Retournement de situation dans le procès de l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft : Sony en savait plus qu'il ne voulait le faire croire.
Pendant le procès de la FTC (le gendarme américain de la concurrence) qui s'oppose à l'acquisition d'Activision-Blizzard par Microsoft, l'avocat de l'entreprise américaine a démontré que Sony était bel et bien au courant de la situation. Jim Ryan, le PDG de PlayStation, pensait que la potentielle acquisition de Microsoft ne visait pas à verrouiller les jeux en tant qu'exclusivités Xbox. L'avocat du géant américain a révélé l'échange entre Ryan et Chris Deering, ancien PDG de Sony Computer Entertainment, discutant de l'annonce de l'accord l'année dernière :
"Ce n'est pas du tout un jeu exclusif. Ils voient plus grand que cela, et ils ont l'argent pour faire des plans comme celui-ci. J'ai passé pas mal de temps avec Phil Spencer (actuel dirigeant de Xbox Game Studios, NDLR.) et Bobby Kotick (PDG d'Activision Blizzard, NDLR.) ces derniers jours, et je suis presque sûr que nous continuerons à voir Call of Duty sur PlayStation pendant de nombreuses années encore." - Déclaration de Jim Ryan à Chris Deering
Cette révélation surprise va à l'encontre des arguments de Sony contre l'acquisition d'Activision Blizzard puisque la firme nippone a maintenu qu'elle craignait que Microsoft ne rende Call of Duty exclusif à Xbox ou même sabote les versions PlayStation du titre.
À la recherche d'un terrain d'entente
Microsoft a initialement proposé Call of Duty sur PlayStation pendant trois ans après la fin de l'accord actuel entre Activision et Sony. Mais Ryan a qualifié cette offre d'inadéquate à plusieurs niveaux. Microsoft a finalement proposé à Sony un contrat de 10 ans pour Call of Duty sur PlayStation, mais la société a refusé de le signer jusqu'à présent.
Les craintes de monopole autour de l'acquisition de Call of Duty par Microsoft constituaient à l'origine une grande partie de l'enquête de la CMA (Autorité britannique de la concurrence et des marchés), avant qu'elle n'abandonne la questions des consoles et finisse par bloquer l'accord en raison de problèmes de concurrence sur le marché du cloud. Quant à elle, la Commission européene a validé le rachat, mais le cas de la FTC est largement axé sur le préjudice potentiel dans le cas où Microsoft transformerait les jeux Activision en exclusivités pour ses consoles Xbox, son service de cloud gaming ou son abonnement de jeux.
"Ce qu'il s'est passé aujourd'hui a montré que Sony savait depuis le début que nous respecterions notre promesse de garder ces jeux sur sa plateforme, et a clairement indiqué que son travail de lobbying contre l'accord ne visait qu'à protéger sa position dominante sur le marché", a déclaré David Cuddy, directeur général des affaires publiques chez Microsoft'''.