Cumuler des emplois est particulièrement « à la mode » dans certains pays du globe, y compris en Europe. La preuve, avec la tendance qui s’est installée en Suisse ces dernières années.
La culture du travail aux États-Unis fait que cumuler plusieurs jobs est monnaie courante. Certains ont cependant tendance à pousser le bouchon un peu trop loin, à l’image de ce salarié qui cumule trois emplois à plein temps sans que ses patrons ne soient au courant. Mais la tendance du double emploi ne se limite pas à l’Amérique du Nord : elle est notamment d’actualité en Suisse, l’un des pays les plus riches du continent européen.
23% des employés ont deux emplois en Suisse
Selon une enquête menée par PwC, un Suisse sur quatre cumulerait deux emplois. Précisément, cela représenterait 23% de la population active du pays. Par ailleurs, plus de la moitié de ses salariés occuperaient déjà un emploi à temps plein, ce qui signifie que leur second job viendrait s’ajouter à des journées déjà bien remplies.
La première raison qui explique cette situation se révèle relativement simple : en raison de l’inflation mondiale, le coût de la vie a fortement augmenté en Suisse, et un travail à temps partiel supplémentaire se révèle indispensable pour certaines personnes. Même si les salaires sont élevés en Suisse, comme dans bien d’autres pays, ils ne suivent pas les courbes de l’inflation. 58% des personnes interrogées expliquent avoir du mal à payer leurs factures à la fin du mois.
Mais ce n’est pas la seule raison qui est avancée. En effet, les personnes interrogées sur le sujet soulignent également l’envie et le besoin d’acquérir de nouvelles compétences, dans le but de diversifier leur CV en vue de changer de travail, ou de créer leur propre entreprise. Pour cela, ils peuvent se lancer de manière indépendante à côté de leur emploi principal, ou bien multiplier les expériences dans une autre entreprise à temps partiel, par exemple.
Des salariés de plus en plus exigeants
PwC souligne que les salariés des entreprises suisses sont de plus en plus exigeants : 28% des personnes interrogées souhaitent changer d’emploi dans l’année à venir, 27% désirent obtenir une promotion et 36% une augmentation. Les employés issus de la génération Z sont les plus demandeurs avec des pourcentages de 42, 49 et 53% à ces différentes requêtes.
Tobias Sattler, du cabinet d’audit et de conseil PwC, estime que les employeurs doivent prendre cette situation « au sérieux ». « L’important est la participation des salariés, leur formation continue et leur confiance dans l’entreprise. »
Comme on le voit nettement en France, de nombreux secteurs ont du mal à recruter, en partie parce que les chercheurs d’emploi deviennent de plus en plus exigeants. Cette tendance pourrait perdurer et les entreprises pourraient bien avoir à s’y adapter durablement dans les prochaines années.