En attendant Silksong…

À chaque Indie Direct de Nintendo, c’est la même rengaine. Tout le monde y va de sa petite blague, surjoue le trait en espérant qu’au fond cette fois-ci soit vraiment la bonne. “C’est pour ce soir !”, “le shadowdrop”... Tout le monde n’a d’yeux que pour Hollow Knight : Silksong. Et comme pour chaque direct depuis plus de 4 ans, c’est encore une fois une déception. Non, la suite du metroidvania tant plébiscité n’a toujours pas de date de sortie. Et pour noyer un peu mes larmes (je ne voulais pas espérer mais j’ai cédé oui…), j’ai décidé de jeter mon dévolu sur un autre metroidvania, à la recherche d’un pansement pour réparer mon petit cœur brisé. Et le jeu est question, c’est Afterimage. Cela fait un petit moment que le titre d’Aurogon Shangai est dans notre viseur. Il faisait en effet partie de notre liste des 10 metroidvania à surveiller en 2022 et au-delà. Et, on ne va pas se mentir : il n’a en fait pas grand chose à voir avec notre petit Hollow Knight. Plus rigide et plus lumineux, il se rapproche plutôt d’un Ori. D’ailleurs, il emprunte pas mal de choses au premier opus aussi bien au niveau de l’interface, que des combats pour le moins répétitifs et rigides. Comme tout bon metroidvania qui se respecte, le titre propose une évolution appréciable de son gameplay, mais il faudra, pour en profiter, passer outre la (grande) frustration des débuts.

Vous l’aurez compris, en 2023, ça devient un peu compliqué de prendre en main un jeu au gameplay d’antan. Après tout, nous sommes dans l’ère des remakes à tout va, censés rendre plus accessibles des jeux aux mécaniques vieillissantes et trop rigides. Autant dire qu’il vous faudra un temps d’adaptation pour apprécier Afterimage et sa rigidité. Mais une fois que vos doigts se sont adaptés au gameplay, le titre est un metroidvania somme toute assez agréable. Sans surprise, on retrouve les poncifs du genre et il est bien sûr plaisant de parvenir à (enfin) abattre un boss. Les ennemis sont nombreux (et ce même avec seulement une heure de jeu), l’interface complète et intéressante, le système d’équipements qui permet d’opter pour un style de combat personnalisé… Seule ombre au tableau, la difficulté du titre qui relève plus de la rigidité du gameplay que des patterns pas toujours très inspirés des ennemis. Du coup, ça manque parfois un peu de rythme et le jeu peut se montrer frustrant. Mais si vous parvenez à passer au-dessus de ça, Afterimage a tout d’un sympathique metroidvania. Il ne réinvente pas le genre et ne se classe pas non plus parmi les meilleurs, mais j’ai apprécié le découvrir le temps d’une petite heure. À vrai dire, j’ai même été enchanté par cette appréciable parenthèse (bien que je lui préfère, dans un style plus sombre, ENDER LILIES : Quietus of the Knights). Mais il faut avouer que cela n’est pas vraiment dû au gameplay d’Afterimage. Cette féérie, le jeu la doit surtout à son univers.

Des airs de Genshin Impact en 2D

Ça saute littéralement aux yeux : Afterimage est beau, très beau ! Sur la page Steam, on nous parle d’un “merveilleux monde en 2D dessiné à la main” et le moins que l’on puisse dire, c’est que la promesse est tenue. Sur certains plans ainsi que sur le design de notre héroïne Renée, on a presque l’impression d’avoir affaire à un Genshin Impact en 2D. Et cela n’a clairement pas été pour me déplaire. Tout du long, ce qui m’a donné envie de continuer, c’est surtout l’idée de pouvoir découvrir un peu plus le vaste monde d’Engardin. Surtout qu’il n’est pas seulement agréable à l'œil, il est également riche. Sur une heure, on a en effet pu voir des environnements étonnamment variés et ça donne forcément envie d’en voir plus. Ajoutez à cela une bande-son pas toujours présente mais qui sait se faire remarquer dès qu’elle apparaît et vous obtenez un univers très agréable à parcourir et à découvrir.

En revanche, côté histoire c’est le foutoir ! C’est marrant car lors de la cinématique de début, on a envie d’être happé par ce que nous raconte Afterimage. On se laisse porter par la douce voix de la narratrice qui nous parle d’une “guerre promise perdue dans les méandres du temps”, du destin du soleil et de la lune, d’un “Courant” qui permet aux âmes de transmigrer et d’une certaine “Elle”. Ça avait l’air passionnant, surtout avec les beaux artwork en fond… mais alors je n’ai pas compris grand chose. Et j’aurais bien du mal à vous expliquer quelle est l’histoire de ce jeu à vrai dire. Afterimage passe son temps à nous abreuver d’images cryptiques, de termes énigmatiques et d’un lore qui n’est clairement pas pressé de nous fournir des explications. On est quand même pas loin de l’indigestion, et si vous voulez suivre la trame narrative, il va falloir vous accrocher. Et c’est un peu le sentiment qui reste après avoir fermé Afterimage : des débuts laborieux pour une expérience au final sympathique. Au moins, le jeu aura réussi à piquer ma curiosité, assez pour que je m’y replonge quelques heures supplémentaires.

Notez qu’Afterimage sort le 25 avril sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series.