Alors qu’énormément de personnes considéraient que Netflix avait creusé sa tombe en supprimant le partage de compte dans de nombreux pays, les récentes données partagées par la plateforme de SVOD montrent que cette stratégie se révèle, en réalité, payante.
En début d’année, Netflix a provoqué un véritable scandale dans de nombreux pays, dont la France, le Canada, L’Espagne ou encore les États-Unis. La plateforme de SVOD, l’une des plus anciennes du marché, a tout bonnement pris la décision d’empêcher ses utilisateurs de partager leur mot de passe avec leurs amis et les membres de leur famille.
Cette possibilité était pourtant historique et, des années durant, Netflix en a même fait un argument commercial. Mais face à la crise et à la chute de son nombre d’abonnés à travers le monde, la plateforme a pris la décision, controversée, d’interdire cette pratique.
S’en sont suivi des vagues de désabonnement dans un grand nombre de pays, avec des personnes mécontentes qui n’ont pas hésité à partager leurs intentions sur les réseaux sociaux. Mais en pratique, il semblerait que le phénomène ait été plus limité que ce que l’on pouvait croire de prime abord.
Netflix a gagné des millions d’abonnés malgré sa décision discutable
Dans son rapport mettant en avant ses résultats du deuxième trimestre de l’année, consultable en ligne, Netflix tire un premier bilan positif de ce choix qui a beaucoup fait parler. L’entreprise américaine rapporte avoir gagné 5,9 millions d’abonnés à travers le monde entre avril et juin 2023, dont 1,17 million seulement aux États-Unis. Outre-Atlantique, le partage de compte est interdit depuis la fin du mois de mai, soit en même temps qu’en France.
Si ce constat est officiel puisqu’il émane de Netflix, il n’est, cependant, pas vraiment nouveau. Dès le mois de mois de juin, des cabinets d’analyses comme Antenna indiquaient une hausse des abonnements dans certains pays : la plateforme a notamment recruté 73 000 nouveaux clients en 4 jours, ce qui représentait 102% d’augmentation sur les 60 derniers jours, rien qu’aux États-Unis. Une preuve, s’il en fallait une, que de nombreuses personnes n’étaient pas prêtes à se passer de Netflix, même si cela sous-entendait mettre la main au porte-monnaie.
Netflix continue sur sa lancée, que ça nous plaise ou non
Fort de ce constat, Netflix va continuer à déployer cette restriction dans les pays où le partage de compte reste encore actif. Les détracteurs de l’idée doivent se faire une raison : cette démarche fonctionne. D’ailleurs, ce n’est pas la seule initiative brutale mise en place par Netflix ces derniers temps : aux États-Unis, l’abonnement Essentiel, le moins cher sans publicité, a désormais totalement disparu. Il faut désormais débourser au minimum 15,49 dollars par mois pour accéder à Netflix sans publicité, ou bien opter pour l’abonnement avec publicité à 6,99 dollars par mois.
Dans l’immédiat, on ne sait pas si l’évolution de la grille tarifaire de Netflix va intervenir dans d’autres pays. Comme souvent, on peut imaginer qu’il s’agit là d’une phase de test localisée, pour juger de l’accueil de cette nouvelle initiative.
Ce qui semble évident, c’est que l’entreprise a la ferme intention de consolider ses comptes en imposant des changements forts à ses clients. Et le constat du jour démontre que beaucoup sont prêts à les accepter pour continuer à accéder au catalogue de la plateforme.