptisant Meta.

Mais le géant des réseaux sociaux n’est pas le seul dans cette quête du métavers. En effet, plusieurs entreprises développent leur propre vision des mondes virtuels. Bien que pour le moment, les premières expériences à grande échelle du métavers aient conduit à une certaine désillusion, il n’en demeure pas moins que les prévisions pour ce marché dans les prochaines années sont démentielles.

En considérant que des avancées technologiques majeures d’ici les prochaines années, le métavers pourrait devenir plus concluant et peut-être se rapprocher d’une valorisation de 800 milliards d'euros d'ici 2030, comme l’avait annoncé précédemment l’UE. Puisque oui, l’Union Européenne semble très impliquée dans ce secteur émergeant.

Les inquiétudes de l’UE face aux mondes virtuels

Bien que le Web 3.0 et ses usages de la blockchain n’en soient qu’à leurs balbutiements, l’exécutif européen estime que l’ère du Web 4.0 a déjà commencé. Pour l’UE, ce nouvel épisode d’internet sera marqué par l’avènement des mondes virtuels, considérant cette technologie comme étant la prochaine grande révolution numérique. En ce sens, l'Union Européenne (UE) estime qu’elle doit déjà anticiper cette transition pour que les mondes virtuels de demain répondent à ses règles et aux normes européennes. C’est pourquoi, le Parlement européen a voté en faveur d'un rapport d'initiative sur les mondes virtuels le 28 novembre dernier.

« L'Europe ne peut pas se permettre de rester à la traîne dans la prochaine révolution numérique et nous ne pouvons pas non plus répéter les erreurs du passé. » explique le député européen Pablo Arias Echeverría.

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale de l’UE qui, depuis quelque temps, semble préoccupée par le développement de ces nouvelles frontières numériques. Elle ne compte pas rester à la traîne dans cette course technologique, alors que des acteurs mondiaux comme la Chine sont déjà bien avancés sur le sujet.

Autre menace, le développement des mondes virtuels est pour le moment dominé par quelques entreprises hors de l'UE, disposant des ressources et capacités financières nécessaires. Cet aspect inquiète certains députés européens qui soulignent l'importance pour l'UE de prendre un rôle de leader dans le développement de ces mondes virtuels. Concrètement, les risques associés aux mondes virtuels sont nombreux et pourraient avoir de véritables conséquences sur les futurs utilisateurs selon le parlement.

« D'autre part, ils soulignent les inquiétudes concernant les problèmes de santé potentiels résultant de l'interaction avec ces technologies, tels que la dépendance, la cybermaladie, le sommeil et leur impact sur le développement cognitif des enfants. Les députés expriment également leurs inquiétudes concernant le traitement des données sensibles, les droits de propriété intellectuelle, la cyberviolence, la fraude financière et l'impact environnemental. »

Ainsi, pour prévenir, l'Europe compte investir massivement dans l'infrastructure, la recherche, l'innovation et les compétences. Cela implique de créer un cadre politique alors même que la technologie, il faut l’admettre, n’est toujours pas convaincante – en témoigne la chute du nombre d’utilisateurs de certaines plateformes.