L’Espagne vient de se munir d’un nouveau type de radar « Velolaser » dont la principale caractéristique est d’être quasiment impossible à détecter par les automobilistes. Et pour cause : il est d’une taille très petite et fonctionne de très loin. Faut-il redouter son installation en France ? Voici la réponse.
Les radars sont souvent une bête noire pour les automobilistes sur les routes, mais ils sont généralement visibles de loin. En Espagne, ce n’est désormais plus la même situation qui attend les conducteurs ayant tendance à rouler pied au plancher. En effet, la Direction générale du trafic (DGT) vient d’équiper certaines routes du pays avec un nouveau type de radar, nommé « Velolaser ».
Un radar redoutable pour identifier les infractions
La particularité de ce nouveau modèle de radar très avancé ? Il est capable de flasher à une distance de 1500 mètres avec une marge d’erreur de seulement 2 km/h. Et ce n’est pas tout : avec une hauteur qui ne dépasse pas les 50 centimètres, il peut se cacher à peu près n’importe où, notamment derrière un panneau de signalisation, d’où il peut flasher l’arrière des véhicules.
Dans certains cas, il peut aussi être fixé à la carrosserie d’une voiture de police, lorsqu’il s’agit d’un radar mobile. Il peut aussi être installé dans un arbre sur le bord d’une route, puisqu’il fonctionne sans fil : il se connecte à Internet, et dispose d’une batterie qui lui offre jusqu’à 5 heures d’autonomie.
Mesurer la vitesse des véhicules n’est pas non plus son seul talent : il peut également contrôler les distances de sécurité dans les deux sens de circulation, sur trois voies en même temps, et il peut flasher trois véhicules par seconde. Inutile de préciser que les automobilistes mais aussi les conducteurs de deux-roues sont devenus très méfiants en Espagne, où 60 exemplaires de Velolaser ont d’ores et déjà installés, parfois de manière sournoise.
Mismo método ahora en Sotillo de la Adrada, Ávila pic.twitter.com/ZOnLi0eJKE
— SocialDrive (@SocialDrive_es) April 4, 2023
Un tel radar peut-il être déployé en France ?
Que les conducteurs français se rassurent : le radar Velolaser ne devrait pas arriver tout de suite en France. La législation française impose que les radars fixes positionnés en bord de route soient signalisés par des panneaux dédiés, conformément à ce qu’exige le code de la route. Pour les radars mobiles, en revanche, la donne est différente…
Il faut noter qu’en Espagne, en théorie, ce sont les mêmes règles qui s’appliquent. Mais dans les faits, les radars Velolaser sont généralement installés dans des endroits où ils sont discrets, cachés, très difficiles à détecter. Ce qui leur permet d’échapper à la réglementation en vigueur, c’est qu’ils sont très régulièrement changés de place : ils ne peuvent donc pas être considérés comme étant des radars fixes.
Cependant, certaines associations de défense des automobilistes jugent la situation illégale, car la réglementation impose aussi que les radars soient installés sur un trépied pour flasher les véhicules. Or, c’est rarement le cas des Velolaser, qui sont généralement fixés à des poteaux ou des rambardes. Les conducteurs verbalisés sont donc invités à déposer une réclamation, mais pour cela, encore faut-il avoir vu le radar travailler… Ce qui est loin d’être toujours le cas.
Dans ce contexte, nous sommes tout de même en droit de nous demander sur la possibilité qu’un tel radar soit utilisé en France dans les prochaines années. Depuis le début de 2023, il faut noter que la signalétique liée aux radars a évolué sur les routes de l’Hexagone : elle est devenue plus évasive et donne bien moins d’indices sur l’endroit où se trouve réellement le radar. Qui sait, la prochaine évolution de la réglementation pourrait bien se trouver dans cette nouvelle génération de système de contrôle de la vitesse…